Le livre s'ouvre sur la plus discrète et la plus mystérieuse de ces femmes évoquées ici. Mae, l'épouse du plus célèbre des mafieux:
Al Capone. Mae sera le fil conducteur de l'ouvrage, puisque la plupart des gansters étaient liés à son mari; du moins, à l'époque évoquée, il avait la main-mise sur Chicago, jusqu'à son séjour en prison. On est d'emblée plongé dans le contexte et c'est un régal!
Diane Ducret remonte le cours de l'histoire et nous fait découvrir ces "fiancées de la poudre". Tout commence, à Chicago, avant les années folles, avec les Impératrices du Vice, les soeurs Everleigh, tenancières du plus grand et luxueux bordel de la ville, qui sera fermé, sous le coup des pressions puritaines. Puis al Capone tient la ville, fait des émules. C'est la guerre des gangs, ça flingue tous azimuts, règlements de compte, bagarres... il y a souvent des femmes dans les parages, qui aident ou servent d'alibi, telles Louise Rolfe ou Margaret Collins, qui elle, sème la mort partout où elles passent. Tout ce monde se croise et fait ses affaires. Et puis, à part, il y a Bonnie&Clyde, John Dillinger& Billie Frechette, qui s'aiment "à la vie, à la mort".
Comment ces femmes, à une époque où les moeurs étaient encore très strictes, notamment durant la Grande Dépression, en sont-elles venues à vivre ainsi, à aimer passionnément les pires hommes et risquer leur vie, chaque jour? J'ai relevé un point commun: une enfance peu heureuse, souvent avec la mort d'un parent ou l'alcoolisme. Des femmes qui, en ces temps de crise, devaient chercher du travail, alors qu'il n'y en avait pas pour tout le monde et dont le goût pour l'aventure les a poussées vers des chemins extrêmes.
J'ai dévoré ce livre, qui se lit comme un roman, avec passion. J'ai adoré suivre l'histoire de chacun de ses couples, pourchassés sans relâche par J.Edgard Hoover, séparés la plupart du temps par la mort ou la prison. On se prend même de sympathie pour ces criminels (c'est quand même là le tour de force de
Diane Ducret) et le récit est tellement vivant qu'on a l'impression d'y être. Finalement, ce sont les Capone qui s'en sont le mieux sortis, même s'ils sont aussi les plus mystérieux de tous. Pendant ma lecture, je n'ai pas arrêté de me demander ce qu'étaient devenus les protagonistes, on a des réponses à la fin, et pour le complément, j'ai fait des recherches sur Google.
J'ai ressenti un gros coup de coeur pour ce livre, qui m'a captivée de bout en bout, de par son sujet et son contexte. L'auteure s'est appuyée sur des documents d'archive et réussit pleinement sa mission de nous transporter au coeur de la pègre de Chicago, durant la Grande Dépression et m'a donné l'envie d'approfondir encore davantage mes connaissances sur l'époque!
En bref,
LADY SCARFACE est une enquête passionnante sur ces femmes affranchies et éprises de liberté, dans les années 20 à 50, qui ont choisi de vivre auprès des plus grands gangsters de l'époque. Un livre fascinant, qui se dévore comme un roman!
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