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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Même si on connaît tous, le premier tome "les trois mousquetaires", j'ai préféré cette suite avec des personnages plus étoffés et notamment D Artagnan qui a pris du galon, à force de maturité (nos héros ont 20 ans de plus mais le héros principal était trop naîf, trop irréfléchi).L'énigmatique et flegmatique Athos reste cependant mon personnage préféré, que de charisme chez ce valeureux chevalier!
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Vingt ans après !
Je l'ai lu en Vingt jours en plus c'est une coïncidence !
Nous y voilà j'ai finis cette aventure encore mes amis les mousquetaires !
Toujours aussi proche d'être à côté d'eux !
Un ressentiment de revivre dans l'histoire c'est tout simplement génial !
Diable !
Comment fait t-il mon cher Dumas pour écrire des pépites !
J'ai eu un coup de coeur comme pour Les Trois Mousquetaires !
Même si c'est toujours aussi longgggg mais c'est un régal !
J'ai eu un coup de coeur pour la très chère Madame de Chevreuse aussi !
Alala vivement que je lis le Vicomte de Bragelonne !!!
Vive l'Histoire avec un grand H

Et ... Vive DUMAS !!!
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La trilogie des Mousquetaires est constituée de trois romans (c'est pas un scoop, ça ?) : Les Trois Mousquetaires, Vingt ans après et le Vicomte de Bragelonne. Chacune de ces trois oeuvres peut être lue séparément, avec un plaisir infini (on est chez Dumas, quand même) mais les lire en continuité a un intérêt certain : on assiste ainsi à l'évolution des héros, en âge, bien sûr, mais également en comportement. Et du même coup, on se rend compte que l'auteur, en les peignant, n'a pas décrit que des archétypes du roman d'aventures, mais des portraits humains, à la fois riches et contrastés, avec leurs zones d'ombre et de lumière.
Cette évolution est sensible d'un roman à l'autre : entre la fin des Trois Mousquetaires (1628) et le début de Vingt ans après (1648), vingt ans se sont passés, et entre la fin de Vingt ans après (1649) et le début du Vicomte de Bragelonne (1660), onze autres années, la fin du Vicomte se situant, elle en 1673. Au total la trilogie s'étend de 1625 à 1673, soit 48 ans. Sûr qu'à la fin de l'histoire les héros sont fatigués, et moins fringants qu'au début ! Mais le génie de Dumas, c'est que le capital sympathie n'a pas bougé, ils sont tout autant attachants, peut-être plus, parce que leur côté humain ressort maintenant avec plus d'évidence et suscite mieux notre émotion.
Vingt ans après est donc la deuxième partie de la trilogie. L'intrigue est un peu plus touffue. Pour mémoire, dans Les Trois Mousquetaires, il y avait deux fils rouges : l'Affaire des ferrets, et l'Affaire Milady. Dans Vingt ans après, il y en a trois qui s'enchevêtrent : la Fronde, dans toutes ses péripéties, la chute du roi d'Angleterre Charles 1er, et l'Affaire Mordaunt. Nous retrouvons les héros du premier roman, plus un Raoul, le fils d'Athos, vicomte de Bragelonne, et Dumas nous présente en avant-première deux des personnages principaux du Vicomte de Bragelonne, Louise de la Vallière et le comte de Guiche.
Le principal changement avec Les Trois Mousquetaires c'est que l'unité des quatre amis a volé en éclats. Je ne dis pas l'amitié, pas encore en tous cas, mais l'unité : le "Tous pour un, un pour tous" renait par moment, sur la Place Royale, par exemple, ou encore sous l'échafaud de Charles 1er, mais on sent qu'il y a une cassure ; D'Artagnan et Porthos, d'un côté, Athos et Aramis, avec tous quatre des motivations différentes, vont s'affronter, et les trois premiers, plus sensibles, et plus sincères, vont en souffrir. Aramis, on sent déjà qu'il fait cavalier seul, poussé par l'ambition et les femmes, il regarde déjà plus haut et plus loin (dans le Vicomte de Bragelonne, il finira de basculer vers le côté obscur)
Nos héros en vieilli. En âge et en comportement. D'Artagnan, blanchi sous le harnais, mais bon pied, bon oeil et esprit acéré, est toujours au service du roi, et donc de Mazarin, ce qui l'expose à des cas de conscience, vis à vis de ses amis. Porthos, toujours aussi fort, et toujours aussi imbu de sa personne (mais sans une once de méchanceté) est à présent un gentilhomme de province blasé, car il a tout ce qu'il voulait, sauf un titre de baron. Il forme un duo mythique avec D Artagnan (Astérix et Obélix avant l'heure). Athos, contrairement à ce qu'on attendait, n'est pas un vieillard alcoolique et misanthrope, tout au contraire il est un parangon de noblesse, et transmets à son fils Raoul ses qualités de coeur et d'esprit. Quant à Aramis, s'il est toujours bretteur et amateur de jolies femmes, il laisse apparaître une duplicité qui s'accentuera dans le roman suivant.
Si vous avez lu les Trois Mousquetaires, je n'ai pas de conseil à vous donner, vous ne pourrez pas faire l'impasse sur Vingt ans après, ni sur le Vicomte de Bragelonne.
M'est avis que vous les avez déjà mis en haut de la pile de vos livres à lire...

