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Gabrielle Danoux (Traducteur)
EAN : 9782322423187
134 pages
Books on Demand (15/06/2022)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Dédié à son mentor Aurelian Titu Dumitresccu, ce deuxième recueil traduit en français par Gabrielle Danoux annonce la couleur des thématiques abordées dès l'épigraphe : « Après la mort, on met une virgule, pas un point ». Le poète exprime des vérités essentielles qui sont celles de tout un chacun, dans un langage simple, mais poétique. Il s'intéresse à Dieu, à l'amour, à la mort, à la politique aussi un peu.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La hasard a voulu que je subisse une rechute de ma maladie en même temps que je devais relire une dernière fois le recueil de Gabriel Dinu. Je crois que cette (re)lecture a eu un effet salutaire sur mon état général, car la mort y est (encore) omniprésente. C'est un sujet de prédilection chez le poète. En effet, j'en avais fini la traduction (assez rapide) en novembre 2021 et j'avais en peu oublié le contenu simple, sobre, mais si vivant au fond de ce second recueil de Gabriel Dinu que j'ai connu par un heureux hasard des réseaux sociaux et qui m'a confié spontanément ses vers. Comme certains le savent déjà, je suis (peut-être à tort) l'adepte de la traduction la plus fidèle possible, et dans ce cas, cela saute presque aux yeux, tant j'ai respecté l'original, à la virgule près.
Mon poème préféré ? Difficile à dire, car je me suis attachée à bon nombre d'entre eux. Mais je dirais que celui intitulé « Avec la mort, par la mort » me parle davantage. Je vais le poster en citation. Certains poèmes sont plus obscurs et d'autres évoquent une certaine couleur locale roumaine (on a quand même fait cinq ou six notes pour expliquer par exemple qui est Viorel Lis).
Le recueil a été écrit du temps du confinement et l'on rencontre ainsi les incontournables masques. Comme me disait mon correcteur, certains vers sont « des fulgurances poétiques exquises ». J'espère que ma traduction est parvenue à rendre toutes les subtilités de cette poésie dépouillée d'artifices et que ce Dieu, tant attendu en Roumanie, voudra bien accueillir ce nouveau livre avec indulgence.
Comme l'écrit Daniel Marian, dans sa préface : « L'inhérent et l'ineffable sont traités de manière à produire de l'apaisement dans le contexte, peu reluisant, d'une réalité écrasée sous le poids des craintes et des impuissances. »
Il est aussi question d'amour, notamment pour la poésie qui peut nous sauver, c'est quasi acquis. On l'aide à « traverser la rue » comme pour mieux établir un pont d'amitié franco-roumain.
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Tout d'abord, un grand merci à Gabrielle Danoux pour ce nouveau partage à travers de recueil de poésies qui m'ont semblé très actuelles, tout en étant ancrées dans un univers pouvant paraître morbide que j'ai trouvé, pour ma part, plein d'espérance.

Alors, il est vrai que Gabriel Dinu emploie le mot "mort" des dizaines de fois à travers cette oeuvre, mais il mêle très souvent la mort à la vie, en appelle à Dieu, avec des références à la crucifixion dans lesquelles il s'égare quelque peu, mais son cri est néanmoins très puissant pour interpeller ses lecteurs.

Bien sûr, la mort n'occupe pas nos pensées à chaque instant, certainement à coup sûr lorsque nous la percevons de plus près lors du décès d'un proche, d'un ami, d'un enfant. Mais, souvent nous fuyons en avant vers la vie, notre vie, que Dinu voit comme une préparation à la mort.

Il met une virgule après la mort et non un point, il a donc conscience ou espérance d'un prolongement que chacun peut voir selon ses croyances ou attentes d'une éternité qui ne sera peut-être finalement qu'un instant mais tellement intense qu'il serait l'aboutissement de cette attente incertaine.

