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4,14

sur 1225 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre à l'image de ces miniatures persanes où on se perd mais où on trouve toujours une image nouvelle.

Le début est un peu diffcile car, qui comme moi ne connait la Perse que superficiellement est un peu perdu, mais après on se prend à cette lecture à multiples tiroirs, on recherche des liens pour comprendre ce pays riche.

En plus l'intrigue romanesque & autobiographique est bien menée.

Une lecture jubilatoire.
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Comment vous parler de ce roman qui circonvolutionne à loisirs ?

Je n'ai pas aimé toutes les histoires racontées, mais j'ai pris plaisir à découvrir la famille Sadr et ce père si particulier.

Le récit tient plus de l'historique que du littéraire : l'auteure replace chaque événement historique iranien dans son contexte. Pourquoi pas.

La partie sur l'insémination artificielle m'a moins parlée, même si je comprends le parcours du combattant que la narratrice subit.

Ce roman décrit en finesse que l'homosexualité a toujours existé, que les mères sont souvent plus perspicaces que ce qu'elles laissent voir, craignant le poids social.

Un roman sur l'exil, aussi : comment un immigré doit d'abord se défaire de sa culture avant de pouvoir se fondre dans la culture de son pays d'accueil.

L'image que je retiendrai :

Celle des pâtisseries et autres plats autour desquels la famille se retrouve toujours.
Lien : http://alexmotamots.fr/desor..
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Livre lu en deux épisodes, la première fois je n'accrochais pas, la seconde fois, je ne parviens pas à le lâcher, j'arrive à la fin et je lis plus doucement pour ne pas le finir trop vite. Livre très enrichissant, qui m'a appris beaucoup sur l'histoire de l'Iran que je ne connaissais que dans les grandes lignes, celles distillées par les médias.


La nuit, Kimiâ mixe du rock alternatif dans des concerts. le jour, elle suit un protocole d'insémination artificielle pour avoir un enfant avec son amie Anna. Née à Téhéran en 1971, exilée en France dix ans plus tard, elle a toujours tenu à distance sa culture d'origine pour vivre libre. Mais dans la salle d'attente de l'unité de PMA de l'hôpital Cochin, d'un rendez-vous médical à l'autre, les djinns échappés du passé la rattrapent. Au fil de souvenirs entremêlés, dans une longue apostrophe au lecteur, elle déroule toute l'histoire de la famille Sadr. de ses pétulants ancêtres originaires du nord de la Perse jusqu'à ses parents, Darius et Sara, éternels opposants au régime en place ; celui du Shah jusqu'en 1979, puis celui de Khomeiny. Ce dernier épisode va les obliger à quitter définitivement l'Iran. La France vécue en exilés n'a rien à voir avec le pays mythifié par la bourgeoisie iranienne… Alors, jouant du flash-back ou du travelling avant, Kimîa convoque trois générations et une déesse du rock and roll au chevet de sa " désorientalisation ". On y croise, entre autres, Siouxie, Woody Allen, Michel Foucault, des punks bruxellois et des persans aux yeux bleus, six oncles et un harem.
Lien : http://www.cultura.com/desor..
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Kimiâ est iranienne. Née de parents sympathisants communistes, elle a été obligée de fuir le régime de Khomeini avec sa mère et ses soeurs pour rejoindre son père exilé à Paris. Elle avait alors 11 ans.

On la retrouve adulte dans la salle d'attente d'un hôpital parisien. Dans cette longue attente où elle croise de nombreux couples et où son avenir est entre parenthèse, lui reviennent par bribes l'histoire de sa culture et de son pays. A travers l'évocation de toute sa famille, on retrouve les espoirs et déboires de l'Iran, passé de la prise de pouvoir du Shah avec son gouvernement corrompu et sa marche forcée vers l'occidentalisation, suivi par l'arrivé de Khomeini et sa dictature religieuse.

A la manière des conteurs orientaux, Kimyâ dévoile une famille nombreuse et animée pleine de promesses et de non-dits, de secrets et de traditions, de modernité et de développement, de rages et de conflits mais aussi plein d'amour.

On s'y perd parfois un peu dans tous ses allers-retours entre la période actuelle, celle lointaine des grands-parents, celle contemporaine des parents et des multiples oncles. le roman est grave et amusant à la fois, rempli d'anecdotes qui le rendent vivant et dynamique.

Un livre dense (parfois un peu brouillon dans sa construction) et prenant qui mêle roman, problème d'identité et grande Histoire.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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"Désorientale" de Négar DJAVADI est, à plus d'un égard, un livre déroutant mais envoûtant !
L'auteure, née dans une famille d'intellectuels opposants au Shah puis à Khomeny sait de quoi elle parle. Arrivée en France, dans la clandestinité, elle est du monde sans trop bien savoir de quels pays.
L'Iran, celui dont lui parle les européens, elle ne le reconnait pas. Son Iran, c'est celui qui est encore marqué de la Perse, avec sa culture, sa richesse intellectuelle, son pragmatisme quotidien et ses coutumes ancestrales qui sont parfois incompréhensible pour les occidentaux que nous somme sans, pour autant, être dénudées de sagesse, en tous cas de racines. Cet Iran qu'elle a connu enfant et qu'elle a vu se perdre dans plus d'une décennie de guerres, de révolutions, d'espérances, de désillusions et de promesses non tenues, elle ne le reconnaît pas plus comme le sien. Elle fera même tout pour le perdre, le chasser de son esprit. Elle doit refaire sa vie!

