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Étrange histoire que celle contée dans ce roman signé Arthur Dreyfus.
La troisième main.
Au travers de ses carnets, Paul Marchand nous narre ses mésaventures. Une vie bouleversée et bouleversante.
Effrayante même, diront certains.
Un matin de 1915, l'adolescent, pour gagner quelques sous, s'en va faire une livraison, pas loin, des combats qui font rage. Si près que... Boum !!!
Début du cauchemar.
Le voici qui s'éveille avec un nouveau membre.
Une troisième main.
Telle la créature de Frankenstein, le voici qui enrage, tentant d'abord d'échapper à celui qui l'a transformé en un être monstrueux, il va devoir s'adapter.
Adopter cette main, la cacher, la gérer, la comprendre, la maîtriser, l'utiliser enfin, pour vivre.
Déroutant, ce roman, tout en chapitres courts, se lit comme un journal intime. Celui d'une vie compliquée.
On accompagne, avec beaucoup d'empathie, un jeune homme attachant.
On partage son errance, ses peurs, son courage.
Conscient de la nature de sa monstruosité, due à une infirmité imposée, il va devoir lutter pour se construire, néanmoins, une vie qu'il rêve "normale".
Par delà le quotidien tragique du héros de ce roman, il faut, avant tout, mettre l'accent sur l'écriture de Dreyfus. Véritable régal pour le lecteur. le miel sur l'acidité du récit.
Un roman qui mêle, avec intelligence, l'étrange et la beauté de la langue française.
Une pépite de la rentrée littéraire 2023.
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Cela se passe entre 1914 et 1933, Paul, adolescent Bisontin, blessé, est recueilli et soigné par un médecin fou dont la marotte est la greffe d'organes tous azimuts. Il le sauve, mais, lui greffe un bras sur l'abdomen à hauteur du nombril, qu'il va devoir assumer pour le meilleur et pour le pire ! Un roman d'une grande originalité porté par une écriture directe de grande qualité qui prend le lecteur à témoin pour faire progresser la narration. Attention ! Cette troisième main n'est pas qu'un appendice inerte, elle pense, elle peut agir de façon indépendante, en phase ou non avec le greffé et cela offre de nombreuses possibilités de scénarios dont use l'auteur. Un véritable régal d'aventures et d'humour dont il ne faut pas se priver.
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ENFIN un roman qui bouscule, qui dérange, qui surprend ; J'adore les surprises ça tombe bien...
Et oui, roman d'anticipation, l'auteur a le culot de nous lancer à la figure un gros pavé.
Car de "pavé" on ne fait pas mieux, même si j'ai trouvé ce roman un peu longuet, un peu redondant parfois, mais si peu..
Oui, un pavé de 500 pages vous attend bientôt, je vous l'espère, car à part ce 10% d'ennui pour 90% du roman ce fut une belle et riche lecture.
Cette lecture m'a fait penser aux romans picaresques tels que Candide de Voltaire, ou bien Gil Blas de Santillas ou encore Don Quichotte de Cervantès.

D'abord, le style ; l'auteur manie l'imparfait du subjonctif comme un virtuose. J'avoue que ça m'a fait plaisir de lire cette magnifique prose émaillée de bon français, ça change des navets qui sortent chaque jour des imprimeries pour gaver à outrance une pauvre clique de lecteurs qui se gausse de lire le dernier machin ou le truc. Quelle paresse intellectuelle !!

Ma lecture m'a fait penser à La Métamorphose de Kafka.
Comme je l'ai précisé, ce roman est une grande surprise, un réel plaisir addictif de tourner les pages sans ennui.
Et quelle surprise ! Un homme se retrouve affublé d'une troisième main, greffée par un médecin fou. Et la greffe prend. Il se retrouve donc avec un morceau de bras avec au bout une main.
Ce qui est extraordinaire c'est que je me suis prise au jeu, et que je me suis attachée à cette main.
C'est le résultat littéraire évident, un vrai succès, une vraie intrigue.
Imaginez le quotidien ! Et l'amour !

Et non, le roman ne se termine pas bien ; vous n'en saurez rien de plus.

En tout cas, une lecture originale et sans prétention qui change des poncifs éculés maintes et maintes fois remaniés, aseptisés.

