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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une chouette lecture qui m'a beaucoup plu. Un personnage m'a particulièrement intéressé, c'est Chicot le fou du roi. Il a ici un rôle très important, sa position lui permettant d'observer et d'analyser tout ce qui se trame autour du toi. J'espère le retrouver dans la suite que j'ai déjà commencée à lire.
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Il y a six ans de cela je lisais la Reine Margot. Si ce roman m'avait laissé un bon souvenir, sa suite est juste exceptionnelle. Mais qu'est-ce qui m'a pris d'avoir laissé passer autant de temps avant cette lecture ? Pendant ces milles pages, j'ai rigolé, tremblé, pleuré et vibré. Chaque chapitre fut addictif, l'un entraînant l'autre au point qu'il a fallu que je me fasse violence pour cesser de lire et revenir à la réalité.
Ce livre s'intitule presque à tort « La dame de Monsoreau » car les personnages principaux sont masculins : d'un côté il y a Bussy d'Amboise, un gentilhomme, et de l'autre Chicot, le bouffon du roi.
L'auteur nous plonge dans le XVIème siècle au moment du règne de Henri III, marquée par plusieurs querelles internes : son frère, le duc d'Anjou, se verrait bien calife à la place du calife et multiplie les complots ; la famille de Guise cherche aussi à acquérir plus de pouvoir ; Henri de Navarre n'est jamais loin pour mettre aussi son grain de sel ; les guerres de religion sont encore vivaces dans les esprits notamment le massacre de la Saint-Barthélemy ; les « mignons », compagnons du roi, ne sont jamais loin pour profiter de ses largesses etc.
Vous l'avez deviné : c'est un roman d'aventures, de capes et d'épées, d'amitié, de passions amoureuses, de complot politiques. Il y a des scènes extrêmement drôles notamment lorsque Chicot entre en scène. Ces répliques insolentes, son audace, sa folie, son aventure avec le moine Gorenflot sont inoubliables. Les mots me manquent pour vous dire à quel point ce livre est excellent.
Le style d'écriture est riche, léger et très agréable à rire. Que de fous rires, que de scènes cocasses, que de retournements de situations à vivre !
Pour conclure, c'est un chef-d'oeuvre de la littérature française à découvrir absolument !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Relecture de "La dame de Monsoreau". Histoire remaniée, c'est certain, mais avec quel brio ! Henri III et ses favoris bretteurs invétérés, Chicot le fidèle et intrépide bouffon du roi, François d'Anjou le prince perfide et ambitieux par excellence, la machiavélique famille des Guise, Bussy le chevaleresque amoureux de la belle Diane, Montsoreau calculateur et impitoyable... Un pavé de 1000 pages. Que du plaisir !
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Étonnante suite de LA REINE MARGOT, ce second tome de la trilogie démarre assez lentement. Henri de Navarre et Marguerite sont partis bien loin et les nouveaux acteurs qui peuplent le roman se mettent en place.
Charles IX est mort et son frère Henri assure le règne. Roi un peu mou, vaquant de la douce folie à une religion punitive, il est entouré par ses "mignons" et aidé par un certain CHICOT qui tient lieu de "fou du roi" mais en réalité son rôle s'avère être intelligent et juste.
En parallèle, une extraordinaire histoire d'amour entre madame Monsoreau et BUSSY, comte et homme de confiance du Duc d'Anjou, frère du roi et prétendant à la couronne. du pur romantisme que le grand Dumas maîtrise parfaitement
Le tout bien sûr baigné dans un climat d'intrigue pour le pouvoir. La reine Catherine est un peu en retrait mais reste encore vigilante. Les complots visant à exterminer les "VALOIS" sont partout et le duc de Guise, mène un combat souterrain où la fourberie fait loi

Un texte qui se lit avec plaisir et avidité Même si l'auteur fit appel à des "petites mains" pour écrire la nuée de romans dont il inonde la littérature, il faut reconnaître qu'il procure un grand bonheur au lecteur.
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Tout fout'l camp.

Non, c'est vrai ! Tenez, foi de Chicot, tout bouffon du roi que je suis, je ne sais pas qui est le plus fou de nous deux, le roi ou son fou. Il fait des crises de jalousie, il se fait pommader le soir, met un masque qui couvre le visage par grand froid, a un sauna... Il a même enlevé un de ses mignons le soir de ses noces ! La crise quoi !

