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Citations sur Crime et Châtiment (595)

Raskolnikov paru froissé.
- Ah ! Ils le prouvent, dites-vous ? Eh bien, essayez de l'attraper, cria-t-il, en narguant méchamment Zamiotov.
- Soyez sans crainte ; on le trouvera.
- Qui ? Vous ? Vous, le découvrir ? Allons donc ! Vous pouvez courir. L'essentiel pour vous est de savoir si un homme se livre à des dépenses ; un tel, par exemple, n'avait pas le sou, et voilà qu'il se met tout à coup à jeter l'argent par les fenêtres. Comment ne serait-il pas le coupable ? (...)
- Le fait est que c'est ce qu'ils font tous, répondit Zamiotov. Après avoir souvent fait preuve d'une grande adresse et de beaucoup de ruse dans l'assassinat, ils se font pincer au cabaret. (...)
- Ah ! ah ! (...) vous voulez savoir maintenant comment j'aurais agi en pareil cas, fit-il d'un ton de mauvaise humeur.
- Oui, répondit l'autre d'un air ferme et grave. (...)
- Bon ! Voici comment j'aurais agi, commença Raskolnikov en rapprochant de nouveau son visage de celui de Zamiotov, qui s'était remis à regarder si fixement que, cette fois, l'autre ne put s'empêcher de tressallir.
Voici comment j'aurais fait. J'aurais pris les objets et l'argent et, à peine sorti de la maison, je me serais rendu dans quelque endroit écarté, clos de mur et désert (...) j'aurais repéré d'avance une pierre (...) peut-être dans un coin contre le mur. J'aurais soulevé la pierre ; il y aurait un creux au-dessous et, dans ce creux, j'aurais déposé les objets, l'argent. (...) puis je m'en serais allé et, pendant un an, deux ans, trois ans, je n'y aurais pas touché. Cherchez alors le coupable !
- Vous êtes fou, répondit brusquement Zamiotov à voix basse lui aussi, et il s'écarta de Raskolnikov. Les yeux de celui-ci étincelèrent et il pâlit affreusement. Sa lèvre supérieure frémit convulsivement. Il se rapprocha le plus qu'il put de Zamiotov et se mit à remuer les lèvres sans parler. Trente secondes se passèrent ainsi ; il se rendait parfaitement compte de ce qu'il faisait, mais il ne pouvait se dominer. L'épouvantable aveu tremblait sur ses lèvres, comme l'autre jour le verrou sur la porte, et il était prêt à lui échapper. (...)
- Mais est-ce possible ? Fit-il d'une voix à peine perceptible.
Raskolnikov lui jeta un regard venimeux.
- Avouez que vous l'avez cru ?
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Les détails, c’est les détails, l’essentiel !… Ah, c’est ces détails qui perdent toujours tout…
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Les petites choses ont leur importance ; c'est toujours par elles qu'on se perd
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Il n'est au monde rien de plus difficile que la franchise et de plus aisé que la flatterie. Si à la franchise se mêle la moindre fausse note, il se produit aussitôt une dissonance et c'est un scandale. Mais la flatterie peut n'être que mensonge et fausseté, elle n'en demeure pas moins agréable ; elle est accueillie avec plaisir, un plaisir vulgaire, si vous voulez, mais qui n'en est pas moins réel. Et si grossière soit-elle, cette flatterie nous paraît toujours receler une part de vérité. Cela est vrai pour toutes les classes de la société, à tous les degrés de culture.
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En général, il naît infiniment, et même singulièrement peu d'hommes aptes à trouver une idée nouvelle ou même à dire quoi que ce soit de neuf. Une chose est certaine, c'est que la répartition des individus dans les catégories et subdivisions de l'espèce humaine doit être strictement déterminée par quelque loi de la nature. Cette loi nous est, bien entendu, cachée encore à l'heure qu'il est, mais je crois qu'elle existe et pourra nous être révélée un jour. L'énorme masse des individus, du troupeau comme nous disions, ne vit sur terre que pour mettre finalement au monde, à la suite de longs efforts et de mystérieux croisements de peuples et de races, un homme qui, entre mille, possède quelque indépendance, et un sur dix mille, sur cent mille, à mesure que le degré d’indépendance s'élève (mes chiffres sont approximatifs). On compte un homme de génie sur des millions, et des milliers de millions d'hommes passent sur terre avant de fournir une de ces intelligences qui changent la face du monde.
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«Vous aimez jouer de la cravache ? demanda-t-il d'un air distrait.
— Non, pas beaucoup, répondit tranquillement Svidrigaïlov. Quant à Marfa Petrovna, je ne me querellais presque jamais avec elle. Nous vivions en fort bonne intelligence et elle était contente de moi. Je n'ai usé de la cravache que deux fois pendant nos sept années de vie commune (si l'on ne compte pas un troisième cas assez ambigu). La première fois, c'était deux mois après notre mariage, à notre arrivée dans la propriété, la seconde et dernière fois dans les circonstances auxquelles je faisais allusion. Et vous, vous me jugiez un monstre, n'est-ce pas, un homme arriéré, un partisan du servage, hé, hé !... À propos, ne vous souvenez-vous pas, Rodion Romanovitch, qu'il y a quelques années, au temps des bienheureuses assemblées municipales, on a couvert d'opprobre un propriétaire foncier, je ne me souviens plus de son nom, coupable d'avoir cravaché une étrangère en wagon. Vous vous rappelez ? C'était la même année, je crois bien, qu'eut lieu cet “horrible incident du Siècle”. Allons, Les Nuits égyptiennes, les conférences, vous y êtes ? Les yeux noirs ! Ô temps merveilleux de notre jeunesse, où es-tu ? Eh bien, voici mon opinion ! Je blâme profondément le monsieur qui a cravaché l'étrangère, car c'est là une action... Comment ne pas la blâmer, je vous le demande ? Mais je ne puis m'empêcher d'ajouter qu'on rencontre parfois de ces “étrangères” qui vous poussent si bien à la violence que l'homme le plus avancé ne pourrait répondre de lui. Personne n'a jamais examiné la question sous cet angle, mais c'est, je vous l'assure, une erreur, car mon point de vue est tout à fait humain.»
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Le bout de chandelle achevait de se consumer dans le chandelier tordu, et éclairait faiblement cette pièce misérable où un assassin et une prostituée s'étaient si étrangement unis pour lire le Livre Éternel.
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Mais ici commence une nouvelle histoire, histoire de la rénovation progressive d'un homme, histoire de sa régénération graduelle, de son passage pas à pas d'un univers dans un autre, de son initiation à une réalité nouvelle, jusque-là absolument inconnue.
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Mais ici commence une autre histoire, celle de la lente rénovation d’un homme, de sa régénération progressive, de son passage graduel d’un monde à un autre, de sa connaissance progressive d’une réalité totalement ignorée jusque-là. On pourrait y trouver la matière d’un nouveau récit, mais le nôtre est terminé.
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Quand il vous arrive un malheur, un chagrin, vous le couvez comme la poule ses œufs et même, dans ce cas-là, vous êtes incapables d’être vous-mêmes.
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