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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ressac, c'est casser à l'envers. Maureen Wilgrove surnommée Diglee par son beau-père nous offre un livre hérisson où chaque ligne dégage des effluves aux arômes de douceur, de magnolias, d'amour, de silence, de roses et de lune qui scintille sous un tableau de Magrit.

En février 2020, la jeune femme décide de faire un break dans sa vie, direction cinq jours de retraite en Bretagne loin du bruit et des réseaux sociaux.

« Je partirai pour faire parler les mots et faire taire mes maux. »

Son beau-père qui était comme un père pour elle vient de décéder rendant la jeune femme orpheline et vide de cet homme qui jonglait entre les sautes d'humeur engouffré qu'il était dans sa bipolarité.

« Nous pleurons un disparu qui vit sous nos yeux. C'est une mort sans cadavre. »

Là-bas, au coeur d'une nature plus vivante que jamais, Maureen réapprend à observer, à ralentir, à écouter le chant des oiseaux, la musique du silence, les éclats de poésie qui jalonnent le quotidien quand le temps s'arrête.

« Derrière moi, un vieil homme parle à un inconnu de sa volière et de ses oiseaux. Poésie. »

Maureen caresse chaque instant de cette retraite en apesanteur dans la plus parfaite immobilité. Elle attend en cueillant l'instant présent. Nous savons tous qu'au coeur d'une nature merveille, quand la solitude se fait amie, quand plus rien n'a d'importance que ce moment qui fige l'instant présent, nous savons que les maux s'exhibent tous heureux de pavaner en compagnie d'un brin de poésie. Les maux (démons, peurs, angoisses, peines,…) s'inclinent devant la pensée salvatrice, la pensée qui libère, la pensée qui respire, la pensée qui ressource.

C'est tout un art de marier en 150 petites pages le noeud complexe d'un être décomplexé sur le fil de la vie. Fil d'Ariane qui s'en va cueillir ces petites jonquilles de la vie, que ce soit la littérature, un corps qui jouit, une parole qui rassure, un sourire qui contamine. L'auteure cajole de ses mots si tendres, de ces petits riens qu'elle vénère haut et fort. Sa soif d'amour est parlante et touchante à la fois.

Ressac est un livre bonbon rose, une lecture que j'ai partagée avec mon amie Sandrine (seriallectricesv) et qui nous a permis d'élargir notre discussion aux confins de l'intime.

« L'amour sans dette est si rare, le seul peut-être qui puisse permettre un vrai miracle. »
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Un soir de janvier, après avoir passé un Noël loin de sa famille, dans une ambiance étrange et triste, Maureen, surnommé Diglee par son beau-père, décide de s'isoler, de se protéger. Errant sur internet, elle tombe aussitôt sous le charme de l'Abbaye de Rhuys, dans le Morbihan et réserve quelques nuits là-bas. Pour se ressourcer mais aussi pour écrire, exorciser ses maux. En effet, depuis environ deux ans, son beau-père, Christian, l'effraie. Diagnostiqué bipolaire, son comportement change de jour en jour, et elle ne reconnaît plus l'homme doux et tendre qu'il était. Coup du hasard, elle part en Bretagne le lendemain d'un terrible accident de voiture de Christian qui a bien failli lui coûter la vie...

Loin du tumulte de sa vie, de son couple, des réseaux sociaux, de son beau-père qui lui échappe, Diglee va prendre quelques jours pour elle. Rien que pour elle. La mer, la paisibilité de ce petit village breton, l'Abbaye au charme fou, la solitude, le silence … mais aussi des carnets, des cahiers, des crayons, du matériel de peinture, pour parer à l'angoisse de cette solitude mais aussi pour garder une trace. Et des rencontres, un peu hors du temps, propices aux confidences, avec les résidentes mais aussi avec les femmes artistes ou non qui comptent dans sa vie. Dans ce récit introspectif et intime, Diglee consigne, note, se rappelle tout ce qui la traverse, l'émeut, la touche avec une sensibilité à fleur de peau. Un isolement, un recueillement, un détachement d'elle-même pour mieux se retrouver. Avec une certaine douceur, elle nous offre un témoignage aussi apaisant qu'intense.
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Ressac c'est un tout petit livre pour un ressenti immense.
C'est un concentré presque brut de tout ce qui peut venir en tête de qui voudrait faire une courte retraite. Un exil certes mais au milieu d'autres qui ont besoin, régulièrement ou momentanément, d'une parenthèse. Un Covent de sorcières en convalescence.
Il y a de beaux mots, de chouettes références, et la mer d'hiver, la mer, la mer.
Ce n'est pas un coup de coeur non plus parce que comme tout récit il est avant tout destiné à celui qui l'écrit mais c'est une lampe tempête à déposer sur son chemin. Une suggestion de refuge. Un appel au mieux être.
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Choc des vagues qui se brisent sur elles-mêmes après avoir heurté un obstacle.

