AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 750 notes
5
68 avis
4
84 avis
3
18 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Michel Adanson se regardait mourir sous les yeux de sa fille. [...] Ma Aram ou Maram. Il l'avait répété sans trêve, jusqu'à la fin. Maram". 

Superbe et tragique.
C'est un roman sur la transmission, notamment celle d'un père à sa fille ; d'une quête, d'une mémoire partagée, de confidences révélées ; inspiré de l'histoire de Michel Adanson, naturaliste français du siècle des Lumières.

"Quand tous les paravents que j'avais dressés autour de mes souvenirs les plus douloureux sont tombés, j'ai compris que je devais te raconter ce qui m'est vraiment arrivé au Sénégal".

Le Sénégal, l'île de Gorée, concession française en 1750...point de départ de millions d'africains durant la période de la traite des Noirs, plante le décor du roman.

L'extraordinaire récit de voyage en terre africaine au XVIIIème siècle d'un botaniste parti étudier la faune et la flore cinq années au Sénégal, rêve d'encyclopédie en tête...de découvertes... Un voyage bouleversant...

"L'homme qui avance sur le chemin de la vie tombe sur des embranchements, des carrefours fatals, qu'il ne reconnaît comme tels qu'après les avoir passés".

Puis à la croisée des chemins, c'est le destin qui se joue...
Traversée secrète de contrées et royaumes, riches de traditions et croyances ancestrales ...
Aventures, sentiments et légendes...
*
Un roman dépaysant, enrichissant, et très bien écrit. J'ai peut être trouvé le coeur de l'histoire un peu lent à se mettre en place. Mais j'ai aimé l'essentiel et l'écriture tantôt poétique puis réaliste, sur la beauté et la cruauté aussi.
Un auteur au véritable talent de conteur.

"Prisonnier volontaire de la parole donnée, j'ai puisé un jour la force d'écrire contre l'amour que j'ai conçu pour une jeune femme presque au moment même où je la perdais à jamais".
*
Commenter  J’apprécie          183
Michel Adanson, un botaniste ayant vécu au 18e siècle est le personnage principal du livre de David Diop. Il a consacré sa vie à la création d'une encyclopédie au détriment de sa vie familiale. A sa mort, il offre à sa fille Aglaé un cahier dans lequel il narre ce qui lui est arrivé lors de son séjour au Sénégal. C'est le récit d'un amour impossible entre lui et une jeune femme noire revenue de la porte du voyage sans retour. Cette porte c'est l'île de Gorée d'où partaient les bateaux négriers. Son récit prend la forme d'un conte africain avec tous ses mystères, ses croyances, ses symboles. Une belle écriture que celle de David Diop. Après Frère d'Ame, l'auteur nous livre un roman plein de beauté et d'émotion.

Commenter  J’apprécie          170
Un roman historique, construit à partir d'un carnet de note légué par un jeune naturaliste français parti au Sénégal, grâce à la logistique des institutions chargées du trafic d'esclaves. L'amour impossible pour une jeune noire va l'emmener à travers les contrées qui bordent la baie de Dakar, pour une aventure faite de découvertes, d'amitiés, de déconvenues et
Le développement de l'intrigue s'attache essentiellement aux relations nouées par le heros du livre Michel Adanson, avec les autochtones, a sa découverte de leur culture.
Belle histoire même si elle est trop développée à mon sens, trop intellectualisée pour un carnet de notes, le contexte du 18ème siècle, restant, à de rares exceptions près, une toile de fond.
Même si le livre se lit bien, je suis resté un peu sur ma faim "historique".
Commenter  J’apprécie          170
En proposant ici un roman qui prend l'apparence d'un récit historique, David Diop propose une forme détournée pour ancrer la réalité de l'Afrique dans son identité profonde. La construction du récit est originale, emboitée entre les propos qu'un père livre à sa fille à la fin de sa vie, et le portrait d'un homme de sciences au siècle des Lumières, à contre courant des idées reçues de son temps, un visionnaire en quelque sorte de ce que pourrait être la dignité des hommes et des femmes de ce continent sacrifié.
" La religion catholique dont j'ai failli devenir un serviteur, enseigne que les Nègres sont naturellement esclaves, je sais parfaitement qu'ils ne le sont pas par décret divin, mais bien parce qu'il convient de le penser pour continuer de les vendre sans remords."
Lorsque Michel Adamson le botaniste, rencontre Maram, femme libre, au diapason de la nature et des croyances traditionnelles de son peuple, il livre au lecteur au delà de l'histoire romanesque, un vibrant pamphlet contre l'esclavage et le pillage du continent africain. David Diop fait ici la preuve de son talent à servir par son écriture le continent africain dans la majesté de ses langues et de ses cultures..
Commenter  J’apprécie          170


