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Citations sur Crime et Châtiment (595)

C'était une pièce vaste, mais extrêmement basse […] et la porte fermée qui la faisait communiquer avec leur appartement se trouvait dans la cloison de gauche. Du côté opposé, dans le mur de droite, se trouvait une autre porte, toujours soigneusement fermée à clé. […] La chambre de Sonia ressemblait à une espèce de hangar, elle avait la forme d'un quadrilatère très irrégulier, ce qui lui communiquait quelque chose de difforme. Le mur, percé de trois fenêtres, qui regardait le canal coupait la pièce en biais, et ainsi il y avait un angle extrêmement aigu qui fuyait quelque part en profondeur, au point qu'avec un éclairage un peu faible, il était impossible d'y rien distinguer ; l'autre angle était, lui, exagérément obtus. Toute cette vaste pièce n'avait presque pas de meubles. Dans le coin à droite, il y avait un lit ; à côté et plus près de la porte, une chaise. Le long du même mur où était le lit, touchant la porte donnant sur le logement voisin, il y avait une table de bois blanc recouverte d'une nappe bleu foncé ; autour de la table, deux chaises cannées. Ensuite, du côté opposé, à proximité de l'angle aigu, se dressait une petite commode de bois blanc, comme perdu dans le vide. Voilà tout ce qu'il y avait dans la pièce. Le papier jaunâtre, sale et usé, était noirci dans tous les coins ; sans doute l'endroit était-il humide et enfumé l'hiver. La pauvreté était évidente ; même devant le lit il n'y avait pas de rideau.

Quatrième partie, Chapitre IV.
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- Tu as versé le sang ! s'écria Dounia au désespoir.
- Le sang que tout le monde verse, reprit-il presque hors de lui, le sang qui coule et qui a toujours coulé sur cette terre comme une cascade, le sang qu'on verse comme du champagne, pour lequel on vous couronne au Capitole et on vous proclame ensuite bienfaiteur de l'humanité. Mais regarde seulement un peu mieux et tu verras. Moi, j'ai voulu le bien des hommes, et j'aurais accompli des centaines, des milliers de bonnes actions, au prix de cette unique sottise, même pas sottise, mais tout bonnement maladresse, puisque, au fond, mon idée n'était pas aussi bête qu'elle paraît maintenant, après l'échec… (après l'échec, tout paraît bête !). Par cette sottise je voulais seulement me mettre en situation indépendante, faire le premier pas, obtenir les moyens, ensuite tout aurait été effacé par un avantage, en comparaison, incommensurable… Mais moi, je n'ai pas accompli jusqu'au bout le premier pas, parce que je suis un lâche ! Voilà toute l'affaire ! […] Ah ! ce n'était pas la forme convenable, pas la forme esthétiquement admissible ! Je n'y comprends décidément rien : pourquoi serait-ce une forme plus honorable de tuer les gens à coups de bombes ou dans un siège régulier ? La crainte de l'esthétique est un premier symptôme de faiblesse !…

Sixième partie, Chapitre VII.
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C'était un homme d'une cinquantaine d'années, d'une taille au-dessus de la moyenne, assez fort, avec des épaules larges et carrées, ce qui lui donnait l'air un peu courbé. Il était vêtu avec élégance et confort et ressemblait à un monsieur important. Il avait à la main une jolie canne dont il faisait sonner à chaque pas le trottoir, et portait des gants d'une remarquable fraîcheur. Son visage anguleux et large était assez agréable et son teint était frais, bien différent de celui des Pétersbourgeois. Ses cheveux, encore assez épais, étaient tout à fait blonds, avec à peine quelques poils blancs, et sa barbe épaisse et large, coupée carrée, était encore plus claire que ses cheveux. Ses yeux étaient bleus et son regard froid, fixe et songeur ; les lèvres vermeilles. C'était, d'une façon générale, un homme admirablement conservé et paraissant beaucoup plus jeune que son âge.

