Comme je suis émue ! Je referme à l'instant la dernière page de cette histoire que j'ai dévorée. Et comme j'ai envie d'y retourner !
Quelle beauté dans l'écriture, dans la construction du récit, dans les illustrations !
Le choeur qui ouvre cette histoire, celui qui la clôt. La division en chants. La litanie des espèces éteintes au début de chaque chant. Les cartes magnifiques qui nous plongent encore un peu plus dans ce monde. le compte à rebours avant l'extinction et cette bougie qui se consume. Les deux narrations. le nom de chaque personnage, inspiré des noms latins des animaux, impeccablement choisi.
J'ai tout de suite plongé dans ce monde différent du nôtre, qui y fait suite, dystopique façon fantasy. Une nouvelle religion, plusieurs cités-royaumes, un système de castes et de moeurs, que l'auteur amène très simplement, jamais je ne me suis sentie perdue.
J'y ai tellement plongé que je n'arrivais plus à m'arrêter de lire. Je me suis laissée embarquer où
Dixen et ses personnages m'emmenaient. Je les aurais suivis n'importe où !
Deux narrations. Deux héros. Chacun en marge de leur caste, avec l'espoir de sortir de leur condition.
On sait qu'ils vont se rencontrer, et je n'attendais que ça !
Astréa, peut-être un peu trop parfaite: elle est belle, intelligente, courageuse, juste, loyale, même si on pressent des fêlures. Ce n'est pas elle qui m'a fait tourner toutes ces pages.
C'est Océrian. Très intéressant, le personnage que j'ai le plus aimé.
J'ai toujours aimé les héros qui n'en ont pas l'air. Je m'attache souvent aux personnages qui ne sont pas dans la lumière. Océrian fait partie de ceux-là. Un prince à qui un accident retire tout ce qui semble faire la raison d'être d'un prince. Privé de sa jambe, il se croit privé de son avenir.
Ces deux personnages sont un beau miroir inversé, de leurs castes opposées à leurs caractères qui se complètent.
J'ai aimé leurs évolutions respectives, leur poésie, la maturité qu'ils acquièrent et les trésors enfouis en eux qu'ils libèrent au cours de ce voyage. Elle ravive sa flamme à lui, il adoucit sa dureté à elle. Moi, j'ai cru à leur histoire, elle ne m'a pas semblé tomber du ciel. Elle est là dès le départ, dans leur rencontre et les présages.
Ces deux-là m'ont fait vibrer.
J'étais très curieuse de comment l'auteur allait achever cette histoire et j'ai eu peur de ne pas aimer la fin. J'espérais ne pas trouver un discours trop "donneur de leçons", j'avais envie de rester dans cette bulle de fantasy et de ne pas me retrouver dans une conclusion façon morale écologiste, quand bien même j'y suis sensible.
Et j'étais quasiment convaincue que je n'allais effectivement pas aimer la fin quand j'ai vu où menait la dernière étape du voyage. Une pointe de déception m'a envahie quand j'ai découvert ce que l'auteur avait imaginé, ce n'était pas du tout ce dont j'avais envie ! J'ai eu l'impression de perdre la poésie et de sortir un peu trop brutalement de ce monde fantasy. Mais je lui ai pardonné après quelques pages...
La fin m'a bouleversée.
Même si le tout dernier chapitre, cette toute dernière seconde avant l'extinction, n'était à mes yeux pas nécessaire. La fin du chapitre précédent me semblait simplement parfaite. Bien plus poétique que la toute dernière phrase.
Merci
Victor Dixen, merci
Extincta.
Une lecture que j'ai adorée. Et qui me donne envie de ne pas quitter cet univers.