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sur 652 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jhttp://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img694.imageshack.us/img694/8554/dsc00722320x200.jpg 'ai lu ce livre dans le TGV entre Paris et Laval, il a parfaitement rempli son rôle, celui de m'entrainer loin du train et du monde de ce jour là, rien que pour cela il mérite d'être dans mes préférences. Un livre de plus sur le nazisme, mais ceci n'est pas une critique, en tout cas pour moi, car l'intrigue se situe à un moment de l'histoire allemande à propos duquel je me suis toujours interrogée : le moment de la défaite, précisément au moment où les allemands sont encore nazis ou proches du nazisme et où le monde découvre les horreurs du régime. Quand et comment ont-ils changé leur regard sur ce qu'ils ont laissé faire et s'ils y ont participé, comment peuvent-ils survivre après que des jugements moraux leur soient redonnés par une défaite militaire.

Le récit par le médecin de l'élimination des malades mentaux est particulièrement insoutenable et assez vraisemblable.
Le roman lui-même est assez étonnant car on suit l'intrigue se construit à travers les sensations d'une jeune adolescente complètement perdue et l'humanité d'un capitaine français. C'est peu vraisemblable mais on se laisse prendre car l'écriture est limpide.

Pour moi l'important n'est pas dans l'histoire mais dans le sentiment de malaise d'une population qui sait qu'elle a laissé l'irréparable se commettre sur son sol.
Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Marc Dugain excelle dans la mise en scène de grandes figures historiques (Hoover et Kennedy dans La Malédiction d'Edgar et Staline dans Une Exécution ordinaire). Avec L'Insomnie des étoiles, nous restons certes dans le cadre de l'Histoire, mais les personnages sont de simples anonymes, des gens comme vous et moi, ce qui rend ce roman d'autant plus terrifiant, mais je reviendrai sur cet aspect un peu plus loin. Car je devine qu'une question vous taraude immédiatement l'esprit : pourquoi ce titre pour le moins étonnant ? Au cours du roman, l'on apprend que le capitaine Louyre, l'un des personnages principaux, est astronome dans la vie civile et l'on peut supposer que si ces étoiles font des insomnies, c'est peut-être parce qu'elles nous observent de là-haut et sont terrifiées par ce qu'elles ont vu… un véritable cauchemar. Oui, un cauchemar, car ce roman nous plonge dans les années sombres du nazisme en ce focalisant non pas sur les grandes manoeuvres militaires ou politiques, mais sur l'attitude de la population d'une petite ville allemande.
L'action de ce roman se déroule en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans le sud de l'Allemagne. Depuis le départ de son père pour le front russe, Marie, adolescente, vit seule dans la ferme familiale, perdue au milieu de la forêt. Sa mère se trouve en maison de repos. Son isolement est d'autant plus fort qu'elle a perdu ses lunettes, la privant de la lecture des lettres que lui envoie son père. Elle survit grâce à de maigres réserves de pommes de terre et d'oignons.
C'est dans ce contexte qu'intervient une bande de pillards commandés par deux policiers nazis qui font irruption dans la ferme et la saccagent : Maria ne doit sa survie qu'au comportement trouble d'un des policiers, qui lui laisse un fardeau lourd à porter, au sens propre comme au sens figuré : un membre de la bande est violé puis abattu par ce policier sous les yeux de la jeune fille cachée dans la grange.
Quelque temps plus tard, lors d'une patrouille, la troupe française du capitaine Louyre, qui est chargé d'administrer la région, découvre cette ferme isolée et cette jeune fille affamée, hirsute et hagarde… mais aussi une caisse contenant des ossements humains calcinés. Qui est cette jeune fille ? Que s'est-il passé ? Qui est mort ? le capitaine décide de mener l'enquête malgré les réticences de sa hiérarchie pour qui cette affaire n'est qu'un vulgaire petit fait divers. Logée au sein de la garnison de la ville dont le capitaine est chargé d'assurer l'ordre et la sécurité, Maria se livre peu à peu. Mais, très vite, le capitaine pressent qu'il s'est passé un drame épouvantable dans cette ville très calme en apparence, mais où règne une atmosphère étrange, lourde et poisseuse. Intrigué par la grande maison de repos située sur les hauteurs de la ville, aujourd'hui désaffectée alors que les blessés ne manquent pas, le capitaine interroge le maire puis l'ancien directeur de l'établissement… le capitaine va alors découvrir que cette maison de repos a été le théâtre d'un massacre organisé à une vaste échelle dont la mère et le père de Maria ont été les victimes directes ou collatérales (selon la terminologie actuelle !).