Christian s'est brisé sur lui-même. Sa maladie a pris possession de son corps et l a envoyé valser dans le décor.

Ressac - Casser

En février 2020, avant que l'on soit tous enfermé, Maureen est partie s'isoler dans une abbaye en Bretagne.

A la recherche d'elle-même. Seule face à la mer, face aux vagues qui se brisent.

Face à l'horizon.
Face à l'infini.
Face à demain.

Entre ses murs centenaires, la vie suit son cours rythmée par le soleil.

Éloge de la lenteur, ode à la reconquête de soi, récit apaisant au pouvoir consolateur.

L'histoire de Maureen m'a parlée. Je me suis isolée l'été passé une semaine dans une Finca à Ibiza, loin de la fête.

Quand je doute, je repense à ces moments que je chéris.

Ce récit m a apaisée. Il s'est imposé à moi et m'a profondément touchée. Alors, pour une douce parenthèse iodée, pour vous reconnecter à vous même, lisez Ressac !
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Pour commencer, je ne sais pas vous, mais j'adore la simplicité de cette couverture, sa grâce. C'est ce qui m'a attiré vers ce livre, puis le nom de Diglee, une illustratrice que je suis depuis longtemps sur les réseaux… Mais, ce qui vous convaincra certainement de le lire, est l'histoire que ce récit nous conte, celle d'une fuite, d'une retraite, d'une parenthèse pour se trouver ou se retrouver. Maureen Wingrove, alias Diglee, a décidé en effet, en février 2020, juste avant le premier confinement, de partir quelques jours dans une abbaye bretonne. Son beau-père, qu'elle adore mais qui souffre depuis des années de bipolarité, vient d'avoir un accident. Elle quitte son appartement de Lyon, l'homme qu'elle aime, sa vie trépidante pour un endroit où la déconnexion est possible. Elle a besoin de ça, et le lecteur ressent cette urgence en même temps qu'elle la vit. Comment cinq jours peuvent à ce point changer les choses ? D'abord, il y a cette chambre toute simple qu'elle va peu à peu faire sienne, encombrer de ses lectures et de ses dessins, les repas à heures fixes qui permettent des rencontres étonnantes, le village et la proximité de la mer. le téléphone, avec ses messages et ses notifications, est oublié dans un coin. Il s'agit de vivre, tout simplement, la vie présente, dans toute sa nudité. J'ai aimé le sens du doux et du calme qui règnent dans ce récit, la remontée des souvenirs, les rencontres qui ont un sens, l'incursion évidente de l'ésotérisme dans les échanges que Diglee entretient avec le lieu et les gens. Ce genre de livre est de ceux qui peuvent arriver au bon moment entre nos mains. Il n'a fait, de mon côté, que confirmer mes aspirations du moment. Comme vous le supposez, Ressac peut être lu sur une plage bretonne, avec le bruit de la mer en toile de fond sonore, mais pas seulement...
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Ressac.

C'était immersif, nostalgique, ça remue le passé comme le ressac en fait.

Dépassée par la vie, Diglee décide de partir s'isoler dans une abbaye bretonne, le lecteur va la découvrir au gré de ses pensées. J'ai trouvé le récit très vrai et je me suis beaucoup identifiée à la narratrice. Diglee est ancrée dans ma réalité.

Mais le style trop ampoulé et la trop forte introspection ont parfois entaché ma lecture. Elle s'écoute un peu parler la petite dame... le lecteur en est presque réduit au statut de psychothérapeute, nous suivons un flux de pensées très intimes et aussi très vraies.

Mon avis reste plutôt positif et je remercie les Editions Points de m'avoir envoyé ce livre.
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Suite à un accident de la route de son beau-père qu'elle ne reconnaissait plus depuis quelques temps, enfermé dans des troubles bipolaires, Diglee s'évade dans une abbaye en Bretagne.

