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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman, une autobiographie, une chronique de l'Algérie quand elle était française, c'est tout cela à la fois.
Zohra, fillette de Cherchell, qui redevient ici la Fière Césarée romaine , qui n'est pas encore Assia mais qui est déjà « l'esquisse d'un moi effacé » dévoile ce qu'elle aurait pu être , ce qu'elle aurait voulu être, celle qu'elle devint enfin, une femme qui ne sera jamais, quoiqu'elle ait pu dire ou penser , totalement libérée de l'emprise des traditions intégristes , des préjugés, du poids du carcan familial , écartelée, déchirée entre deux sociétés, deux cultures , deux mondes celui des interdits paternels - "père gardien, père-censeur, père intransigeant", du puritanisme religieux, des pressions exacerbées par la société traditionaliste où déjà les toutes petites filles ne peuvent pas dévoiler leurs gambettes , et celui qu'offre la culture occidentale, le collège , le lycée ...
A ma connaissance il n'existe encore pas de biographie complète sur Fatima-Zohra Imalayène qui choisit le pseudonyme d' Assia Djebar. Un travail sérieux sur cette écrivaine talentueuse laisserait apparaître de nombreuses contradictions tout au long de sa vie, étayant cette fracture
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L'histoire d'une enfance, et d'une jeunesse, dans l'Algérie encore "française". Assia Djebar conte, avec ses mots choisis savamment, parfois à la limite de l'affectation, les tourments et les joies d'une âme très tôt révoltée. Loin d'un pamphlet contre les tabous d'une culture ancestrale rabaissant la femme à l'état d'une "chose" dont on dénie l'accès à toute forme de spiritualité, " Nulle part dans la maison de mon père" se veut le récit d'une libération intérieure, acquise avant tout grâce au savoir. Des écrits arabes préislamiques aux philosophes et poètes de l'Occident moderne, la culture écrite a donné à l'auteure les moyens de se défendre et de forger pas à pas sa personnalité, contre vents et marées. Hélas, le plaisir de la lecture est en partie gâché, lorsqu'on avance vers le dénouement du récit, par le ressassement sans fin des états d'âme de cette toute jeune fille victime d'un instant d'égarement. La réflexion qui suit sur le travail d'écriture, et de mémoire, comme pour se justifier à elle-même d'avoir écrit sur sa propre vie, amoindrit le plaisir que l'on a pris à suivre pas à pas le personnage dans ses années d'éveil à la vie.
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Voilà un livre qu'il m'a été pénible de finir non pas pour le sujet, récit autobiographique: enfance et jeunesse dans une Algérie française, mais pour tout simplement la forme.
Une forme pour moi exécrable. Les textes sont constitués de tournures alambiquées, de phrases exotiques, surannées, précieuses: le titre en est un bon prélude, qui sont non seulement lourdes à digérer mais agaçantes et à la fin lassantes.
On en a plein la bouche des «superlatifs» de Assia, de son écriture artificieuse de petite femme érudite et moralisatrice. Des expressions excessives à la pelle pour démontrer à celui qui en doute que son enfance de fille a été terrifiante, odieuse et en bref on a l'impression d'être un voyeur et un malvenu qui viole son intimité.
Quelques exemples pour la forme: un fer chauffé à blanc, un trauma ; de l'amour doux violent, par accès tordu et retordu; La main scripteuse (oui Assia est une « scripteuse »); la voix sororale eut presque un spasme*. A la longue on se demande si elle plaisante ou pas mais non elle est sérieuse.
Ça sanglote beaucoup, ça hoquette, ça caquette, ça cause, ça se promet et ça remet ça avec un sérieux inébranlable. c'est très autocentré sur soi-même ce qui pourrait paraître normal si on tient compte du fait que non seulement elle est une fillette (femme) mais en plus arabe qui parle français dans un contexte arabe et donc en porte-a-faux avec ceux qui ne le font pas de plus fille d'instituteur: un notable hussard au «fez turc écarlate» de l'éducation et de la tradition arabe mais pas de la république française.
Mais cet excès d'apitoiement sur elle-même, d'attendrissement sur elle-même , d'étonnement sur elle-même , d'incompréhension sur...les autres est congestionnant pour le lecteur: une fêlure, une ulcération, une commotion, un trauma (voilà que je m'y met aussi) Quelle souffrance n'a-t-elle pas subie cette jeune femme! Et le lecteur hein?
On reconnaîtra quand même la grande lucidité de son regard sur son environnement sa famille et le père omniprésent, l'école, les arabes, les français. Écartelée entre occident au niveau de la culture et monde musulman arabe au niveau de la vie quotidienne, des modes de vie, moeurs et habitudes qui ne sont pas compatibles. Elle essaie de trouver sa place et ingérer ce qu'elle découvre; chose difficile car elle est une femme. Sur le fond lui-même qui est très instructif il y a une vision intérieur d'une femme invisibilisée mais (elle elle s'est largement rattrapée) qui en est consciente, de la société arabe et musulmane. Il y a un décor la France algérienne et une multitude de personnes et Assia au milieu avec une place importante, notable chez les siens et une place moindre chez les autres les français.
On sent bien le malaise d'Assia envers les deux mondes: l'un traditionnel où il semble nécessaire de devoir lui échapper, avec de multiples transgressions à la règle, pour être pleinement soi-même et l'autre plus attractif mais qui suscite autant d'interrogations et même des rejets. Elle aime son monde musulman surtout féminin mais qui serait mieux si celui-ci intégrait certaines notions occidentales. Une pensée en forme de grand écart pour ce récit qui n'est pas seulement mémoriel car il intègre un certains nombres de réflexions «féministes» et donc qui échappe au récit purement autobiographique.
Lecture pénible mais intéressante mais l' auteure à l' ego hypertrophié est plutôt déplaisante ce qui nuit au discours.
Un trois "étoiles et demi" pour le sujet et une demi- étoile en moins pour la lamentation laborieuse. Une demi-étoile en moins pour les souffrances que je me suis infligées à ce chemin de croix ( des mois de lectures ) car après avoir entendue la "voix sororale" de la "scripteuse" c'est moi le lecteur qui l'ai eu "le spasme"!(voir*) Et paf!
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