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3,72

sur 172 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman noir étrange, original, qui ne plaira pas à tout le monde mais qui se démarque de l'offre pléthorique de polars qui se déversent chaque mois dans nos librairies.

En toile de fond, un homme, le "voyageur", qui, un jour, pris dans un immense embouteillage du à une tempête de neige, sort de sa voiture et tue, à mains nus, plus de 25 personnes. Il reproduira ses tueries de masse dans un train de nuit ( 50 morts) et dans un village isolé : 40 morts. Pas de scène gore, au contraire l'auteur nous raconte ces méfaits comme s'il nous parlait de la pluie ou du beau temps; ce tueur en série est quasiment invisible, si invisible qu'il apparaît seulement dans une trentaine de page sur 600. Pas de chasse contre ce tueur, il existe simplement, comme le mal, comme le destin.

L'intrigue se focalise sur deux groupes de personnes:
- un chef mafieux, son frère , son fils et quelques acolytes.
- Mais , surtout, nous suivons le destin de 5 adolescentes de 16 ans: 5 chipies inséparables, plus ou moins toutes en rupture avec l'autorité parentale et qui oscillent constamment entre " les soirées pyjamas" et une vie de jeune adultes qu'elles investissent sans aucune prudence, leur naïveté se heurtant vite aux mafieux sans scrupules.

La forme de narration est la deuxième personne du singulier, les 5 filles, les mafieux, et le tueur intervenant alternativement et racontent souvent la même scène. le langage féminin des ados, la dureté de celle des mafieux et l'impavidité du tueur déconcertent le lecteur.

Du roman jeunesse à Melville en passant par M le maudit de Lang, ce roman vous plaira ou pas mais ne vous laissera pas indifférent.
Un auteur à suivre.
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Lecture très étrange....Plusieurs histoires s'emmêlent, avec différents personnages et toute la particularité repose sur le fait que chaque chapitre est écrit à la deuxième personne du singulier....
Cela donne une lecture toutefois très intéressante, qui mérite de s'accrocher les 200 premières pages pour pouvoir entrer réellement dans l'histoire.
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Une nuit d'hiver, lors d'un embouteillage monstre sur une autoroute à cause de la neige, un homme pénètre silencieusement dans les voitures qui le suivent et exécute froidement 25 personnes. La légende du "Voyageur" est en marche... de nombreuses années plus tard, alors que le Voyageur a encore tué à plusieurs reprises, 5 jeunes filles qui viennent de terminer le lycée se retrouvent embringuées dans une histoire de trafic de drogue qui les dépasse rapidement. Elles aussi vont croiser le Voyageur, d'une manière totalement inattendue...

Lorsqu'on lit la 4e de couverture de ce roman, on sent tout de suite qu'on va avoir affaire à une histoire totalement hors norme et dès les premières lignes, on ne peut être déçu. le personnage du Voyageur, glaçant, qui tue par vagues des gens par dizaines sans raison apparente est à la fois totalement dérangeant et fascinant. On est presque déçu lorsque le récit le quitte pour s'attacher à ces jeunes lycéennes et on se demande bien quel va être le lien entre les deux histoires (un peu tiré par les cheveux, à mon avis mais cette histoire est tellement rocambolesque d'un bout à l'autre que finalement, plus rien ne nous étonne à la fin). Ce côté dérangeant du livre est entretenu par le style de l'auteur, très particulier, qui endosse la peau des différents personnages et leur parle avec un "tu" constant, assez désagréable au début et puis on s'y fait. Mais on a, au final, un thriller vraiment original, tant dans son contenu que dans sa forme, une découverte inattendue et que je ne regrette pas du tout.
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Zoran Drvenkar - «Toi», traduction française publiée en août 2013 au «Livre de poche» par Sonatine (original allemand intitulé «Du» publié en 2010 chez Ullstein). Saluons la qualité de la traduction effectuée par Corinna Gepner.

A la première lecture, ce roman m'avait littéralement emporté, tant les trois intrigues principales sont bien menées, tant les personnages sont bien campés, tant les situations et dialogues sont bien amenés. A la deuxième lecture, le lecteur aguerri repèrent quelques faiblesses, dues principalement à l'invraisemblance de certaines situations (la réalité dépasse toujours la fiction, mais quand même…) sans que ceci n'empêche pour autant d'aller jusqu'au bout. C'est donc un très bon roman, d'autant plus remarquable que c'est bien la première fois qu'un roman noir écrit en langue allemande atteint un tel niveau de qualité (les genres « policier » et « thriller » ne sont pas vraiment les points forts de la littérature germanique).

Cette relecture provoque toutefois un certain malaise, pour deux raisons au moins.
La première tient au fait que cet auteur est un écrivain réputé et confirmé en littérature de jeunesse, ce qui implique une bonne connaissance de cette tranche d'âge. Dans ce roman, le groupe central est justement constitué de cinq adolescentes berlinoises fréquentant encore le lycée : l'auteur campe des personnalités attachantes, bien tranchées, vives et remuantes. Il est donc légitime d'en conclure qu'il restitue dans son récit une bonne part de vérité en ce qui concerne le mode de vie de ces jeunes filles, et c'est là que lectrices et lecteurs de la tranche d'âge parentale pourraient se poser quelques questions : nos adolescentes de milieu urbain vivent-elles vraiment de cette façon ? dans l'absence des parents, en fumant des joints, en déployant une vie sexuelle déconnectée de toute vie sentimentale ? le côté des garçons est illustré de la pire façon, quasiment tous subissant une éducation centrée sur la cruauté et la violence… Est-ce bien là la vie de la jeunesse d'aujourd'hui ?

