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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Alain est victime d'une impuissance à vivre. Il est resté un enfant qui attend des autres qu'ils lui apportent le bonheur, des jouets, de l'argent, l'amour. Et lorsqu'on les lui présente sur un plateau, il fait une grimace de petit prince blasé. Il n'est doué pour rien et s'en fait un costume de dandy : à la fois arrogant, persifleur et veule, il souffre, et pas en silence. Et puis il se drogue, avec ostentation.
Il n'est pourtant pas si mal entouré, il a une belle gueule, des amis fidèles qui ont bien de la patience avec lui, on se demande pourquoi : on ne l'abandonne pas, on l'invite, on se charge de ce paquet toujours mécontent et persifleur. En pure perte, car il est brisé, définitivement. L'enfance de cet homme a dû être un vide immense, et ce vide-là, rien ne pourra le combler. Et il ne le veut pas non plus ; cela lui ôterait le seul rôle qu'il sache interpréter : celui du héros malheureux.
Les personnages de femmes de Drieu la Rochelle sont assez étranges : on dirait des plantes. Elles ne servent qu'à distribuer de l'argent et à être "clouées" sur un lit, sortes de poupées inarticulées sans véritable humanité. D'ailleurs elles ne sont pas amoureuses, non, "un homme les tient". Cette phrase, répétée à l'envie, résonne lugubrement comme le brame d'un cerf dépité. L'amour serait donc uniquement une affaire d'encadrement et de subordination comme le travail en usine ? De temps à autre fusent des affirmations insolites telles que : "Tu as été un vrai fétichiste comme le sont les femmes et les sauvages". Sans doute est-ce le charme de l'auteur que d'avoir de ces emballements que rien n'étaye, littérature n'est pas démonstration.
Le style est parfois lourd, encombré, maladroit. Mais la seconde moitié du roman est d' une concision et d'une poésie remarquables.
Un moment de lecture intéressant, irritant, émouvant. Pierre Drieu la Rochelle aurait pu être un grand auteur, ses obsessions l'ont entravé. Dommage.
J'ai préféré sur le même thème "Suicide" d'Edouard Levé.
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1ère lecture du controversé Drieu la Rochelle.
Un style incontestable pour décrire l'errance oisive d'un séducteur dont la beauté commence à s'étioler, vivant aux crochets de femmes pas assez riches pour le sécuriser longtemps, rongé par son addiction à la drogue et échoué au final dans une maison de santé.
Parcours voué à un échec que l'on sent arriver inexorablement.
Beaucoup aimé mais même court un peu de lassitude sur la fin.
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Le comportement de Drieu La Rochelle durant l'occupation n'incite pas à lui faire l'honneur de le lire.
Comme beaucoup de ceux qui se sont fourvoyés dans la collaboration, la lecture de sa biographie wikipédia, montre une personnalité complexe sur le plan politique au parcours tortueux avec une constante : un antisémitisme farouche. Sur le plan personnel il fut une sorte de dandy désabusé, séducteur sans plaisir et intellectuel sans vision.

Le personnage du Feu Follet, Alain Leroy, semble être un double de Drieu. Leroy termine une nouvelle cure de désintoxication mais sait déjà qu'il retrouvera alcool et drogue, son seul atout est sa beauté qui lui permet de séduire des femmes qui l'entretiennent, il ne laisse pas les hommes insensibles mais au fond l'amour physique ne lui procure pas de satisfaction. C'est un homme vide qui déambule sans but dans sa propre vie.

A sa sortie de la clinique, il entreprend une tournée des lieux nocturnes de Paris où il a ses entrées, de bars en cocktails il traine son mal-être, croise des connaissances qu'il est difficile de qualifier d'amis, ceux-ci sont des oiseaux de nuit, des complices de débauches, des drogués, d'anciennes maitresses, tous ont une attirance pour Leroy mais doublée de mépris pour cet être sans qualité qui pourtant n'hésite pas à être arrogant ou provocateur. Leroy remâche des projets sachant qu'il ne les mènera pas, l'écriture le tente mais il ne travaille pas, seule l'idée du suicide lui semble accessible prouvant sa lucidité sur son avenir.

Le Feu Follet n'est pas fait pour les dépressifs, il ne s'en dégage aucun espoir. le personnage de Leroy n'attire aucune sympathie pas plus que ceux qui le croisent, le milieu qu'il fréquente ne semble inclure que des bourgeois décadents qui s'amuse à côtoyer des dépravés qui finiront en épaves. du coup le lecteur en plein malaise n'apprécie peut-être pas la force du roman, sa qualité d'écriture et son ambition. On peut considérer qu'il s'agit d'un précurseur du Meursault de Camus et que le Feu Follet est un roman existentialiste avec un héros dont on examine la vacuité et l'absurdité du parcours.
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J'en attendais trop. Depuis le temps que je voulais le lire.
Assez déçu, dans l'ensemble.
Même si j'ai apprécié, quelques dialogues d'un autre temps, d'une sorte de bourgeoisie littéraire ou aristocratie de classe, en tout cas de quelque chose de rare, un monde très restreint et clos de décadence raffinée sans bling bling ni superficialité ni mondanité. Quelque chose de fin comme une aiguille.
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