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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
2 600 pages, 268 chapitres, c'est incontestable, "Le vicomte de Bragelonne", suite et fin des aventures des célèbres mousquetaires Athos, Porthos, Aramis et D Artagnan, est un monument... d'ennui.

Au risque de surprendre ou de choquer, je livre un avis mitigé de cette fastidieuse lecture, sans complaisance pour un auteur classique que je connais pourtant bien et que j'apprécie. Toutefois j'estime que l'objectivité est de rigueur quand il s'agit comme ici d'une oeuvre aussi colossale dont l'écriture se ressent de tous les travers du feuilletoniste du XIXème siècle. Même si la plume collaborative de Dumas et de Maquet est très belle, et souvent caustique, la narration interminable du "Vicomte de Bragelonne" souffre terriblement du rythme excessivement lent.

Ce qui se profilait déjà à l'horizon avec "Vingt ans après" se réalise donc pleinement dans ce troisième volet des aventures des mousquetaires : récit délayé à l'envi, redites sans nombre d'un chapitre à l'autre, descriptions souvent inutiles qui donnent l'impression de remplir plutôt que d'orner, et goutte qui fait déborder le vase, la fameuse technique qui consiste à faire rapporter par un personnage secondaire les actions des personnages principaux que les lecteurs viennent pourtant de vivre "en live". Schéma type : dans un premier chapitre, l'action se déroule, dans un second chapitre, l'action est rapportée par un témoin ou un acteur de la scène à un autre personnage absent de l'action, et dans un troisième chapitre, ce dernier personnage rapporte lui-même l'action rapportée à une tierce personne. Au final, le lecteur en est pour lire l'action trois fois. Ce qui était utile voire nécessaire lorsqu'il s'agissait de rafraîchir la mémoire des abonnés des gazettes s'avère limite supportable quand le roman est lu en bloc. Si Dumas et Maquet avaient été scénaristes, on les aurait tout simplement accusés de "faire de la pellicule", rien de moins.

Autre point décevant, le fameux vicomte Raoul de Bragelonne, le fils d'Athos et de Mme de Chevreuse, - et qui donne son nom au roman - est le grand absent du roman. Les personnages principaux sont bel et bien les quatre mousquetaires, vieillis quoique toujours fort braves et rusés, et les chapitres consacrés à Raoul de Bragelonne - pour qui je me sentais une tendresse naturelle dès "Vingt ans après" - se comptent hélas sur les doigts de la main d'un manchot ; c'est presque en filigrane qu'il apparaît de loin en loin, et rarement dans un rôle valorisant. J'ai donc eu le sentiment d'un rendez-vous manqué avec ce personnage qui avait tout pour devenir un héros.

Bilan de la narration : cinq cent premières pages réjouissantes dans la droite lignée des "Trois mousquetaires" et de "Vingt ans après", c'est-à-dire pleines de complots, d'actions aventureuses, de rois détrônés, d'enjeux politiques, de fracas d'épée, de serments échangés ; cinq cent dernières pages émouvantes avec une vraie dimension dramatique, habitées elles aussi de belles preuves d'amitié, de combats acharnés, d'îles assiégées et de bravoure suicidaire ; entre les deux, plus de mille cinq cent pages d'enlisement à la cour de Louis XIV avec des développements à n'en plus finir sur les amours contrariées du Roi-Soleil, sur sa vanité froissée, sur ses appétits en tout genre, sur les luttes intestines entre courtisans et surintendants, sur les intrigues du sérail, etc. A peine y a-t-il une petite résurgence d'intérêt grâce au secret d'Etat autour du Masque de Fer mais sincèrement, de vous à moi, la traversée fut plutôt désespérante.

Alors, on me trouvera sans doute un peu sévère mais on est en droit d'attendre beaucoup d'un auteur aussi formidable qu'Alexandre Dumas ; on est surtout en droit d'être emporté plutôt qu'assommé. Heureusement, ce qui sauve un peu le tout c'est l'affection fidèle qu'après tant de temps passé ensemble on voue aux quatre terribles compagnons d'armes que sont Athos, Porthos, Aramis et D Artagnan et ce n'est pas sans émotion sincère qu'on les quitte à l'issue de leur épopée.


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Troisième opus de la trilogie des Mousquetaires d'Alexandre Dumas, “Le vicomte de Bragelonne” est le petit (gros) mal-aimé de la portée. L'écrasante majorité des amoureux du romancier romantique ont lu et relu “Les trois mousquetaires”, beaucoup se sont plongés avec délectation dans “Vingt ans après”, mais relativement peu sont ceux à avoir tenté leur chance avec ce dernier tome dont la longueur effarante - 1800 pages et quelques en grand format - avait de quoi effrayer les moins timorés. Personnellement, je garde un souvenir ambigu de ma première lecture à l'adolescence. D'un côté, “Le vicomte de Bragelonne” est le premier roman sur lequel j'ai pleuré, vraiment pleuré, versant des torrents de larmes à la mort de chaque mousquetaire. D'un autre côté, je me souviens de m'être copieusement ennuyée pendant des chapitres entiers, tournant les pages machinalement en espérant qu'enfin - enfin ! - ce cuistre de Louis XIV allait réussir à se taper cette petite mijaurée de la Vallière. Jusqu'à cet été, “Le vicomte” restait le seul roman de la trilogie des Mousquetaire que je n'avais pas relu une demi-douzaine de fois, voire même une seule.