Parlons en, des mignons ! Ca se débrouille bien à la dague et à l'épée. Mais ca passe ses journées à caqueter, à jouer au bilboquet, à ajuster sa coiffure, ses épingles, ses chapeaux. Et à conseiller le roi des affaires d'état ! Oui, pas étonnant que le royaume se porte si mal.

Tout fout le camp, même la religion. Des moines braillards, ivrognes, obèses !Et encore, il y a pire. Bien pire !Les Guise veulent ranimer les guerres de religion, justement, pour déposer le roi - mon Henriquet - et mettre à sa place son frère, le duc d'Anjou. Mais il n'en profitera pas longtemps, foi de Guise, haha ! C'est que les morts accidentelles se succèdent, depuis que Catherine de Médicis a ramené ses petites fioles de la douce Florence. Notez : lâche, traître, menteur, prétentieux, lubrique et voleur comme il est, personne ne regrettera Anjou, ca non.

Heureusement qu'il reste Bussy ! Ah, ca c'est un vrai chevallier ! Quand il est heureux, il se bat en duel. Quand il est malheureux il se bat aussi, mais un peu moins bien. D'où moultes blessures. Dont il se fiche pas mal. Rien ne l'arrête ! L'autre jour, 5 mignons lui ont tendu une embuscade de nuit. Il en a amoché deux, et les trois autres n'ont pu que le blesser. Deux jours plus tard, il reprenait du service. Sacré Bussy !

Il reste Bussy, et il reste... l'amour ! L'amour, c'est Diane de Méridor. Diane, élevée bien loin de la cour, au château de son père, entourée de colombes, de paons et de brebis. Douce, innocente, noble Diane ! Anjou, le frère du roi, voulait y mettre ses pattes, mais le comte de Montsoreau, soldat dur et raide des guerres de religion, homme à tout faire d'Anjou, l'a enlevé et, amoureux fou, l'a contraint au mariage par une série de subterfuges. Elle a cedé, mais ne l'aime pas...qui secourera la belle ? Roi ne puis, prince ne daigne, Bussy suis!

Si vous voulez voir tout ce beau monde se mentir, se trahir, se battre, s'occire, pendant que roucoulent - tant qu'elles le peuvent encore - les colombes, lisez cet excellent roman de cape et d'épée. Et n'en voulez pas trop à mon Henriquet, il a bon coeur, il est un peu faiblard, c'est tout. Heureusement que je veille sur lui, foi de Chicot. Dans un monde de fous et de bouffons, je me sens à l'aise.



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« La Dame de Monsoreau » est le deuxième volet de la « Trilogie des Valois », après « La Reine Margot » (1845) et avant « Les Quarante-Cinq » (1847). le cadre historique est bien connu : nous sommes dans la France du XVIème siècle, dans la tourmente des Guerres de Religion. « La Reine Margot » avait pour pivot sur le massacre de la Saint-Barthélémy (1572). « La Dame de Monsoreau » se situe six ans après en 1578.
Le roi de France est à présent Henri III. Intelligent, mais influençable, il n'a qu'un véritable ami, son fou Chicot. Il s'entoure de « mignons », à la fois courtisans et spadassins, (Saint-Luc, le moins mauvais d'entre eux, Quélus, Schomberg, Maugiron, et surtout d'Epernon, dont on entendra reparler). le parti d'en face, ultra-catholique est dirigé par le duc de Guise, ses frères (Mayenne et le Cardinal de Lorraine) et sa soeur (la duchesse de Montpensier). Entre les deux, le frère du roi, François, duc d'Anjou, jaloux, retors et pas gentilhomme pour deux sous, est lui aussi entouré d'une bande de bretteurs de salon et de grand vent que Dumas nous présente comme plus sympathiques que les mignons (par effet de symétrie). Antraguet, Livarot et Ribérac, avec à leur tête, Bussy d'Amboise, « le brave Bussy »).
Dans un combat avec les mignons, Bussy est gravement blessé, il est recueilli et soigné par Diane de Méridor, femme du duc de Monsoreau, et par son ami et médecin Rémy. L'intrigue amoureuse se met en place, compliquée du fait que le duc d'Anjou s'est entiché lui aussi de la belle Diane, et que le mari, homme particulièrement machiavélique et cruel, joue un rôle ambigu de faux jaloux et de vrai calculateur.
Tout est en place pour un roman haut en couleurs, où alternent des scènes de combats épiques et des scènes d'intimité émouvantes, des chevauchées, des trahisons, de la comédie aussi avec les portraits de Chicot (intelligent, malin, cultivé, seul véritable ami du roi) et le moine Gorenflot (échappé de l'univers de Rabelais).
Le ton général de l'oeuvre s'inscrit dans la continuité de celui utilisé par l'auteur dans « La Reine Margot » Romantique à souhait (les deux héros, jeunes et beaux, promis, on le devine, à un destin dramatique, les méchants, plus méchants que nature, un sens de l'amitié qui rappelle furieusement les Mousquetaires), le roman vaut aussi par l'intensité dramatique qui augmente au fil des chapitres, et finit en apothéose dans le combat final.
Plus que la deuxième partie d'un triptyque, « La Dame de Monsoreau » constitue la première partie d'un diptyque : il s'agit en effet ici de l'origine d'une vengeance qui trouvera son épilogue dans le roman suivant « Les Quarante-Cinq » : il n'est pas nécessaire d'avoir lu « La Reine Margot » pour lire « La Dame de Monsoreau », mais il est indispensable d'avoir lu « La Dame de Monsoreau » pour lire « Les Quarante-Cinq ».
Moi, je n'ai pas de conseils à vous donner, mais à votre place… je lirais tout !
En complément de programme lisez aussi les ouvrages historiques publiés sur la période le « Henri III » et « La Reine Margot, ou la Rébellion) de Philippe Erlanger, et l'excellente série de Simone Bertière : « Les Reines de France au temps des Valois »

