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3,52

sur 648 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman assez court se passe dans une petite ville du sud de l'Allemagne nazie, quelques jours avant la capitulation signée par le général Alfred Jodl à Reims et à Berlin (7-8 mai 1945).
Le point fort de ce très beau récit, c'est sans conteste l'ambiance délétère qui règne en ce printemps 1945 avant et pendant l'occupation française. Marc Dugain fait revivre avec beaucoup de sensibilité le froid, la gadoue, la faim et le désespoir qui régnaient à l'époque dans un Reich déjà à genoux. On a vraiment l'impression qu'il est allé écrire ce roman dans une bourgade perdue de Bavière...
En suivant l'enquête du capitaine Louyre, un officier cultivé et atypique, j'ai parfois crû revivre certaines semaines que j'ai passées sous les drapeaux dans la campagne suisse-allemande: méfiance de la population, regards fermés, pluie incessante, nourriture insuffisante, uniformes crasseux, ennui interminable...

"Une sombre affliction enveloppait les passants de sa brume humide. Leur désarroi était semblable à celui du violeur juste après qu'il a accompli son acte, quand vidé de son désir criminel, celui-ci perd son sens. Ce peuple avait défié les lois de la pesanteur humaine dans un allègement fanatique... le Reich millénaire avait fait de ces hommes et de ces femmes de petits rongeurs anonymes surpris par l'hiver sidéral qu'ils avaient eux-mêmes soufflé, chacun à leur manière."

Car c'est bien de la responsabilité de tout un peuple dont parle Marc Dugain sans fard. Son héros, qui aurait pu se contenter d'administrer la zone dont il avait la pleine responsabilité, a pris sur lui d'aller fouiller dans la fange nazie au risque de s'attirer les foudres des notables allemands et par conséquent de sa hiérarchie.

Un romand que j'ai commencé à lire un soir de semaine et que je n'ai plus lâché tant il est prenant et admirablement bien écrit. Un vrai régal.
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J'ai beaucoup apprécié ce roman dont la trame se déroule en Allemagne juste après la seconde guerre mondiale. Non seulement j'aime bien cette période mais ce roman mêle judicieusement histoire et enquête. En outre, le capitaine Louyre, astronome avant la guerre, est un personnage attachant, plein d'humanité face aux horreurs de la guerre, un brin désabusé et pour autant fidèle à ses idées et d'une belle intelligence. Par ailleurs, le fait d'avoir délocalisé l'histoire en Allemagne créée un renversement des idées que j'ai bien apprécié car l'éclairage est inhabituel. Louyre doit donc diriger une zone civile allemande avec ses hommes et découvre un jeune fille allemande abandonnée seule dans une ferme isolée dans laquelle des ossements sont retrouvés. Il va chercher à savoir ce qui s'est passé dans cette ferme située dans cette contrée bien en arrière de la ligne de front.
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Pourquoi les étoiles auraient-elles tant de mal à s'endormir ?
Sans doute parce que la Terre sur laquelle elles veillent se flétrit et se souille à force de guerres effroyables, à force d'actes abominables..

Nous sommes en 1945, dans un coin perdu en Allemagne. Les français, vainqueurs d'une guerre aux relents nauséeux ont débarqué. C'est l'heure de l'état des lieux.
L'officier Louyre s'attache à élucider un meurtre perpétré dans une ferme où se trouvait une gamine aux allures de sauvageonne. A l'instar de cette enquête, c'est toute L Histoire allemande, galvanisée par une idéologie nazie, qui s'expose sous nos yeux...
Cette narration d'une austérité et d'une froidure implacable ne peut laisser le lecteur de glace. Il est à déplorer que l'histoire, par moments, semble s'enliser et se perdre dans des dialogues oiseux. Mais, qu'à cela ne tienne, on retiendra de ce roman une réflexion utile et clairvoyante sur des actes innommables et abominables perpétrés par de vulgaires soudards ou tout simplement par des hommes aveuglés.