À partir d'un fait divers en apparence anecdotique compte tenu des millions de morts de la Seconde Guerre mondiale, Marc Dugain aborde un volet rarement traité de l'idéologie nazie : l'élimination des handicapés et des malades mentaux. Ce roman est construit en deux parties : la première est centrée autour du personnage de Maria, de sa vie au quotidien à la ferme et de son isolement ; la seconde, parfois un peu trop didactique, évoque les atrocités commises par les nazis au nom de la pureté de la race (eugénisme). L'articulation entre ces deux parties est un peu radicale : on bascule directement et sans transition de l'enquête sur les ossements humains découverts à l'enquête sur la maison de repos. Et le personnage de Maria est un peu éclipsé dans cette seconde partie, ce que j'ai regretté, car il est attachant dès le début du roman. Mais les pages où le directeur de la maison de repos, le docteur Halfinger, révèle sans aucun remords les actes qu'il a commis et exprime ses convictions sont particulièrement fortes et oppressantes, car elles nous mettent face à notre propre violence, notre propre folie et aux extrémités auxquelles elles peuvent nous mener. Marc Dugain nous montre ici l'âme humaine dans toute sa noirceur et sa lâcheté.
L'ensemble du roman, souvent en huit clos, baigne dans une atmosphère pesante, fétide et lourde, comme une chape de plomb, une atmosphère retranscrite grâce à l'utilisation d'un style âpre, minéral, sobre, distant, quasi clinique, sans mélodrame ni lyrisme. Heureusement, deux personnages offrent tout au long du roman une bouffée d'air, une note d'humanité et d'espoir, un réconfort et tirent le roman vers un peu de lumière : le capitaine Louyre, intellectuel mélancolique, placide et sans illusion sur la nature humaine, et Maria, adolescente acharnée à survivre quels que soient les sacrifices nécessaires pour cela. Toutefois, les protagonistes sont eux-mêmes imprégnés par cette froideur vis-à-vis du lecteur : ils ne se dévoilent guère et ne sont que peu caractérisés. Cela est compréhensible et nullement gênant pour la plus grande partie du roman, mais j'aurais aimé qu'ils prennent un peu plus de couleurs à la fin, qu'on les sente revivre, prendre du volume, car, petite déception, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages qui sont restés un peu inconsistants.
Un roman saisissant, qui prend aux tripes et qui continue d'interpeller le lecteur une fois le livre refermé.
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Petit préalable : il est possible, mais pas certain, que ceux qui ont aimé le Marc Dugain des grandes fresques soviétique (Une exécution ordinaire) ou américaine (La malédiction d'Edgar) soient un tantinet déçus par L'insomnie des étoiles. Si l'auteur excelle dans le mélange entre personnages anonymes et grandes figures (Staline, Hoover), il a cette fois choisi de privilégier les premiers aux seconds, tout en évoquant une page capitale et horrible de l'histoire du 20ème siècle : le nazisme.
Le roman se déroule dans l'immédiat après-guerre au sud de l'Allemagne. Si le lieu n'a pas été dévasté par les bombardements, ce sont les personnages de L'insomnie des étoiles, vainqueurs et occupants français, comme vaincus et occupés allemands, qui sont en ruine. le style froid de Dugain donne au livre une atmosphère terrible, quasi méphitique, d'autant que plane un lourd secret au-dessus des têtes.
Les premières pages sont époustouflantes : le quotidien d'une adolescente décharnée, qui vit seule dans une ferme isolée et se nourrit chaque jour de pommes de terre et d'oignons. Pas moins intéressant est le personnage qui apparait ensuite, ce capitaine français, harassé et revenu de tout, qui va cependant enquêter de façon obsessionnelle sur le mystère de la petite ville où il stationne et qu'une chape de plomb, semblable à une omerta, semble avoir recouverte.
Il y a dans ce livre des silences assourdissants et, dans sa deuxième partie, des dialogues qui font monter la pression vers l'insoutenable vérité. Et aussi, ce lien étonnant qui se noue entre l'adolescente sauvage et le soldat mélancolique. Cette relation ténue est la seule bouffée d'air pur qui circule dans un univers vicié et glauque.
C'est un livre splendide de noirceur, dans cette époque dépressive où les remugles de la barbarie passée s'exhalent encore.
On l'avale d'un souffle, presque en apnée, ressentant les mêmes sensations que devant Allemagne année zéro de Rossellini. Avec un sentiment de manque terrible, et la gorge nouée, une fois la dernière ligne lue.
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J'ai aimé le début et jusqu'au milieu. Ensuite je me suis un peu lassée.

