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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Veltchaninov, venu à Saint-Pétersbourg pour un procès, s'agace d'un « Monsieur au crêpe » auquel il se heurte un peu trop souvent. Il lui semble qu'il a connu autrefois, mais qui est-ce ? L'homme se présente à sa porte, c'est Trousotsky, dont l'épouse, Natalia, a été la maîtresse de Veltchaninov alors qu'il se trouvait à T… quelques années auparavant. Trousotsky lui apprend la mort de Natalia qui a laissé derrière elle une enfant, Lisa, née quelques mois après le départ de Veltchaninov de T… L'enfant aime sincèrement son père, mais il la néglige et même pire. On comprend, par les yeux de Veltchaninov qu'elle est probablement sa fille et pourquoi Trousotsky se comporte ainsi avec la petite. Comprenant que la petite fille est malheureuse, Veltchaninov la confie à des amis, en ayant arraché la permission à Trousotsky.
Très vite, la petite fille comprend qu'elle ne reverra jamais le père qu'elle aime. Elle tombe malade.
Une tragédie avec une victime innocente, et deux hommes qui ne valent pas grand-chose.
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Comme cela fait du bien de lire un roman d'un auteur classique. Un livre bien écrit, qui est fluide et captivant. le thème mari/amant est des plus classiques, mais la situation l'est moins. Et les deux personnages, mari comme amant ne sont pas des plus reluisants et des plus sympathiques. Dotoïevski nous offre là une belle étude de caractères. Un très bon roman.
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Attention, haute densité psychologique pour ce roman du doute, du pardon et de la rédemption.

Je lis Dostoïevski pour la première fois et voilà qu'il me pénètre instantanément et m'ébranle. Serait-ce dû à un atavisme quelconque, moi qui ai du sang russe dans les veines ? Et pourquoi pas ?

Les descriptions « balzaciennes » sont impressionnantes de réalité, appuyées qu'elles sont par cette fougue, cette folie, ces tourments slaves. Chaque phrase fait mouche.

Comment peut-on si bien connaître l'homme et si bien le transcrire ?
Les mots de Dostoïevski nous décrivent d'abord Veltchaninov clairement comme un hypocondriaque, ce qui est très habile car fait naître une méfiance du lecteur qui ne le quittera jamais totalement. A travers ces mêmes mots talentueux, la fougue, la folie, les doutes, la culpabilité latente, l'humilité, les souffrances de Veltchaninov nous émeuvent.
Plus loin la sournoiserie de Troussotzky transpirera à travers la description d'un geste, d'un sourire et même de la tonalité d'une voix.

Au fur et à mesure que le roman avance les doutes s'installent chez notre héros mais aussi, astucieusement, chez le lecteur : le mari (eternel) sait-il que celui qu'il prétend être son ami fut l'amant de sa défunte femme ? L'amant sait-il que l'enfant du mari est sa fille ? L'enfant est-elle persécutée, est-elle saine d'esprit ? le doute se mue petit à petit en angoisse.
La fine maîtrise de l'âme humaine que possède Dostoïevski lui permet à de multiples occasions de faire croitre l'irritation du lecteur à l'encontre de tel ou tel personnage et tout cela s'éteint par une attitude inverse, nous replongeant dans ce doute permanent qui à mon sens est le trait majeur et l'intérêt du roman.
Emportés, tout comme nous par le doute, nos personnages navigueront continuellement entre accusation, culpabilité, pardon, amitié, haine, admiration, détestation.

Un des derniers chapitres dont le titre « analyse » pourrait nous faire penser que des conclusions seront émises ne fait que nous plonger plus profondément dans le doute et nous fait prendre conscience de la difficulté qu'est le pardon et la rédemption pour nos personnages torturés. Il faudra vraiment attendre la fin du roman avec les points sur les « i » pour que les certitudes s'installent

Il est ainsi vrai que si au début on pouvait penser lire une comédie vaudevillesque, doucement cela se transforme en comédie dramatique puis en véritable dramatique mais avec un dernier petit clin d'oeil comique bouclant ainsi la boucle et me faisant ressentir ce roman talentueux comme étant bien loin d'une oeuvre mineure

NB je voudrais attirer l'attention de certains babeliautes sur le fait que l'amitié chez les russes peut paraître excessive, comme beaucoup de sentiments d'ailleurs. le russe ne sait pas faire les choses en nuances surtout s'il est épaulé par un verre de trop. le baiser sur la bouche, enfin. Il n'est qu'un baiser culturel et cordial symbolisant la paix et rien d'autre.

