Cherchez-vous de la crédibilité dans un thriller, pensant que ce genre doit nécessairement être au plus près de la réalité de la vie, bien crapuleuse s'entend? Passez votre chemin, vous vous lasserez de rebondissements qui souvent prêtent à rire .
Cet affrontement de caïds du milieu et de lycéennes tout juste sorties de la puberté devrait néanmoins pouvoir emballer un public mixte, féminin de cet âge voire un peu plus âgé et émerveillé de pouvoir se convaincre que tout lui est possible, masculin, guère plus âgé ou en manque de stimulations et ravi de fantasmer à l'idée que les copines s'embrassent le plus souvent sur la bouche ou pissent de concert sur le bas côté de la route.
Une des critiques présentes sur le site évoque Tarentino. Après réflexion, je partage l'idée d'une parenté avec "
Toi", sur le thème de l'incongruité, du ridicule et/ou du grotesque de certaines situations, menant au comique. Je doute, en reconnaissant que je peux me tromper, que l'auteur Drvenkar y retrouve ses intentions. Je suis plus sûr de moi en avançant que ça ne correspond pas à l'attente d'une majorité de lecteur du genre.
Ou alors, il faut résolument déclasser cet ouvrage en tant que thriller- ce que suggère une autre des critiques mais sans proposer de classement alternatif. Il est vrai que Tarentino est relativement inclassable.
Je n'ai pas non plus accroché au thème bicéphale (Voyageur/Ragnar) enserrant l'ouvrage, que je trouve relativement inconsistant et vaguement prétentieux.
Quoiqu'il en soit les 567 pages, dont 25 à 30% auraient pu être coupées au montage, prêtent plus à la lassitude qu'au rire. Par bonheur, l'écriture de Drvenkar est simple, directe, efficace et accepte sans façon d'être survolée à l'initiative du lecteur.
Pour finir, la construction est originale avec l'artifice de la caméra subjective par chapitre; alerte pour ceux qui ont l'habitude de ne pas faire attention aux titres.
Sans nier certaines qualité de l'auteur (imagination, construction, écriture notamment), je me méfierai de Zoran et de ses futurs ouvrages.
Il pourrait bien avoir envie de nous zoraner à nouveau.