J'y suis allée très motivée, emportée par la démarche de l'autrice – l'idée d'une retraite dans notre époque ultra connectée a un pouvoir de séduction indéniable. Ma foi, le ralentissement provoqué par la pandémie avait un charme irrésistible pour moi : Paris vide, la nature qui revient et la frénésie du quotidien mis en sourdine.
Je suis une paresseuse dans l'âme : le calme, le silence, la contemplation, j'aime !
Diglee, pour soigner un peu son mal-être, prendre du recul sur sa situation familiale, décide dans un coup de tête de faire une retraite pendant 5 jours dans une petite Abbaye au fin fond de la Bretagne en plein mois de février.
Cette retraite va être l'occasion de rencontres, de promenades introspectives, de lectures, de dessins et bien sûr d'écriture.
Diglee va revenir sur sa famille et notamment ses grands-mères, son beau-père malade, sa situation personnelle, sa santé mentale, ses envies et sa manière de voir le monde.
On y découvre une jeune femme assez sensible et créative, connectée au monde par tout un tas de symboles et de signes, qui aime la poésie et la lecture, sociable et curieuse. Une jeune femme moderne, dans l'air du temps, qui réfléchit dans ce récit intime et personnel à des questions actuelles. Ces pistes de réflexion sont liées à son propre cheminement mais remportent très rapidement l'adhésion du lecteur.ice parce qu'elles peuvent concerner une même génération de femmes. Sans être trop large, tout en abordant des sujets assez communs, elle le fait avec maturité et sincérité.
Et finalement, c'est ce point que j'ai le plus apprécié. Ce journal intime écrit sur cinq jours transpire l'authenticité. L'autrice ne nous cache rien : elle se livre avec délicatesse et bienveillance. Elle fait d'ailleurs preuve de beaucoup de tendresse envers elle-même. Et c'est cela qui fonctionne : son récit vrai fait l'effet d'un petit coup de fraîcheur et relie dans une espèce de communion sororale l'autrice et son lectorat. On referme ce carnet en acceptant nos failles et les siennes et c'est comme si on avait participé par procuration à cette retraite avec elle.