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J'étais très impatient de découvrir le nouveau roman de Jean-Paul Didierlaurent. Très vite cependant, certains aspects du récit m'ont passablement agacé : l'ensemble est beaucoup trop prévisible et puise même parfois dangereusement , pour certains rebondissements, dans la facilité. Les relations entre les personnages en sont une illustration très nette, trahissant des procédés narratifs et stylistiques usés jusqu'à la corde... Certains passages descriptifs sont longuets, semblant masquer ce qui m'est apparu, finalement, comme un manque d'inspiration. J'ai enfin été bien triste de m'ennuyer à plusieurs reprises, pestant contre cette déception qui me gagnait.

Pourtant, tout avait bien commencé avec un cadre original et un univers rarement exploré. Mais pour ce roman, cela n'a pas suffi. le lecteur simplement désireux de se détendre y trouvera son compte, mais le lecteur plus exigeant, recherchant la rare alchimie entre l'originalité d'une intrigue et la force d'une écriture, restera franchement sur sa faim.
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J'avais aimé ce passager d'une rame de métro qui, chaque matin, lisait des pages de livres qu'il avait sauvé du pilon.
Malamute m'emporte dans les Vosges auprès des dameurs de pistes en plein hiver. Germain commence à avoir de la bouteille et sa fille, genre commandant en chef, aimerait qu'il entre en Ehpad. Mais, basta, le vieux bougon ne l'entend pas de cette oreille. Compromis trouvé en la personne de Basile, son petit-neveu, dameur de son métier qu vient, le temps de la saison hivernale habiter dans la maison. La cohabitation se passe plutôt bien dans la mesure où Germain a dicté sa loi : ne rien dire à sa fille des descentes à la cave, des cigarettes et du picrate.
Dans la maison voisine s'installe un jeune femme, Emmanuelle. le trio va s'affronter, cohabiter par d'habiles rebondissements concoctés par l'auteur.
Car, Jean-Paul Didierlaurent est un habile, un bon conteur. Il me ferre avec ses mots. Habilement, il flirte avec le fantastique (on ne se méfie jamais assez des processions!), les sujets d'actualité, les secrets de famille, les fêlures, les regrets, la rédemption (peut-être) de chacun, les Vosges, la neige qui d'espérée devient désespérante. Tout cela lié avec une touche poétique. L'auteur a l'art de faire monter la mayonnaise, plutôt la glace pour ce cas précis en une lente progression au rythme de la procession (nous y revoilà, je vous l'ai dit, il faut s'en méfier!) dans les entiers escarpés de Voljoux.
Je n'ai pas eu froid, j'étais calée dans mon lit, la couette, la bouillotte dans le dos pour soulager mes vieilles douleurs et, ce jusqu'à la dernier ligne, le dernier mot, nous étions bien le livre et moi.
Je remercie Babelio et sa Masse Critique ainsi qu'aux Editions Au Diable Vauvert (expression très usitée par ma grand-mère lorsque nous l'importunions) pour m'avoir permis d'accéder à cette lecture plus rapidement (jamais libre à la bib).
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La Voljoux est un village des Vosges perché à flanc de montagne. Germain, octogénaire acariâtre, vit dans la solitude de sa maison décrépie et dans le marigot de souvenirs qui le tancent çà et là d'une culpabilité sourde. Quand Basile, son petit neveu missionné par sa fille, s'installe chez lui pour la saison d'hiver, sa vie tranquille et bien réglée vole en éclat. D'autant que la maison mitoyenne abandonnée depuis une bonne trentaine d'années reprend vie : Emmanuelle, une femme qui travaille à la station de ski, vient de s'y installer. Avec ces deux jeunes gens, les souvenirs enfouis ressurgissent et avec eux de vieux comptes qu'il va falloir solder.

« Malamute » est le quatrième roman de Jean-Paul Didierlaurent, auteur qui s'est fait connaître, notamment, par le succès qu'a connu son premier roman : « le Liseur du 6h27 ». J'ai pu découvrir « Malamute » grâce à une opération spéciale Masse Critique.

