Il est très difficile de trouver des ouvrages sur les exodes d'après-guerre (1945), conséquences des tractations entre les alliés pour redessiner les frontières (ce livre traite de l'Europe de l'Est, mais bien d'autres pays ont été touchés).
On dit souvent que l'histoire est écrite par les gagnants, ce n'est donc peut-être pas par hasard si c'est une période peu décrite alors que des dizaines de millions de personnes ont eu leur destin brisé dans la violence. Peut-être aussi parce que l'on préférait taire les failles des gagnants. Peut-être aussi parce que l'horreur des camps semblait être l'ultime horreur (et pourtant, certains ont subi les camps de juifs, puis les camps de l'exode et ils ont vu qu'il pouvait y avoir pire).
C'est un livre assez pesant à lire. le sujet est très dur et il tend à être exhaustif et hyper détaillé (beaucoup de chiffres !).
Personnellement, je l'ai lu avec intérêt, mais je ne suis pas objective puisque c'est une partie de la vie de ma grand-mère Tchèque et Sudète que j'ai retrouvée (à Varnsdorf, cité dans le livre). Elle nous a raconté toute sa vie, sauf cette période, et ce livre m'a permis de comprendre pourquoi.
Ce n'est pas un livre de détente, mais d'informations sur les conséquences des choix des gouvernants de l'époque.
Et il faut saluer l'auteur pour l'ampleur (considérable, impressionnante) de ses recherches.
Commenter  J’apprécie         00
Quoi qu’il en soit, même dans l’interprétation la plus optimiste, ces expulsions furent une immense catastrophe causée par l’homme et dont l’ampleur est sans commune mesure avec les souffrances qu’a endurées l’ex-Yougoslavie dans les années 1990. Elles eurent lieu au grand jour, sous les yeux de dizaines de milliers de journalistes, diplomates, travailleurs humanitaires et observateurs divers qui avaient accès aux moyens modernes de communication, au milieu du continent le plus densément peuplé. Pourtant, elles n’éveillèrent que fort peu l’attention.
À ce titre, et comme victime de trois invasions germaniques successives en soixante-quinze ans, la France ne pouvait qu’être profondément concernée par ces expulsions, qu’elle eût ou non été impliquée dans leur organisation.
R.M. (Ray) Douglas, Associate Professor of History, talks about his new book, Orderly and Humane: The Expulsion of the Germans after the Second World War.