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sur 874 notes
« Je suis un homme malade…Je suis un homme méchant. Un homme repoussoir, voilà ce que je suis. » Telles sont les premières phrases de ce long monologue d'un homme de 40 ans, ancien fonctionnaire, qui s'isole du monde (mélange d'autopunition et de misanthropie) en se réfugiant dans son sous-sol.
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« Les carnets du sous-sol » est un roman assez bref rédigé en 1864, juste avant les oeuvres considérées comme majeures chez DOSTOÏEVSKICrime et châtiment », « L'idiot », « Les démons », « Les frères Karamazov », etc.).

Jamais peut-être une oeuvre n'a commencé de manière aussi radicale, aussi violente, aussi emplie d'autocritique pour ne pas dire d'autodestruction : « Je suis un homme malade… Je suis un homme méchant. Un homme repoussoir, voilà ce que je suis. Je crois que j'ai quelque chose au foie. de toute façon, ma maladie, je n'y comprends rien, j'ignore au juste ce qui me fait mal. Je ne me soigne pas, je ne me suis jamais soigné, même si je respecte la médecine et les docteurs. En plus, je suis superstitieux comme ce n'est pas permis ; enfin, assez pour respecter la médecine (je suis suffisamment instruit pour ne pas être superstitieux, mais je suis superstitieux). Oui, c'est par méchanceté que je ne me soigne pas. Ça, messieurs, je parie que c'est une chose que vous ne comprenez pas. Moi, si ! Evidemment, je ne saurais vous expliquer à qui je fais une crasse quand j'obéis à ma méchanceté de cette façon-là ; je sais parfaitement que ce ne sont pas les docteurs que j'emmerde en refusant de me soigner ; je suis le mieux placé pour savoir que ça ne peut faire de tort qu'à moi seul et à personne d'autre. Et, malgré tout, si je ne me soigne pas, c'est par méchanceté. J'ai mal au foie. Tant mieux ! Qu'il me fasse encore plus mal ! ».

La narrateur est homme portant une quarantaine tiraillée, un de ces êtres fatigués trop tôt. Malade du foie, ancien fonctionnaire, il déverse son fiel sur la société en un long monologue désillusionné et violent. Il prend l'Homme à témoins, montrant du doigt sa conception erronée des intérêts en une absence de raison qui le conduit au drame dans son incapacité d'analyse. Dans un discours philosophique autant que sociologique, le narrateur démontre que deux et deux ne devraient jamais faire quatre car, si cela est le cas, la volonté n'existe pas. Il ne faut surtout pas que le résultat soit quatre !

La vue d'ensemble, globale, se rétrécit soudain vers des contemporains du narrateur, par le biais de vies plus intimes, d'exemples pris dans le milieu de ses connaissances directes. Toujours hanté par un esprit torturé où le nihilisme semble avoir élu domicile, le narrateur tire à boulets rouges sur les personnages qu'il dépeint, jugés vils et insignifiants, sans épaisseur, en somme méprisables. Survient une fête où eux comme lui s'enivrent, l'atmosphère devient délétère, la tension palpable, les codes du genre explosent. Commencent alors des scènes tout ce qu'il y a de plus Dostoïevskiennes : longues tirades, alcool, violence, hésitations, provocations, surenchère, intimidations, souffrance dans l'élocution, comme si l'auteur était atteint d'une de ses horribles crises d'épilepsie (crises qui influencèrent son oeuvre).

Le narrateur rencontre une jeune prostituée, Lisa, il s'est mis en tête de la sauver, il va devenir son ange gardien. C'est la troisième partie de ce roman, cette fois tout en romantisme déchirant, bien éloignée du discours imposé auparavant par le narrateur – et l'auteur. Puis vient l'une des figures tutélaires des personnages de DOSTOÏEVSKI, l'homme paradoxal.

Dans « Les carnets du sous-sol », certains protagonistes de l'oeuvre future de DOSTOÏEVSKI semblent être présentés. On pourra voir les traits de futurs héros de « Crime et châtiment », « L'idiot » ou autre « Les démons » notamment. le ton évolutif du récit devient contradictoire, décousu, restant malsain et étouffant, entre agressivité, désenchantement et rédemption recherchée, entre amour et haine, ce qui caractérisera d'ailleurs une bonne partie de l'oeuvre du russe.

Ce roman est le premier de l'intégrale fictionnelle traduite par André MARKOWICZ, travail débuté en 1990 avec cette proposition aux éditions Actes sud, texte qui sera accepté mais à condition de ne pas être le premier proposé pour cette intégrale, car jugé par l'éditeur comme trop violent. MARKOWICZ proposera alors « le joueur » et l'aventure longue de 10 ans sera amorcée.

« Les carnets du sous-sol » est une curiosité car en moins de 200 pages il balaie une bonne partie des sujets de référence de DOSTOÏEVSKI, il fait mal, il heurte, il brûle, il ne se laisse pas le temps de souffler, il attaque et contre-attaque tout à la fois, il ne peut pas être sous-estimé.

