Les Rois maudits, tome 4 : La Loi des Mâles

Ce tome porte bien son titre (La loi des mâles): on assiste à des complots sans fin entre les différents barons, ducs, etc, car chacun veut placer son favori, qui sur le trône de France, qui sur le siège du pape. C'est sans fin et les manigances mises en jeu sont parfois très alambiquées.
Mais au milieu de tous ces mâles qui s'agitent, qui crient fort, qui menacent, il y a une femme qui s'avère être encore plus diabolique puisqu'elle agit: par deux fois, la comtesse Mao va se rendre coupable de régicide et ce afin de servir au mieux ses intérêts et ceux de sa famille. C'est tellement inconcevable de nos jours de penser de la sorte, d'autant que l'un des régicide a lieu sur un bébé de 10 jours...
Et alors que tous ces "grands" règlent leurs comptes de façon purement inhumaine, les simples, qui n'aspirent qu'à vivre leur petit bonheur dans leur jardin personnel, se trouvent embarqués dans les nobles manigances et en paient le prix fort.

Maurice Druon - Les Rois maudits, tome 4 : La Loi des Mâles - 1957 : C'était le temps où le royaume de France s'en remettait au hasard des filiations plus ou moins malheureuses pour sa gouvernance. Philippe le Bel avait été un roi dominateur et intransigeant qui avait étouffé son héritier direct au point d'en faire un homme médiocre et craintif. Pourtant c'est bien ce Louis dit le Hutin qui avait été roi à sa mort profitant de son droit d'ainesse alors que son cadet Philippe avait toute les qualités pour faire un bon monarque. Louis X étant mort d'après l'histoire officielle sans héritier mâle (L'auteur nous explique que le bébé décédé juste après son baptême n'était pas l'enfant Royal mais le fils d'une jeune nourrice qui lui avait été substitué), l'ancienne loi franque dite salique allait s'appliquer pour rejeter les femmes les plus proches de sa succession au bénéfice du frère tant souhaité par l'ensemble des sujets du royaume. La France ne pouvait que se réjouir car c'est bien ce fils prodigue qui allait recevoir la couronne. Mais cette loi salique si judicieusement redécouverte allait vite devenir un vecteur de trouble dans un pays lardé de problèmes d'héritage. En effet comment refuser au plus simple ce qui était valable pour le roi ? Chez les barons même certains comme Robert d'Artois qu'on retrouvait ici dans sa quête inexorable d'un duché dont il se disait spolié dès sa plus tendre enfance par sa tante Mahaut tentait de tirer parti de cette nouvelle disposition juridique. Mais cette mesure comme toutes celles qui engageaient leur lot d'injustices restait une exception applicable uniquement dans les plus hautes sphères du pouvoir. Avec un nouveau pape favorable à la France les intrigues de cours officialisaient le transfert du droit divin entre cette fratrie incapable de donner un enfant masculin à la prospérité. La malédiction de Jacques de Moslay le grand maître des templiers courait toujours sur cette famille de monarques déchirée par le sort et par les désastres d'une consanguinité qui s'étalait sur plusieurs générations. L'héritage de Philippe le Bel se dilapidait surement dans les veines asséchées de sa descendance. le roman passait très vite sur le règne trop court de Philippe V. Celui-ci retrouvait sa femme après plusieurs années d'enfermement dans des geôles froides et humides pour avoir tenu la chandelle aux deux autres princesses royales et à leurs amants dans le scandale sexuel qui marquait le début de la saga. La grande histoire soufflait comme une tempête qui balayait les destins des communs trop vulgaires pour compter quand les intérêts des grands étaient en jeu. Ainsi les Bouvines, Béatrice d'Hirson, Spinello Tolomei ou Guccio Baglioni malgré leur importance dans le récit n'étaient que des ombres furtives qui sans leur apparition dans ces pages auraient disparu depuis longtemps dans les souvenirs de tous comme la majorité de l'humanité sur la terre. Ce quatrième volume se détachait particulièrement du reste de l'oeuvre comme la charnière ou la transition vers une seconde partie du récit bien moins centré sur la politique et les complots. Indiscutablement "La loi des mâles" liquidait les dernières attaches de Philippe le Bel avec l'oeuvre de Maurice Druon, un roi de fer à la progéniture si fragile qu'elle perdra en très peu de temps sa primauté au profit des Valois... implacable