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L'aventure, c'est l'aventure !
Où D'Artagnan a du mal à recruter ses trois amis rouillés pour épauler Mazarin ;
où les quatre mousquetaires sont divisés s'agissant du Mazarini et de la Fronde ;
où il faut retourner en Angleterre pour sauver le roi Charles premier ;
où Anne d'Autriche, nullement reconnaissante de ce qu'ils ont fait il y a vingt ans, les met en prison !

1648_1651.
La Fronde souffle sur les plaines de la vallée parisienne,
je jette un dernier regard sur Aramis, Athos, son fils et son domaine....
Porthos, il faut sauver le roi !
.
Je connais bien les protagonistes historiques, je pourrai vous en écrire des tonnes ( glups ! ). Cependant, ce qui est intéressant ici, c'est que grâce à des mémorialistes comme Mme de Motteville, Tallemand, de Retz, Grammont, et l'historien et politique Guizot, Alexandre Dumas fait vivre ces personnes disparues, et dépeint leur caractère ; je savais le duc de Beaufort bête et batailleur : l'auteur décrit son comportement "molièresque" à la prison de Vincennes ; par contre, je pensais la reine Anne timide, loin des siens ; Dumas nous la peint en fière Espagnole qui emprisonne à tour de bras. Il est possible que la naissance de Dieudonné, entre les deux romans, lui ai donné de l'assurance :)
Au niveau "cape et épée", nous sommes gâtés, tout comme dans "Les trois mousquetaires", car ils ont maille à partir avec un certain Mordaunt !
Nous "voyons" Anne, Condé, Gondi, Mazarin de près, ce qui est merveilleux ! La vision qu'a Dumas de Mazarin, elle aussi, altère mon jugement de la biographie élogieuse que j'ai lue de lui. Evidemment, on ne peut le comparer au grand Richelieu, et en plus, il est italien, ah-là-là :)
Du coup, je vois Giulio en Louis de Funès, avare et près de ses sous, et Porthos en Obélix, géant d'une force herculéenne, pensant toujours à faire ripaille ;)