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Pur délice romanesque, ce livre nous entraîne à la cour d'Henri III. Roman d'amour, roman historique, roman d'aventure, cette fresque aux accents tragiques ravira tous les amateurs de romanesque mais fâchera les rigoristes qui n'aiment pas qu'on fasse du roman avec les faits.
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Bien que bon nombre d'historiens nous disent que Henri III n'était pas un homosexuel, juste un homme très amoureux de sa femme, même si très précieux dans sa façon de s'habiller, il faut bien avouez que le Roman d'Alexandre Dumas ne serait pas le même s'il n'avait suivie la version de ses détracteurs qui l'on calomniés à une époque où l'homosexualité n'était pas aussi accepter aujoourd'hui, prétextant une tradition des rois de France à partager leur chambre, et parfois même leur lit aux collaboaratuers les plus efficaces et les plus sûres du Royaume... qui n'avait rien de sexuel... Bizarement, cette pratique permet aux détracteurs de faire courir des rumeurs... Mais peu importe avéré ou non, sans l'homosexualité d'Henri III, ni un duc d'Anjou qui n'a certainement pas enlever de jeune fille ( à par cela le tableau semble à peu près correct, le duc d'Anjou assez chétif, et maladif, n'était pas le plus aimé de la famille, de quoi en avoir de la rancoeur). Et que dire de Debussy si on le dépeignait pas en coureur repenti devenu chevaleresque, et si Dumas nous montrait l'histoire entre le couple Monsorau et Debussy telle qu'elle est : une vulgaire affaire de fait divers? Est ce à dire que le roman n'a pas d'interrêt historique? Bien sûr que non... Puisque nous montrant un complot dont on ne saura probablement jamais la véracité, le roman nous montre tous les opposants d'Henri III, avec beaucoup d'humour... Et surtout un autre personnage historique qui a bien existé, défenseur par reconnaissance de son roi : le Fou Chicot... Il serait donc dommage de s'en tenir à une réalité historique, même si on en apprend finalement beaucoup... En se distrayant... Et là on se rapproche d'un sujet cher aux romantiques : les amoureux maudits.... Vont-ils s'en sortir malgré tout ce qui semblent se liguer contre eux? Un livre très positif pour un sujet aussi macabre.... Et si quelques lecteurs connaissent Saint Luc, n'en déplaise à sa famille qui a fulminé à propos du livre ( et pourtant son image peut être fausse dans le roman est loin d'être négative) Saint Luc ne serait pas aussi connu sans ce roman... Donc si vous avez le temps de lire ce roman et que son long format ne vous fait pas peur, n'hésitez pas....
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Il faut a mon sens un petit temps d'adaptation a la lecture d'un roman d'Alexandre Dumas. J'avais adolescent, lu la trilogie des Mousquetaires, le Comte de Monte Cristo et quelques autres et ai repris il y a quelques semaines La Reine Margot : j'ai trouvé le début très théâtral et avec un style 19eme très tranchant par rapport aux productions actuelles. Ça n'a en fait pas duré et je me suis tres vite investi dans le livre. Pour sa suite, La Dame de Monsereau la question ne s'est pas posée : je me suis regale de la première a la dernière page ... les événements se succèdent et Diane de Méridor est très loin comme le titre pourrait le laisser supposer être le personnage principal du récit : il est plutôt question des machinations des Guise, du grand veneur, du duc d'Anjou et de Chicot qui a une très belle place dans le roman. C'est bien écrit, enleve, trépidant, chevauchant, ferraillant et bien sur romantisme oblige, dramatique. Vraiment pas d'ennui dans ces 700 pages dont la suite est Les Quarante Cinq. Dans l'édition bouquins on apprend également dans les annexes avec les courriers de Dumas a son éditeur qu'une suite devait être faite sous le titre de Jacques Ravaillac. Malheureusement le roman reste donc inachevé comme d'autres de Dumas à l'image du Chevalier de Sainte Hermine ... bien que Claude Schopp l'ait clôture. Un excellent ouvrage donc qui se lit à tous âges avec des perceptions différentes.
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1578. Henri III règne depuis bientôt quatre ans. Aimé du peuple avant d'être couronné, il devient très vite impopulaire, s'attirant les foudres du peuple écrasé d'impôts qui servent à entretenir à grands frais les « mignons », favoris du roi, essentiellement décrit ici comme efféminés, opportunistes et lâches. Pire aux yeux de tous, Henri III est bien trop pusillanime vis-à-vis des hérétiques, les huguenots. Et pour compléter le tout, sa couronne est constamment remise en cause : le Parti ultra-catholique des Guise la convoite, tout comme François, duc d'Anjou, frère cadet du roi, et successeur potentiel d'Henri III qui n'a toujours pas de descendance. C'est dans cette ambiance particulièrement délétère que prend place l'histoire de la Dame de Monsoreau. Et mon dieu, quelle histoire ! Épique à souhait, romantique en diable, on y trouve le talent extraordinaire de Dumas, qui a le génie de nous faire oublier ses petits arrangements avec l'Histoire, pour nous en croquer une plus vraie que nature, si attirante que l'on voudrait qu'elle prenne la place de la réalité ! Et sa plume n'a pas son pareil pour dessiner des personnages incarnés, que l'on aime aimer et que l'on aime détester, quitte à leur donner un caractère assez peu conforme à l'Histoire, idéalisant ses héros, avilissant ses antagonistes.

