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Critique publiée initialement sur le site Critiques Libres (2007)

Ma première impression, dès les premiers chapitres, fut celle du déjà vu. Déjà lu, en l'occurrence. Et puis, oui, j'y étais, je savais où, je savais qui. Mon seul et unique Bret Easton Ellis, dont je ne me rappelle plus le titre. Cet univers élitiste, cette colline sans nom qui ressemble étrangement à Beverly Hills, ces familles riches et ces villas, cette vie de débauche et d'excès, la drogue, le sexe, les parents riches et célèbres, une pomme pourrie. Tous les ingrédients sont là.

Quand on a passé cette légère déception, ce sentiment de déjà vu ailleurs (même la couverture donne cette impression de “déjà vu” sur la pub Air France), on prend tout de même du plaisir à lire Djian. le style est direct mais fluide, la psychologie des personnages est bien creusée, parfois un peu complexe, un peu poussée, mais dans l'écrit tout est permis. Mea Culpa.

Le seul reproche que je ferais à ce livre, c'est une sorte de manque de crédibilité. Certes, c'est une oeuvre de fiction, et comme toute fiction on ne lui demande pas d'être ancrée dans la réalité ni d'être probable, mais d'être cohérente vis à vis d'elle-même pour ne pas perdre le lecteur. Sur ce point, je suis d'accord. Mais, tout de même, la psychologie d'un groupe de jeunes de 14 ans écrite par un adulte produit toujours une sorte de décalage assez étrange. Pas que je nourrisse de vaines idées sur la candeur de la jeunesse en 2007, non, mais le tableau semble radicalement et sombrement perverti. Certes ce ne sont déjà plus des anges, mais de là à en faire des démons…

Un livre qui se laisse lire quand même, et qui n'est pas désagréable.
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Je suis accroc à l'univers de Philippe Djian et de ses personnages déjantés et/ou déboussolés. Vies et têtes fracassées, d'un roman à l'autre les belles façades s'écroulent invariablement pour laisser place à l'humain version détruit ou en bonne voie de l'être. Et ce roman ne fait pas exception, cette fois plongeant dans l'univers des gens riches et célèbres, on y galope d'une détresse à l'autre, observateur de la noirceur intérieure sur fond de superficialité et d'apparences. On y côtoie l'incontournable version de l'homme blanc paternaliste et abuseur du monde cinématographique, ses victimes, mais aussi et surtout, les fossés générationnels infranchissables d'enfants brisés par des parents tout aussi abîmés. Dans l'ensemble tout y est d'une grande tristesse, mais sous la plume d'un auteur de grand talent, l'oeuvre n'est point sordide mais plutôt riche en humanité. Aussi perdue soit-elle.
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L'univers de Djian est toujours sombre et cruel, avec des personnages désabusés et abîmés, voire détruits par la vie. Son écriture ne fait pas dans la dentelle, mais elle n'est pas dénuée d'humour. Ici, c'est autour d'un drame familial que l'intrigue s'organise. Celui des Trendel dont la fille, Lisa, est morte noyée dans un lac à deux pas de la maison. le récit s'intéresse plus particulièrement au jeune frère de 14 ans, Evy, adolescent mutique, étrangement soupçonné d'en être responsable. le père, Richard, quant à lui, typique personnage masculin de Djian, écrivain has been, ex-junkie, est en pleine déchéance avant même le terrible accident. Il pourrait bien faire son hymne du morceau des Smiths, This charming man, à moins que ce ne soit plutôt Evy, son fils. Laure, la mère, sorte de Mrs Robinson qui se morfond en province, a amorcé une carrière de vedette fulgurante mais de courte durée. Les rapports des parents sont de nature violente et les enfants s'en accommodent comme ils peuvent. Comme si le tableau n'était pas complet, il faut ajouter les grand-parents, avec principalement, André, le père de Richard, psychanalyste retraité qui s'efforce de recoller les morceaux, à sa façon.

On ne nage pas dans le bonheur ; rien d'étonnant chez Djian. Aux éditions Gallimard, le volume arbore une superbe jaquette, pourtant, d'un bleu profond, qui reflète bien le contraste dans l'oeuvre de Djian entre ses personnages déchirés et leur environnement souvent d'une beauté renversante. Comme s'ils s'efforçaient de gâcher les conditions paradisiaques originelles. On est dans le registre de la tragédie. On ne sait pas où se situe exactement le quartier résidentiel huppé que décrit Djian. Los Angeles ? L'élément central du récit est un lac maléfique. du jardin d'Eden subsiste une plate-forme en bois aménagée tout en haut d'un grand chêne. C'est une sorte de vestige des jours heureux où Evy se réfugie encore, qui lui permet de s'extraire de la réalité morose, et de prendre de la distance. Mais les ados s'échappent aussi du monde par d'autres moyens.