Je continue ma découverte des "Rois maudits" avec cet excellent 4ème volet, "La loi des mâles".
On avait laissé le royaume de France après la mort de Louis X le Hutin, empoisonné par une pair un peu revancharde (dont il gardait aussi une fille en prison il faut bien le dire). La question étant : qui va lui succéder ? Sa fille Jeanne, issue de son premier mariage, mais fortement soupçonnée de bâtardise (maman était un peu volage) ? Son frère Philippe, comte de Poitiers, rusé et opportuniste ? Son oncle Philippe, comte de Valois, qui aimerait bien enfin se faire une place sur le trône ? Sa jeune épouse Clémence, enceinte d'un potentiel roi posthume ? Bref, vous l'aurez compris, c'est la guerre du trône...
Tous les coups sont permis pour accéder à la couronne, et ici nous avons droit à un festival. On apprend par exemple pourquoi les femmes n'ont plus eu le droit de gouverner le royaume après cette période, ainsi que la cause du huis-clos du conclave pour les élections papales. La grande histoire est vraiment passionnante, tout autant d'ailleurs que la petite avec les aventures de nos jeunes amoureux Guccio et Marie, qui rencontrent bien des déboires.
Bref, je l'ai dévoré !

"Le livre qui a inspiré Game of Thrones" nous dit le bandeau.
Mais c'est bien pire que la célèbre série.
Pas de dragons ou de morts vivants bien sûr mais que d'intrigues a nouveau dans ce quatrième opus.
Que de cruauté,de trahisons et de complots pour prendre la couronne de Louis le Hutin.
A côté de nos anciens monarques, les Lannister et Cerseï passeraient même pour des enfants de choeur.
On a du mal à y croire et pourtant : L"histoire de ces Rois Maudits est digne des plus grands scénaristes des séries a succès,et tout est vrai.

Comme pour les précédents tomes on se laisse envoûter par le style et le talent de Druon qui nous offre avec son immense talent et une documentation extraordinaire une oeuvre déjà culte
Un voyage dans le temps, tout frais payés, au coeur du royaume de France.

Une oeuvre incontournable ,Druon ayant su raconté et surtout romancé parfaitement les évènements historiques qui ont fait notre histoire.

Les Rois Maudits devraient être dans le programme scolaire en histoire ,ni plus ni moins.

Le Roi est mort,vive Druon !

Le roi est mort... Vive... Et NON on ne peut pas dire ni vive le roi, ni vive la reine. Pire il y a deux régents aux royaumes de France... Peut-être même trois... Car on se dispute la régence, alors que l'on ne sait pas qui est l'héritier... Et en cette situation critique on voudrait bien un pape! Favorable à la France! Oui mais favorable à quel régent? Là et la question... Pendant que la reine Clémence bercée d'illusions, se morfond, Philippe marque des points... Vers la régence et peut être même la couronne... Parce que Clémence est enceinte... Si c'est une fille, alors il faut revenir à la fille, la batarde comme l'appelait son père, dont on n'est pas sur de la paternité... Les filles payent toujours les erreurs des mères... Comment empêcher une princesse douteuse (qui a de la famille qui défend ses droits par intérêt, oui les filles sont toujours des questions d'intérêts des autres, jamais des intérêt personnel!) en trouvant quelques obscures lois? Mais il n'est pas encore question de cela, parce que Clémence aura peut-être un fils, un fils dont la vie ne pèsera pas bien lourd, vue que beaucoup trop de gens n'ont pas intérêt à la survit du nourrisson... A lire donc... Même si une partie de l'histoire est basée sur des empoisonnements qui ont perduré sur des croyances sans jamais obtenir de preuves historiques, c'est quand même l'histoire de France que l'on apprend ici, parce que Maurice Druon, reste quand même très fidèle à l'histoire... Donc à lire si vous aimez le moyen-âge, ou L Histoire, ou même simplement les légendes... Palpitant....

