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3,53

sur 136 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour fuir une vie qui ne le satisfait pas, un écrivain s'immerge dans le roman de Siegfried Lenz, La leçon d'allemand. Il est tellement obsédé par cette oeuvre que pour en écrire une suite, il part sur les traces du héros, l'expressionniste Emil Nolde. Après l'Allemagne où la maison du peintre a disparu, il se rend au Danemark où il découvre le musée qui lui est consacré. Là, une jeune femme va l'aider à traduire la correspondance de Nolde et devenir son amie et sa maîtresse. C'est le renouveau amoureux que cherchait cet homme, le double littéraire de Lionel Duroy, hanté comme lui par l'échec de ses deux mariages.

Malgré l'évocation documentée de la vie du grand peintre Emil Nolde et une réflexion intéressante sur les rapports amoureux, le récit autofictionnel de Lionel Duroy a du mal à décoller. Les vieux démons de l'auteur, ceux de ses déboires conjugaux sont une fois de plus au centre de ce roman, certes bien écrit, mais où il aurait été préférable que Duroy s'efface un peu au profit de son sujet. Je retiendrais quand même cette phrase citée dans la belle critique de nadejda : Les gens censés nous aimer sont souvent ceux qui tentent de nous empêcher de vivre.
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J‘ai lu il y a peu de temps le cahier de Turin du même auteur et, en général, je préfère espacer les lectures des oeuvres d'un même romancier, surtout quand le premier texte m'a beaucoup plu, de peur d'être déçue. C'est l'exception qui confirme la règle car j'ai beaucoup aimé ce roman. Augustin, le narrateur (double littéraire assumé de l'auteur) est fasciné par un livre : La leçon d'allemand de Siegfried Lenz (livre qui existe réellement). Dans ce roman un jeune garçon est pris dans un conflit de loyauté entre un peintre qu'il admire et son propre père, gendarme, qui, sur les ordres du Reich, va signifier au peintre l'interdiction de pratiquer son art. Augustin depuis cette lecture n'a plus qu'une idée en tête : aller sur les lieux du roman et écrire la suite de cette histoire. Il part donc s'installer en Allemagne sur les traces des personnages de son roman préféré. Parallèlement à cela, comme toujours chez Lionel Duroy, sa situation personnelle est compliquée puisqu'il se remet très difficilement de sa rupture avec sa seconde femme, Esther (la femme du cahier de Turin), au point de ne plus vouloir lier son destin à personne… ce qu'il va s'empresser de ne pas appliquer d'ailleurs. On retrouve dans ce roman toutes les obsessions de Lionel Duroy, son rapport difficile à la famille (il ne dit pas à ses enfants qu'il s'est remis à écrire car il sait que c'est leur hantise), aux femmes de sa vie (la figure d'Esther est omniprésente) et surtout à l'écriture et à la lecture. Ce dernier point est le plus intéressant pour moi : Lionel Duroy voit la lecture comme un refuge face à une réalité décevante et l'écriture comme une nécessité vitale : « oh, je tomberais malade si je n'écrivais pas ». J'ai pris beaucoup de notes sur ce livre tellement ses propos sur l'écriture me semblaient justes. Je recommande donc vivement cette lecture même si je peux comprendre que l'écriture de l'auteur qui revient toujours sur ses obsessions de livres en livres peut agacer. Pour le moment ça n'est pas mon cas (en dehors peut-être de la fin où l'intime prend un peu trop le dessus sur le reste).
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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C'est le premier roman de Lionel Duroy que je lis, pas le dernier.
Je remercie mon amie Isa à qui je dois cette découverte, ce qui confirme la chose suivante: lire c'est bien, mais lire ET parler de livres, c'est encore mieux.
Vous aurez compris que j'ai aimé ce livre: j'ai aimé son écriture, son sujet, sa forme.
Le narrateur est un écrivain qui, pour se remettre de son deuxième douloureux divorce, s'exile dans le nord de l'Europe, à la frontière de l'Allemagne et du Danemark. Amoureux inconditionnel du roman de Siegfried Lensz, "La leçon d'allemand", il rêve d'échapper à sa vie pour vivre celle du héros de Lensz. Pour ce faire, il n'a de cesse de retrouver les lieux et les gens ayant inspiré l'auteur, et plus particulièrement le personnage principal, inspiré du peintre expressionniste Emil Nolde. Il s'installe quelques temps en Allemagne puis au Danemark. Il fait des rencontres, des gens, des maisons, et surtout la jolie Suzanne, jeune peintre, qui devient sa maîtresse.
Duroy traite de nombreux sujets dans ce roman, mais ceux-ci ne sont pas ni énumérés ni livrés en vrac, ils sont au contraire intriqués avec talent: l'histoire d'Emil Nolde, passionnante et touchante, les paysages de cette Europe du nord, belle et sauvage (voire hostile), le mariage et le couple, la relation amoureuse physique et/ou intellectuelle...Ces thèmes multiples sont traités avec sincérité par un homme blessé, s'inspirant sans doute possible de sa propre vie, de ses propres blessures.
Très beau roman, riche et sensible.
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Echapper, un titre qui porte bien son propos. Ce livre à la structure étudiée et aux références culturelles nombreuses m'a amenée à découvrir le peintre Nodle, l'écrivain Lenz entre autres. J'ai relevé tant de passages magnifiques que je ne pourrai tous les transcrire. le refuge dans un livre, à la recherche d'un passé , d'un lieu irréel, une sorte d'enquête avec des photos, des témoignages, des maisons qui transmettent leur atmosphère et inspirent l'écriture, la recherche de soi, de ses doubles à travers les rencontres, surtout l'exploration des couples que l'on a formés et perdus. Belle profondeur de toutes les réflexions d'un homme écorché en recherche de beauté même éphémère.
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J'ai eu tout le plaisir de retrouver l'extra sensible , l'excessif , l'éternel vagabond sans repères qui va se réfugier dans un livre comme un ermite pour échapper au monde.
Cela donne des exubérances , des fulgurances , une autre logique s'installe celle des rêves et des intuitions...
Il est maladroit j'espère qu'il le restera avec son âme d'enfant et son coeur à la dérive.
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Un beau roman ténébreux qui mêle le ressenti de l'auteur face aux mystères de l'écriture, l'identification d'une vie à un livre et à ses personnages et la destinée du peintre allemand Nolde. Reprenons : Augustin, un écrivain reconnu est fasciné par une roman qui traite de la biographie d'un peintre déchu par le nazisme. Il décide de se rendre sur les lieux où vécut son héros, à la frontière entre le Danemark et l'Allemagne, dans ces régions que le vent habite, et où les habitants sont vaillants et solitaires. Sa propre vie, ses femmes, viennent le hanter. Il n'incarnera pas Holde, il sera Holde durant son voyage. Un très beau roman sur les méandres de l'écriture. A lire !
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Ce roman nous parle d'un livre lu par l'auteur. Ce livre raconte la vie du peintre Nolde, qui vivait en Allemagne pendant la guerre. Il fut le premier des peintres « dégénérés ». On lui a même interdit de peindre ! L'auteur retourne sur les lieux où vécut Nolde et fait tout un travail de recherche sur ce peintre. C'est un beau voyage, de beaux paysages et des descriptions de maisons magnifiques. L'imagination de l'auteur fait tout le charme de ce livre. HS
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Ce roman est troublant, comme sa belle couverture, il nous ouvre une porte sur l'imaginaire à la fois en peinture et en littérature.

