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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En visitant l'appartement de Dostoïevski à Saint-Pétersbourg, mon attention a été attirée par les quelques mots du guide au sujet de son premier roman publié, "Les pauvres gens". J'avais alors conçu une image très noire de ce récit, imaginant qu'à l'exemple de romans de Dickens ou de London, j'y trouverais la description de bas-fonds sordides où criminalité et prostitution côtoient la plus grande misère. Aussi, quel ne fut pas mon étonnement en découvrant un roman épistolaire certes pas très gai mais loin d'être aussi lugubre que je l'avais d'abord imaginé !

Dostoïevski a vingt-six ans lorsqu'il soumet son manuscrit. Il y décrit à travers la correspondance de Macaire Alexéïevitch Diévouchkine, vieux fonctionnaire désargenté, et Varvara Alexéïevna Dobrossiélova, jeune orpheline déshonorée, la dure existence des humbles qui, sans ressources, sont soumis aux caprices de la société : puissants, autorités, esprits mauvais, tels sont les ennemis du bonheur ou de la simple paix.

C'est un récit émouvant et très vivant, souvent poignant et qui ne se contente pas de décrire les difficiles conditions de vie du peuple mais qui déroule aussi une belle trame romanesque autour des deux épistoliers. Leurs échanges d'abord policés (ils sont vaguement parents mais surtout voisins de misère) se font de plus en plus affectueux et tendres au fil de leurs échanges et on voudrait de toutes ses forces que le destin ne leur soit pas si contraire.

Que dire de l'écriture déjà superbe ? On retrouve dans "Les pauvres gens" les thèmes qui deviendront chers à l'auteur et qu'il développera dans ses autres oeuvres : la justice et l'injustice, la vérité et le mensonge, les liens familiaux ou sociétaux, le crime et l'honnêteté, la recherche du bonheur... autant de thèmes qui feront notamment de "Crime et Châtiment" un pur chef-d'oeuvre.

Ce que Dostoïevski relate de la vie en appartement communautaire, de la débrouillardise russe et du besoin d'idéal de tout Russe, riche ou pauvre, se reflète vraiment dans le miroir de la Russie actuelle, telle que j'ai déjà pu la découvrir à plusieurs reprises. Il y a une endurance primaire et une force brute qui émanent de ce peuple et qui paradoxalement se conjuguent parfaitement avec sa soif de spiritualité et de beauté.

"Les pauvres gens" préfigure sans conteste le grand écrivain qu'a été, qu'est toujours et que restera à jamais Dostoïevski.


Challenge XIXème siècle 2018
Challenge ABC 2018 - 2019
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"Les Pauvres Gens" est le premier roman de Dostoieveski . Il fut publié en 1844 .Il s 'agit d 'un roman épistolier .Les principaux protagonistes sont :
-Le vieux fonctionnaire ,Alexeievitch Diévouchkine .
-La jeune fille , Varvara Alexeievna Dobrossiélova .Cette dernière est une parente éloignée du vieux fonctionnaire .
A la publication de ce roman , ce dernier connut un grand succès et Dostoieveski fut salué comme un grand écrivain sur les traces de son devancier ,l' illustre Nicolas Gogol . Lors de la parution du livre le critique littéraire Biélinsky le saluait ainsi :"Honneur et gloire au jeune poète dont la muse aime les locataires des mansardes et des caves ,et dit d 'eux aux habitants des palais dorés ,ceux sont aussi des hommes,ceux sont vos frères ! "
Avec ce roman ,Dostoieveski venait de s 'affirmer comme un maître ,il s 'était soudain révélé , sinon dans toute la plénitude de sa puissante personnalité ,du moins avec ce qui devait en rester toujours le trait le plus significatif : son ardente et contagieuse sympathie pour les obscurs vaincus de la vie , ceux que lui-même a appelés plus tard les "humiliés" et les "offensés". Sur ce dernier point Dostoieveski nous rappelle un autre grand romancier français qui a été toujours du côté du peuple ,il s 'agit de Victor Hugo .
Ce roman est un classique de la littérature russe du 19 e
Siècle .