Le fait de me replonger dans les Rois Maudits est décidément une décision que je ne regrette pas du tout. Alors que j'avais déjà lu deux fois cette série, cette fois-ci c'est sous la forme de l'audio que je m'y replonge. Cela m'a d'ailleurs donné l'envie de jeter un coup d'oeil sur les deux séries télévisées du même nom. En effet, même si j'avais déjà beaucoup entendu parler surtout de la plus ancienne, je ne m'y étais jamais risquée, faute de temps principalement ….
Bon, j'ai regardé le 1er épisode des deux versions pour le moment et pour l'instant, je reste surtout sous le charme de la prestation de Jean Piat en Robert d'Artois…Il habite ce personnage…
Robert d'Artois qui est encore présent dans ce quatrième tome, même si Mahaut lui tient la dragée haute… Mais Robert, batailleur, comploteur, guerroyant quitte à ravager ses propres terres, est unique en son genre et ce personnage haut en couleur côtoie et interpelle avec le même culot les manants que la famille royale….
La famille royale, quant à elle, est bien divisée, puisque suite au décès de Louis X le Hutin, sa succession est ouverte…Entre sa fille présumée batarde, son oncle Valois qui ne demande qu'à occuper le trône et son frère Philippe, comte de Poitiers, les paris sont ouverts…
C'est Philippe qui aura le dernier mot en se proclamant régent le temps que Clémence de Hongrie, enceinte puisse accoucher…
On ne peut s'empêcher de penser à la fatalité et l'ironie du destin quand on songe que si c'est bien Philippe V le Long qui, pour occuper le trône a réussi à faire sortir d'on on ne sait quelles obscures archives la loi salique, cette même loi qui s'appliquera à ses filles et permettra ainsi à son plus jeune frère de lui succéder quand il mourra quelques années plus tard….


Challenge A travers L Histoire 2021
Challenge Séries 2021

Excellent, mon tome préféré pour le moment, je crois. Ces jeux d'intrigues sont toujours aussi passionnants et bien racontés. J'adore la façon qu'a Duron d'annoncer assez régulièrement ce qui attend les personnages (aspect historique), nous forçant parfois à poser le livre pour réfléchir quelques secondes à toutes les tragédies qui composent ces destins croisés. Génial.

Louis X étant mort, la cour attend l'accouchement de sa veuve, Clémence. Mais qui obtiendra la régence ? Ce sera finalement Philippe, frère du roi défunt. Il intrigue pour faire élire pape son candidat Jacques Duèze, qui prendra le nom de Jean XXII. Quand le fils posthume du Hutin naît en Novembre 1316, il est destiné à devenir le souverain légitime du royaume. Dans ce cas, Philippe (qui est aussi le gendre de Mahaut) ne pourrait pas accéder au trône. Mahaut n'hésite pas: elle remplace le petit Jean Ier par le bébé de Marie de Cressay (c'est l'un des personnages secondaires apparu au tome précédent) qui a juste le même âge. C'est ce bébé sans importance qui sera ensuite empoisonné par Mahaut. Et voilà, le tour est joué ! Après avoir écarté sa jeune nièce (Jeanne), Philippe peut devenir roi de France sous le nom de Philippe V (dit le Long).
Cette histoire rocambolesque repose en partie sur une légende qui n'est pas corroborée par les historiens sérieux. Certes, au cours du XIVème siècle, un Siennois nommé Giannino Baglioni a prétendu être en réalité Jean Ier; toutefois aucune preuve convaincante n'étaya cette allégation. Mais ça ne fait rien: nous sommes dans un roman historique - et, pour notre plaisir, Maurice Druon nous raconte une histoire palpitante et haute en couleurs.

Ce tome central multiplie les intrigues et complots. le conflit entre Mahaut et Robert continue d'avoir des conséquences sur les plus hauts sommets de l'état. On suit avec intérêt toutes les compromissions nécessaires à l'arrivée de Philippe le Long au pouvoir, du conclave de Lyon à son sacré à Reims. Un excellent volume.