L'intrigue est construite autour d'un même lieu, le village de la Voljoux, un nom doux et rond en bouche qui pourtant va condenser bien des drames. A partir de ce lieu unique, l'auteur va déployer différentes facettes : un mystère enfoui depuis une trentaine d'années et qui, peu à peu, va révéler ses contours et sa vérité ; une petite touche de fantastique qui fait basculer le roman vers un huis-clos ; quelques notes d'humour ici ou là ; du désir, entre attirance malsaine et amour fou ; et puis les paysages montagneux, le froid et la neige, les animaux, chiens, loups et bêtes ; en filigrane, des rêves avortés et beaucoup de noirceur sous le blanc immaculé des montagnes.

Si « Malamute » joue sur des ressorts classiques (secrets de famille qui franchissent des générations, rancoeurs enfouies, culpabilité, attirance, …), l'écriture de l'auteur et la construction de l'intrigue lui donnent un talent certain : derrière la poésie triste de certains passages, l'humour dosé à bon escient, la noirceur de l'âme humaine n'est jamais loin, ni le gouffre insondable du mal qui peut l'habiter.

L'intrigue et son style peuvent sembler « simples » mais derrière cette apparence, se cache un roman pluriel et riche en émotions qui conte habilement la nature humaine, ses travers, sa lâcheté, mais aussi ses forces, ses espoirs et sa capacité de résilience. Une fois « Malamute » refermé, il est bon de relire la citation de Joseph Incardona en incipit qui s'éclaire sous un autre jour et donne le sentiment d'une boucle qui vient de se clôturer.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Au diable Vauvert pour cette très belle découverte, tout à la fois glaçante, noire et brillante !
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La neige est là, et avec la neige arrive Basile, qui passe les mois d'hivers à Valjoux sur une des dameuses de la station. Pour une fois, il n'a pas eu à chercher un logis, ni à se contenter du réduit qu'il occupait les années précédentes. Il va partager la maison d'un lointain parent, trop âgé pour rester seul. Sa fille a tout organisé pour que Germain puisse rester chez lui. Basile gardera un oeil sur ce vieil homme acariâtre et revêche.

Dans l'équipe des dameurs Emmanuelle, une nouvelle venue, dame le pion à tous les anciens et s'approprie, grâce à son talent, l'engin le plus convoité ; c'est aussi la voisine de Germain.

Lorsque ce dernier la rencontre, il laisse affleurer à sa mémoire de bien beaux mais aussi de bien noirs souvenirs, réminiscences d'une époque révolue. Les voisins avaient été baptisés les Ruskoffs par tout le village, car on se méfie toujours de ceux que l'on ne connaît pas.

Paulina Radovic, si blonde, si timide, si belle. Celle dont on découvre le journal écrit en 1976, l'épouse de Dragan. Lui, fort, dur, ancien légionnaire, avait un rêve fou, obsessionnel, conduire les touristes à bord de son traîneau tracté par ses malamutes, de superbes chiens qui pourtant inquiètent les villageois. Mais rien ne s'est passé comme ils espéraient.
Ce que j'ai aimé ?

