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3,68

sur 1634 notes
Alors que 2018 commémore le centenaire de la Grande Guerre 14-18, et que l'on croyait avoir fait le tour de la question et de la littérature, il nous arrive un roman inédit, couronné par le Prix des lycéens.

David DIOP, sous un angle original, aborde l'enfer des tranchées par un tirailleur sénégalais.
Le monologue incantatoire pour dire l'ensauvagement des hommes est élégamment ponctué de poésie qui raconte l'enfance et l'amitié.

Un livre différent, puissant et déchirant.
Un coup de coeur.
Lecture pour adultes.
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Loin des très nombreuses critiques extrêmement positives, la lecture de ce roman aura été pour moi pénible...Le style particulier, plein de répétitions des mêmes événements et de tournures m'a complètement sorti de cette histoire.
Les propos sont pourtant forts, mais je n'arrivais plus à rentrer dans cette histoire.
Bref un fond extrêmement intéressant mais une forme qui ne m'aura jamais conquis pour une lecture, heureusement courte, qui m'aura semblé bien laborieuse...
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Pour le centenaire de la guerre de 14, j'ai eu l'occasion d'aller à Verdun, triste théâtre de massacres. Ces tirailleurs sénégalais étaient bien loin de leurs chez eux, de leurs vies et traditions dans ces tranchées tombeaux. On (re)découvre dans ce livre l'horreur des combats, la folie des combattants. On découvre aussi l'histoire africaine d'Alfa et de Mademba - une vie dans la tradition et de sagesse. Il y a de très beaux passages. L'auteur a une façon très particulière de raconter. Il répète souvent les choses afin de les approfondir ou de les découvrir sous un autre aspect. Les répétitions incessantes de la formule "La vérité de Dieu" m'ont un peu dérangées mais les lycéens ont - à nouveau - fait un bon choix.
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Alfa Ndiaye et Mademba Diop font partie des tirailleurs sénégalais pendant la Première Guerre Mondiale. Alfa Ndiaye, une force de la nature, préfère le combat à main nue. Il reste traîner sur le champ de bataille, dans la terre à personne, et ramène un fusil, avec la main de l'ennemi toujours attachée. Il finit par faire peur à son propre camp. A la mort de son plus que frère, Mademba, il s'en veut de ne pas avoir écouté son ami et de ne pas avoir abrégé ses souffrances. Il décide alors de penser par lui-même. Il est envoyé en permission à l'arrière, pour un mois. A l'hôpital, il repense à ses derniers jours en Afrique, son amour pour Fary Thiam, une fille que les lois ancestrales lui interdisaient d'aimer ; à sa mère, la princesse Peul mariée à un vieil homme ; et à son ami Mademba, son plus que frère, qui bien que d'une famille représentée par le totem de la grue couronnée a fait montre de plus de courage que lui au totem du lion. La notion de double prend de plus en plus d'importance, jusqu'à emmêler les deux amis dans un même corps.
Un récit de guerre, avec ses images atroces, raconté sur un ton presque enfantin, avec des phrases ritournelles : "Par la vérité de Dieu" ; "le dedans du corps dehors" ;
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Le style un peu répétitif m'a lassée. Je comprends ce qu'a voulu faire l'auteur : emporter l'adhésion par la montée de vagues successives d'émotions face à l'horreur, à la mort et à l'injustice. Exprimer le moment où le ressort se casse.
Quelque chose n'a pas marché pour moi.
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Frère d'âme, c'est l'histoire d'Alfa Ndaye parti de son Sénégal natal avec son plus que frère Mademba Diop servir la mère patrie durant la Première Guerre mondiale. Ces deux jeunes tirailleurs sénégalais ne savaient rien du conflit qui les attendait ni de la violence de celle-ci. Et lorsqu'Alfa Ndaye voit son ami d'enfance se faire mortellement blessé devant lui, il n'ose pas achever ses souffrances. Alors, plutôt que de l'abattre comme il le supplie de le faire, il préfère le transporter dans les tranchées. L'agonie de son plus que frère le ronge au point de lui faire perdre la raison. Dès lors, il se donne pour mission d'aller tuer l'ennemi allemand en lui coupant la main pour la garder tel un trophée. Même si cette pratique a pu faire sourire ses camarades au début, ces derniers s'en inquiètent. Mis au repos forcé à l'arrière, il se fait soigner par un infirmier qui, à l'aide de dessins, lui permet de raconter ses souffrances mais aussi son enfance dans son village fait de traditions tribales. Il se remémore ses souvenirs d'enfance en retraçant l'indéfectible amitié que lui portait son plus que frère.
