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sur 3449 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Depuis plusieurs semaines, un certain engouement s'est créé autour du livre de Jean-Paul Didierlaurent « le liseur du 6h27 ». Et c'est vrai, voilà un petit ouvrage gentillet, le premier roman d'un auteur d'origine vosgienne, nouvelliste déjà récompensé par plusieurs prix littéraires. Vrai aussi qu'elle se lit plutôt agréablement cette histoire d'un employé d'usine amoureux d'une dame-pipi qui manie la plume aussi bien que la chasse d'eau. Et d'ailleurs le récit commence plutôt bien au côté de cet ouvrier « ni beau, ni laid, ni gros, ni maigre » lisant dans le RER les pages des livres qu'il a réussis à sauver du pilon.

Cet ouvrier discret, le gentil «héros» du roman, c'est Guylain Vignolle dont la contrepèterie malheureuse du patronyme «Vilain Guignol » n'a jamais cessé de le blesser, depuis les rires moqueurs de ses petits camarades d'enfance jusque dans les regards ironiques de ses congénères à l'âge adulte.
Si bien qu'il a tout fait pour devenir invisible. Aussi anonyme que possible, il a décidé de «se fondre dans le paysage jusqu'à se renier soi-même pour rester un ailleurs jamais visité»…
N'ayant pas réussi à passer le cap de la contrepèterie de son nom de famille - Vilain Guignol, c'est très traumatisant, a priori bien davantage que de s'appeler Dugland ou Ducon – le voilà à 36 ans qui mène une existence terne et étriquée dans la solitude de son petit studio avec un poisson rouge pour toute compagnie. Comble d'horreur, cet homme qui adore les livres n'a rien trouvé de mieux que de travailler dans une usine où l'on broie du papier !! Jour après jour, il fait ainsi fonctionner la Zerstor 500, un diable de machine vorace qui mange même les rats et les jambes des ouvriers négligents ! Quelques éclaircies viennent toutefois illuminer çà et là cette vie maussade et solitaire en compagnie de personnages hauts en couleurs et généreux : Guiseppe, l'ancien ouvrier unijambiste, le gardien d'usine féru de poésie qui s'exprime en alexandrins…

La première partie du récit est assez savoureuse et nous projette sans mal dans l'univers étriqué du jeune homme. La description de la Zerstor 500 vaut le détour. Ce monstre de gloutonnerie déchiquetant, éviscérant et régurgitant en boue abjecte tous les ouvrages mis au rebut s'anime littéralement sous la plume de Didierlaurent et on imagine aisément le sentiment pénible d'accablement que doit ressentir Guylain, l'amoureux des livres, en actionnant chaque jour cette ignominieuse « Chose » aussi avide que pernicieuse. Déprime, honte et culpabilité dessinent son triste quotidien. Sa seule satisfaction vient alors de la lecture des pages épargnées des mâchoires du monstre.

Et nous, curieux et plein d'espoir, nous nous imaginons déjà être en présence d'un Bohumil Hrabal à la française, avec entre les mains une variante pleine d'esprit d' « Une si bruyante solitude », le chef d'oeuvre de l'auteur tchèque.
Mais la France n'est pas un régime de répression, les actes de résistance se font rares en littérature française et nos auteurs ne sont pas sanglés dans la camisole étroite d'un gouvernement dictatorial dont ils pourraient trouver matière à draper leur art. Et le roman de quitter brusquement les rives de la gravité pour sombrer dans une histoire un peu mièvre d'amour fleur bleue !...Préjudice fatal portant gravement atteinte à notre emballement initial !