La scène presque finale entre la reine Anne et D Artagnan provoque une superbe émotion ! Bravo Alex !
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EN AVANT !
Vous avez beau savoir, vous espérez !....
Le 30 janvier 1649, Charles Ier, roi d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande meurt, décapité.
D'Artagnan, Athos, Aramis, Porthos n'y arriveront pas. Ils ne le sauveront pas. Malgré leur indomptable énergie, leur extrême endurance qu'aucune fatigue n'entame, leur intelligence affutée comme une lame d'épée de Tolède, leur prise de risque façon "Force Spéciale". L'Histoire reste rétive au rêves insensés. Il reste les vertus fondamentales qui unissent les Héros dignes d'Ulysse, de Roland, d'Hercule, de Lancelot, des quatre fils Aymon montant le légendaire cheval Bayard : la loyauté, l'amitié, le courage, le sens de l'honneur, l'amour passionnel du Royaume (oui, je sais, je vous parle d'un temps que les moins de cinq cents ans ne peuvent pas connaître...Comme chante Brel dans "La chanson de Jacky" : "Beau, beau, beau...beau et con à la fois...")...
Voilà ce qu'est le Grand, le Sublime, le Magnifique Alexandre le Grand, Dumas l'Extraordinaire...
Un Enchanteur qui révèle le Monde de la Narration Aventureuse, un Epoustouflant Créateur de rebondissements, un Dresseur de Décors en trompe l'oeil des plus étourdissants, un Raconteur d'Histoire, LE Raconteur d'Histoires par Excellence...Qu'importe si des libertés sont prises avec les faits, la bonne cause-celle du récit qui vous colle au fond du siège jusqu'à 4 heures du matin, heure à laquelle j'ai fini cette nuit-l'exige...
Vous souhaitez voir Dumas à l'oeuvre ? , Prenez le chapitre "L'Emeute",p 698* , vous avez des merveilles là sous vos yeux :
"Toute la ville semblait habitée d'êtres fantastiques ; on voyait des ombres silencieuses qui dépavaient les rues, d'autres qui traînaient et qui renversaient des charrettes, d'autres qui creusaient des fossés à engloutir des compagnies entières de cavaliers. Tous ces personnages si actifs allaient, venaient, couraient, pareils à des démons accomplissant quelque oeuvre inconnue : c'étaient les mendiants de la cour des Miracles, c'étaient les agents du donneur d'eau bénite du parvis Saint Eustache qui préparaient les barricades du lendemain"..;
"Gondy poursuivit sa route et descendit jusqu'à la tour de Nesle. Là, il vit une longue file de gens qui se glissaient le long des murs. On eût dit d'une procession de fantômes, car ils étaient tous enveloppés de manteaux blancs. Arrivés à un certain endroit, tous ces hommes semblaient s'anéantir l'un après l'autre comme si la terre eût manqué sous leurs pieds. Gondy s'accouda dans un angle et les vit disparaître depuis le premier jusqu'à l'avant-dernier."
"Pendant ce temps, comme nous l'avons dit, Mazarin était dans son cabinet, mettant ordre à ses petites affaires. Il avait fait demander D Artagnan ; mais, au milieu de tout ce tumulte, il n'espérait pas le voir, D Artagnan n'étant pas de service. Au bout de dix minutes le lieutenant parut sur le seuil, suivi de son inséparable Porthos. – Ah ! venez, venez, monsou D Artagnan, s'écria le cardinal, et soyez le bienvenu, ainsi que votre ami. Mais que se passe-t-il donc dans ce damné Paris ? – Ce qui se passe, Monseigneur ! rien de bon, dit D Artagnan en hochant la tête ; la ville est en pleine révolte, et tout à l'heure, comme je traversais la rue Montorgueil avec M. du Vallon que voici et qui est bien votre serviteur, malgré mon uniforme et peut-être même à cause de mon uniforme, on a voulu nous faire crier : Vive Broussel ! et faut-il que je dise, Monseigneur, ce qu'on a voulu nous faire crier encore ? – Dites, dites. – Et : À bas Mazarin ! Ma foi, voilà le grand mot lâché. Mazarin sourit, mais devint fort pâle. – Et vous avez crié ? dit-il. – Ma foi non, dit D Artagnan, je n'étais pas en voix ; M. du Vallon est enrhumé et n'a pas crié non plus. Alors, Monseigneur… – Alors quoi ? demanda Mazarin. – Regardez mon chapeau et mon manteau. Et d'Artagnan montra quatre trous de balle dans son manteau et deux dans son feutre. Quant à l'habit de Porthos, un coup de hallebarde l'avait ouvert sur le flanc, et un coup de pistolet avait coupé sa plume. – Diavolo ! dit le cardinal pensif et en regardant les deux amis avec une naïve admiration, j'aurais crié, moi !"
On est donc durant la Fronde, à Paris, durant les années 1648-1649, années insurrectionnelles s'il en fût.
D'Artagnan végète ; Porthos s'ennuie ; Aramis complote, ; Athos élève son fils, le jeune Raoul de Bragelonne.
Ces Oiseaux des Grandes Tempêtes, ces Aigles vont se trouver de nouveau réunis pour combattre Mazarin, tenter de changer le cours de l'histoire britannique, obtenir des places en rapport avec leurs ambitions, servir le plus fidèlement la Reine et le petit Roi....dont on ne sait pas s'ils méritent de tels Gens...
Vous voulez en être ? Ouvrez le livre, attaquez la première ligne...A cheval !
P.S. : je dédie très modestement ce post à madame Simone Bertière dont j'ai lu la biographie de Dumas et celle de Mazarin ("Mazarin ou le Maître du Jeu), qui aime autant l'un que l'autre alors que Dumas étrille, écorche, éreinte le cardinal Jules. L'amour se donne. Il ne calcule pas. Toutes choses égales par ailleurs, il ne vaut mieux pas tomber dans les griffes du Fauve quand il ne vous aime pas. Richelieu, Colbert, Mazarin et certainement quelques autres en savent quelque chose.
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Une excellente lecture, une découverte historique très intéressante, une grande satisfaction personnelle. Que demander de plus ???

