AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 646 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Alors que la deuxième guerre mondiale se termine, les troupes française d'occupation découvrent dans un coin reculé du pays une jeune fille hirsute et un cadavre calciné dans une grange. le capitaine Louyre, intrigué, décide de l'interroger contre l'avis de sa hiérarchie, pressentant à juste titre un drame épouvantable.

L'auteur nous livre ici une réflexion sur la barbarie, le nazisme et ses abjections. A travers le personnage du capitaine, il pose un regard plein d'humanité sur les faiblesses et les méandres de l'âme humaine.
J'ai beaucoup aimé les personnages et la première partie du roman (qui s'appuie sur des faits historiques), construite comme une enquête policière. La 2ème partie, très sombre, évoque les atrocités commises par les nazis au nom de la pureté de la race, l'eugénisme...c'est terrible.
Commenter  J’apprécie          230
Un soufflé qui retombe à la sortie du four ou un ballon de baudruche qui explose entre vos mains avant de prendre son envol, c'est exactement l'effet que m'a laissé cette première rencontre avec Marc Dugain. L'histoire débutait bien pourtant, et la quatrième de couverture laissait présager d'une intrigue palpitante. Malheureusement elle est restée sans profondeur et moi, je suis restée avec mes questions, avec en prime, un cadavre sur les bras dont on ignore l'identité.

L'enquête menée par un officier Français alors que l'Allemagne vient de signer sa reddition, débute par la découverte d'une jeune fille décharnée et seule dans une ferme allemande. On découvre près d'elle le corps calciné d'un homme. Dans la commune, un bâtiment désaffecté, qui a servi autrefois de maison de convalescence, attire l'attention de notre capitaine qui va vouloir éclaircir tous ces mystères. Des lettres écrites à l'adolescente par son père parti sur le front russe, qui finalement ne contiennent pas grand chose, un médecin qui avoue assez rapidement. avoir appliqué la théorie de l'eugénisme à ses patients, des évènements qui n'ont pas grand rapport les uns avec les autres, des personnages désabusés, vides de tout sentiment, le tout dans une ambiance floue, donnent à ce roman une impression de décousu.

Malheureusement, le style d'écriture s'emballe par moment et impose une deuxième lecture du paragraphe pour comprendre. Je déplore également que la poésie du titre ne se retrouve à aucun moment dans le récit. Dommage car le fond, sur les atrocités commises pendant cette période, était un sujet, certes pas nouveau, mais qu'il ne faut pas oublier!
10/20
Commenter  J’apprécie          215
L'histoire de base de ce récit était intéressante, l'auteur avait en effet choisi de traiter un aspect de la Seconde Guerre Mondiale plutôt méconnu et rarement abordé en littérature : celui de l'extermination par les nazis des handicapés et malades mentaux, prémice du massacre de masse des Juifs et des Tsiganes dans les camps d'extermination.
Pour cela, il aborde cette histoire par le petit bout de la lorgnette, en s'intéressant tout d'abord à Maria, une jeune fille vivant seule dans la ferme familiale car son père est parti au front et sa mère est morte, qui reçoit la visite de deux policiers pas très clairs, puis de militaires français, chargés d'occuper la zone et de traquer des criminels nazis.
Arrêtée pour la découverte d'un cadavre carbonisé chez elle, elle finit par être prise sous l'aile du capitaine Louyre qui se met en tête dans un premier temps de résoudre l'énigme du cadavre calciné, puis dans un deuxième temps occulte totalement cet aspect pour se concentrer sur la maison de repos aujourd'hui désaffectée et dont le médecin a été mis à la retraite, et se met alors à enquêter sur les évènements qui s'y sont produits.
Mais voilà, l'histoire est assez inégale, ne serait-ce déjà que par le traitement que l'auteur en fait en donnant plusieurs os à ronger à son personnage du capitaine Louyre, qui finit par délaisser son idée première pour en suivre une autre qui constitue le coeur de l'intrigue.
Pourquoi dans ce cas ne pas l'avoir lancé tout de suite sur cette piste ?
Si ce récit est bien écrit, les chapitres sont inégaux, ceci allant de pair avec le traitement de l'intrigue.
Ainsi, certains chapitres sont courts, certains composés quasi exclusivement de dialogues tandis que d'autres sont longs et denses du point de vue de la narration.
Cela se traduit par des passages très beaux et captivants et sur d'autres qui tiennent plus de l'argumentaire et du raisonnable, cherchant à rattacher l'histoire au réel, au possible.
Au final, il n'y a pas de réelle surprise pour le lecteur qui a deviné depuis longtemps ce dont il était question, sans doute car la quatrième de couverture en dévoile trop, de plus, il n'y a pas non plus de réelle conséquence.
Quel était alors le but recherché par l'auteur ? Juste présenter les faits et s'arrêter ainsi en plein vol ?
Pourtant, l'horreur de la réalité est là, elle se dévoile dans la confession du médecin et apparaît dans toute sa nudité horrible : "L'espèce humaine porte en elle-même les germes de sa propre destruction, à l'inverse des espèces animales qui vivent un cycle préétabli selon des règles propres à chacune d'elles.".
Les personnages gardent aussi une certaine distance avec le lecteur, cela se ressent plus particulièrement sur le personnage du capitaine Louyre, qui, sous des phrases pleines de profondeur : "Les nouvelles c'est un peu comme le poisson : des jours de transport sans glace, ça ne leur donne pas l'oeil vif.", ne se dévoilent à aucun moment et restent une énigme pour tout le monde : les hommes de son unité, Maria mais également le lecteur.
Quant à Maria, son rôle est plus important dans la première partie, dans la deuxième elle est éclipsée par l'enquête menée par le capitaine Louyre.
Elle se retrouve pourtant la seule femme dans un milieu d'hommes, attirant la convoitise et revêtant un aspect de fantasme : "Il ressentait juste une sorte de précaution jalouse où elle tenait un rôle indéfinissable à mi-chemin entre le passe-temps et le fantasme.".
Là où je m'attendais à un peu de zizanie dans cette population masculine, il n'en est rien, l'auteur la relègue au second plan car son utilité est moindre que dans la première partie qui lançait l'intrigue.
Je ne peux m'empêcher de ressentir un sentiment d'inachevé par rapport à ce personnage.
Enfin, le titre reste un mystère complet pour moi, je ne vois pas la relation entre l'histoire et le titre, ou alors de très loin et uniquement par rapport au personnage du capitaine Louyre.