Que ceux qui souhaitent une lecture vraiment intéressante, et qui change notre paysage littéraire parfois désolant, courez le lire !!
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Divine surprise ! Un jeune auteur quasiment inconnu qui écrit fort bien et qui raconte une histoire parfaitement originale qui tient du conte philosophique, du récit picaresque, de l'aventure humoristique.
Le talentueux Louis-Henri de la Rochefoucauld qui a livré une chronique attrayante de ce roman aux lecteurs du magazine Lire, ne s'est vraiment pas trompé et je partage totalement son avis.
Il est si rare qu'une intrigue soit vraiment originale et quand c'est le cas, cela mérite d'être souligné.
Le héros de cette histoire n'a vraiment pas de chance. Alors qu'il se trouve à vélo à proximité d'une zône de conflit ( il faut dire qu'il habite à Besançon et que la première guerre mondiale bat son plein ) il est atteint par un tir qui blesse également un soldat allemande à proximité ...et projette le bras dudit soldat en direction du petit Paul. le bras atterrit dans son abdomen, ce qui n'est déjà pas courant, et ce qui l'est encore moins, c'est qu'un chirurgien passant par là, décide de greffer définitivement la main vagabonde sur le pauvre garçon... On voit tout de suite qu'il faut définitivement tourner le dos à la logique cartésienne et se laisser emporter par cette histoire d'une loufoquerie de bon aloi.
Paul devra apprendre à vivre avec cette main greffée sur sa personne et cela s'avérera bien difficile car "la main" n'est pas vraiment franche du collier ... Ne voilà t'il pas qu'elle s'attaque sauvagement à une pauvre infirmière , forçant le malheureux Paul à s'échapper car il se sent en incapable de clamer son innocence alors qu'il est dominé par un féroce appendice qui a bien envie de régler de vieux comptes avec sa vie d'avant .
Dit comme cela, bien sûr cela parait étrange et pourtant le texte est d'une drôlerie irrésistible et on suit avec délectation les aventures de Paul et de sa troisième main sur les chemins de l'aventure en France, en Allemagne et en Belgique. Avoir trois mains cela peut s'avérer bien pratique pour certaines tâches matérielles... Mais attention tous (et surtout toutes ) ne sont pas prêtes à accepter une particularité aussi rare!
Les jeux de mots, les traits d'ironie et l'emploi judicieux de l'imparfait du subjonctif, voici de quoi réjouir les lecteurs les plus exigeants.
Mais au delà de la fable irrésistible, c'est aussi un plaidoyer pour l'acceptation de la différence qui est prononcé et le jeune héros qui lutte courageusement pour trouver sa place dans un monde si dur mérite bien notre sympathie.
La pirouette finale , clin d'oeil au lecteur attentif, inciterait elle à revoir le récit de façon plus rationnelle en mettant l'accent sur la noirceur qui peut habiter à son insu l'être humain le plus candide ?
Ce roman restera longtemps dans ma mémoire et je ne peux qu'en conseiller la lecture à tous ceux qui souhaitent sortir des sentiers battus et se laisser surprendre par l'irrationnel et la fantaisie.
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Qui a laissé Arthur Dreyfus en roue libre? le gars fait n'importe quoi! Et quel bonheur! La 3e main est un roman au sujet original: un jeune homme se voit greffer un bras supplémentaire par un savant fou. Avec son vocabulaire châtié, le roman nous ramène au début du 20è siècle. Arthur Dreyfus s'amuse en écrivant et utilise toutes ses inspirations littéraires pour créer un roman à la fois picaresque, fantastique, d'apprentissage, d'aventure, de gare parfois aussi, mais toujours bien écrit.
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La troisième main est un conte un peu philosophique, drolatique et plein d'humour, qui tient aussi du feulleton populaire du début du XXème siècle. Paul Marchand est victime d'une manipulation digne du Dr. Moreau de H.G.Wells, ou presque. Blessé lors des débuts de la Grande Guerre il se retrouve dans les mains d'un chirurgien fou qui se contente de lui greffer une troisième main reliée au nombril. Et cette main est de nationalité allemande. Y aura-il dilemme? Ce n'est pas tellement sur le plan du patriotisme que vont se dérouler les aventures de Paul. Plutôt sur les aspects parfaitement concrets de cet appendice préhenseur. Avantage ou inconvénient?

Arthur Dreyfus nous entraîne dans un tourbillon avec son héros d'abord prisonnier, puis presque clochard. Il rebondit en découvrant ses facultés de prestidigitateur, considérablement renforcées grace à cette sorte de créature adjointe, si habile quant à la vitesse des doigts. D'abord besogneux magicien des rues il devient une star de cet art avec la rencontre d'Elise la Veuve Noire qui l'initiera à bien des choses, paradis artificiels ou d'autres choses, certaines que ma mère m'a jadis défendu de nommer et pour lesquelles une troisième main peut s'avérer précieuse. Beaucoup de péripéties, Paul, rebaptisé d'un banal Charles Martin devra composer tout au long de sa vie avec cet hôte encombrant autant qu'indispensable parfois.

Ce thème de la greffe est un classique du fantastique notamment au cinéma. Mais là on est dans le surnuméraire et non plus dans le substitut. Cette originalité permet bien sûr d'abracadabrantes situations tragi-comiques. On peut y voir, si on y tient, une fable morale sur l'altérité, la différence, voire sur le rapprochement franco-allemand qui est je crois un des rares succès de l'après-guerre. Ca frise aussi l'indigestion, le grotesque (c'est aussi une qualité) et ça n'empêche pas de bons sentiments. Voir ci-dessous.

Preuve m'en fut donnée en déboulant sur les Champs-Elysées, lorsqu'une demoiselle alla pour traverser devant moi, manquant d'être aplatie par une Berliet rouge qui jaillit à tpoute allure. Une main par chance la retint par le vêtement. Ce n'était pas la mienne.