Djian s'est-il inspiré de sa propre expérience? le monde adolescent de son roman semble cohabiter tant bien que mal avec celui des adultes. En fait, il décrit deux univers parallèles qui se jaugent, parfois se croisent mais ne se rencontrent jamais vraiment. Et l'effet qui en ressort est très réaliste. Chez les ado, contrairement aux adultes, aucun souci de la bienséance, le sordide l'est sans masque, dans toute sa brutalité. La dépravation est totale du côté des adultes, et la relève s'annonce bien pire encore.
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Bon, je ne vais pas vous raconter l'histoire en détail puisqu'il ne s'agit pas ici de faire un résumé mais une critique. (Si seulement les spoilers professionnels babeliophiles pouvaient comprendre cela !)
Juste, comprenez avant de vous lancer dans la lecture de ce bouquin que c'est du Djian plus djianesque que jamais.
Et vu le contexte, je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'on avait droit à un récit de Bret Easton Ellis à la française.
20 ans après "moins que zéro", même thématique, même adolescence corrompue et désabusée. Mêmes modèles parentaux inexistants et méprisables.
Si vous voulez vous mettre le coeur en joie, lisez autre chose.
Si vous aimez Djian, ou la littérature qui sort des sentiers battus et rebattus du easy reading, ou les deux, lisez-le, faites-vous plaisir.
C'est du bon Djian.
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Pour être sincère je n'ai pas accroché du tout à ce roman moi qui avais pourtant adoré la lecture de "oh". J'ai mis un temps fou à le lire et j'ai failli abandonner au 3/4 de ma lecture. J'ai trouvé ce roman ennuyeux et bourré de clichés (alcool, fumette et médocs à chaque page ça en devient lassant). Un couple à la dérive après le décès mystérieux de leur fille aînée par noyade, un peu trop à mon sens, elle est actrice, lui est un écrivain sur le déclin. Le récit tourne autour de leur fils Evy adolescent "perturbé"... Drogue, sexe, dépravation, on sombre dans le pathos au grand détriment de l'histoire qui elle n'avance jamais. le style se veut percutant mais on tombe dans le vulgaire. Déçue...
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J ai eu un peu de mal à me plonger dans cette histoire, avec des résonances torturés comme souvent chez Djian. Mais les pages s enchaînent et on a de plus en plus de mal à lâcher le livre.
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Je me suis replongé avec plaisir dans l'écriture de Dijan. Ses impuretés m'ont néanmoins tenu à distance. L'histoire se déroule aux states dans un milieu richissime : drogue, sexe, acteurs, écrivains, célébrité... Tout se mélange dans un drame très bien ficelé et pourtant je me suis embrouillé. Sans doute parce que presque aucun des personnages ne me parlait. La décadence, la déviance, la folie borderline des personnages et de ce milieu étouffant de chaleur, de fric et de strass sont très bien détaillés. Décidément c'est un monde dans lequel je ne voudrais pas patauger. Mais bon j'ai plaisir à lire leurs histoires, de loin.
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Un monde très aisé d'artistes alcooliques et cocaïnomanes, vivant dans de superbes villas sur une colline, Lisa meurt noyée, son frère Evy est soupçonné d'être responsable de la noyade, la mère Laure déprime et reprend sa carrière d'actrice au prix de certains sacrifices, le père Richard est alcoolique et ne parvient plus à écrire, les amis adolescents d'Evy habitant des villas voisines sont livrés à eux-mêmes et se défoncent comme leurs parents... Voilà en gros ce qu'on trouve dans ce livre aussi superficiel que ses personnages. L'auteur cherche à être choquant, mais l'effet n'est pas très réussi, et il ne parvient pas à donner de l'épaisseur à ses personnages, qui finissent par être tous interchangeables. le plus gros problème c'est que l'histoire ne démarre jamais et qu'on a l'impression d'avoir perdu son temps une fois le livre terminé.
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Suite à la noyade de sa soeur, Evy le personnage principal et ses amis semblent partir à la dérive, partageant leur vie entre drogue et sexe, à seulement 14 ans ! Mais c'était finalement leur vie avant le drame, et ils ne font que suivre l'exemple des adultes : le père de Evy est un ancien junkie, et sa mère actrice couche avec un producteur pour un rôle. J'ai naïvement espéré une fin un peu optimiste, mais ce n'est pas le cas. du coup, même si j'ai lu ce livre très vite, avec toujours l'envie d'avancer dans l'histoire (enfin plutôt celle des adolescents que des adultes), elle me laisse une impression de tristesse et de malaise.
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Un jeune adolescent Evy doit se remettre de la mort de sa soeur Lisa. de nature taciturne sa famille n'apprécie pas son silence et son mutisme quand on lui demande ce qui s'est passé. Cette introspection lui porte préjudice, et les amies de sa soeur le soupçonne d'en savoir plus qu'il ne le dit. Son entourage est singulier et perturbant pour ce jeune adolescent. Sa mère une actrice sur le retour, est provocatrice et aurait tendance à confondre son fils avec un jeune premier. Son père ancien junky et défaitiste accepte comme un purgatoire l'attitude cinglante de sa femme. Ses amis (es) le testent et ne peuvent pas vraiment le soutenir. Les amies de sa soeur le testent tout le temps voire lui porte préjudice. Un entourage où il est difficile de ne pas perdre pied. Mais il y arrivera, pus mûr que certains adultes.
Je n'ai pas aimé ce monde de provocation entre les adultes et les jeunes. Les rapports mère-enfant m'ont en particulier perturbée.
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