"L'insomnie des étoiles" est un livre moins fort que "La chambre des officiers" du même auteur, ne serait-ce que par le fait que Marc Dugain s'est moins attaché à ses personnages, gardant toujours une distance vis-à-vis d'eux, distance que ressent aussi le lecteur à la lecture de ce récit.
Pourtant, je ne condamne pas non plus ce livre, le thème abordé l'est de façon délicate et habilement menée, il y a de très beaux passages forts dans ce récit, me laissant ainsi en équilibre et sans avis tranché dans un sens ou dans l'autre.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
Commenter  J’apprécie          200
Tombée amoureuse (livresquement parlant j'entends) de Marc Dugain après avoir lu "Avenue des Géants", lire ce roman s'est imposé à moi qui suis friande de lectures concernant la seconde guerre mondiale. Sauf que malheureusement cette lecture, bien qu'intéressante, fut quelque peu décevante.
Ce roman est bien écrit, il se lit facilement et finalement les 226 pages sont rapidement lues. Cette lecture est intéressante car elle nous offre une autre vision de la seconde guerre mondiale qui a aussi fait des victimes parmi la population allemande ; les vilains soldats allemands n'étaient-ils pas aussi de bons pères de famille qui n'avaient qu'un seul tort : être allemands. Maria, jeune fille de 15 ans, survit tant bien que mal dans la ferme familiale abandonnée où elle se retrouve seule après le départ de son père pour le front. Elle aussi est une victime de cette horrible guerre et à bien des égards dont je peux rien dire de plus sous peine d'ôter tout mystère à cette lecture. L'arrivée d'une équipe de militaires sous le commandement du capitaine Louyre va changer sa vie et l'enquête menée par ce dernier pour découvrir ce qui s'est passé dans ce petit village va nous en apprendre, encore, sur la folie du nazisme et les horreurs commises par ce régime.
Si cet aspect du roman m'a beaucoup plu, j'ai quand même trouvé que le rythme était trop long et parfois ennuyeux. Par ailleurs, je n'ai pas bien compris le lien entre la découverte de Maria et du corps calciné et le reste du roman avec cette envie de Louyre de découvrir ce qui s'est passé dans ce petit village pour que la maison de repos se retrouve fermée. Et ce côté un peu fouillis et peu cohérent du roman m'a un peu gênée.
Globalement, c'est un roman qui m'a plu pour son côté instructif et si je n'ai pas retrouvé dans cette lecture le plaisir que j'avais éprouvé à lire Avenue des Géants, je n'en tiendrai pas rigueur à l'auteur (pour l'instant) et compte bien poursuivre ma découverte de ses oeuvres.
Bref, c'est un roman à lire pour avoir une autre vision des horreurs de la seconde guerre mondiale mais loin d'être indispensable.
Commenter  J’apprécie          140
Dugain nous entraîne encore dans les méandres de l'Histoire. Après la première guerre mondiale et ses gueules cassées, les Etats-Unis d'Hoover et la Russie soviétique et post-sovétique, il transporte son lecteur dans un cadre post-apocalyptique, et au départ, assez incertain.