Ce deuxième tome de la série des trois mousquetaires est je trouve complètement différent du premier. Plus de mélancolie, plus de noirceur, plus de scènes marquantes et une intrigue plus complexe dans ce tome qui laisse cependant toujours la primeur à D'Artagnan et une place aussi à beaucoup d'humour. L'évolution entre les tomes est intéressante et évite tout ennui.

Ce tome a été enfin riche en enseignement historique, j'avoue en effet que je ne connaissais pas l'histoire assez incroyable d'Henriette de France et Charles 1er et les évènements de la fronde parlementaire pendant la jeunesse de Louis XIV.

Cela reste une lecture exigeante, et après un début assez lent, je me suis quand même prise au jeu. Ayant lu ce tome pendant une période assez chargée, je suis d'autant plus fière d'avoir tenu bon.

Je conseille évidemment ce formidable deuxième tome des trois Mousquetaires.
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20 ans ont passé depuis que l'histoire des Ferrets et la vengeance puis la mort de Milady... Les Fantômes de Louis XIII et surtout de Richelieu le fameux cardinal à la fois admiré et haït, et bien leus spectres hante encore les lieux, passer de leur ancienne gloire... Mais le Louvre, et donc la France est maintenant dirigé par Anne d'Autriche et Mazarin... le cardinal n'est plus Français, il est Italien, et ce n'est plus le roi c'est une reine régente qui doit survivre... La Fronde gronde... Beaucoup voudraient en profiter pour prendre le pouvoir, le roi est si jeune... Et tout commence par l'extraordianire évasion du duc de Beaufort du fameux château de Vincennes, évasion historique quelque peu changer par Dumas pour y faire intervenir Athos... Indirectement... Cette évasion est raconter en détail d'ailleurs dans une ancienne série historique, que je trouve dommage que l'on ne repasse plus : Les évasions, chef d'oeuvre de l'ORTF! Et pourtant, ce n'est pas en France que va se dérouler l'intrigue! La plus grande par de l'intrique, faut-il ou ne faut-il pas sauver le roi Charles 1er, condamné à mort... L'équipe se reforme, mais les 4 amis ne sont plus aussi souder... Et pourtant, il faudrat bien qu'ils se soudent, parce que d'outre tombe, sans qu'ils le sachent, le fantôme de Milady les poursuit encore... Encore un palpitant roman de cap et d'épée, un peu plus noire que le tome précédent, mais encore pour adolescents qui trouveront plaisir à retrouver les héros des Trois Mousquetaire et découvrir ce qu'ils sont devenus.... A lire donc... Pour ceux qui ne l'ont pas encore fait... Sans compter que Cromwell fait son apparition dans l'Histoire d'Angleterre à se moment là... Il serrait dommage de ne pas en profiter pour en apprendre un peu en s'amusant...
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Je qualifie souvent, à la lecture d'une trilogie, de « sacrifié » le second tome, que je trouve de qualité moindre par rapport au T1 et au 3ème opus. Mais avec Dumas, il n'en est rien, à mon grand plaisir.
Nous retrouvons nos 4 héros, 20 ans après leurs premières aventures et ils n'ont rien perdu de leur panache. Les personnages ont quelque peu évolué, à l'exception de Porthos, toujours aussi brut et sans filtre. Mais ils ont des vies tranquilles et s'ennuient même pour deux d'entre eux dont D Artagnan qui, sans ses amis, végète et n'est plus vraiment lui. Cela ne durera pas.
Les intrigues sont ici nombreuses et s'entremêlent, alors même qu'elles sont antinomiques, ce qui m'a fait me demander comment ces quatre-là et leurs laquais allaient s'en sortir. Elles révèlent un esprit plus retors de l'auteur que dans les 3 Mousquetaires. L'histoire de France est partie intégrante du roman et les comparses sont des acteurs à part entière de la fronde et de la fin du roi Charles 1er d'Angleterre, c'est remarquablement bien imbriqué.
Une histoire d'amitié et 100% d'aventures mais pas de jupons cette fois-ci, les femmes sont intrigantes mais pas amantes. de l'humour et du suspense, j'ai hâte d'ouvrir les aventures du Comte de Bragelonne.
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J'aime le d'Artagnan de vingt ans à la folie...celui de quarante aussi. C'est dit. De toutes façons, même couronné de neige, je l'aimerai encore.
Et même avec vingt ans de plus, je continue d'adorer Athos, Porthos et Aramis.
Si le vent de la Fronde emporte tout sur son passage et acclame Beaufort libéré de sa tour, il est des choses qu'il fait grandir et j'aime à penser qu'en 1845 et 1648 mon coeur est aussi mousquetaire qu'en 1844 et 1628.