Patatras ! Voilà le train qui déraille, on a subitement changé de quai, la destination n'est plus la même, on voyage maintenant au pays des Bisounours !
Où est passé notre monstre de machine dont on entendait les mâchoires de fer claquer en un sinistre fracas? Oubliées la Zerstor et les jolies pages sauvées de son estomac de métal, on passe à la dame-pipi et à la lecture de son journal de bord de technicienne de surface. S'il a fait rire les usagers du RER, le passage où la demoiselle se venge mesquinement d'un chieur désobligeant en lui laissant deux carrés de papier pour s'essuyer le postérieur, nous a, pour notre part, définitivement fâché contre cette Cendrillon moderne et son falot prince charmant !
A ces personnages sans consistance, propres sur eux, ternes et sans âme, on préfère les êtres entiers, les taciturnes, les enflammés, les ours, les râleurs, les colériques, les emmerdeurs, les êtres de chair et de sang avec qui partager les turpitudes de l'existence. On préfère la Zerstor tiens, au moins elle a du caractère !

Non, « le liseur du 6h27 » n'est pas un mauvais livre, c'est un joli conte moderne gentiment moralisateur. Mais il devient trop lisse, trop policé et débordant de bons sentiments, et ce n'est pas la destination que nous voulions suivre… On voudrait toujours pouvoir voyager en 1ère classe en littérature …On s'est trompé de compartiment voilà tout…
Merci à Masse Critique et aux éditions du Diable Vauvert pour l'envoi de ce roman que sincèrement nous aurions bien voulu aimer davantage. La plume de l'auteur est chaleureuse et enjouée, alors la prochaine fois, peut-être pourrons-nous goûter aux joies d'un autre trajet en commun ?...
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Jean-Paul Didierlaurent avait tous les éléments pour nous concocter un petit conte moderne : une Zerstor broyeuse de livres, une brochette d'ouvriers atypiques, un poisson rouge prénommé Rouget de Lisle, un auditoire à l'écoute de ce liseur de 6 heures 27 dans le RER. Lorsqu'à mi parcours son héros Guylain Vignolles découvre les écrits d'une dame-pipi et cherche à tout prix à la retrouver. le ton de ce journal de bord est peu drôle, prévisible, parfois même grotesque et vulgaire, tout est à l'avenant. Dommage qu'un début aussi prometteur soit gâché par une seconde partie aux allures de feel good.

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La maman des poissons elle est bien gentille... avec du citron !
C'est à cause de la couverture du poche. Des poissons rouges qui vont tous dans le même sens sauf un. Et j'y ai cru. Jusqu'à la fin !
Persuadée qu'il y aurait un twist énorme, un truc qui vous cloue le bec tellement vous vous êtes fait berner pendant des pages et des pages avec cette histoire si gentille... Eh ben non. Triste de moi qui en attendais tellement de cette lecture. Alors quand en plus ce jeune homme bien sous tout rapport nous indique que sa « Julie n'était pas belle, elle était sublime » whaouu !
Le seul personnage que j'ai apprécié dans cette histoire c'est la mangeuse de livre : connue sous le surnom de "Zerstor 500", plus facile à placer que "zerstören" (révision d'allemand, hop hop : zerstören = détruire). Un nom qui cogne. J'ai accroché dès le début du roman. L'idée de la destruction des livres pour en faire de nouveaux était une idée intéressante et cette Chose qui « attendait sa pâtée » sa ration quotidienne de livres à massacrer, broyer, déchiqueter pour faire de la pâte à papier m'interpellait. « N'oublie jamais ça, petit : on est à l'édition ce que le trou du cul est à la digestion, rien d'autre ! » Elle était vivante et je la voyais attendre son dû, quelque soit la consistance ou le goût du livre elle avalait et recrachait, jusqu'au jour où le livre ne lui a plus suffi...
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J'ai entendu beaucoup de bien ce petit roman. C'est sûr qu'il lit vite mais je n'ai pas du tout accroché à l'histoire... Ca pourrait faire un "bon" film détente, ambiance Amélie Poulain (j'aime beaucoup ce film !) mais l'originalité en moins. Une histoire d'amour qui vient se coller au reste, sans conviction pour moi. Dommage mais j'en attendais un peu plus !
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Avant même sa sortie en mai dernier, les attachés de presse de l'éditeur qui m'avaient copieusement arrosé de mail pour me parler de ce qui était à leurs yeux un vrai phénomène littéraire : il faut dire que "Le Liseur du 6h27", le premier roman de Jean-Paul Didierlaurent, nouvelliste récompensé à deux reprises par le prix Hemingway, avait bénéficié d'un bouche-à-oreille énorme entretenu par les libraires.

