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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Veillant sur le cadavre de son épouse qui vient de se suicider, le mari raconte l'histoire de leur rencontre. Prêteur sur gage, notre homme a l'habitude des gens qui viennent le voir avec beaucoup, énormément d'humilité et de déférence ; aussi, la jeune fille qui vient régulièrement lui apporter des objets la tête encore haute l'intrigue. Fort de sa position, il n'hésite d'ailleurs pas à punir ces accès de fierté en lui faisant sentir la différence de leur situation respective.

Quand il apprend que cette femme est sur le point d'être donnée en mariage à un marchand par la famille qui cherche à se débarrasser d'elle, il n'hésite pas une seconde et fait une proposition plus avantageuse pour remporter sa main.

Le voici aux anges, persuadé d'être honoré par une épouse reconnaissante d'avoir été tirée de la boue, et respecté par le voisinage pour avoir fait une aussi belle bonne action. Seulement voilà, on peut acheter un corps, mais pas un esprit ; tout ce que le nouveau marié récolte, c'est du mépris, qui se mue en haine au fil des discrètes piqûres de rappel sur la situation passée. S'ensuit alors une spirale infernale faite de menaces sourdes et de coups humiliants sur les points sensibles des deux époux.

Quinze jours après avoir refermé cette courte nouvelle, je reste surpris de la violence de mes propres sentiments envers cet homme, qui, sur le papier, ne semble pas particulièrement dangereux. Mais Dostoïevki a un don certain pour peindre ses personnages, et dans cette nouvelle, pour extraire toute la cruauté qui peuvent se cacher dans des remarques a priori anodines. Les dernières pages viennent adoucir un peu le portrait de l'époux, mais bien trop tard pour que je puisse changer d'opinion à son sujet.

En terminant ces 80 pages de pur plaisir littéraire, je me demande ce qui m'a pris de délaisser la littérature russe depuis aussi longtemps !
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Oui j'aime les romans de Dostoïevski mais j'avoue que ce qui m'a attiré aux premiers abords, c'est le titre de ce récit et la couverture du livre (édition Babel) avec cette vielle main horrible, féroce tenant à tout prix à ses pièces de monnaie. Douceur et violence, les opposés qui m'ont amené à lire cette nouvelle écrite en 1876 par l'auteur après avoir pris connaissance d'un fait divers dans un journal : suicide d'une jeune couturière ne supportant plus sa précarité et difficultés financières.

Là, c'est le suicide d'une jeune femme qui se jette par la fenêtre. Elle gît désormais devant son mari, ce dernier bouleversé et impuissant. Il cherche à comprendre ce geste si brutal, fatidique. Il est le narrateur et il va se remémorer cette vie maritale…Petit à petit, il réalise, il ouvre enfin les yeux - mais trop tard - sur les faits, les gestes, les mots, l'indifférence, la répugnance de sa femme à son égard. Lui qui pensait, en la rachetant, la sauver de la misère…

Un récit puissant et poignant où plusieurs thèmes sont abordés par l'auteur : la différence de classes sociales, l'incapacité à accepter la différence de l'autre, l'impuissance, l'aveuglement et la cruauté de l'homme, les regrets (le narrateur pensant même qu'il aurait pu la sauver à cinq minutes près !…).

Un bon moment de lecture de la littérature russe. Lu d'une traite.
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Ce très court récit met en scène une femme, forcément jeune, forcément démunie, forcément douce. Mais voilà : le protagoniste la sent distante, il la sent loin de lui, et cela le tourmente au plus haut point. le geste ultime qu'elle aura, de se donner la mort, est écrit avec beaucoup de beauté et de force.

C'est dans le style que cet ouvrage brille; il est d'ailleurs très agréable de lire la deuxième partie où l'on accède aux notes que tenait Dostoïevski sur le livre, ayant une vision claire, un projet artistique détaillé.
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Cette nouvelle est en fait un long monologue du mari face au cadavre de sa femme. L'auteur est un habitué des monologues, notamment dans Les carnets du sous-sol que je vous recommande au passage. Comme point de départ, je vous concède qu'il y a plus gai comme sujet, mais les romans russes du 19è sont rarement drôles. Ce long monologue, enfiévré et délirant, nous raconte l'histoire de cet homme et de sa jeune femme suicidée. le narrateur est un soldat exclu de l'arme car il n'a pas voulu se prêter à un duel. Il va connaitre la faim et la misère et décide de faire contre mauvaise fortune bon coeur en devenant prêteur sur gage. L'homme n'a qu'un but : amasser 30 000 roubles dans les 3 ans afin de laisser sa caisse d'usurier pour un état plus convenable. Avare, il l'est assurément, mais ça ne l'empêche pas de tomber amoureux d'une de ses voisines, une jeune fille d'à peine 16 ans, orpheline et sans ressource, maltraitée et asservie par deux vieilles tantes. Il achète sa liberté contre monnaie sonnante et trébuchante car il souhaite l'épouser et surtout faire son bonheur. Malheureusement, tout ne se passera pas comme prévu, et la jeune fille profitera d'une de ses absences, pour se jeter par la fenêtre.
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La Douce est une magnifique petite tragédie, assez peu connue, du célèbre écrivain russe Fédor Dostoïevski, et qui mérite amplement d'être découverte.

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