A la lecture de ce roman, on comprend bien pourquoi les belles demoiselles de la nuit souffrent d'insomnie...
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Marc Dugain utilise habituellement des personnages historiques, ou des périodes historiques précises, comme base de ses romans. Ici, c'est l'effondrement de l'Allemagne en mai 1945 qui sert de fond à une histoire assez sombre. le troisième Reich a signé sa capitulation. L'Allemagne est dévastée, la population voit arriver les forces alliées dans un mélange de soulagement et de honte. Un officier français, le capitaine Louyre, à la tête d'un détachement découvre dans une ferme isolée une jeune fille apeurée, restée seule aux côtés d'un cadavre. Étonnamment, Louyre va s'intéresser à cette situation, banale dans le chaos de la guerre alentour.
Dugain est un bon conteur, et il restitue bien le climat nauséeux d'une Allemagne qui sort de douze ans de nazisme imposé. Mais son récit, pour efficace qu'il soit, manque de surprises.
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Une histoire courte qu'on arrive pas à lâcher. Un débit continu, une histoire bien maîtrisée.
Automne 1945, l'Allemagne a capitulé, dans un village ou règne une étrange atmosphère… non pas des restrictions, de la famine, d'une ferme abandonnée avec une adolescente qui sera témoin d'un viol exécuté par un policier qui tue ensuite le supplicié, mais un épisode très gris de cette fin de guerre, ou l'on doit remettre des rapports sur ces années bien obscures.
Avec des scènes pas très claires, une enquête que mènera le capitaine Louyre avec beaucoup d'humanisme.
Un maire gêné par des remords, un curé fuyant, des policiers non conventionnels, un hôpital abandonné, le décor est planté pour essayer de dénouer la tragédie de ce village abandonné.

Un bon roman bien prenant.
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1945, en Allemagne. La jeune Maria Richter vit seule dans une ferme isolée après le départ de son père pour la guerre. La maison est pillée, Maria manque d'y laisser la vie quand arrivent les Français dont le capitaine Louyre qui la recueille. Il cherche à savoir qui elle est. En même temps au village où la compagnie réside, une maison de convalescence vidée de ses occupants, l'intrigue beaucoup. Grâce aux lettres de la jeune fille écrites par son père, il va percer le mystère de cette maison de santé et ce qu'il va découvrir va faire froid dans le dos...
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman au titre énigmatique. Il faut attendre le milieu du livre pour qu'il prenne toute son envergure et que le suspense s'empare du lecteur car il ne s'agit pas simplement d'une jeune fille vivant en recluse mais de bien autre chose. J'ai lu la deuxième partie en avalant quasi les pages mais j'étais bien en-dessous de ce que mon imagination avait pu pressentir. La fin du roman glace d'effroi et d'horreur et nous rappelle qu'il ne faut jamais oublier les atrocités de la Seconde Guerre Mondiale et du nazisme qui par leurs théories odieuses ont fait périr des millions d'innocents en raison de leur nationalité ou de leurs différences. Je suis passionnée par les livres sur ce sujet et je pense que celui-ci figure parmi ceux qu'il faut lire et qu'il donne lieu à réflexion ensuite.
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Une enquête dans l'Allemagne défaite de1945, occupée par les Français et ce capitaine désabusé qui découvre une adolescente affamée, abandonnée dans ce qui reste de sa vieille ferme pillée ainsi que les restes d'un homme calciné.
Pour découvrir la vérité sur cette affaire, l'officier va s'entêter à chercher dans le village auprès des notables locaux, prêtre, maire, directeur de la maison de convalescence, leurs récits de la vie pendant la guerre. Que lui importe ce cadavre alors qu'il y en a eu des milliers ici lui dit-on.
Et les ombres d'une tragédie à l'échelle du pays nazifié vont peu à peu se dévoiler. La jeune fille innocente, victime collatérale de la folie humaine s'épanouira en femme comme les pommiers du potager sur leur compost fertile.
Page terrible de l'histoire arrivant de biais pour nous surprendre, sa lecture reste empreinte d'espoir en la vie.