David Diop est certainement le premier auteur à nous faire voir le premier conflit mondial des yeux de ces tirailleurs sénégalais qui pensaient qu'en allant sauver la métropole, ils reviendraient auréolés de gloire dans leur village natal. Or, c'est tout l'inverse qui se produisit. La barbarie et la souffrance des soldats allèrent être chez eux un traumatisme qui modifia en profondeur les rapports qu'entretiendraient par la suite la métropole et ses colonies.
L'écriture du récit répond fidèlement à la naïveté de ses soldats africains. le personnage principal, comme la plupart de ces tirailleurs sénégalais était analphabète. le discours peut donc paraître nié dans sa construction narrative or la réflexion d'Alfa Ndaye est d'une grande profondeur. Et c'est certainement ce qui fait la force de ce roman
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C'est un roman puissant et , d'une certaine manière éprouvant, que vient de publier David Dopp aux Editions du Seuil. C'est un premier roman et il est déjà sur de nombreuses listes de prix et reçoit une critique positive.( Voir celle de Tahar Benjeloun ) et encore et enfin voilà sa présentation par l'auteur
Nous sommes pendant la première guerre ,la grande boucherie de 14-18 et le romancier nous parle de ces soldats africains, ici sénégalais, qui ont combattu dans l'armée française et dont le courage a été maintes fois souligné mais aussi la férocité au point que l'armée les employait pour terroriser l'ennemi.
Mais comme nous sommes dans un roman ce ne sont pas de grandes batailles qui sont décrites même si quelques notes campent bien le décor terrible,la boue et le sang, mais plutôt les états d'âme d'un soldat sénégalais.Le roman débute le jour où ce soldat perd son compagnon, son "plus que frère"dans des conditions atroces, éventré, les tripes sorties du corps et dans d'affreuses douleurs. Cet ami, ce "plus que frère" demande au soldat de le tuer pour lui éviter la souffrance et l'indignité. Il ne le fera pas et la première partie du livre est consacrée aux remords de ce soldat qui n'a pas achevé son camarade malgré ses supplications au nom de je ne sais quel devoir.
"Ah Mademba Diop! Ce n'est que quand tu t'es éteint que j'ai vraiment commencé a penser. Ce n'est qu'à ta mort, au crépuscule, que j'ai su, j'ai compris que je n'écouterais plus la voix du devoir, la voix qui ordonne, la voix qui impose la voie. mais c'était trop tard."
Accablé par ce qu'il n'a pas fait il va devenir un soldat plus féroce encore et va vouloir faire "payer" la mort de son ami et dans les combats il s'en prendra aux ennemis qu'il éventrera et dont il ramera le fusil et la main coupée.
Il va finir par faire peur même a ses coreligionnaires qui le prendront pour un sorcier!
Ce livre est donc un roman sur les horreurs de la guerre, un de plus, mais original et j'ai aimé la façon dont l'auteur nous dit les deux formes de folie dans ce genre de guerre: la folie qu'il faut aux soldats pour sortir des tranchées et se lancer sous la mitraille, sachant que beaucoup ne reviendront pas et l'autre folie, la permanente celle du héros du roman.
Son comportement fait tellement peur qu'il est renvoyé , en permission, à l'arrière pour y être soigné. Et cette deuxième partie du roman est l'occasion pour lui de se souvenir de sa vie avant la guerre dans son petit village du Sénégal, de ses parents, de ses voisins et de la famille se de son ami "plus que frère" qui l'adopte lorsque sa mère quitte son père. Cette partie du roman est pleine de douceur et contraste avec la première mais se termine mal car , si j'ai bien compris, il tue la fille du médecin qui le soigne. Les horreurs de la guerre l'ont complètement détruit.
Lien : https://jpryf-actualitsvoyag..
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J'ai acheté ce livre parce que mon libraire avait mis un coup de coeur dessus et que le thème des tirailleurs sénégalais dans la guerre 14/18 est assez peu évoqué. Bref !
Alfa Ndiaye s'est autorisé à tout penser le jour où Mademba Diop, son plus que frère, est tombé sous les balles des ennemis, pauvre chair à canon. Horrible mort que Alfa n'a pas supportée. Entre son vécu africain et la violente réalité de la guerre, Alfa perd la raison et en même temps, il pointe la folie des autres, institutionnelle, sociale mais blanche, "la folie temporaire est la soeur du courage à la guerre". Lui l'africain va devenir le sauvage, le sorcier, l'incontrôlable.
Le texte n'est ni une litanie, ni une incantation, ni une psalmodie, ni de la poésie et un peu tout ça à la fois. Les passages répétitifs sont des références à la culture et des éléments structurants, stabilisateurs et/ou hypnotiques, proches de la transe.
"Je suis deux voix simultanées. L'une s'éloigne et l'autre croît". Cheikh Hamidou Kane. L'aventure ambigüe.
J'ai beaucoup aimé ce livre.
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David Diop – Frère d'âme