Les 8000 exemplaires du premier tirage, un nombre particulièrement important pour un premier titre, ont ainsi été immédiatement mis en place. Une première réimpression, à 5000 exemplaires, était déjà en cours d'acheminement alors même que le livre n'était pas encore paru.

Et dans la foulée, les éditeurs de poche s'en sont disputés les droits, toujours préalablement à sa sortie grand Format (ce qui est bien rare) finalement acquis par Folio. À l'étranger, le livre a attiré l'attention de vingt-cinq pays auxquels l'éditeur a cédé les droits. Et cerise sur le gateau, des producteurs américains ont carrément approché la petite maison d'édition, le Diable Vauvert, pour une adaptation audiovisuelle du roman.

Bref, un vrai phénomène littéraire, dans la lignée d'autres énormes cartons venus de nulle part de ces dernières années, de L'élégance du hérisson de Muriel Barbery à La liste de mes envies de Grégoire Delacourt en passant par dernier exemple en date, L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, de Romain Puértolas.

Un jeune homme travaille dans une usine à broyer du papier et tous les jours il plonge dans le ventre de la machine (assimilée à une boite féroce après qu'elle ait sectionné les jambes d'un de ses collègues) pour récupérer quelques feuilles de livres au hasard. Ce sont elles qu'il lira dans le train de 6 h 27 tous les matins. Un jour il trouve sur une clé USB les textes d'une jeune femme dame pipi, et sa vie va alors prendre un autre tournant.

Comme ces livres pré cités, le Liseur de 6h27 se revendique pleinement du «conte moderne», à vocation, sinon métaphysique du moins pseudo philosophique et, comme eux , on peut le catégoriser comme un " feel good book" comme on parle de " feel good movie", bref un livre qui fait du bien au lecteur en lui donnant à lire des personnages sympathiques et humains, au détriment du réalisme et de la subtilité psychologique.

On est donc totalement dans la fable et ceux qui aiment le genre en auront largement pour leurs frais, avec des personnage tous hauts en couleurs et tous très (trop?) romanesques...

Pour ma part, n'étant pas fan de ce genre de littérature un peu trop outrée et trop plein de bons sentiments, je suis resté un peu à coté, vaguement agacé par cette histoire qui ne m'a pas paru crédible pour un sou, mais ne faisons pas la fine bouche et reconnaissons qu'un livre qui rend mine de rien un bel hommage aux mots, aux livres, à leur place dans ce monde moderne dans laquelle l'existence du livre est plus ou moins menacée ne peut pas être totalement balayé d'un revers de la manche...

Et comme je suis du genre à me féliciter à chaque fois qu'un livre rencontre un immense succès, même si je ne partage pas l'enthousiasme général, je ne déroge pas à mon principe et ne peux que vous encourager, malgré mes réserves, à vous plonger, si ce n'est déjà fait,dans ce "Liseur de 6h27"...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Après en avoir entendu beaucoup parlé...me voilà partie à la découverte de ce texte.

Je me suis dis, chic, quelqu'un qui sauve quelques extraits de livres du pilon...et qui les fait partager, en voilà une belle idée...

Mais non, j'ai été déçue...je pensais trouver de nombreux extraits de textes...il n'y en a pas tant que cela finalement...et les extraits m'ont déçus. J'espérais des pépites...mais

J'ai par contre apprécié le personnage d'Yvon et ses alexandrins et les soeurs Delacôte.