Les poèmes de Gabriel Dinu sont en tout cas toujours porteurs de sens, le message peut donc être accueilli selon notre réceptivité personnelle lors de la lecture, ou de la relecture qui sera un deuxième plaisir en feuilletant à nouveau ce bel album.
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Une tache d'encre sur un papier blanc. Un titre ouvert à tout. Une langue franche, simple et concise. Gabrielle Danoux (Tandarica) qui signe la traduction m'a fait le plaisir de me faire partager cet ouvrage. Je l'attendais avec impatience. La plongée dans l'écriture était troublante. J'aime quand l'acte poétique ne laisse pas indemne. Au premier abord, la mort présente dans presque chaque poème me pesait, puis j'ai fini par comprendre que chez le poète, la mort est une ombre, un reflet, un signe du temps, un destin ineffable, le point B faisant face au point A. Comment tutoyer la mort sans être morbide ? Dinu nous en propose l'expérience. le temps est un thème récurrent, mais aussi la déliquescence de nos mondes dits civilisés qui se noient dans tout et n'importe quoi. J'aime certains textes courts, qui se répètent, enfoncent le clou, puis s'en vont. Les fins en interrogations fonctionnent bien aussi, parfois. On retrouve des archétypes de textes ici ou là. Ceux qui me parlent le plus, sont les plus insaisissables, souvent où la mort est absente (mais pas que), quand celle-ci se drape d'un autre étendard, celui du sort que l'espèce humaine réserve à notre planète. L'ensemble est singulier, il demande relecture. Je le relirai avec plaisir, peut-être y découvrirai d'autres choses ? Mon texte préféré est le chant de Noël d'un choeur bleu. Merci Gabriel Dinu, merci Gabrielle Danoux de nous faire découvrir ces plumes. Vive la poésie, noir sur blanc, à la vie, à la mort.
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D'un bout à l'autre de Gabriel Dinu m'a été offert par Gabrielle Danoux qui a traduit les poèmes de ce recueil.

Comme je le lui ait dit dans mon email de remerciement :« l'importance d'une oeuvre artistique réside dans le fait de créer de l'émotion, d'ouvrir des perspectives et de faire réfléchir ». Je n'avais pas encore commencé à lire le dit recueil à ce moment-là. Je m'aperçois en écrivant ces lignes, après coup, que ces quelques mots se sont révélés être absolument prémonitoires pour ce recueil.

Écrits en vers libres, un style caractéristique se dégage (fait de répétitions – marquées parfois par une infime différence de ponctuation, tout réside dans le détail – , et fait de contraste entre certains mots).

Ces poèmes se révèlent être pleins d'émotions, d'ironie, d'humour sarcastique, de réflexions sur la vie, sur la mort, je devrais dire sur les morts qui nous entourent (les gens qui sont morts, la mort qui nous guette en traversant la rue, celle qui nous observe dans notre sommeil, celle que l'on désire de toutes nos forces – ou pas - , celle avec laquelle on ruse, et toutes les autres qui nous accompagnent, qui nous laissent vivre et attendent leurs heures). Ils mènent parfois le lecteur/la lectrice qui voudra bien les lire, à avoir une autre perspective, observer a fortiori différemment sa vie.

L'auteur observe et mène un dialogue souvent ancré dans la réalité concrète, dans les petits riens, qui conduisent vers des pensées philosophiques, parfois métaphysiques. Ce sont des poèmes qui ouvrent souvent plusieurs chemins introspectifs, et qui en les relisant conduisent de nouveau le lecteur/la lectrice à s'émouvoir et à réfléchir.