"La grande répétition de 1914 s'était faite sans motif, mais cette fois on avait mis de la substance à s'entre-tuer. Les hostilités finies, chacun retrouverait le chemin de la tranquillité , la paisible conscience d'avoir éradiqué une bonne fois pour toutes ce qui, sous des airs de matador, fait de l'homme un être débile, navré, moutonnier, avare de son intelligence autant que de son argent, consternant de conformisme jusque dans l'abattage de la partie adverse désignée en quelques mots simples et compréhensibles de tous".

1945. Une corvée de bois accomplie dans une journée glaciale d'hiver. Une adolescente hirsute dans une grande ferme abandonnée. Des soldats qui débarquent et poursuivent Maria. D'autres soldats qui investissent la ferme pour la piller. D'autres soldats encore, des Français, une compagnie dirigée par un capitaine bien décidé à faire la lumière sur le cas étrange de cette jeune femme cachant des ossements brûlés dans un coin de sa grange.

La guerre et ses suites sont atroces, c'est entendu. Mais derrière la petite histoire, c'est la grande qu'on retrouve, avec un secret qui cache les prémices de la solution finale, avec une enquête autour de l'Aktion T4, l'action d'élimination des malades mentaux menée par l'Allemagne nazie juste avant la seconde guerre mondiale. Louyre, un officier d'occupation de l'armée française, pousse son investigation dans ce village étrange où l'hôpital a été déserté, une histoire qui n'est finalement pas sans rapport avec celle de Maria.

"Non, si nous avons une crainte, c'est à propos des personnels d'exécution.Il est moins facile qu'on ne le pense de trouver de bons agents qui ne faiblissent pas devant la masse. C'est un problème qu'il ne faut pas sous-estimer. Nous y sommes déjà confrontés en Pologne. le meurtre de masse suscite chez beaucoup une frénésie objective. Mais si l'opération perdure, elle finit par provoquer un dégoût de l'exécutant qui perd la motivation première de son geste. Pour caricaturer, à quelques exceptions près, je dirais que chacun de nous possède un enthousiasme à tuer limité".

Pas marquant, me suis-je dit au départ, au moment de chroniquer ce bouquin, incapable de me souvenir de la fin. Et pour cause, je n'avais pas fini le bouquin, c'est dire à quel point j'étais fatiguée ! Après m'être acquittée de la fin de la lecture, j'ai révisé mon jugement. Même si j'ai préféré de loin La chambre des officiers ou Une exécution ordinaire, L'insomnie des étoiles est, malgré un ton parfois un peu pontifiant, une oeuvre marquante à tous points de vue, épurée et vibrante. Plus parabolique et symbolique peut-être que les précédentes, cette oeuvre continue pourtant à explorer les thématiques favorites de Dugain, avec entre autres la question des choix collectifs et de la morale individuelle pris dans l'histoire.

"La tranquille assurance qu'il affichait, sa marche déliée, la franchise de ses traits ne disaient rien sur le souffrance de l'officier. Il n'avait pas l'intention de se remettre de cette guerre, ni de l'enfouir dignement comme l'avaient fait ses parents, éponges silencieuses d'un siècle sans espoir. Il voulait toucher au fond, sans jamais se mentir, y patauger, se prétendre l'intime de l'insondable dans sa descente vertigineuse vers l'innommable dont un grand nombre croient s'affranchir par un mutisme salutaire."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
Commenter  J’apprécie          120
Un roman qui se déroule dans une petite bourgade du Sud de la Bavière, au printemps 45, le déclin de l'Allemagne étant largement amorcé.

Les soldats et officiers sont épuisés et luttent contre les derniers instants. Ils font face au climat, encore très rude et maussade en cette période de sortie de l'hiver. La faim les tenaille et affaiblit les organismes.