Mais aujourd'hui, elle est en France. Elle attend une consultation gynécologique dans un centre d'insémination, avec ses rêves mais aussi le regard des autres qui pèse sur elle, elle qui est seule, non accompagnée d'un homme, son homme! Elle plonge en elle-même et relit sa vie, celle de trois générations de Sadr qui, quoi qu'elle en dise, le veuille ou pas, ont fait d'elle ce qu'elle est. Par éducation ancestrale, par ouverture intellectuelle ou pas opposition à son milieu d'origine, Kimiâ n'est plus une enfant. Elle est devenue femme, femme en âge d'enfanter. Mais peut-elle l'être en restant iranienne?

Négar DJAVADI nous brosse une magnifique toile de ce passage de la Perse à l'Iran, de l'Iran de Téhéran et de celui qu'on croit connaître ici. L'écart est grand. le choc puissant. Il y a de quoi est désorienté et pour les migrantes comme elles, il y a un travail de désorientalisation à poursuivre. Pour vivre chez nous, la femme doit devenir une 'désorientale' ! Est-ce juste? ... On peut échanger sur ce sujet mais, peu importe, l'essentiel de ce livre est de nous ouvrir à la réflexion, nous ouvrir à l'autre et tâcher de le comprendre ... J'ai beaucoup aimé ce livre. A partager, sans retenue!
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Il était une fois l'histoire d'une fille, Kimiâ, née en 1971 en Iran. Kimiâ a deux grandes soeurs, des parents aimants et autour d'elle une grande famille.
Cela pourrait être une histoire banale, si l'Iran n'était l'ancienne Perse, avec ses traditions et son mode de vie oriental, ses harems, ses femmes volubiles et ses pères autoritaires, si n'éclataient deux révolutions autour des personnages du Shah et de Khomeiny, si les parents n'étaient des intellectuels, activistes politiques et amoureux fusionnels, si Kimiâ n'était pas née le jour de la mort de sa grand-mère aux yeux bleus.
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Pour raconter l'histoire de sa famille, quand certains dessinent un bel arbre généalogique, Kimiâ nous entraine dans une jungle où branches et racines s'enroulent et s'enserrent.
Menacés de mort, la fuite de Kimiâ et sa famille vers la France est douloureuse, tant physiquement que moralement. La reconstruction des adultes se fait difficilement, le passé et le présent se mêlent. plongeant la jeune adolescente en pleine confusion. Pour elle commence la quête de l'identité.
Je me suis plongée avec délice dans cet épais roman, à l'écriture pleine de force. le récit est dense, touffu, la vie jaillit de partout. C'est qu'il s'agit de sauver sa peau et son âme.
J'ai retrouvé chez Négar Djavadi, ce talent de conteurs qu'ont ces orientaux déracinés, à l'image d'Amin Maalouf le libanais. Seul bémol : l'histoire d'amour à la fin, à mon goût trop ou pas assez développée, qui aurait pu faire l'objet d'un autre roman.
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Kimia dans une salle d'attente d'un hôpital parisien attend d'être reçue pour une insémination artificielle. Pierre et elle ont passé avec succès les épreuves pour obtenir cette insémination.Dans cette salle d'attente, elle se remémore sa vie, ses épreuves.
C'est alors la vie d'une famille iranienne sur 4 générations que l'on découvre, le début du siècle dans un harem, la révolution iranienne en 1979 jusqu'à nos jours à Paris.
C'est un roman très riche et on ne s'y perd pas.
C'est une famille aisée en Iran. le père Darius est un révolutionnaire, opposant au régime du shah. Il est entièrement occupé par son désir de bâtir une société plus juste. Cela l'obligera à fuir la répression pour Paris. La mère Sarah partage ses luttes mais elle veut aussi fonder une famille. Elle aura donc quatre filles. Elles fuiront l'Iran à cheval à travers les montagne du Kurdistan. Après un long et dangereux périple, elles rejoignent Darius en France.
Kimia a du mal à s'habituer à cette nouvelle vie. La famille est désargentée, a perdu ses repères. Darius marche de nombreuses heures dans les rues, lit tout ce qui concerne son pays. Kimia en Iran a appris le français et sa culture mais elle ne s'habitue pas aux contraintes. Elle regrette sa liberté, elle était toujours dehors à jouer. Tout en obtenant ses diplômes, elle va fuguer, se droguer, être en quête de son identité.
L'orientation sexuelle est aussi un des thèmes. Kimia est en Iran un garçon manqué, un jour sa soeur lui dit  en français «  on dirait une lesbienne » et là c'est une révélation pour elle.
C'est donc un livre où la petite et la grande histoire de l'Iran se mêlent. Avec des considérations géopolitiques mais aussi une description des conditions de vie en Iran, en particulier pour les homosexuels qui sont condamnés.
Un grand livre, une écriture simple et précise. La lecture est passionnante.
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Roman autobiographique.
La petite et la grande histoire.
Kimiâ est née à Téhéran en 1969, dans une famille d'intellectuels opposants au régime.
Kimiâ nous raconte l'Iran de ses parents luttant depuis toujours pour l'ouverture économique et culturelle de leur pays, contre le régime militaire du Shah Mohammad Reza Parhvati, la révolution islamique de 1979 portée par Rouhollah Khomeini qui instaura la République Islamique d'Iran puis la fuite de sa famille vers la France, pour fuir le régime.
Je conseille de lire un peu sur l'histoire de L'Iran avant de commencer ce roman, je ne l'ai pas fait et je me suis parfois perdue.
Je n'ai pas vraiment aimé les aller-retours incessants entre l'histoire de la famille de Kimiâ et sa vie actuelle. En revanche, j'ai adoré la plongée dans l'histoire de cette famille iranienne sur 4 générations.
Ce roman m'a donné envie de lire davantage sur ce pays.
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Je l'ai emprunté en numérique mais j'ai vite abandonné le livre, même si je voulais absolument le lire. La structure particulière et ses nombreux personnages m'ont déroutés. ( il faut dire qu'en numérique ce n'est pas pratique de faire des retours en arrière.)
C'est en version papier que j'ai lu finalement 'Désorientale' et j'ai beaucoup aimé. A ne pas oublier cependant que la construction des premiers chapitres peut décourager certains lecteurs. Mais il ne faut pas abandonner, car c'est plus facile dès qu'on a surmonté les premiers difficultés.
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Le contexte du récit de Kimiâ est un peu particulier puisque c'est dans la salle d'attente d'une consultation en PMA qu'elle ouvre la porte à ses souvenirs. La perspective de devenir mère la ramène des décennies en arrière, au moment de sa propre naissance, puis au-delà, à l'histoire de sa famille. Les allers et retours sont nombreux dans ce récit, entre les époques, les personnages, les lieux... pouvant rendre la lecture un peu confuse si l'on n'y prête pas attention. C'est quand j'ai eu le temps de m'y plonger pleinement et d'y consacrer le temps qu'il était nécessaire, que j'ai pu savourer ma lecture.