L'histoire s'ouvre sur un mariage, celui de Saint-Luc, favori du roi, qui ne va pas tarder à connaître la disgrâce. En effet, Dumas va reprendre à son compte la thèse d'un Henri III homosexuel : ce dernier ne pardonne pas les épousailles par jalousie. Ce mariage est une petite poudrière : d'un côté, les mignons d'Épernon, d'O, Schomberg, Quélus et Maugiron, de l'autre, des gentilshommes qui soutiennent le parti de François, Livarot, Antraguet, Ribeirac, et, le plus brave de tous, Bussy d'Amboise. Diverses piques et menaces s'échangent, s'estimant humiliés, les mignons décident de tendre une embuscade à Bussy. Malgré l'avertissement de Saint-Luc, tenu par les règles de l'hospitalité, Bussy n'en a que faire : il affrontera les cinq s'il le faut !

Rue Saint-Antoine, le traquenard est en place. Les mignons guettent dans le noir le passage de leur ennemi. Dans l'obscurité, ils se trompent tout d'abord et attaquent deux silhouettes qui cherchent manifestement l'entrée d'une maison. C'est François, duc d'Anjou et son joueur de luth, Aurilly. Hors de question de toucher à un prince du sang, les mignons reculent et reprennent leur terrible guet. François, lui, s'en va, même s'il pressent un piège imminent en voyant une silhouette qui s'approche. Lâche, il s'enfuira. Bussy d'Amboise apparaît et les cinq compères surgissent de l'ombre. le combat s'engage, c'est du cinq contre un. Bussy s'y montre aussi brave que Bayard mais il faiblit. Il n'a que le temps de se réfugier à l'intérieur d'une maison et d'en refermer la porte sur ses assaillants avant de s'effondrer, épuisé par ses blessures.