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un livre assez marquant d'un homme exécrable et qui accepte fatalement que lui, si intelligent, ayant tout compris avant tout le monde tombe aussi bas et se satisfait d'une vie médiocre. II développe une noirceur, une écume âcre et une haine envers le monde, dont il ne peut supporter les règles. Alors quand l'occasion se présente de détruite les rêves et les illusions d'une jeune fille, il les fracasses, les démontes et ne laisse aucun espoir.
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Je suis au milieu du bouquin et une chose est sûre, c'est que je ne laisserai pas tomber ce bonhomme du carnet du sous-sol, en train de se morfondre et crier dans sa spirale névrotique qu'il sait si bien dépeindre, je l'écouterai jusqu'à la fin.

C'est cela que l'on découvre soi même, aussi, en lisant ce livre, sa propre capacité d'écoute.

Cet homme décrit de façon si honnête et touchante, une souffrance à laquelle il est lui-même responsable, et dont il ne peut se défaire, et alors, on se demande mais pourquoi j'ai tellement envie de descendre aux enfers avec lui ?

On est pris et surpris de pages en pages par cette vie chaotique et surtout imprévisible.
On veut savoir s'il va sortir de cette spirale ou du moins comment il fait pour vivre avec, avec cet aspect de la condition humaine qu'il symbolise, et à laquelle on s'identifie. Il est pour moi évident que cela permet de mieux en prendre du recul.
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C'est pas mauvais comme livre mais c'est quand même moins bon que tous les autres que j'ai lu de Dostoïevski. J'aime bien le personnage torturé et désagréable du livre. J'aurais moins aimé ce roman sans la fin qui était selon moi tout à fait géniale. J'ai moins aimé la première partie mais la seconde était vraiment bien.
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Oeuvre sombre et terrible de Dostoievski, d'une grande puissance d'évocation et d'une redoutable précision quand à la description des travers et de la misère de l'âme humaine. le héros, vit à côté de sa vie (de la "vie vivante"), hanté par des rêves de vengeance, de gloire, ou de reconnaissance. L'âme meurtrie par des décennies de solitude et une situation misérable, en décalage avec son intelligence et ses connaissances livresques, le héros, tour à tour pathétique, ridicule, et cruel émeut et effraie à la fois par sa démence et sa lucidité. Une oeuvre forte et profonde.
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Je me suis moi aussi lancé sur cette lecture en découverte de Dostoïevski ayant lu que c'est une pierre angulaire de son oeuvre avant la création de ses plus grands romans.
Récit construit en deux parties clairement distinctes. La première concerne principalement l'exposition par le narrateur de sa personnalité, de ses contractions profondes ou présentées comme tel au lecteur. Partie très intéressante au moins pour son originalité et son exploration de l'esprit humain dans quelques recoins rarement mis en avant.
La deuxième partie est beaucoup plus narrative et donc plus facile à lire, à suivre et reste tout aussi intéressante, même si moins tourné sur le dialogue interne du narrateur (pas absent non plus).
En résumé, la lecture de ce monologue torturé d'un homme qui cherche à se justifier auprès d'un hypothétique futur lecteur est très intéressante et originale pour moi.
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Le personnage principal est tellement bien envisagé et en même temps, on sait pas toujours ce qu'il pense. Les épisodes qu'il raconte sont bien descripteurs de sa personnalité et de cette sorte de complexe d'infériorité et de supériorité qu'il entretient avec le monde. J'ai beaucoup apprécié l'introduction où le personnage se présente et parle de sa vision de la vie, de l'amour, de l'humain, vision qui se retrouve précisément dans ses comportements plus tard dans le livre. J'ai notamment beaucoup apprécié le parallèle entre le personnage principal et Lisa, c'était je pense la meilleure partie du livre.
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C'est mon premier livre de Dostoïevski, c'est aussi mon premier vrai classique Russe. J'ai trouvé ce livre assez compliqué à lire, peut être parce que je ne suis pas habituée à ce genre de littérature. Je ne suis pas vraiment sûre d'avoir compris ce qu'il se passait...
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J ai trouvé ce livre intéressant comment dire logique . à propos du personnage il d écrit où il refait son monde à lui tout seul en un premier temps c est quelqu'un Agelaste , comment peut t on être aussi triste , quand on a pas vu la lumière depuis 40 ans . Est ce que il décrit pas plutôt un mort vivant où la vie pour lui est un fardeau et pour porter , ce fardeau si lourd doit il composait avec ce sous sol ? Je l ai trouvé extrêmement intéressant , ça me fait penser un peu au livre de zweig (échec )ou il décrit dans un passage ou il enfermé dans cette cellule ou il commence à devenir fou . Alors imaginons-nous pendant 40 ans être sous terre sans échanger un mot avec quelqu'un . c est grâce aux mots que nous prononçons les faisons vivres nous sommes la pluie .
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