On suit les pas et la voix d'Augustin, écrivain, divorcé 2 fois, père de grands enfants qui décide de réaliser un rêve : retrouver une ville décrite dans un de ses romans favoris la leçon d'allemand de Lenz.

Il s'était déjà lancé dans cette quête avec sa 2e femme Esther et il décide de retenter sa chance cette fois ci seul.

Le personnage est complexe, attendrissant, dans ses doutes et ses espoirs. Il alterne réminiscences de sa vie d'avant, de ses mariages, de son 1er voyage à Husum et de ce nouveau voyage qu'il entreprend.

Au-delà de cette introspection sur la vie et de la mise en abîme autobiographique d'un écrivain qui nous raconte et nous fait lire ce qu'il écrit. Il y a aussi les rencontres celle de Suzanne qui illumine le livre, jeune artiste peintre rencontrée au hasard d'un musée, Dora à l'inverse sa logeuse qui veut l'enfermer dans une case. Hillke premier passage vers la vie, Klaus homme solitaire qui lui trouve son refuge.

Par petite touche ; le portrait de cet homme blessé par les femmes, qui ne cesse de trembler, réapprend à vivre. Il profite de la vie sur ces îles battues par les vents et la pluie, de la beauté de la lumière et de profiter du moment présent.

En filigrane, il nous transmet sa passion pour les livres de Lenz, pour la peinture de Nolde tout en n'omettant pas de nous retranscrire la vie au début du siècle dans ces paysages sauvages où l'homme doit gagner sa place. Il nous raconte aussi le parcours du peintre et son rapport au régime nazi.

J'ai apprécié l'écriture poétique, la mise en abîme, le personnage principal et le récit qui coule tantôt paresseusement tantôt de manière plus rapide. de découvrir ce fameux roman la leçon d'Allemand, la peinture de Nolde qui font partie des obsessions de l'écrivain. Sa vision de l'écriture, de la vie sont intéressantes. le rythme est parfois lent et le début met du temps à se mettre en place .Mais dans la 2eme partie, une fois dans la maison qu'il a choisi et avec la rencontre avec Suzanne, puis avec le récit du deuxième mariage du peintre le récit gagne en intensité. Et la fin clôt magistralement cette bulle de nostalgie.

J'ai moins aimé les parties consacrées à Esther au début qui m'ont parues plus convenues et certains atermoiements du personnage. Mais globalement j'ai apprécié ce livre.

Il est agréable à lire et j'ai été contente de le découvrir et de voyager à la fois en littérature et en peinture avec le personnage. D'être perdue entre réalité et fiction, de découvrir cet hommage à la langue, à l'imaginaire et au pouvoir des livres. L'auteur retranscrit bien les sensations, les souvenirs que tout lecteur peut attacher à un livre. Les images que l'on se créer et qui nous accompagnent dans notre vie.

Pour comprendre le pouvoir des livres et des mots, ouvrez celui-ci et partez comme l'auteur à la recherche d'une chimère, et de vous-même et découvrez comment échapper à la réalité.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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Le roman se déroule près de la mer du Nord, entre l'Allemagne et le Danemark. Il raconte l'histoire d'un journaliste, récemment séparé de sa compagne, qui se lance dans l'enquête sur la vie du peintre Emile Nolde, peintre qui lui-même inspira le roman de Siegfried Lenz « La leçon d'allemand ».
Dans « La leçon d'allemand », Emile Nolde, peintre expressionniste du XXème siècle, se voit notifier l'interdiction de peindre au début de la Seconde Guerre Mondiale sous prétexte que son art est qualifié de "dégénéré" par le régime nazi.
Le narrateur s'inspire du récit de Siegfried Lenz pour ses recherches sur le peintre. Au fil des pages, on fait connaissance avec ce personnage et son parcours de vie, son quotidien…
La composition en abîme du roman dans le roman est un peu complexe mais sa construction est parfaite.
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