Avec « Vingt ans Après », Alexandre Dumas se lance dans un exercice au moins aussi périlleux que la rédaction de trop virulentes mazarinades : donner une suite à son Chef d'Oeuvre (oui, les majuscules sont volontaires!) : « Les Trois Mousquetaires ». Le succès de ce dernier justifie sans doute cette rédaction d'une suite, le besoin pour un auteur prodigue d'espèces sonnantes et trébuchantes aussi, mais il faut également compter avec l'attachement d'un auteur pour ses personnages... Et on sait déjà tellement, en tant que lecteurs qu'ils sont durs à quitter ces hommes-là !..

Périlleux l'exercice ? Oh que oui ! Parce que soyons honnêtes : qui a envie de voir vieillir ses héros ? C'est facile d'en être un quand on a pour soi la jeunesse, la fougue, la candeur, le courage et l'insouciance. C'est beaucoup plus dur plus tard. Le temps, cet assassin, ne fait pas que passer, il transforme aussi les gens (les personnages) et les époques... Alexandre Dumas le savait bien : s'il voulait donner suite aux aventures de ses mousquetaires, il ne pouvait pas les laisser inchangés. Alors, oui « Vingt ans Après » est un pari risqué : celui de donner à voir aux lecteurs des personnages... différents... Dans une époque... différente elle-aussi...

« Vingt ans Après » s'ouvre donc -comme le titre l'indique si bien- deux décennies après la fin des Trois Mousquetaires et le royaume de France a bien changé...
Nous sommes en 1648. Louis XIII n'est plus, le roi est un enfant et Anne d'Autriche, la jolie reine, est devenue une régente oublieuse de ses amis d'autrefois. Le Cardinal de Richelieu n'est plus lui non plus et si son ombre erre encore dans les couloirs du Palais Cardinal et du Louvre, on y croise plus souvent la pourpre de son successeur : le cardinal Mazarin, l'homme le plus détesté du royaume, le faquin, l'italien ! C'est que le prélat mène une politique discutable et qu'il s'acharne plus à remplir sa bourse qu'à faire le bien. Les nobles de tous bords et les parlementaires n'en peuvent plus...
« Un vent de fronde s'est levé ce matin, je crois qu'il gronde contre le Mazarin » a écrit Scarron.