Le curieux mélange de l'histoire d'un jeune Sénégalais parti de la brousse pour faire la guerre des tranchées et les traditions tribales de son pays.
Le capitaine Marchand commande l'assaut d'un coup de sifflet, et les tireurs sénégalais savent trop bien qu'ils risquent leur vie.
Cet officier français serait le modèle européen de l'Homme , face aux chefs africains fidèles à leurs coutumes.
L'obéissance aveugle aux ordres d'un officier pendant la guerre semble bien illusoire au regard des traditions africaines.
David Diop a grandi au Sénégal, il est maître de conférences à l'université de Pau. et nous livre un témoignage aussi émouvant que réaliste sur les différences de culture.
Nous aurions beaucoup à apprendre du sens des valeurs en Afrique David est mieux placé que n'importe qui pour en parler.

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Nous sommes pendant la boucherie de 14-18. Des tirailleurs sénégalais engagés dans la boue des tranchées, yeux marrons contre yeux bleus…Et puis il y a Alfa Ndiaye et « son presque frère » Mademba Diop.
L'un est inculte mais avec un corps resplendissant et l'autre sait par coeur son Coran mais est malingre. Ils viennent de la même tribu Peul, ils sont presque frère. Mais Mademba s'écroule, blessé à mort et Alfa va le regarder mourir, impuissant, ne pouvant se résoudre à aller au de-là des préceptes religieux qui lui interdisent d'abréger les souffrances. Mais ce choix va faire basculer la raison d'Alfa. Devenant récolteur de mains d'hommes aux yeux bleus, sa brutalité va même faire peur à son commandant qui va le rapatrier derrière les lignes.
Trop tard. Il n'est pas possible de revenir de cet enfer où on ligote et donne à tirer comme des pigeons, ceux qui voudraient fuir. Horreurs d'une guerre abominable. Un livre de plus sur le sujet ? non. Car il y a la force incroyablement frémissante de ce texte. J'ai été happée par les mots, les répétions « mon presque frère », « par la vérité de Dieu », par la folie que l'on distingue peu à peu et qui vous happe. Des échappatoires avec la vie au Sénégal, le vieux père si droit dans son âme, la beauté de sa mère et la découverte du corps de la femme et du plaisir sexuel. Un livre court, coup de poing à ne pas manquer, qui a reçu le prix Goncourt des lycéens, quel choix !
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