Il fallait bien y remédier un jour et j'ai profité d'un retard monumental dans mes critiques littéraires pour m'y atteler enfin. Trois semaines et demi plus tard - presque un record de durée, en ce qui me concerne - je sors de ma lecture un peu essoufflée mais pas aussi déçue que je le craignais. Commençons par les défauts. Ils sont nombreux. Trop de délayage, trop d'anecdotes, trop de descriptions peu inspirées, des nouveaux personnages insipides au possible et beaucoup trop présents, pas assez d'aventure, pas assez d'épique, définitivement pas assez de mousquetaires… Pas besoin de chercher midi à quatorze heures : Dumas n'aime pas la période qu'il décrit dans “Le vicomte de Bragelonne” et cela se sent. Il n'aime pas Louis XIV, il n'aime pas sa cour trop policée, il n'aime pas l'ennui rigide et ordonné qui imprègne son règne, il n'aime pas Raoul de Bragelonne, il n'aime pas cette nouvelle génération de jeunes gens trop courtois, trop civilisés, qui ne veulent plus se battre et savent mieux conter fleurette que manier la rapière. Car Dumas parle énormément de romance dans “le vicomte” et, soyons francs, il en parle assez mal. Rien d'étonnant à cela d'ailleurs puisque, excellent ami, le bon Alexandre a toujours été un amant désastreux…

Que nous reste-t-il alors à nous mettre sous la dent ? Mais nos mousquetaires, pardieu ! Toujours nos mousquetaires ! Ils ont vieilli, hélas, surtout Athos dont la quasi-absence se fait tristement sentir dans ce dernier volume, mais on les a aimés pendant si longtemps, on les aime tant encore, qu'on ne peut que se réjouir de faire ce dernier bout de chemin à leurs côtés. On a vu D Artagnan s'aigrir, se renfermer, perdre peu à peu sa fougue de déception en déception, mais on appréciera d'autant plus son humour noir et son point de vue tranchant sur le monde fastidieux et corrompu où il est forcé à présent d'évoluer. Porthos n'a jamais été aussi adorable et con à la fois et certaines de ses naïvetés nous arracheraient presque des larmes d'attendrissement. Quant à Aramis… Ah, terrible, orgueilleux, malheureux Aramis que sa soif de pouvoir entraînera loin de ses camarades et lui fera commettre le pire des crimes - non pas celui de lèse-majesté, très pardonnable, mais celui de lèse-amitié bien plus grave aux yeux de Dumas… - mais qui offrira aux lecteurs la meilleure partie du roman, l'intrigue flamboyante et passionnante du Masque de fer ! C'est eux qui procurent au “vicomte de Bragelonne” la puissante force émotionnelle qui rend tout le reste pardonnable. Et ouais, j'ai pleuré. Encore. Plusieurs fois. Même pas honte.
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Au risque de commettre un crime de lèse-majesté, je suis tenté de rédiger un avis assez critique concernant ce troisième et dernier volume de la trilogie des mousquetaires.

Je me suis ennuyé – oui, le mot est lâché – et même la larme écrasée à la fin du livre ne m'en aura pas fait oublier ce sentiment. Car, oui, la trame générale est délayée à coups d'intrigues secondaires de moindre intérêt, diluée par les futiles entreprises amoureuses des courtisans et car Dumas se disperse en histoires parallèles jusqu'à noyer son roman et le rendre un peu tiède. C'est sûr, il y a de très bonnes choses, à commencer par l'épisode de « l'homme au masque de fer ». La langue est toujours aussi élégante et les personnages sont toujours comme je les avais aimés dans Les trois mousquetaires et dans Vingt ans après mais ils ont moins l'attrait de la nouveauté que le goût de la facilité et de la routine qui fonctionne.

Alors, quitte à avoir lu les deux premiers romans de la trilogie, faut-il lire celui-ci ? Difficile à dire. C'est sûr, il est intéressant de voir comment évoluent les personnages et de connaître la suite et fin de leur parcours. Mais le problème est principalement que ça demande d'y consacrer beaucoup (trop ?) de temps. Je n'ai rien contre les gros livres, au contraire, mais celui-ci est vraiment trop long, tire un peu à la ligne et je pense qu'il n'apporte finalement pas grand-chose de plus à la série, mis à part probablement l'excellente chute et le tragique destin de ses héros. D'où la larme écrasée.
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Le dernier de la trilogie des mousquetaires, je l'avais lu pour connaitre jusqu'au bout le destin de d'Artagnan, Athos et Porthos. Par contre c'est assez long, il y a davantage d'intrigues de cour et d'histoires d'amour que d'aventures, donc par rapport aux deux premiers tomes, c'est moins mouvementé. Si on aime les intrigues de cour, en revanche, on est servie, et par la bonne plume de Dumas. On apprend entre autre l'histoire du masque de fer, la disgrâce de Fouquet, etc.
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