Troisième partie, Chapitre IV.
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– ...mais toi alors, puisque tu es si intelligent, qu’est-ce que tu fais là couché comme un sac ? Et on ne voit jamais la couleur de ton argent. Tu dis qu’avant tu donnais des leçons aux enfants ; pourquoi, à présent, ne fais-tu plus rien ?
– Je fais quelque chose, répondit Raskolnikov, sèchement et comme malgré lui.
– Quoi ?
– Un travail.
– Quel travail ?
– Je réfléchis
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J'ai mis en œuvre le moyen le plus puissant et le plus infaillible pour conquérir un cœur féminin, moyen qui jamais ne trompe et qui agit absolument sur tous sans la moindre exception. Ce moyen bien connu, c'est la flatterie. Il n'y a rien au monde de plus difficile que la franchise et rien de plus facile que la flatterie. Si la franchise comporte seulement une centième partie de note fausse, il y a aussitôt dissonance et, par suite, scandale. Au contraire, la flatterie, même si tout y est faux jusqu'à la dernière note, elle reste encore agréable et elle est écoutée non sans plaisir ; ce plaisir peut être grossier, il n'en est pas moins plaisir. Et, si grossière que soit la flatterie, on y trouvera certainement au moins une moitié de vérité. Et cela, pour tous les degrés de développement et pour toutes les catégories sociales.

Sixième partie, Chapitre IV.
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- Mais dites-moi encore une chose : comment peut-on distinguer ces hommes extraordinaires des ordinaires ? Est-ce qu'ils portent certains signes à leur naissance ? Je veux dire qu'il faudrait là plus de précisions, pour ainsi dire plus d'évidence extérieure : excusez chez moi l'inquiétude naturelle d'un homme pratique et bien-pensant, mais n'y aurait-il pas moyen d'instituer par exemple un certain vêtement, de leur faire porter quelque chose, des marques enfin ?... Parce que, vous en conviendrez, s'il se produit quelque ambiguïté, si un homme d'une catégorie s'imagine qu'il appartient à l'autre et se met à " supprimer tous les obstacles ", selon votre très heureuse expression, alors...
- Oh ! cela arrive très souvent. [...] Mais prenez en considération que l'erreur est possible uniquement de la part de la première catégorie, c'est-à-dire d'hommes " ordinaires" (comme je les ai nommés peut-être malheureusement). Malgré leur tendance innée à l'obéissance, en vertu d'un certain enjouement naturel qui n'est même pas refusé à la vache, un très grand nombre d'entre eux aiment se représenter comme des hommes d'avant-garde, des " destructeurs ", et prétendre à la " parole neuve ", et cela tout à fait sincèrement. Et en même temps, les hommes véritablement NEUFS, très souvent ils ne les remarquent pas, et même les méprisent comme des gens attardés et pensant bassement. Mais, selon moi, il ne peut pas y avoir là de danger grave et vous n'avez vraiment pas à vous en inquiéter, parce qu'ils ne vont jamais très loin.

Troisième partie, Chapitre V.
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C'est [...] dans les choses les plus simples que se laissent prendre précisément les gens les plus malins. Plus un homme est malin, et moins il soupçonne qu'on le prendra sur un point facile. C'est précisément sur ces points-là qu'il faut attraper les plus malins.

Troisième partie, Chapitre VI.
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{Une citation à méditer pour tout scientifique...}
La seule logique ne permet pas de sauter à pieds joints par-dessus la nature. La logique prévoit trois cas, quand il y en a un million. [...] Que voilà une solution facile du problème ! C'est séduisant de clarté, inutile de réfléchir ! Voilà l'essentiel : il n'y a pas à réfléchir ! Tout le mystère de la vie tient en deux feuilles d'imprimerie !

Troisième partie, Chapitre V.

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Quand on lui a demandé pourquoi il falsifiait les titres : " Tout le monde s'enrichit d'une façon ou de l'autre, eh bien, moi aussi, j'ai voulu m'enrichir plus vite. " Je ne me rappelle pas ses propres paroles, mais le sens est là : au plus vite, gratuitement, sans peine ! On s'est habitué à vivre sans rien faire, à profiter de l'aide des autres, à manger son pain tout mâché. Eh bien, l'heure grave a sonné : chacun montre enfin ce qu'il vaut...

Deuxième partie, Chapitre V.
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La souffrance et la douleur sont toujours obligatoires pour une vaste conscience et un cœur profond. Les hommes authentiquement grands doivent, il me semble, éprouver sur terre une grande tristesse.
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