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4,1

sur 214 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le futur naturaliste Gérald Durrell décrit dans le premier tome de son autobiographie 5 ans d'une vie paradisiaque à Corfou, quand sa mère et toute la fratrie fuient la sinistre Albion pour des cieux toujours bleus. Gérald a 10 ans au début du livre et, pour lui, faire l'école buissonnière prend tout son sens: le nez au ras du sol, il découvre émerveillé la finesse ouatée des gonds que tissent les mygales pour fermer leur demeure souterraine ; il capture des serpents d'eau en repérant leur corps glissants sous ses orteils; adopte un scorpion, mère de famille nombreuse, dont les bébés minuscules se cramponnent sur son dos; débusque un petit duc couvert de son duvet de bébé, « semblable à une grosse touffe de pissenlit en graines pourvue de grands yeux d'or »…
Absorbée par les aventures édéniques de Gérald, il m'a bien fallu 50 pages pour réaliser que Larry, le grand frère rendu hystérique par la propension du benjamin à ramener les bestioles les moins aimables dans tous les recoins de la maison, était Lawrence Durrell himself, l'auteur du quatuor d'Alexandrie, LE écrivain sérieux de la famille. Gérald ne se contente donc pas de décrire le paradis terrestre de son enfance, il nous sert par la même occasion une resucée comique de Caïn et Abel. Non content de décrire son frère comme un insupportable tyran domestique, il l'attaque sur son terrain: l'écriture.
Et ce roman est fabuleusement bien écrit. On y trouve le fameux humour anglais que le titre faisait espérer, et une famille de cinglés qu'une mère imperturbable parvient à contenir dans les limites de la civilisation (Rule Britannia). Mais aussi le picaresque du roman de l'enfant rebelle, entre Tom Sawyer et Mowgli. Et enfin la poésie naturaliste, sensuelle et concrète, qui donne envie de courir tout nu sur des rochers brûlants avec son fox-terrier sur les talons, en levant bien haut les jambes pour ne rien manquer de la vie grouillante: « Les oursins, pareils à des marrons d'Inde bruns et luisants dans leur coque, leurs piquants orientés comme l'aiguille d'une boussole vers le danger possible, se rassemblaient en groupes dans les interstices pleins d'ombres parmi les herbes. Les anémones de mer s'accrochaient aux rochers, grasses et brillantes, agitant leurs tentacules en une sorte de danse orientale afin d'attraper les crevettes qui passaient avec de rapides coups de queue, aussi transparentes que le verre. En fouillant, sous l'eau, dans les sombres cavernes, je dénichai un bébé pieuvre qui s'installa sur le rocher comme une tête de méduse, rougit, prit ensuite une couleur de vase et me considéra avec des yeux tristes sous le dôme chauve de sa tête »
L'équilibre improbable du livre vient d'une inversion constante : la famille Durrell, caricaturale, fonctionne selon des lois désopilantes mais attendues et des caractères stéréotypés. Tandis que les animaux déploient toute une palette de comportements, et composent une comédie plus humaine que celle des hommes, fascinants, inattendus, cruels et goguenards.
Tout ça pour dire que j'ai beaucoup plus envie de terminer la trilogie de Corfou que de relire le Quatuor d'Alexandrie.
Abel vainqueur de Caïn par K.O.
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J'aime l'humour anglais, pince-sans-rire, suave, flegmatique, plus intellectuel que physique. Ai-je trouvé mon compte ici? Oui et non. le récit démarre lentement, la présentation des membres de cette famille atypique m'a semblé cafouilleuse, mais, surtout, la première partie laisse trop de place aux expéditions du jeune narrateur, toujours à la recherche de bibittes plus intrigantes les unes que les autres; peut-être idéal pour un entomologiste, moins pour le lecteur lambda que je suis. Peu à peu les situations se corsent, on cerne mieux les travers de tout un chacun et un rythme s'installe.