Pris dans les brumes de la fièvre, il se rend tout de même compte qu'il est transporté dans un lit, il aperçoit un médecin aux yeux bandés qui le soigne mais surtout, le portrait d'une femme qui le frappe au coeur. Avant de se réveiller dans la rue le lendemain. Étrange aventure dont il est bien déterminé à percer le mystère. Par un hasard extraordinaire qui n'arrive que dans les romans, Bussy, en se rendant sur les lieux de l'assaut, retombe sur le médecin qui, lui aussi, veut résoudre cette histoire. C'est Rémy le Haudouin, et les voilà désormais liés d'une amitié indéfectible, car tel est le caractère généreux du comte. Ensemble, ils retrouveront la dame qui a si fortement ému Bussy d'Amboise.

La belle dame qui a capturé le coeur de notre héros au premier regard, c'est Diane de Méridor, épouse de l'infâme comte de Monsoreau, au service du duc d'Anjou. La belle éplorée conte alors au seigneur de Bussy sa triste histoire. Alors qu'elle se promenait en forêt, elle a eu la malchance de croiser Monsoreau, qui en tomba amoureux. La malheureuse le repousse mais, lors d'une fête, c'est cette fois le duc d'Anjou qui s'éprend de la belle. Et celui-ci n'hésitera pas à organiser un enlèvement pour la séduire. Diane est alors « secourue » par Monsoreau qui fera croire au duc, et au père de la jeune fille, qu'elle s'est noyée lors de son évasion. D'un naturel jaloux et suspicieux, il la mènera à Paris et parviendra à l'épouser après de nombreuses autres péripéties. Évidemment, notre belle innocente a été trompée, et tout n'était qu'un plan machiavélique du comte pour l'amener à accepter sa demande en mariage. Bussy, devant tant de vilenies, est bien décidé à faire justice à Diane de Méridor, ce qui passera tout d'abord par se rendre en Anjou, pour prévenir le père de la survie de sa fille et le mener devant le duc d'Anjou pour que ce dernier rompe ce mariage forcé. Mais le perfide François, parce que Monsoreau connaît trop de secrets qui pourraient lui coûter sa tête, trahit son fidèle Bussy, tout en espérant pouvoir enfin voler la belle Diane des mains de son mari.

En parallèle de cette histoire d'amour illégitime entre deux jeunes gens de haute qualité, Dumas dresse une intrigue politique dense et assez noire dans une cour corrompue où l'envie le dispute à la sournoiserie. le lecteur est pris dans le maelstrom des luttes de pouvoir. Henri III est entouré d'ennemis, et le premier d'entre eux est son propre frère, François. Celui-ci est dépeint perfide, lâche, vindicatif. Il se sait être le potentiel successeur de son frère, et pour le faire tomber, il n'hésitera pas à se rallier au duc de Guise, chef ultra-catholique qui fomente la chute du roi grâce à la Ligue. Les comploteurs veulent profiter d'une célébration religieuse pour forcer le roi à abdiquer. Heureusement pour Henri III, celui-ci a dans son entourage un Gascon des plus dévoués : Chicot, fou du roi, un personnage comme aime à les croquer Dumas, courageux, bavard, rusé et surtout fidèle à un roi qu'il semble être le seul à aimer sincèrement.

Je ne vais pas résumer le roman qui fait tout de même ses mille pages bien pesées. Mais sachez-le, j'ai adoré ce roman. On y retrouve une plume alerte, une verve dans des dialogues savoureux, un souffle épique qui maintient l'intérêt du lecteur – cette fin, mon dieu, qu'elle est palpitante ! Les émotions sont exacerbées, les péripéties et les rebondissements s'enchaînent à bon rythme comme tout bon roman feuilletonnant, les héros sont idéalisés (le véritable Bussy d'Amboise était tout de même un peu moins chevaleresque et assez sanguinaire dans son genre), l'histoire d'amour est certes un peu datée, très typique du roman historique du XIXe siècle, mais ça fait vraiment partie du charme incroyable qui se dégage de ce roman. D'habitude, je suis la première à relever les inexactitudes et les arrangements avec l'Histoire. Ici, il y en a bien évidemment, et je savais que j'en trouverais, comme dans tous les romans d'Alexandre Dumas. Mais la puissance du romancier fait qu'on les oublie volontiers, qu'on se laisse transporter dans l'histoire et qu'on y accepte absolument tout. Ce qui fait que Dumas reste, et restera encore longtemps, le chef incontesté du roman historique.
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