Michel Adanson (1727-1806), célèbre naturaliste, est au coeur de cette histoire. L'auteur semble s'être inspiré librement de sa vie. Il débarque sur l'île de Gorée au Sénégal pour y faire des recherches sur la faune et la flore. Or l'île a un surnom : La porte du voyage sans retour. C'est de là que sont partis des millions d'africains au temps de la traite des noirs. Ce sont des cahiers laissés à sa fille Aglaé qui nous apprennent ce qu'a été vraiment son séjour sur l'île. L'oeuvre donne lieu à de belles réflexions sur l'esclavage en même temps qu'une plongée dans la culture africaine. Et pour ne pas être en reste, nous avons droit à une très belle histoire d'amour. le roman est envoûtant par moments même si j'ai sauté quelques pages au moment où un voyage à pied semblait s'éterniser. À lire pour le dépaysement, la belle écriture et le souvenir qui marque une vie.
Commenter  J’apprécie          160
Comment qualifier La porte du voyage sans retour ? Un livre d'aventures au Sénégal autrefois concession française, un roman historique, un roman d'initiation, d'amour et de transmission, un conte philosophique… et surtout un ouvrage superbement écrit par David Diop qui s'adapte et maîtrise à la perfection la langue française du 18ème siècle.

Son style d'écriture est sobre, riche et élégant. le rythme y est paisible parfois un peu trop lent à mon goût (surtout en première partie). Mais l'auteur mêle savamment descriptions, fiction et réalité historique.
Le lecteur se voit ainsi transporté au siècle des lumières sur les traces du grand botaniste français, Michel Adanson , qui a dédié sa vie entière à la science avec l'ambition folle mais illusoire de rédiger une encyclopédie universelle.

Avide de découvertes et d'un esprit curieux, le jeune Adanson va passer près de cinq années au Sénégal. Une étape essentielle dans sa vie de scientifique et d'homme. Il va découvrir avec émerveillement le continent africain, sa faune, sa flore, sa population, ses croyances... Il va vivre de nombreuses aventures, bonnes et mauvaises, rencontrer les peuples indigènes, apprendre le Wolof pour mieux communiquer et apprécier la richesse de ses rencontres. Il va être confronté, malgré lui et avec horreur, au colonialisme et à l'esclavage.

Dans cet ouvrage David Diop, sous des abords romanesques, nous livre un roman puissant, une réflexion sur les relations humaines et la notion d'égalité entre peuples.
Commenter  J’apprécie          160
Seconde lecture de David DIOP,"La porte du voyage sans retour"est différente de "Frère d'âme"mais tout aussi belle.
Tel un griot ,David DIIOP nous conte une belle histoire d'amour que j'ai lu aussi rapidement que si je l'avais écouté ,assis autour d'un feu de bois en terre de "Terenga".L'esclavage, ses causes, son horreur sont traités efficacement.Suite à cette lecture, je me suis penché sur Michel Adanson dont je n'avais entendu parler contrairement à Linné et pour cause.Il ne mérite pas l'empathie que l'on voudrait lui prêter même s'il s'est repenti d'avoir vanté l'esclavage.
Commenter  J’apprécie          160
Le nom de David Diop ne m'était pas inconnu mais je n'avais encore rien lu de cet écrivain franco-sénégalais, universitaire spécialiste de la littérature du XVIIIème siècle ; aussi ai-je sauté sur l'occasion quand Audiolib et Netgalley ont proposé de découvrir La porte du voyage sans retour, lu par Féodor Atkine.

Un titre lourd de sens : « la porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l'île de Gorée, d'où sont partis des millions d'Africains au temps de la traite des Noirs.
Un personnage référentiel : David Diop s'est inspiré d'un voyage au Sénégal de Michel Adanson, l'un des naturalistes et botanistes français les plus importants de son temps (1727-1806), même si la méthode de classification des plantes qu'il avait mise au point n'a été vraiment reconnue que dans les années 1960. Il est attesté que ce voyage fut une expérience très riche sur le plan scientifique mais aussi très éprouvante pour Michel Adanson sur le plan physique et psychologique.

David Diop a organisé son récit selon trois focalisations…
D'abord il nous parle de la fille de Michel Adanson, de son statut social, de ses mariages, de ses relations à la fois distantes et passionnés avec un père très souvent absent mais qui lui a transmis son amour pour la botanique. Ce n'est pas la partie la plus intéressante du récit mais c'est révélateur de la façon de vivre et de s'établir, pour une femme, à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle, à une période que l'on qualifie de siècle des Lumières.
À la mort de son père, elle se retrouve récipiendaire d'un carnet dans lequel ce dernier relate une partie de son voyage au Sénégal, les difficultés qu'il a rencontrées, les mauvais traitements subis et, surtout, l'amour qu'il a ressenti pour une africaine.
Un troisième niveau de narration, enchâssé dans les confessions d'Adanson, est le récit de cette jeune femme, Maram, promise à l'esclavage, et qui serait parvenue à s'évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, laissant dans son sillage des pistes brouillés, des énigmes et même des légendes.