La deuxième raison réside dans l'extrême violence qui baigne constamment ce récit, à grand renfort de scènes de cruauté autant physique que mentale longuement décrites. Pire encore, si l'un des pôles de violence (Ragnar et consorts) répond à une logique de banditisme, l'autre (le Voyageur) se situe dans la violence stricte, sans autre enjeu ni justification qu'elle-même. Contrairement au Wallander de Mankell, aucune instance extérieure (police ou autre) ne vient punir cette violence, les personnages se détruiront d'eux-mêmes. Comment en est-on arrivé à un tel degré de quasi exaltation de la cruauté dans une littérature destinée au grand public ?

Dans les années post-soixante-huitardes, même le gauchiste qui venait de beaucoup courir après avoir bombardé quelques CRS, se reposait de ses fumigènes exploits en lisant quelques Simenon-Maigret bien raisonnables, quelques Magnan-Laviolette joliment bucoliques, ou – à la limite – quelques San-Antonio à la violence toute rabelaisienne. Faut-il voir un tournant dans la sorties de films comme «Orange mécanique» (1971) ou «Massacre à la tronçonneuse» (1974) ? La complaisance envers la cruauté longuement décrite a depuis largement envahi la production culturelle, et atteint des sommets d'horreur dans certains jeux vidéo précisément destiné à ces « jeunes d'aujourd'hui » que Zoran Drvenkar met ici en scène…
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Un très bon thriller qui nous captive du début à la fin. le tutoiement systématiquement employé à chaque chapitre nous implique totalement dans cette histoire qui ne cesse de nous étonner. La premier chapitre et ses exécutions arbitraires et aléatoires laisse sans voix. le travail sur les personnages est très fin, chaque personnage compte dans cette imbrication de destins. Leurs routes se croisent et se décroisent sans arrêt. Une tension extrême nous poursuit jusqu'à la fin qui surprend et qui donne matière à réflexion.
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L'histoire est vraiment très bien construite, et j'ai prit beaucoup de plaisir à lire ce livre. L'idée du tutoiement est assez originale, et j'ai apprécié. Malheureusement ce tutoiement de la part d'un narrateur omniscient m'a aussi posé problème. Des phrases trop simples, un tutoiement qui permet trop de familiarité, et bien que cela nous entraîne dans l'histoire et nous emmène auprès des personnages, j'ai trouvé ça dommage. Il existe un palette énorme de mots, de synonymes, il existe une palette énorme de construction de phrases, qu'elles soient compliquées ou non. J'aime lire, mais j'aime aussi quand j'apprends des mots et quand toutes les phrases me donnent envie de les encadrer, tellement elle sont bien tournées. J'avais une très grand soif de lecture et ce livre ne m'a pas complètement rassasiée. En tout cas, l'histoire est vraiment géniale, et l'écriture est originale, reste à revoir la construction des phrases un peu bateau. 3/5
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Cherchez-vous de la crédibilité dans un thriller, pensant que ce genre doit nécessairement être au plus près de la réalité de la vie, bien crapuleuse s'entend? Passez votre chemin, vous vous lasserez de rebondissements qui souvent prêtent à rire .
Cet affrontement de caïds du milieu et de lycéennes tout juste sorties de la puberté devrait néanmoins pouvoir emballer un public mixte, féminin de cet âge voire un peu plus âgé et émerveillé de pouvoir se convaincre que tout lui est possible, masculin, guère plus âgé ou en manque de stimulations et ravi de fantasmer à l'idée que les copines s'embrassent le plus souvent sur la bouche ou pissent de concert sur le bas côté de la route.

Une des critiques présentes sur le site évoque Tarentino. Après réflexion, je partage l'idée d'une parenté avec "Toi", sur le thème de l'incongruité, du ridicule et/ou du grotesque de certaines situations, menant au comique. Je doute, en reconnaissant que je peux me tromper, que l'auteur Drvenkar y retrouve ses intentions. Je suis plus sûr de moi en avançant que ça ne correspond pas à l'attente d'une majorité de lecteur du genre.
Ou alors, il faut résolument déclasser cet ouvrage en tant que thriller- ce que suggère une autre des critiques mais sans proposer de classement alternatif. Il est vrai que Tarentino est relativement inclassable.

Je n'ai pas non plus accroché au thème bicéphale (Voyageur/Ragnar) enserrant l'ouvrage, que je trouve relativement inconsistant et vaguement prétentieux.

Quoiqu'il en soit les 567 pages, dont 25 à 30% auraient pu être coupées au montage, prêtent plus à la lassitude qu'au rire. Par bonheur, l'écriture de Drvenkar est simple, directe, efficace et accepte sans façon d'être survolée à l'initiative du lecteur.

Pour finir, la construction est originale avec l'artifice de la caméra subjective par chapitre; alerte pour ceux qui ont l'habitude de ne pas faire attention aux titres.
Sans nier certaines qualité de l'auteur (imagination, construction, écriture notamment), je me méfierai de Zoran et de ses futurs ouvrages.
Il pourrait bien avoir envie de nous zoraner à nouveau.
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La trame de l'histoire est plutôt intéressante mais pas exceptionnelle. Et je ne comprends pas bien l'intérêt de la deuxième personne. Ca aurait marché s'il y avait peu de protagonistes, mais là vu le nombre ca parait vraiment artificiel. On dirait un coup d'esbrouffe pour masquer le fait que , même si ce roman se lit facilement, ben on l'oublie vite.
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