Ce que j'apprécie dans ce genre de récit, c'est l'imbrication entre L Histoire (avec un grand h) et les récits intimes d'une famille. Ici, l'auteure nous accompagne en Iran et nous fait partager la vie d'une famille iranienne s'opposant aux gouvernements successifs et rêvant de démocratie. Nous traversons un siècle de régimes autoritaires, laïc ou islamique et (re)découvrons que ce pays est d'une grande richesse, culturelle et économique, traversé par des intérêts politiques contradictoires, et fortement bouleversé par les multiples pressions occidentales qui cherchent avant tout à protéger leurs intérêts (pétrole, vente d'armes...) même si c'est au détriment de la stabilité du pays et de la sécurité de sa population.

Les décennies passent, et dans cet Iran chahuté, se construit petit à petit la famille de Kimiâ. L'auteur nous montre la place des hommes et celle de leurs épouses, de leurs filles et de leurs fils. On y découvre également tout un tas de croyances qui donnent une patine un peu merveilleuse au récit. le poids de la famille et des traditions est très lourd, mais l'envie de liberté également. C'est dans cet environnement que naît Kimiâ, troisième et dernière fille de Darius et Sara. Ces derniers sont des intellectuels en vue dans l'Iran de l'après seconde guerre mondiale. Darius écrit pour changer le monde, Sara partage ses avis dans ses salles de cours. Mais très vite la famille se met en danger et finira, après avoir longtemps résisté, par devoir quitter l'Iran.

En Iran, nous partageons l'évolution de la famille, sous le regard critique de Kimiâ. En Europe, et à Paris plus particulièrement, c'est à la transformation de Kimiâ que nous assistons. Jeune femme écartelée entre des origines qui se trouvent à plusieurs milliers de kilomètres de chez elle et une France qui n'est pas à la hauteur de ses rêves et de l'éducation qu'elle a reçue, elle peine à trouver sa place. La question de son homosexualité vient ajouter de la confusion à sa construction identitaire.

Ce roman, très ambitieux, ne se laisse pas résumer facilement. Très dense, il mêle les récits et les réflexions, pour une analyse passionnante sur l'époque qui est la nôtre. Dernière remarque, sur le titre, "Désorientale" : un superbe néologisme, qui résume magnifiquement ce que peut être l'exil.

Un premier roman prometteur.
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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