Cinq jours de retraite et de rencontres, un autre rythme loin des réseaux sociaux.

Le récit touchant d'une pause introspective entre femmes et soeurs, à la recherche de signes, d'une épiphanie, de réponses, de partages ou juste d'un moment, une parenthèse pour lever le pied
Lien : https://www.noid.ch/ressac/
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Je dois dire que son périple méditatif m'a donné envie ! S'éloigner quelques temps de ses responsabilités, de son agenda, des réseaux, de la contrainte du temps, des autres, semble être la solution idéale pour se retrouver! Il n'est pas facile de plonger à l'intérieur de soi, on pourrait avoir peur de ce que l'on peut y trouver, ou retrouver! Mais cela me semble nécessaire de se remettre en question, de repenser sa vie et je trouve cette démarche courageuse!

Une bonne lecture, servie par la plume fluide de Maureen, qui a écrit ce roman comme un journal finalement et qui ne rend que plus touchante cette lecture.
Lien : https://cestecrit.com/2024/0..
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Si je devais résumer Ressac en deux mots, ce serait : lumineux et poétique. Lumineux car malgré le contexte difficile dans lequel débute cette retraite et les mots poignants de Diglee sur la maladie de ce proche et leur relation, je trouve que ce roman possède un très beau message sur la vie, les rencontres (parfois inattendues et surprenantes) que l'on peut faire, les petits hasards... La nature occupe aussi une place très importante dans ce récit, que ce soit la nature sauvage et indomptable des éléments, la nature magique et bouleversante d'une famille de chevreuils aperçus au petit matin, la beauté de l'architecture de l'abbaye, où passé et présent s'entremêlent...
Roman poétique également, car Diglee sait merveilleusement bien utiliser les mots, que ce soit pour décrire la beauté d'un paysage, la magie d'une discussion avec une inconnue avec qui on se découvre au final bien des points communs, les doutes d'une jeune femme qui sent qu'elle arrive à un tournant de sa vie... J'ai rarement été aussi touchée et admirative du style d'un auteur en lisant un roman. Diglee se livre de manière très personnelle mais on ne ressent à aucun moment une impression de voyeurisme ou de malaise à l'idée d'entrer dans son intimité, on a plutôt le sentiment d'écouter une amie, d'être sa confidente.

On ressort de Ressac avec l'impression d'avoir été dans une bulle coupée du monde le temps de cette lecture, mais aussi le sentiment d'avoir été en retraite dans cette abbaye aux côtés de son autrice, tant on en ressort avec un sentiment d'apaisement.
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Je découvre l'oeuvre de Diglee avec ce récit et je vais poursuivre sans aucun doute. le récit de Diglee m'a littéralement happée. Je l'ai suivie dans sa retraite en Bretagne (mon refuge, au bout de la terre plutôt que dans le Morbihan mais, comme Diglee, un lieu battu par le ressac, les vents et les tempêtes), et j'ai été emportée par son écriture juste et poétique et touchée par les thèmes qu'elle aborde dans le journal qu'elle tient lors de sa retraite dans cette abbaye : filiation, transmission, féminisme, les "lieux aimés dont on se défait de surprenante manière", et la littérature... "J'entre et le contact des livres immédiatement me guérit. Je déchiffre leurs titres, croise des membres de ma famille choisie (...) et en quelques secondes, je me sens à ma place".
Les membres de sa famille choisie sont Annie Ernaux, Virginia Woolf, Christian Bobin, Patrick Modiano, Chloé Delaume, Elsa Triolet, Anaïs Nin ou Patti Smith avec qui elle partage "cette lubie de saluer ses idoles dans les cimetières". Une autre lubie est celle d'enregistrer les voix des êtres aimés pour ne pas les perdre complètement le jour où ils s'en iront... pour ne pas les oublier. Cette retraite fera remonter émotions et souvenirs et sera aussi le lieu de rencontres "magiques". le jour viendra de quitter sa chambre "Ma petite chambre... c'est comme quitter une chrysalide. Une peau. Une écorce. Je laisse derrière moi des brisures de coquillages et des douleurs guéries".
Une belle rencontre sur le sentier des douaniers avec Diglee qui fait désormais partie de ma famille choisie.
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