Petit résumé si ça vous tente :

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J'aime beaucoup les anciennes couvertures des romans publiés dans le livre de Poche et celle-ci est très parlante par rapport au contenu du roman..... Au premier plan une fillette, Lisa, une dizaine d'années, ensuite un homme vêtu de noir, Pavel Pavlovitch Troussotzky, L'Eternel mari, le dos voûté, accablé, semble-t-il par son deuil, ensuite un élégant et bel homme, fier, droit, Aléxéï Ivanovitch Veltchaninov et enfin en arrière-plan une femme, Natalia, dont on ne distingue plus les traits et pour cause car elle est décédée depuis 9 ans.... Elle était l'épouse de  Troussotzky et la maîtresse en autre de Veltchaninov..... Mais  Troussotzky était-il au courant, Lisa est-elle sa fille ou celle de Veltchninov ou d'un autre amant, qui sait quoi ?

Mon premier Dostoïevski et je dois dire que je l'ai lu d'une traite..... Une très belle surprise car je m'attendais à une écriture ennuyeuse, difficile et finalement j'ai trouvé cela très plaisant à lire, voire captivant car tenue par les personnages, ressentant toute la tension qui règne entre les deux protagonistes : Veltchaninov et Troussotzky, n'osant chacun dévoiler ses aveux, l'un pour entretenir la torture et le doute, l'autre pour ne pas avouer sa trahison au mari infortuné et peut-être dans l'ignorance, chacun, entretenant une sorte d'emprise sur l'autre.

Nous sommes à Pétersbourg, Veltchaninov est tourmenté car il veut régler au plus vite un problème d'héritage dont le procès traîne en longueur. C'est un homme hypocondriaque, centré sur lui-même, analysant tous les troubles qu'il ressent mais aussi tourmenté par ses remords. On n'en connaît pas la cause dans un premier temps mais quand il croise  Troussotzky, par hasard croit-îl, les souvenirs se précisent. Il a été pendant un an l'amant de Natalia et après son départ il savait qu'un enfant était né. Mais il a continué sa vie sans se soucier d'une éventuelle paternité.

L'arrivée de  Troussotzky, l'homme au chapeau au crèpe noir, trouble, parfois violent, gros buveur, parlant par énigmes va semer le trouble dans la vie de Veltchaninov, Celui-ci va faire la connaissance de Lisa, s'y attacher, lui offrir pour quelques jours une autre vie que celle que lui offre  Troussotzky mais le drame va survenir, poussant au paroxysme les sentiments des deux hommes.

Doïstoïevsky a écrit ce court roman en 1870, après l'Idiot et Crime et Châtiment. C'est avant tout pour moi un roman psychologique, sur le cheminement des sentiments surtout quand ils n'ont aucunes certitudes sur lesquelles s'appuyées. Veltchaninov est un homme dont la conscience ne le laisse pas en paix, qui se pose beaucoup de questions, s'inquiète de tout et l'arrivée de  Troussotzky dans sa vie après neuf ans, va réveiller le sentiment de culpabilité, de remords mais aussi de doutes. Doute sur sa paternité, doute sur ce que sait Troussotzky de sa  liaison avec sa femme, vivant celle-ci comme une trahison et redoutant sa vengeance.

La fièvre va les gagner, les hanter comme certains fantômes qui leur rendent visite, échauffant les esprits, parfois les corps jusqu'à trouver dans une sorte de morale finale qui prouve que l'homme reste ce qu'il est, surtout l'Eternel mari. Les personnages féminins évoqués sont souvent représentés comme futiles, tentatrices et j'ai été assez bouleversée du peu d'importance de Lisa dans la vie des deux hommes.

La démarche psychologie des personnages est extrêmement bien décrite, suggérée, le texte est très vivant par ses dialogues,  mais aussi par les réflexions, le cheminement des pensées de Veltchaninov bien que le personnage principal soit l'Eternel mari,  Troussotzky, car c'est lui qui détient les clés. Ce dernier est peu sympathique : il tourmente Lisa, la brutalise verbalement, moralement, voulant la faire témoin de sa vie de débauche et peut-être lui en faire porter la responsabilité. La relation des deux hommes est même parfois ambiguë, faite à la fois de violence mais aussi de proximité, presque d'amour. Cela ressemble presque à un vaudeville si la situation n'était pas aussi dramatique, la mort de l'enfant n'étant présentée que comme un événement presque mineur, ne troublant pas Troussotzky qui apparaît, disparaît laissant Veltchaninov en plein doutes et conjectures.

Une belle surprise à la fois parce que l'histoire se lit presque comme un policier, les doutes subsistant presque jusqu'à la fin mais surtout par l'analyse des comportement qu'en fait l'auteur. L'écriture est vivante, pas de temps mort, l'auteur enchaîne les faits y mêlant les questionnements de Veltchaninov faisant de  Troussotzky le révélateur, l'axe principal, celui par qui la vérité devra se faire.

