Crime et Châtiment

Le criminel, au moment où il accomplit son crime est toujours un malade.

Mentir à sa façon à soi, c'est presque mieux que de dire la vérité à la façon des autres.

Il n'y a rien de plus difficile au monde que la droiture, et il n'y a rien de plus facile que la flatterie.

Le criminel, au moment où il accomplit son crime, est toujours un malade.

Si la franchise comporte seulement une centième partie de note fausse, il y a aussitôt dissonance et, par suite, scandale. Au contraire, la flatterie, même si tout y est faux jusqu'à la dernière note, elle reste encore agréable et elle est écoutée non sans plaisir ; ce plaisir peut être grossier, il n'en est pas moins plaisir.

Dans la pauvreté vous conservez encore encore la noblesse de vos sentiments innés ; dans la misère, jamais ni personne.

Il y a des rencontres avec des gens qui nous sont même complètement inconnus, auxquels nous commençons à nous intéresser au premier regard, comme d'un seul coup, soudain, avant d'avoir dit le premier mot.

Première partie

PREMIÈRE PARTIE
premier tableau
Cabinet du juge d'instruction Porphyre Pétrovitch Samiotov.
Deuxième tableau
Deux voix d'hommes achèvent à l'unisson une chanson populaire.
"Puisqu'ils te trouvent gentille
Le barine et son valet
Choisis des deux, belle fille,
Qui te plaît et te déplaît.
L'un donnera de lourds colliers d'or
Et de riches diadèmes,
L'autre saura te serrer plus fort
Quand il te dira : je t'aime".
Le décor se précise. C'est, tout en hauteur, l'escalier d'une maison pauvre, murs lépreux, marches et rampe de bois. Deux étages sont visibles avec deux portes sur chaque palier, mais l'escalier vient de plus bas et se continue plus haut.
La fin d'un jour d'été....
(lever de rideau de "Crime et châtiment" l'adaptation théâtrale par Gaston Baty de l'oeuvre de F.M. Dostoiewsky, parue dans "La petite illustration" en septembre 1933)

Un livre lu à 15 ans, fragile, une fresque illustrant un personnage, Raskolnikov, son rapport face à la culpabilité suite à une erreur qu'il se justifie mais dont il ne tire aucun profit. Au contraire, on accompagne le personnage dans une véritable descente aux enfer. J'en garde un souvenir éblouit, un livre à relire, qui décrit les tourments d'un homme qui se justifie tout en culpabilisant jusqu'à s'en rendre malade. Les personnages périphériques sont tout aussi soignée, leurs états d'âme autant que les conditions de vie en Russie au sein de cette classe sociale.
Un roman à découvrir absolument !

Des éventails de rides entouraient depuis longtemps ces yeux, ses joues se creusaient, desséchées par les soucis et les douleurs, mais son visage n'en était pas moins d'une grande beauté.
(Partie 3, Chapitre 1, p. 219)