La Fronde... Quelle période propice à l'aventure, aux complots et aux trahisons ! Quelle époque romanesque avec toutes ses légendes, ses instantanés, ses images d'Épinal : le beau François de Vendôme s'évadant du donjon de Vincennes grâce à une lime dissimulée dans un pâté avant de venir haranguer la foule, la duchesse de Longueville accouchant d'un fils bâtard sur les balcons de Paris, le salon de Scarron et de la belle indienne bruissant des rumeurs et du retour de la Chevreuse, la fureur du petit Broussel, la silhouette boiteuse de Pierre de Gondi qui n'était pas encore le duc de Retz s'élevant sur les barricades... C'est le contexte parfait pour faire se retrouver D'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis. Le roman ici est plus historique que de cape et d'épée, mais n'en est pas moins passionnant pour autant... D'autant qu'à la Fronde va succéder la grandeur et la tragédie... Charles 1er d'Angleterre est sans doute sublimé, avantagé par la fiction mais qu'elles sont belles les pages qui se consacrent à son destin !

Vingt ans après...Que sont-ils devenus nos héros ? J'ai le cœur serré quand j'y pense : D'Artagnan est seul, D'Artagnan s'ennuie. Ses amis sont partis loin de lui et le gascon qui était grandi, magnifié par l'amitié traîne sa nostalgie... L'amour de sa vie est mort dans ses bras et son cœur semble avoir perdu de son feu et de sa douceur. S'il a perdu sa candeur, il est toujours aussi astucieux, courageux... mais il lui manque l'Aventure pour se déployer et redevenir celui qu'il est toujours au fond de lui. Il a gagné en profondeur, en complexité et cela lui va bien. Sa séduction y gagne encore. Athos semble plus serein qu'autrefois, son front est tout aussi noble et la paternité (oui, oui!) lui a donné une nouvelle raison de vivre. Aramis est resté un séducteur impénitent qui s'enorgueillit de ses mains blanches, ce qui ne l'empêche pas d'être d'église, définitivement -Monseigneur d'Herblay, priez pour nous, pauvres lecteurs !- et dévoré d'ambition. Finalement, seul Porthos n'a pas changé... Ce bon Porthos : toujours fidèle et rieur, géant généreux, cœur d'or et jarrets d'acier.

Lorsque Mazarin se souvient enfin de D'Artagnan et lui confie une mission d'importance, notre héros y voit l'occasion de réunir ses amis et de revivre l'âge d'or et la douceur des jours d'autrefois. C'est là que le bât blesse : si Porthos le suit sans hésiter (il le suivrait même en Enfer), Athos et Aramis ne sont pas dans le même camp...
Cette mésentente, cette impression que l'amitié des quatre mousquetaires ne sera plus jamais ce qu'elle a été sont les pages les plus tristes, les plus atroces de tout le livre (de toute la littérature même!)... Il est fort Dumas pour nous briser le cœur et nous surprendre.

Cela dit, il faut bien convenir que cet état de fait rend encore meilleur le retour du « Un pour tous, tous pour un » , de cette amitié finalement indéfectible et plus forte que cent désaccords politiques. Quand Athos, Porthos, Aramis et mon D'Artagnan s'unissent à nouveau pour le meilleur et pour le pire, c'est le printemps, la renaissance... le regain des aventures à la vie et à la mort, palpitantes et romanesques. Trépidantes comme toujours et comme jamais. Et contre cette amitié dont ils avaient oublié qu'elle était éternelle, tous les Mordaunt (engeance du diable!) du monde ne peuvent rien. 

Vingt ans après, Un pour Tous et Tous pour Un, pour toujours et à jamais.
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Dans cette suite des « Trois mousquetaires » on retrouve les quatre amis mais il y a guerre civile en France entre les Princes et la Reine conseillée par Mazarin et il y a aussi guerre intestine entre les amis Athos et Aramis pour la Fronde et D'Artagnan et Porthos du côté de la Cour. L'amitié vaincra ces fêlures et le quatuor exercera ses talents en tentant de sauver le Roi Charles Ier d'Angleterre, fait prisonnier par Oliver Cromwell . Ils trouveront sur leur route le fantôme de Milady en la personne de son fils Mordaunt . Encore beaucoup d'aventures et de rebondissements , des scènes inoubliables ( Athos sous l'échafaud) encore très fort , ce cher Alexandre !
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