L'ambiance, à la fois oppressante et majestueuse dans cette blancheur qui envahit le paysage.
Les personnages, des hommes et des femmes qui pourraient être nos voisins, Germain, Basile ou Emmanuelle, mais aussi Françoise ou encore le curé et ses processions, un écheveau de relations humaines où le meilleur côtoie le pire sans que cela paraisse incongru.
Des situations en apparence simples et banales où parfois se cachent de noirs secrets comme sait si bien les décrire Jean-Paul Didierlaurent, à hauteur d'homme, au plus près de la réalité du quotidien.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Malamute de Jean-Paul DidierLaurent est le premier roman de cet auteur que je lis, c'est donc une aucune découverte. le style est léger et fluide, il nous emporte facilement au coeur des Vosges, un décor bien planté qui façonne son histoire. Page après page, le rythme demeure soutenu et l'on dévale les pentes abruptes de montagnes qui renferment les secrets d'une famille du cru. Pour autant, je reste un peu sur ma faim. J'ai trouvé que l'intrigue mettait du temps à se mettre en place, j'aurais aimé plus tôt dans la narration plonger dans la noirceur des âmes humaines. Cependant, je lirai volontiers d'autres ouvrages de cet auteur afin d'avoir un avis plus étayé sur son travail.
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La Voljoux, petite commune du massif vosgien, n'en finit pas de receler ses secrets sous des tonnes de neige. Il y a ceux de 1976 avec Pavlina et Dragan Radovic, et leurs quatre malamutes, fuyant leur Slovaquie natale pour essayer de trouver un avenir meilleur en France. Ceux actuels de Basile et son vieil oncle Germain s'essayant à une cohabitation imposée. Et ceux enfin d'Emmanuelle, venue s'installer seule dans une maison abandonnée depuis de nombreuses années.

Une histoire tissée de mystères, de mensonges, de non-dits. Une histoire noire dans un décor d'une blancheur immaculée. Une histoire admirablement contée qui entraîne le lecteur sur des terrains glissants où les gros engins-dameuses rectifient le paysage et bousculent les consciences. Une histoire où le fantastique côtoie la réalité, où la faune et la flore imposent le respect. Une histoire enfin où la poésie s'amourache de la cruauté.

J'ai retrouvé avec grand plaisir l'auteur du « Liseur du 6h27 ». Son talent de conteur est toujours bien présent et son amour des grosses machines aussi :0). La broyeuse Zestor 500 a cédé la place ici à la dameuse Kässbohrer Pistenbully 600 Polar SCR. Rien que ça ! Et ça dit tout de l'auteur et des recherches entreprises pour évoquer le travail de ces personnels de pistes de skis. Être au plus près de la vérité pour rendre le récit crédible, et y mêler la fiction pour lui donner un enrobage gourmand, une bonne recette équilibrée et délicieuse.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Au Diable Vauvert.
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Encore une fois, j'ai mis la charrue avant les boeufs. Je dois faire partie des rares à ne pas avoir lu "Le liseur de 6h27", tellement encensé. Pourtant, je viens de découvrir "Malamute", le dernier roman de Jean-Paul Didierlaurent, grâce à une Masse Critique privilégiée de Babelio. Et dans ce cas précis, le mot roman prend tout son sens.

En effet un puissant souffle romanesque enveloppe ce récit. Vastes étendues enneigées, personnages agréables, souriants ou encore bougons mais toujours attachants, secrets de famille vieux de nombreuses années, tout est là pour rendre le propos addictif. Les pages se tournent rapidement, le livre reste accroché aux mains qui le tiennent et n'accepte de se refermer qu'au moment où "le ciel libéra dans l'air son dernier flocon.". Il faut dire que Germain, aussi ronchon soit-il, Basile, son petit-neveu dameur venu loger chez lui le temps de la saison et la nouvelle voisine, Emmanuelle, une jeune femme des plus ensorcelantes, forment un trio qui tient la route ou la piste, si vous préférez Et je n'oublie pas le Massif des Vosges qui joue là un des rôles principaux.

L'écriture n'est pas en reste. A la fois poétique et fluide "…La Voljoux…Le village s'était lové comme il pouvait entre ces montagnes…A deux pas de là, l'église aux murs de grès rose chapeautée de son clocher ventru en forme de perce-neige regardait vers le bas de la vallée…", elle m'a bercée du début à la fin. J'ai beaucoup apprécié les détails relatifs aux malamutes, race de chien dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai aussi aimé la lumière projetée sur le métier de dameur, métier de l'ombre – ou plutôt de la nuit – utile, indispensable et que l'on a tendance à oublier. L'auteur dévoile un véritable talent de conteur, capable de nous entraîner dans le sillage de ses personnages, capable de nous transmettre l'oppression qui gagne les habitants pris sous une avalanche incessante de flocons, et même de nous faire croire en une bête, la Bête.