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Fin de la deuxième guerre mondiale, les troupes françaises d'occupation découvrent dans une ferme que tout laisse paraitre abandonnée, Maria Richter, une jeune fille seule, apeurée et affamée.
Que lui est-il arrivé, que son devenu ses parents et pourquoi des ossements humains ont-ils été cachés dans la grange de cette ferme?
Telles sont les questions auxquelles le capitaine Louyre va tenter de répondre.
Cette histoire, à mi-chemin entre un roman historique et un policier va être l'occasion pour Marc Dugain, de nous entraîner sur les côtés barbares et abjectes de la seconde guerre mondiale. En choisissant d'aller sur le thème de l'extermination par les nazis des handicapés et malades mentaux, l'auteur lève le voile sur ce qui sera les prémices des camps d'extermination.
Toute la noirceur de cette période va transparaître avec le docteur Halfinger, Directeur de l'hôpital psychiatrique où fût internée la mère de Maria : « nous avons supprimé des bouches inutiles en temps de guerre, coupé le cordon funeste de l'hérédité maladive. Si cela devait conduire à faire disparaître notre science, nous n'y voyons pas d'inconvénient. Les Juifs avaient commencé à gangrener les sciences de l'esprit par des démarches falsificatrices héritées directement de leur méthode de lecture de l'Ancien testament. »
Si l'histoire manque parfois de rythme et se perd entre l'enquête du Capitaine et la découverte des pratiques allemandes, il n'en reste pas moins que ce roman marque le lecteur, le bouscule et l'interpelle.
Dernier point quant au titre très énigmatique : le lien à faire est très indirect et ne laisse en rien préjuger du contenu de ce roman.
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Un roman qui dénonce, une fois de plus les atrocités de la guerre et les barbaries nazies.
Un récit qui démarre dans une atmosphère sombre, angoissante, qui plonge, sans ménagement, le lecteur dans une ambiance mortifère.
Maria Richter, une jeune fille allemande est livrée à elle-même, elle meurt de faim dans une ferme isolée et ruinée. Son père est parti à la guerre. Il lui a écrit, mais voilà, elle n'a pu lire que les premières missives, parce que, après, ses lunettes se sont malencontreusement cassées et que sans verres de correction, elle est dans l'incapacité totale de déchiffrer les textes . le peu de bien que possède encore la ferme va être spolié, pillé, saccagé par des policiers de la pire engeance. Elle échappe de peu à un viol et probablement à la mort, mais, impuissante, elle assiste à l'assassinat d'un jeune garçon qui accompagnait les pillards, lui aussi violé .
N'ayant plus de force ni d'outils pour enterrer le cadavre, qui ne peut rester à croupir sans sépulture, au risque de contaminer l'eau et l'environnement, elle le brûle et cache les ossements calcinés.
Peu de temps après, les Alliés pénètrent dans cette contrée éloignée et une compagnie de soldats français placée sous les ordres du capitaine Louyre découvre tout à la fois, cet endroit sordide, cette étrange sauvageonne hagarde , efflanquée, plutôt morte que vive, et aussi les restes humains brûlés . L'officier est intrigué par cette découverte et il pressent bien autre chose que ce que veut bien raconter Maria. Elle est amenée dans l'agglomération la plus proche, et Louyre va tenter d'élucider le mystère qui entoure cette jeune-fille. Il prendra connaissance des fameuses lettres, celles qui ont déjà fait l'objet de chantage par un soldat français,
Voquel : prêt de lunettes, contre faveurs sexuelles.
Et puis dans cette petite ville il y a une « maison de convalescence désaffectée ». Quand on connait la politique étatique des Nazis en matière d'eugénisme , le sort réservé aux malades mentaux, aux handicapés… on imagine ce que le capitaine Louyre va découvrir.
Et peut-être faut -il voir dans les abominations révélées, le sens de l'intitulé du roman « L' Insomnie des étoiles », ces astres qui doivent sans cesse veiller et continuer à briller pour tenter d'apporter la lumière nécessaire à la survie de l'humanité confrontée à la noirceur terrestre ?
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Ce roman, au titre énigmatique, se passe quelque part en Allemagne à la fin de la 2ème guerre mondiale. La jeune Maria, restée seule dans la ferme familiale après le décès suspect de sa mère et le départ de son père pour le front russe, est un jour retrouvée, puis recueillie et protégée par les troupes françaises d'occupation installées dans la région.
Une intrigue bouleversante, très bien écrite, dans laquelle la "Grande" Histoire collective et la "Petite" Histoire individuelle sont tragiquement mêlées.
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