La solitude atroce de cette jeune fille est parfaitement dépeinte. Les voleurs de passage sont révoltants. Un peu d'humanité réconforte. Mais la fin m'a parue déroutante. Déroutante dans la mesure où l'on s'attend (sans savoir à quoi) à quelque chose de beaucoup moins facile comme fin, vraiment trop à l'eau de rose et peu digne de l'auteur.
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Attention !!!! La quatrième de couverture est super loin de la réalité, je m'attendais à un thriller, à une enquête et comment dire j'ai été assez mal servie. Après la mauvaise commande arrivée et la mauvaise surprise passée, la déception passée, je peux vous affirmer que c'est un vraiment bon roman. Je ne dirais pas excellent car comme je l'ai dit la quatrième de couverture m'a leurré et que j'ai quand même été déçue. Comme quoi, des fois c'est bien de pas lire la quatrième de couverture.

La plume de l'auteur est poétique, superbe avec un petit quelque chose de piquant. C'est un bon cocktail en plus rajouter un peu de suspens…

L'auteur nous raconte l'occupation de l'Allemagne par les troupes françaises à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et après l'armistice. En tant que lecteur, on reste figer par l'horreur des choses qui ont pu être fait durant cette guerre, je ne parle pas seulement des génocides juifs (peu abordé dans ce livre) mais aussi celui des handicapées, des malades mentaux… et j'en passe. Alors vous me direz, on l'a étudiée en large et en travers cette guerre, comment je peux encore être étonnée des pratiques qui ont eu lieu. Je crois que l'horreur de cette guerre m'étonnera toujours. Je me ferais du souci pour ma santé mentale si la violence de cette guerre ne m'étonne plus ou pas.

Ce roman retranscrit très bien les différents camps quand qui ce sont profilés à la fin de la guerre : ceux qui ont toujours combattu, les résistants de la dernière heure, ceux qui n'ont rien fait, les opportunistes et ceux qui étaient d'accord avec Hitler.

Je l'ai trouvé très intéressant car l'auteur s'est surtout penché sur les psychiatres dans les asiles. Il a montré leur folie, n'est-ce pas un comble ?
Lien : https://universparallele3218..
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Décidément, l'année 45 inspire les écrivains. Nous sommes dans le sud de l'Allemagne, la défaite n'est pas loin. Nous allons suivre le cheminement de Maria, adolescente livrée à elle même après la disparition étrange de sa mère, et le départ de son père pour le front de l'est. de cette mère (morte ? disparue ? ) nous ne savons pas grand chose. du père non plus d'ailleurs, lequel entretient avec sa fille une correspondance, à laquelle Maria se rattache viscéralement, et qui est le fil conducteur du récit. Un officier français va aller avec obstination à la recherche des mystères que recèlent ces lieux : la ferme où a été retrouvée Maria (notamment ce cadavre calciné embarrassant) et , non moins étrange, cet hôpital du village vidé de ses malades quelques mois plus tôt, et qui jette le trouble, tant les habitants semblent fuir toute question à ce sujet. La barbarie nazie est-elle la clé de ces énigmes ?
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Un roman intéressant et poignant qui nous tient en haleine du début jusqu'à la fin, qui nous fait réfléchir et qui continue à nous interroger même après notre lecture ( pour ma part en tout cas ).
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Deux romans en un. Atmosphère oppressante dans la première partie. Évocation de l'eugénisme dans la seconde. Lecture facile. Ecriture fluide. Pas un monument mais édifiant comme un film français de bonne facture.
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Au milieu de nulle part, une ferme abandonnée avec une adolescente livrée à elle-même . Nous sommes à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale . Les Alliés occupent Berlin et le reste de l'Allemagne . le capitaine Louyre et sa compagnie de militaires français découvre cette adolescente et un cadavre calciné . le capitaine va s'efforcer de comprendre ce qui s'est passé ici et dans la ville proche .
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Un très beau roman sur les désastres et les incohérences de la guerre. Une écriture très pure et agréable.

La guerre vue par les yeux d'un astronome qui ne laisse passer aucun détail pour trouver la vérité et protéger la jeune fille faible.

Un père las de la vie car son amour, sa femme, est morte par sa faute et sa fille ne le sait pas. Ne sachant comment lui dire, ne pouvant communiquer avec elle, il préfère s'engager dans la dernière bataille allemande sur le front russe et lui envoit des lettres.

L'image que je retiendrai :

celle d'un sanatorium, sensé accueillir les blessés, vide. Tout le monde a deviné pourquoi au bourg, mais la loi du silence règne. Les grandes fenêtres laissent entrer un soleil qui ne réchauffe plus personne

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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