Ce roman m'a surtout intéressé pour la posture de Michel Adanson par rapport à l'esclavage. Sans être abolitionniste, loin de là, il préconisait un traitement plus humain, considérant les « nègres » comme des hommes et des femmes à part entière, admiratif de la culture Wolof, soucieux d'apprendre la langue et de comprendre la culture du Sénégal. Même si les accents paternalistes et coloniaux sont très marqués, son parcours marque un progrès, une avancée dans les mentalités.
En revanche, son côté « héros romantique », un peu trop dans la plainte et les regrets m'a parfois agacée…
Dans cette version audio, Féodor Atkine prête admirablement sa voix au personnage : ainsi, l'audio-lecture du carnet proprement dit ou Adanson s'exprime à la première personne prend une vraie dimension en aidant à visualiser le personnage et ses ressentis.
J'ai trouvé beaucoup plus dignes les attitudes de Maram et de la jeune femme du portrait… Même la fille d'Adanson, avant et après la découverte du carnet, dont le parcours et la volonté de mieux connaître son père servent d'écrin à l'intrigue proprement dite, m'a paru plus authentique, comme récipiendaire d'un héritage difficile, d'une mémoire traumatique. Je l'ai perçue comme la métaphore d'un devoir de mémoire, d'une part noire de notre Histoire collective dont le commerce des esclaves fait partie.

David Diop a imaginé les carnets secrets de Michel Adanson avec une réelle portée didactique tout en les auréolant d'aventures et de quête initiatique ; les bases historiques sont avérées, le travail de documentation est à saluer, la métaphore filée d'Orphée et d'Eurydice caractérise à merveille ce roman d'amour.
J'avoue ne pas avoir été bouleversée par cette lecture ainsi que le promettait la quatrième de couverture mais j'ai beaucoup apprécié la part de magie et d'animisme de l'histoire de Maram, véritable pépite enchâssée dans l'intrigue.

Ce livre m'a donné envie de lire les autres titres de David Diop.

#LaPorteduvoyagesansretour #NetGalleyFrance
#lesglosesdelapiratedespal

Lien : https://www.facebook.com/pir..
Commenter  J’apprécie          150
Une belle découverte.

David Diop nous plonge en plein coeur du XVIIIeme siècle, en compagnie de Michel Adonson. Ce jeune français, naturaliste renommé, raconte à sa fille, par le biais de carnet qu'elle découvrir à sa mort, son voyage en Afrique. Dans le cadre de ces recherches, Michel Adanson se retrouve au Sénégal. Au fil de ses rencontres, il va suivre la trace d'une jeune esclave qui a réussi la prouesse de s'échapper et de se cacher de son maître.

Il s'agit là d'une histoire magnifique qui nous plonge en plein dans la période où le trafic d'esclave faisait rage. Une histoire à la fois horrible et belle où l'on voit un homme remettre en question les coutumes de l'époque. Un livre que j'ai trouvé passionnant.
Commenter  J’apprécie          150
Je n'ai pas lu "Frère d'âmes" mais j'en prends note vu les avis incitatifs.

La porte du voyage sans retour ne m'a pas vraiment touché. J'ai même failli abandonner puis après les premiers chapitres où il ne parle que de son encyclopédie, cela devient un petit peu plus intéressant au moment où sa fille Aglaé découvre son journal et le Sénégal se laisse découvrir par sa magie, la sorcellerie, les rites.
J'ai lu cette histoire comme un conte romantique car la botanique on en parle plutôt à la fin.
Le sujet central est basé sur l'esclavage et Maram cette belle africaine qui fait tourner la tête de son oncle et des maîtres blancs...
Michel Adanson pense être différent de ceux qui achètent, vendent ces pauvres gens et s'enrichissent car il a de l'empathie pour eux et surtout envoûté par Maram mais il se pose quand même beaucoup de questions ...
P.141
"Aurions-nous pu vivre heureux ensemble ? N'aurais-je pas tenté, si je l'avais épousée, de la rendre acceptable pour mon entourage en substituant, mes certitudes aux siennes ? Pour que le monde d'où je viens me pardonne de me marier avec une négresse, n'aurais-je pas désiré l'arracher à sa peau de serpent, lui enseigner à parler le français à la perfection et l'instruire avec soin des préceptes de ma religion ?
Bien que sa beauté noire et sa représentation du monde, indissociables de sa personne, aient été le premières sources de mon amour pour elle, mes préjugés m'auraient peut-être conduit à désirer la "blanchir".
Je suis désolée mais cela m'a fait bondir car il n'était pas différent à mes yeux et malheureusement cela existe toujours à notre époque.
Je vous conseille de le lire pour avoir peut-être un avis différent.
Commenter  J’apprécie          154




Lecteurs (1676) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3225 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}