Pour Julie, on découvre sa vie, et là, on pense de suite à un petit air de "L'élégance du Hérisson" ou encore (j'y pense à l'instant) aux "Tribulations d'une caissière"...

Au final, un livre qui se lit vite, quelques sourires, mais pas de coup de coeur.
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Ce court roman raconte l'histoire de Guylain Vignolles qui travaille au déchiquetage des livres mis au pilon et en prélève quelques pages au hasard qu'il lit ensuite aux usages du RER qui l'écoutent religieusement pendant leur trajet. Un jour dans son wagon , il trouve une clé USB contenant le journal intime d'une jeune femme exerçant la profession peu reluisante de "dame-pipi " dans un centre commercial. Séduit par l'intelligence et l'humour de la rédactrice du texte, il s'efforce de localiser la jeune femme avec l'aide d'un ami rendu infirme à la suite d'un accident de travail . Bien sûr, il finit pas la trouver ...et tout finit bien.
Le livre est sympathique et d'une lecture agréable .J'ai particulièrement apprécié le personnage d'Yvon le gardien d'usine amoureux du théatre classique qui ne s'exprime qu'en alexandrins.
Même si ce roman est loin d'être un chef d'oeuvre il peut parfaitement trouver sa place entre deux lectures plus exigeantes. La vague des romans "feel good " n'est pas près de s'éteindre (crise économique et morale oblige ?) et quand en plus il inclut le passage obligé sur les gentils "vieux" dans une maison de retraite, alors là c'est tout bon et c'est le jackpot assuré !
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"Le liseur du 6h27" est un joli titre, accrocheur à souhait... Bien vu de la part de l'éditeur qui, à coup de marketing, a pris la peine de le vendre bien avant qu'il ne sorte des presses. Ce livre y retournera-t-il plus vite que prévu? La Chose, la Zerstor 500, qui pilonne avec frénésie les livres d'une saison passée pour faire la place belle aux rentrées littéraires en fera-t-elle son affaire? Pas sûr, dans l'immédiat. Ce livre a été lu et commenté à foison... peut-être a-t-il encore quelques bons tirages devant lui! Et pourquoi pas?
Il faut regarder et apprécier ce roman de Jean-Paul Didierlaurent pour ce qu'il est. Un gentil roman à lire dans le train, le bus ou le métro. On peut s'y croire, s'y engager et en sortir aux différents arrêts que la mobilité nous impose. On replonge dedans sans difficulté car tout ce qui y est écrit, tous les personnages rencontrés nous sont, finalement, familiers! L'intrigue? Il n'y en a pas, ou si faible. La montée dramatique de l'histoire? Absente. Tout est banal, comme la vie de tous les jours pour la plupart d'entre nous... Heureusement, on peut trouver quelques passages qui sonnent juste: ce regard humoristique sur le sillage du poison rouge dans son bocal, les faïences du domaine de Me Pipi ou l'excitation et les joutes oratoires qui virent au règlement de comptes dans la salle commune de la maison de repos.

Un livre gentil, sans plus! Mais gentil tout de même!
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Lu très rapidement par le peu de pages et non par le côté palpitant.

En effet, en vu du résumé, je m'attendais à lire l'histoire d'un amoureux des livres et non d'un amoureux d'une responsable de toilettes publiques.

En lisant ce livre, qui pourtant à fait beaucoup parler de lui, on a le sentiment que l'auteur a voulu remplir des pages pour que ce soit un roman et non une nouvelle.

Je n'ai pas du tout été emballé par ce livre et ne le conseillerais pas
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Je suis désolée mais je n'ai pas du tout accroché à cette histoire.
Pour ma part, le résumé me donnait vraiment envie de découvrir ce récit et j'ai trouvé l histoire est bien différente de ce que je suis venue chercher.
Il y a des livres que l'on peut pas se détacher celui c'est l'inverse.
La découverte de ce livre suite à l'opération que Folio a mit en place cette année.
L'idée de Folio de mettre chaque mois une thématique différente est géniale.
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