Citations sur Les Rois maudits, tome 7 : Quand un roi perd la France (47)
Le dauphin, au milieu de la table d'honneur, avait Charles de Navarre à sa droite et Jean d'Harcourt à sa gauche. Il était vêtu d'un drap bleu marbré de Bruxelles et coiffé d'un chaperon de même étoffe, orné de broderies de perles disposées en forme de feuillage. Je ne vous ai jamais décrit Monseigneur le Dauphin.. Le corps étiré, les épaules larges et maigres, il a le visage allongé, un grand nez un peu bossué en son milieu, un regard dont on ne sait s'il est attentif ou songeur, la lèvre supérieure mince, l'autre plus charnue, le menton effacé.
On dit qu'il ressemble assez, pour autant qu'on ait moyen de savoir, à son ancêtre Saint Louis, qui était cimme lui très long et un peu voûté. Cette tournure-là, à côté d'hommes très sanguins et redressés, apparaît de temps à autre dans la famille de France.
[...] et Lancastre déjà était sous les murs du château de Conches dont il délogea les gens qui l'occupaient au nom du roi. Et puis il y mit le feu. Ainsi les souvenirs de Robert d'Artois et ceux plus frais, de Charles le Mauvais s'en allèrent en fumée. Il ne porte pas bonheur ce château-là...
Tout en faisant partie d'une série de livre que j'ai adoré, j'ai eu du mal avec ce tome dont le style de narration change et dont l'histoire devient moins captivante.
Le dauphin, au milieu de la table d'honneur, avait Charles de Navarre à sa droite et Jean d'Harcourt à sa gauche. Il était vêtu d'un drap bleu marbré de Bruxelles et coiffé d'un chaperon de même étoffe, orné de broderies de perles disposées en forme de feuillage. Je ne vous ai jamais décrit Monseigneur le Dauphin.. Le corps étiré, les épaules larges et maigres, il a le visage allongé, un grand nez un peu bossué en son milieu, un regard dont on ne sait s'il est attentif ou songeur, la lèvre supérieure mince, l'autre plus charnue, le menton effacé.
On dit qu'il ressemble assez, pour autant qu'on ait moyen de savoir, à son ancêtre Saint Louis, qui était cimme lui très long et un peu voûté. Cette tournure-là, à côté d'hommes très sanguins et redressés, apparaît de temps à autre dans la famille de France.
Nous n'aurons pas grand monde pour nous accueillir. Il faut être bien grand chrétien, ou bien grand curieux, pour se faire tremper par cette sauce à seule fin devoir passer la litière d'un cardinal.
Ah ! mon neveu, avec un homme qui a beaucoup vécu, il faut s'habituer à entendre plusieurs fois les mêmes choses. ce n'est pas que nous ayons la tête plus molle quand nous sommes vieux ; mais elle est pleine de souvenirs, qui s'éveillent en toutes sortes de circonstances. La jeunesse emplit le temps à venir d'imagination ; la vieillesse refait le temps passé avec sa mémoire.
Mais ce Jean II est un copiste ! En chevalerie, il copie son grand-père, Charles de Valois, ou le roi Arthur des légendes. Il a appris que Philippe le Bel, quand il avait ordonné exécution, restait inflexible. Alors il copie, il croit copier le roi de fer. Mais Philippe le Bel ne se mettait pas un heaume quand ce n'était pas nécessaire. Et il ne condamnait pas à tort et à travers, en fondant sa justice sur la trouble rumination d'une haine.
C'est une chose merveilleuse qu'une armée qui se repousse elle-même.
Gardez bien ceci en mémoire : dès lors qu'un prince est médiocre de nature, ou bien affaibli par l'âge ou par la maladie, il ne peut plus maintenir l'unité de ses conseillers. Son entourage se partage, se divise, car chacun en vient à s'approprier les morceaux d'une autorité qui ne s'exerce plus, ou qui s'exerce mal; chacun parle au nom d'un maître qui ne commande plus ; chacun échafaude pour soi, l’œil sur l'avenir. Alors les coteries se forment, selon les affinités d'ambition ou de tempérament. Les rivalités s'exaspèrent. Les loyaux se groupent d'un côté, et de l'autre les traîtres qui se croient loyaux à leur manières.
Moi j'appelle traître ceux qui trahissent l'intérêt supérieur du royaume. Souvent, c'est qu'ils sont incapables de l'apercevoir; ils ne voient que l'intérêt des personnes , or, ce sont eux, hélas, qui généralement l'emportent.
urais dû être pape. Comment ne pas penser et repenser que, par trois fois, j’ai tenu la tiare entre mes mains ; trois fois ! Tant pour Benoît XII que pour Clément VI, ou que pour notre actuel pontife, c’est moi, en fin de lutte, qui ai décidé de la tête sur laquelle la tiare serait posée. Mon ami Pétrarque m’appelle le faiseur de papes… Pas si bon faiseur que cela, puisque ce ne put jamais être sur la mienne. Enfin, la volonté de Dieu… Ah ! l’étrange chose qu’un conclave ! Je crois bien que je suis le seul des cardinaux vivants à en avoir vu trois. Et peut-être en verrai-je un quatrième, si notre Innocent VI est aussi malade qu’il se plaint de l’être.