Si le coeur du roman reste l'enquête menée par le capitaine Louyre qui soupçonne des éléments bien plus sombres que ne le laissent paraître les premiers éléments recueillis. Ainsi, d'un meurtre perpétré au sein d'une ferme agricole et d'un témoin, une jeune fille un peu hagarde, le capitaine Louyre va outrepasser son périmètre et ne pas se laisser impressionner par la méfiance des gens, leur silence voire l'omertà qui règne en maître. Il souhaite faire éclater la vérité.
Y parviendra-t-il ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir.

Cette histoire de meurtre va vous emporter dans les coulisses de l'Histoire que certains ont cherché, par tous les moyens, à laisser dans l'ombre.
Si l'atmosphère sombre de l'après-guerre est sublimement décrite, j'ai été moins emportée l'histoire en elle-même. L'enquête, dont nous connaissons l'issue dès le début, est lente et manque parfois de rebondissement et de surprise.
Une lecture agréable mais trop lisse et qui manque de dynamisme.
Commenter  J’apprécie          110
Marc Dugain, voilà un nom qui ne m'inspirait pas grand chose. Un tour sur sa bibliographie, la vue du titre "La chambre des officiers" c'était déjà plus parlant. Et puis, j'ai commencé ma lecture de "L'insomnie des étoiles".
Quelques pages ont suffis pour me sentir emportée par l'écriture fluide et sobre de l'auteur. le sujet n'est pas simple à aborder, la seconde guerre mondiale et les "prémices" de l'extermination de masse, difficile de ne pas tomber dans une écriture larmoyante. Pourtant, Marc Dugain a su déjouer ce piège. Il écrit son roman sans prendre part, avec recul.
Au fil des pages, je suis devenue incapable de m'arrêter. J'avoue avoir trouvé la fin quelque peu inachevée mais L'insomnie des étoiles reste pour moi une bonne découverte de cette rentrée littéraire.

Un livre pour ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir une histoire de l'Histoire.
Commenter  J’apprécie          110
Il y a dans ce roman une ambiance, celle un peu hors temps d'un village Allemand qui vit la fin de la splendeur promise par un dictateur lointain.
Il y a de la résignation, des exactions de dernières minutes, dans l'urgence avant qu'il ne soit trop tard pour montrer toute sa bassesse.
Un village isolé qui ne sait plus très bien si les français sont de flamboyants vainqueurs ou de simples soldats en errance.
Et puis il y a cette ado soupçonnée de meurtre, ce directeur d'une maison de repos qui cache l'utilité de son établissement fermé, des hommes prêts à profiter de la faiblesse d'une presque femme et un capitaine astronome et philosophe totalement désabusé par la nature humaine.
L'auteur a déjà montré tout son talent d'historien et de dialoguiste et ce court roman en est une fois de plus l'illustration.
Commenter  J’apprécie          100
La guerre de 39-45 est ici traité à la fin, lors de la reddition de l'Allemagne, au moment où l'on commence à découvrir ce qui était soupçonné depuis longtemps...
Une petite bourgade allemande qui semble perdue dans la campagne. Une jeune fille abandonnée dans une grande ferme et qui échappe à un sort horrible. Un père qui a laissé sa fille derrière elle pour partir sur le front de l'Est, et qui cache un lourd passé. Un capitaine d'armée française qui aurait pu tout faire sauf être militaire. Une rencontre entre Maria, la jeune fille, et le capitaine Louyre, et ce dernier qui "sent" quelque chose, un lourd, très lourd secret que la ténacité du capitaine et l'aide indirecte de Maria vont faire éclater.
Marc Dugain nous mène à nouveau à la baguette avec ce texte qui n'est pas son meilleur mais qui entraîne tout même le lecteur dans un pan de l'Histoire le plus noir de l'Humanité, dans une ambiance lente, pesante et triste.
Commenter  J’apprécie          90
Un roman très dur qui parle des atrocités de la guerre en général et du nazisme en particulier. le propos est intéressant et oblige à réfléchir sur ce dont l'humain est capable mais je n'ai pas retrouvé la puissance d'évocation que j'aimais chez Marc Dugain. Ce livre est particulièrement glauque. Je trouve aussi que le début et le coeur de l'ouvrage sont liés un peu artificiellement. Je sors de cette lecture un peu frustrée et déçue.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (1299) Voir plus



Quiz Voir plus

La chambre des officiers, de Marc Dugain

Quel est le nom du personnage principal de l'histoire ?

Alain Fournier
Julien Fournier
Adrien Fournier

10 questions
1881 lecteurs ont répondu
Thème : La chambre des officiers de Marc DugainCréer un quiz sur ce livre

{* *}