Je pense avoir choisi le bon roman pour aborder cet auteur, cela me donne envie de lire par exemple l'Idiot ou le Joueur (inspiré grandement par son propre goût du jeu) avant peut-être un jour de découvrir Crime et Chatiment ou les Frères Karamazov, son dernier roman.......
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Cela aurait pu être une pièce de théâtre, vu le nombre de dialogues.
L'auteur arrive à instauré une véritable ambiance de secret, de non-dits.
Les personnages de Dostoïevski ne sont jamais très loin de la folie.
Une sorte de fable sur les moeurs de cette époque. le sujet a été très largement traité en littérature au fil du temps, mais l'auteur y rajoute son style, si particulier.
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Deux hommes confrontés à leur passé commun : le premier, veuf, vient à la rencontre de l'ancien amant de sa femme au milieu d'une nuit blanche en plein Saint-Petersbourg. Des dialogues grotesques, menaçants et emplis de sous-entendus se succèdent et révèlent une fillette issue de l'union coupable qui meurt de tristesse. Ces dialogues s'avèrent frustrants pour le lecteur qui espère ou suppose une crise latente. Les évènements s'enchaînent et montrent l'évolution des pensées de l'ancien amant.
Dostoïevski se pose une fois de plus en analyste perspicace des sentiments humains. Un roman à lire !
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Voici le récit intemporel de l'amant et du mari trompé qui se retrouvent après plus de dix ans. Veltchaninov apprend que son ancienne maîtresse est décédée quelques mois plus tôt, laissant une petite orpheline qui pourrait tout à fait être sa fille tant elle lui ressemble. Qui est vraiment le père? Trousotsky, le veuf ivrogne, ne le lâche plus, le harcèle mais il est difficile de savoir s'il l'apprécie ou s'il le hait. «Il m'aimait tout en l e haïssant, cet amour est de tous le plus fort». Court roman très plaisant mais je dois avouer que j'ai parfois été perdue par les patronymes des personnages, parfois appelés par leur nom ou prénom ou encore surnom
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L'éternel mari n'est pas forcément une oeuvre majeure de Dostoïevski, mais ça n'en est pas moins d'une lecture agréable et riche. Il y a là quelque chose du Vaudeville : un mari naïf et trompé et un amant plus ou moins repentant se croisent après le décès de la femme adultère, tout est en place pour une tragi-comédie. Mais Dostoïevski est avant tout un maître de la psychologie des personnages, et c'est tout l'intérêt de ce court roman. Il y a tant de dialogue qu'on a parfois l'impression de lire une pièce de théâtre plus qu'un roman.

Les protagonistes ne sont pas lisses et encore moins caricaturaux. Il n'y a jamais rien de bien manichéen chez cet auteur, si ce n'est que les victimes sont innocentes. Les protagonistes sont surtout le support à une certaine satyre des conventions sociales. On ne salue pas un homme de la bonne société qui n'est pas tiré à quatre épingles, on méprise un homme trop dépendant de sa femme et la valeur de quelqu'un se mesure avant tout à son patrimoine.

En outre, on y apprend beaucoup sur les moeurs de la Russie pré-révolutionnaire, et ne serait-ce que pour cela, c'est une lecture d'un grand intérêt.

C'est clair et concis, facile à lire et pas moins addictif que Crime et Châtiment. S'il s'agit de découvrir la plume de Dostoïevski, je conseillerais d'ailleurs plutôt la lecture de Crime et Châtiment, mais le mari idéal a une longueur adéquate pour un voyage en train de quelques heures.
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Dostoïevski dans ce petit roman qui caresse plus de la pièce de théâtre nous amène dans l 'univers psychologique des hommes face à leur passé-du mal lattant qui ronge sournoisement l 'âme pour rendre l 'esprit malade -
On retrouve les codes d'un Vaudeville ou les contours sont modelés par Dostoïevski ...on se marre de ses situations où le mari trompé se perd dans des scènes absurdes....j 'aime cet univers ambivalents ou l 'homme bascule dans un univers fantastique en proie à des hallucinations ou chaque pas vers sa péremption le plonge encore plus loin dans la névrose de la culpabilité... Pauvre enfant Lisa connaitra la fin des erreurs des ses parents par une mort par intérim...On aborde aussi le changement de moeurs de la Russie ..des femmes qui décident de leur vie face au mariage arrangé ..Dostoïevski brosse une Russie moderne au moeurs évoluant ....
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Je retrouve encore une fois un auteur que j'aime tant , dans un livre philosophique comme il nous a habitué , traitant des sujets existentiels : le remord, la haine, la culpabilité ainsi que le pardon et la rédemption. Tout cela et bien plus dans un style fluide et captivant. du grand Dostoïevski dans toute sa splendeur.................................................................................


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