Vraiment de très beaux poèmes.
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D'un bout à l'autre de Gabriel Dinu, traduit par Gabrielle Danoux, est un hymne à la mort et à la vie car celle-ci ne pourrait être sans sa fin, la seule certitude ici-bas. "Je vais mourir par un jour ordinaire,/une si ordinaire journée/comme leurs esclaves sont nés./ [p23]
Tout y est déjà réglé comme du papier à musique. "Tout est en règle, la mort/à sa place, sagement/qu'elle attend ses clients./ [p45]
C'est un questionnement auquel il n'y a pas de réponse. "Je regarde vers la mort/et elle ne dit mot" [p25|, une réflexion sur la bizarrerie de la vie, sur laquelle règnent l'amour, le diable et Dieu, et sur la mémoire qui efface parfois ce que nous avons été.
Alors, parfois, l'homme ruse avec la mort sans le savoir. "Celui qui a rusé avec la mort." [p69]
Mais, au final, la mort n'est pas dupe. Elle fait seulement semblant. "Elle, la mort, se fatigue seulement parfois/et alors elle prend du repos/pour être en paix/elle se met hors-jeu." [p89]. Car la mort gagne à tous les coups et tant pis pour nous qui sommes contraints de jouer avec elle dans ce voyage au bout de la vie.
Ce recueil de poèmes de Gabriel Dinu, à la fois sombre et lumineux, touchant par sa grande humanité, m'a baladée et parfois chahutée au coeur de ma réalité.
Un grand merci à Gabrielle Danoux pour cette découverte poétique.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Le IVe Reich

Cette mort
et ses innombrables victimes.
Derrière elle sourient
perfidement, ceux qui ont repris
le pouvoir sur la planète.
Sans déclarations de capitulation
ou de guerre.
Et voici qu’arrivent les solutions de ceux qui
ne trouvent pas de solutions :
– Nous vous prions de monter dans les wagons !
Comment ça quels wagons ?
Les mêmes qui ont conduit
vos grands-parents
à Auschwitz
ou en Sibérie !
Devant cette mort,
on interdit même aux médecins
la consigne :
– Toussez, s’il vous plaît !

(p. 98)
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Avec la mort, par la mort

Avec la mort, par la mort
le silence gardant !
Silence de trop-plein,
non de rien.
Silence bruyant et non taiseux.
Arrive une immortalité depuis la mort et nous rend
optimistes de sa main.
Et nous répondons :
– La main nous vous baisons !

Elle est l’Histoire pas encore contée
par les historiens, nous souffle
le souffleur de vent.
Parole d’honneur !
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D’un bout à l’autre

D’un bout à l’autre
de la mort quelques pas
à travers la vie.
C’est comme l’instruction militaire ensuite,
couché, saut en avant,
repos.
D’un bout à l’autre
de la mort, quelques pas,
quelques centaines, quelques milliers,
et l’espoir de ceux qui restent
que tu reviendras
disons, avec approximation,
le troisième jour.
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Elle et c'est tout

Elle était partie jadis, autrefois,
dans une autre vie, cela faisait longtemps.
Je ne sais plus
si j'ai pleuré,
ou à quel point
cela m'a fait mal.
Quand elle est revenue,
telle une élève consciencieuse
à la fête de l'école
tel un prêtre qui chante
l'éternel souvenir,
et m'a récité
toutes mes morts par cœur.
Et elle m'a dit seulement ceci :
_ Après la mort, on met une virgule,
pas un point.
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Je jure

Et je te jure que tout cela existe !
La vie existe aussi
et l'amour et la haine existent !
Je les ai vu de mes propres yeux
sur un réseau social.
Dans la rue aussi, si tu
observe attentivement
tu peux les cueillir invonlontairement.
La mort aussi existe !
Même si les gens font des donations,
se signent, prient,
se plient en quatre
pour se débarasser d'elle !
Un jour je suis passé dans un
cimetière et j'ai vu tellement
d'emplacements libres,
mais clôturés
où habitaient
beaucoup de gens
indispensables.
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Video de Gabriel Dinu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gabriel Dinu
Poème de Gabriel DINU traduit du roumain par Gabrielle DANOUX https://www.bod.fr/librairie/le-iv-e-reich-gabriel-dinu-9782322460397 www.thierrymoral.fr
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