En conclusion pas mal de blandices pour La troisième main. Je frime, venant d'apprendre ce mot chez Arthur Dreyfus. N'en faisons pas toute une affaire.
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Une merveille.

Stop. Avec cette canicule, en cette période estivale, plutôt que "cancaner, poireauter, grusiner, cavaler" comme les gens de la ville, installez-vous confortablement au frais et ouvrez La Troisième main @arthurdreyfus.

Attention roman… singulier.

Comment vous le décrire?

Un conte fantastique monstrueux somptueusement écrit qui à défaut de renflouer vos caisses de purotin ravira vos attentes littéraires.

Vous voyagerez et tour à tour, à l'instar de Paul Marchand, à moins que cela ne soit Charles Martin, vous serez prisonnier de guerre, magicien, libertin, artiste...

Rythme syncopé, imparfait du subjonctif, mots de l'époque (début XXe)… prévoyez un dictionnaire.
Sans oublier de très nombreuses références littéraires.

500 pages de plaisir monstrueux frisant la perfection.

Ouvrage disponible depuis le 17 août
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De tous les livres lus de la rentrée littéraire, « La Troisième main » est certainement l'un des plus insolites.
Victime collatérale du premier conflit mondial, Paul Marchand, quinze ans et l'abdomen transpercé par une balle, se voit greffer une troisième main, ou plutôt un bras, par un médecin fou.
Située au niveau du ventre, elle « appartient » à Hans, un soldat allemand, qui entend bien, grâce à cette « bouture » humaine poursuivre son existence interrompue trop tôt.
Pour sauver son hôte et peut-être aussi pour se venger de sa nouvelle condition et de son passé d'enfant martyrisé, l'appendice tue le démiurge qui le tenait prisonnier.
Devenu assassin par procuration, Paul est obligé de fuir. de l'Allemagne à Paris en passant par la Belgique, il fera des rencontres, surtout féminines, et exercera divers métiers pour lesquels son prolongement lui sera bien utile.
Mais les avantages peuvent se transformer en inconvénients. Conscient que son complément incongru peut choquer par son obscénité, même si certaines âmes éprouvent une fascination sordide à sa vue, Paul, devenu entre-temps Charles Martin, s'acharne à le cacher et à refréner ses velléités d'indépendance, son agressivité, son appétit sexuel et, parfois, sa tendresse envers celui qui l'héberge.
À force de lutter contre cet occupant qui l'a transformé en monstre et qui fait de sa vie un enfer, il s'épuise et frôle la folie.
Si son écriture est parfois artificiellement désuète avec moult emplois de l'imparfait du subjonctif et l'utilisation excessive de trucs stylistiques – stop, pause, arrêt – qui n'apportent rien à la narration, Arthur Dreyfus a composé un roman très réussi, au rythme endiablé, à la fois picaresque et fantastique.
Une belle découverte qui, sous des dehors de farce grotesque, nous parle de l'altérité et de l'acceptation de l'autre.
Lien : https://papivore.net/littera..
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On me l'a offert à Noël, je découvre cet auteur.

J'ai tout simplement adoré! C'est déconcertant quand on commence le livre( l'histoire, le style d'écriture, les chapitres très cours, un langage très soutenu..j'ai dû chercher plusieurs mots dans le dico..) mais finalement, on ne peut plus s'arrêter et j'ai même du mal à débuter un autre livre.

J'ai vraiment vibré avec le personnage, j'ai tout apprécié, c'est nerveux, vif, intense, profond, plein d'humour aussi; tous les ingrédients sont là pour passer un moment de bonheur! Et quel délice de lire une écriture si soignée, un champ lexical des plus élevés, des conjugaisons précieuses sans être ampoulées...

Je recommande sans aucune hésitation!!
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On m'a offert ce livre. Je n'en avais pas entendu parler et ne m'attendais donc à rien. Les premières pages furent donc… étonnantes ? Perturbantes ? Moi qui suis habitué à suivre la vie d'Arthur Dreyfus dans ses autofictions ou son Journal sexuel d'un garçon d'aujourd'hui, je ne m'attendais pas à plonger en 1914 dans un récit fantastique noir à la Mary Shelley. Et pourtant !

Ce livre est un plaisir à lire. On sent que l'auteur a pris plaisir à l'écrire et à pasticher le style de l'époque qu'il empreinte sans imiter. On retrouve ainsi ses « stop », « arrêt » qu'il a développé tout au long de son journal sexuel. Ce classicisme affiché n'est donc qu'un hommage dont joue Arthur Dreyfus. Brillant.

L'histoire est totalement loufoque, voire absurde. Là encore j'ai pris plaisir à la découvrir comme lui en a eu à la développer, presque par jeu enfantin. J'ai aimé d'ailleurs qu'il nous partage sa passion de la magie.

Cela étant, la grande interrogation que j'ai est la suivante : la troisième main est-elle un simple jeu littéraire ou une métaphore ? Si oui, de quoi selon vous ?
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