André DU BOUCHET La Pierre bleue (DOCUMENTAIRE, 1993)
Un film réalisé en 1993 par Laurence Bazin.
L'herbe lui fait venir l'encre aux lèvres
on y descend comme dans l'eau
on s'y allonge
coupant court à ces attraits.
L'heure échappe aux doigts. Elle m'a glissé entre les doigts
avec un très léger sifflement
( herbe aux odeurs vastes, aux fibres coupantes ).
il imprime à chaque mot
une caresse de coquelicot
Cahier Record, 9 juin 1949
on se voit
comme ça : le coeur sur
la main, cette pe-
tite flamme, ce ha-
lo d'air, cette auréole de pure
parole dont on
est fait quand tout se
défait autour de sa
personne...
ne laissant qu'un ou
deux mots en quoi on se re-
connaît : une brève suivie d'un dièse
qui ne riment qu'en
silence dans le bruit que sa tête
répand à la vitesse de
l'éclair
La poésie
c'est refuser la vie - partie par partie -
pour l'accepter toute entière -
25 mars 1954
Poésie : gouverner la part immense de l'homme qui échappe à la raison.
29 juin 1951
à un bruit des eaux dans l’abrupt,
a, plus haut encore, répondu le pas du tonnerre sans eau. mais l’eau même, tout d’un coup on s’avisera, immergé dans le bleu, qu’on ne l’a pas vue.
« dire que je suis debout, je
ne le peux pas, sans pouvoir tomber également : c'est la phrase. »
le corps est un intervalle
du vide
Sol de la montagne
MÉTÉORE
L'absence qui me tient lieu de souffle recommence à
tomber sur les papiers comme de la neige. La nuit
apparaît. J'écris aussi loin que possible de moi.
p.38
J'aime
la hauteur qu'en te parlant
j'ai prise
sans avoir
pied.
Sur le pas
LOIN DU SOUFFLE
M'étant heurté, sans l'avoir reconnu, à l'air, je sais,
maintenant, descendre vers le jour.
Comme une voix, qui, sur ses lèvres même,
assécherait l'éclat.
Les tenailles de cette étendue,
perdue pour nous,
mais jusqu'ici.
J'accède à ce sol qui ne parvient pas à notre bouche, le
sol qui étreint la rosée.
Ce que je foule ne se déplace pas, l'étendue grandit.
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