Il faut admettre que Durrell a su bien mélanger les personnalités de cette famille loufoque. Autant la mère est calme et imperturbable, autant l'aîné, artiste raté et grand donneur de leçons, s'agite, se mêle de tout sans jamais rien faire par ailleurs. Quant à Leslie, impénitent chasseur, son rôle reste plus effacé même si ses caustiques interventions pimentent le tout. L'adolescente aux sentiments exacerbés et le narrateur amoureux des bêtes complètent la troupe. Serpents, scorpions, tortues, goéland et pies, ha ces fameuses pies chapardeuses et rigolotes, animent la petite famille et provoquent des scènes délicieuses. Les habitants de l'île que fréquente surtout le narrateur ne sont pas en reste pour leurs bizarreries. le tout est carrément hilarant par moments, sympathique de façon générale et la finale désopilante.. Assez pour tenter le deuxième tome de la trilogie, en espérant que le début soit moins laborieux.
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Après avoir visionné l'excellente série "The Durrells" j'étais curieuse de découvrir les livres de Gerald Durrell qui servirent de scénario à la série.

Si je n'avais pas vu la série, il est certain que le roman m'aurait plu bien plus qu'il ne le fit.

Non pas que le roman m'ait ennuyé, ce n'est pas ça, mais c'est que la série est différente du roman (ou le contraire ?) : des tas d'événements vus ne se retrouvent pas dans le livre, de plus, il y a dans le livre des choses qui ne sont pas dans la série (ils déménagent trois fois dans le roman).

Et puis, c'est surtout lié au fait que puisque le narrateur du livre est Gerry, nous passons moins de temps avec sa famille, contrairement à la série qui dispatche du temps de présence à tout le monde.

Ma tristesse ira au fait que le beau fermier venant du Nord (et qu'on a envie de renverser dans un champ d'oliviers) ne se trouve pas dans ces pages et que nous ne verrons pas le débarquement de la tante Hermione, ce qui est dommage car elle gagne à être connue tant elle est un ouragan à elle toute seule.

En ce qui concerne les personnages, ils sont tels que vu dans la série : des enfants égoïste, une mère un peu trop permissive, un peu trop molle alors que ses aînés auraient tous besoin d'une bonne fessée tant ils sont attachés uniquement à leur nombril et n'ont aucun sens des responsabilités, surtout Lawrence, l'écrivain.

J'ai toujours envie de secouer leur mère, de lui dire de ne pas faire tous les caprices de son aîné, de les faire bosser un peu et de s'acheter au magasin du coin de la détermination et de l'autorité !

Malgré leurs défauts et le côté mauvaise foi de Lawrence, cette famille est attachante. Surtout Gerald et son amour immodéré pour les animaux en tout genre dont je ne voudrais pas toucher les trois quart (scorpions, crapauds, mantes, et autres).

C'est frais, profond, plaisant à lire et une fois que j'eus mis la série de côté, que je n'ai plus cherché à me faire le film de la lecture dans ma tête et selon la série, je me suis laissée entraînée dans les petits chemins de Corfou à la recherche de bestioles en tout genre avec mon ami Gerry.

Un roman bourré d'humour, avec des personnages que l'on dirait tout droit sorti de l'imagination d'un auteur fantasque alors qu'ils sont bien réels, comme quoi, le réalité dépassera toujours la fiction.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une famille anglaise décide de tout plaquer et surtout l'hiver britannique, sous l'impulsion du fils aîné Larry, et de partir s'installer à Corfou. Toute la smala y va, la mère qui de toute façon cède au moindre caprice de ses rejetons, Margo la soeur, et puis Leslie et Larry les deux frères de Gerry qui trouvera sur cette île un nouveau terrain de jeu. Lui c'est le petit dernier, toujours avide d'être à l'extérieur, dans la nature, à observer les oiseaux, les insectes et toutes sortes d'autres animaux. Mais bon, il va falloir lui faire son éducation à ce jeune ado, les précepteurs défilent et doivent rivaliser d'imagination pour attirer l'attention de Gerry. Et puis il y a tant de stimulations dans cette drôle de famille, fêtes avec des dizaines d'invités, Larry qui fait sa diva devant ses éternels pages blanches, Leslie le frangin chasseur... En somme un joyeux bordel pour un adolescent de douze ans !

Gerry est en fait l'auteur lui-même qui se rappelle de cette partie d'enfance sous des cieux plus cléments et ensoleillés. Il s'agit donc en partie d'une autobiographie dont ce tome constitue la première partie. Clairement son personnage est attachant, et j'ai eu plaisir à suivre ses aventures à la rencontre de la faune de Corfou. Ce jeune est fou d'animaux non humains et je ne peux qu'approuver malgré parfois des maladresses dues à son jeune âge.