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L'ouvrage m' a surpris, du moins en début de lecture.
Et puis j'ai retrouvé cette ambiance si particulière de ces maisons russes où s'entassent cette pauvreté, comme pour mieux se tenir chaud.
Au reste, la gêne et les relations décrites entre ces chiches fonctionnaires et ces intérieurs domestiques modestes et dénudés, ne différent pas sensiblement du Royaume Uni ou Paris au dix-neuvième siècle. cela sent l'odeur de la précarité contées par Balzac, Zola, Maupassant, Dickens et consorts.
Par contre, les deux personnages principaux qui échangent leurs missives, ressortent d'un registre à la fois touchant et agaçant: touchant pour la jeune fille et agaçant pour le vieux fonctionnaires pleins de préjugés et d'une bonté (alliée à sa prose) tellement dégoulinante et qui le met dans une précarité extrême... mais qui vient en aide à une famille encore plus miséreuse que lui.
Dostoïevski, génie de l'âme et des évocations, nous fait partager St Pétersbourg, sa grisaille hivernale et ses illumination fragiles au printemps.
Les coeurs sont tourmentés, chauffés puis apaisés dans des situations qui se détendent... Et, derrière ce récit épistolaire, il me semble que résonnent ces choeurs russes qui chantent à l'unisson.
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Dostoïevski a toujours manifesté de l'intérêt pour la société des gens de peu.
Ce premier roman écrit alors qu'il a à peine plus de vingt ans, met déjà en scène deux pauvres qui se débattent dans les difficultés pécuniaires sans espoir, du moins pour l'homme, de s'en sortir. C'est un roman épistolaire, qui s'étale sur quelques mois, dans lequel un homme, plus tout jeune, célibataire,et petit fonctionnaire aime d'un amour qu'il dit paternel une jeune fille, lointaine parente. Cette jeune fille orpheline vit également chichement malgré les cadeaux qu'il lui fait au détriment de son propre entretien.
Nous ne savons rien de leur rencontre, la première lettre fait référence à une conversation ou une précédente lettre dans laquelle Makar Alexéiévich a demandé à Varvara Alexéievna de signaler en accrochant son rideau à un pot de balsamine qu'elle pense à lui. À quoi elle lui répond assez malicieusement pour ne pas dire méchamment, étant donné sa sensibilité, qu'il s'est accroché tout seul. Nous ne savons pas non plus comment tous les deux vivent après la fin de leur correspondance.
Si j'ai trouvé Makar Alexéiévich entièrement dévoué à sa jeune parente et d'une manière générale toujours près à aider son prochain ( voir son comportement envers le pauvre Gorchkoff ), j'ai jugé l'attitude de Varvara Alexéievna plus ambiguë. Si elle lui demande de ne plus rien lui acheter afin de ne pas s'endetter, elle ne manque pas de signaler ce qui lui ferait plaisir “ Il suffit qu'on lâche un petit mot sans y faire attention, comme, par exemple, au sujet de ce géranium, et tout de suite vous achetez “. Elle m'a semblé un peu manipulatrice. Par ailleurs elle n'hésitera pas à quitter Saint Pétersbourg et le vieux fonctionnaire lorsque cela sera dans son intérêt. de même qu'elle l'envoie en courses pour elle en lui faisant toutes sortes de recommandations. Il est vrai qu'elle aussi lui donne un peu d'argent lorsqu'elle en a. Peut être est ce sa jeunesse qui la rend incapable de voir le mal qu'elle lui fait.

Le personnage du petit fonctionnaire copiste fait penser à Akaki Akakievitch Bachmatchkine, le héros de la nouvelle le manteau de Gogol auquel Makar fait d'ailleurs allusion ( comme à d'autres oeuvres d'ailleurs ). Comme lui son dénuement est tel qu'il ressemble à un mendiant. de même c'est un copiste consciencieux qui est souvent moqué par ses condisciples mais leur trouve des excuses et leur pardonne.

Un premier livre qui est déjà une grande réussite.


Challenge XIXe siècle 2017
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Comment en suis-j arrivée à lire ce roman ? Ceci réside dans le simple fait que je voulais sortir des sentiers battus. Je ne voulais plus seulement lire des classiques mondialement célèbres ou bien des oeuvres parfaitement abouties. Non, je voulais l'essence même de l'auteur. Sa première oeuvre, celle qui présage les plus belles pages à venir. Et je n'ai pas été déçue. Choisir une narration fondée sur un échange de lettres rend l'ensemble incroyablement dynamique et exaltant. On tourne les pages avec frénésie pour connaître la suite. Les personnages se trahissent à travers le ton tantôt enjoué ou désespéré de leur correspondance. le style d'écriture laisse déjà présager l'immense écrivain. Une très belle découverte
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Voilà une découverte! L'un des premiers romans de Dostoïevski, écrit sous la forme d'un échange scripturaire. Nous pouvons nous dire au début que nous pourrions être rebutés par la forme mais finalement non. Quoi de plus attachant que des lettres?
Nous suivons donc les deux correspondants qui se livrent sans retenue dans leurs échanges. Cela nous permet de bien mieux les connaître. C'est le principe de la lettre. Aucun filtre.
Un livre à découvrir d'urgence pour tous les amoureux de Dostoïevski
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une correspondance touchante, profonde, vraie et dure entre deux âmes meurtrie, deux pauvres gens, sur la misère, la souffrance et le désespoir…

« Heureux est celui qui, dans son malheur, trouve un coeur ami pour partager sa souffrance »
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