Même si j'ai deviné les liens unissant les protagonistes trop tôt, à mon goût, même si j'ai souffert au bout d'un temps des chutes de neige surabondantes, cette lecture fut un véritable plaisir jusqu'à la fin à la limite du fantastique.

Un grand merci à Babelio et aux Editions Au Diable Vauvert pour cette lecture passionnante.
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C'est une histoire empreinte de simplicité et d'ambiance montagnarde.
Il y a l'histoire d'une colocation intergénérationnelle et l'histoire d'amour. Deux credos pour lesquels on peut ne pas être jouasse au vu des bons sentiments qu'ils charrient forcément avec eux.
Mais Jean-Paul Didierlaurent tient ses histoires grâce à la singularité de ses personnages, sans tomber dans des travers de situations extrêmes qui pousseraient le lecteur vers une unique gamme d'émotions.
Alors oui, on croise ici une horloge comtoise et du Zolpidem 10 mg, mais on côtoie aussi la dendrochronologie et des yeux remplis d'étoiles à la vue d'une Kässbohrer PistenBully 600 Polar SCR.
Et dans ces conditions, j'aime à me laisser conter fleurette.
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Une lecture sans surprise, dès les premiers chapitres, on devine la suite des événements tant ils sont évidents. C'est ce que j'ai regretté tout au long de ce roman, tout est convenu.
Pourtant, l'univers de la montagne, en huis clos au sein du village de la Voljoux, créait une atmosphère propice au suspens, avec un temps maussade et tempétueux qui aurait pu intensifier le sentiment d'angoisse et d'oppression. On retrouve également l'esprit rural avec les querelles de village, l'Eglise et son prêtre qui fédèrent et rassemblent les habitants, les rumeurs et rancoeurs du passé, les non-dits et secrets non révélés. Malgré l'écriture fluide et le style agréable, l'émotion et le suspens m'ont fait défaut. Je n'ai pas réussi à entrer pleinement dans cet univers pourtant prometteur initialement, quel dommage.
Même le parallèle entre les deux générations, style que j'affectionne habituellement, ne m'a pas emportée, tant il manquait de profondeur. Je suis restée insensible à cette lecture trop fade et mièvre à mon goût.
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Je remercie les Editions Au Diable Vauvert et Babelio pour l'envoi de ce livre.
Malamute est un beau roman qui révèle le conteur qu'est Jean- Paul Didierlaurent.
Dans le massif des Vosges, Germain, vieil homme bougon voit sa solitude perturbée par l'arrivée de son neveu et d'une jeune fille Emmanuelle installée dans la ferme voisine. Pour l'octogénaire, le passé remonte à la surface avec ses lourds secrets, ses culpabilités que le temps n'a pas effacé. Des années auparavant, les parents d'Emmanuelle, des slovaques, ont tenté de vivre leur rêve sur le massif de la Voljoux. Ils possédaient trois magnifiques chiens de traîneaux, des Malamutes et avaient espéré pouvoir entreprendre des visites pour touristes.
L'auteur nous transporte dans le passé avec la lecture du journal de Pavlina, la mère d'Emmanuelle et dans le présent, sur ce massif montagneux, au milieu de ces personnages rudes, solides mais aussi terriblement fragiles. Peu à peu, les caractères se façonnent, se découvrent avec leurs failles. Les pages défilent facilement, la lecture est fluide et agréable. L'auteur sait souffler une puissance au récit qui nous transporte sur les hauteurs de ces montagnes, au plus près de cette neige qui va se révéler un autre personnage, le plus incontournable de cette histoire.
La fin fleurte avec le conte fantastique où le Malamute, qui reste une ombre dans ce roman pose la dernière empreinte, signe sa vengeance mais reste aussi l'animal de la rédemption lavant les péchés de l'homme.
Lien : https://valeriehervy.wordpre..
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