A lire toutes affaires cessantes si vous souhaitez du soleil, l'été et de la légèreté !
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Relecture. J'ai lu ce livre une première fois en vacances d'été lorsque j'étais ado, du coup le contexte s'y prêtant bien (vacances) je m'y suis repenchée avec plaisir.
Gerry Durell, une dizaine d'années, quitte l'Angleterre pluvieuse avec sa mère, ses deux frères et sa soeur plus âgés, direction la Grèce ensoleillée et l'île de Corfou.
Passionné par la nature et les animaux, c'est le paradis pour ce petit garçon. Il nous livre ses souvenirs faits d'exploration, d'observation minutieuse de la faune locale et de relations familiales pleines de tendresse.
C'est bucolique, rafraichissant et drôle.
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J'ai beaucoup aimé et me suis amusée avec Achille la tortue, Quasimodo la pigeonne, les Pi(ll)es, Alecko le goéland sans parler du combat épique entre un gecko et une mante religieuse! La famille humaine est croquée avec beaucoup d'humour et de tendresse. Gerald Durrell réussit assez bien à retrouver la fraîcheur de l'enfant qu'il était lorsque la famille s'est embarquée dans cette grande aventure à Corfou : une mère passionnée de jardinage et de cuisine, son frère aîné en passe de devenir un grand écrivain, le second passionné de chasse qui lui construit un petit bateau pour son anniversaire et la soeur qui adore se faire bronzer en bikini minimaliste dans le jardin sans compter les rencontres humaines et animales qui le confortent dans sa vocation.
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De la trilogie de Corfou, j'ai lu le deuxième tome avant le premier mais cela importe peu car les deux livres se ressemblent par leur humour décapant alternant avec des descriptions minutieuses de la nature de cette île enchantée.
La lecture de cet ouvrage m'a permis simplement de clarifier certains détails, tels que l'âge des protagonistes, à savoir les enfants de la veuve Durrell lorsqu'elle a décidé de les emmener au soleil, loin de leur Grande-Bretagne natale.
Je ne peux que compléter ma critique du tome deux, les mêmes ingrédients s'y retrouvent, sans pour cela me lasser.
J'ai hâte de me procurer le troisième livre, en faisant travailler ma librairie de proximité.
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Tout est dans le titre, jusqu'à l'humour de l'auteur ! « Ma famille et autres animaux » est le premier volume de la trilogie de Corfou, qui décrit le séjour de Gerald Durrell sur l'île grecque, alors qu'il n'a que dix ans. Et c'est une véritable ménagerie que le petit Gerald installe, dans une villa grecque où vit une famille déjà haute en couleurs !

C'est juste avant le début de la seconde guerre mondiale que la famille Durrell, composée de la mère, veuve, et de ses quatre enfants, arrive à Corfou avec quelques bagages pour s'installer loin des frimas de son pays natal. A l'origine de cette décision, le fils aîné, Lawrence Durrell -qui deviendra l'auteur du magnifique « Quattuor d'Alexandrie »-, et qui ne supporte plus la pluie fine et pénétrante de l'été britannique : il insiste auprès de sa mère, qui ne se fait pas prier longtemp, pour vendre la maison et partir à l'aventure à destination de Corfou.

Sur place, il n'y a plus qu'à trouver une villa, à en changer lorsque celle-ci devient trop petite parce que l'on veut y inviter des amis, et à vivre simplement, au rythme calme de cette île de la mer ionienne… le petit dernier, Gerald, dit Gerry, s'en donne à coeur joie et développe son intérêt de naturaliste amateur. Avec lui, on observe le défilé des saisons et les changements qu'elles produisent sur le paysage, la végétation et la vie animale, nous offrant le spectacle d'une nature alors préservée de l'action de l'homme.

Gerry est un enfant très débrouillard, qui aime apprendre par l'expérience, et qui rapporte de nombreux animaux dans la maison familiale, au grand dam du reste de la famille et du fidèle Roger, le chien, bien obligé de partager son maître et tout le reste, avec des invités pas toujours commodes, tortue, pies, serpents, scarabées, scorpions, goéland… Autant de souvenirs que Gerald Durrell, devenu par la suite naturaliste et zoologiste, raconte avec beaucoup d'humour. le roman nous fait partager le quotidien de cette famille libre et excentrique, mais aussi regretter le paradis perdu que représente la nature grouillante de vie qui existait alors. Une vraie bouffée d'air frais dont on a bien besoin de nos jours…
Lien : https://lelivredapres.wordpr..
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Tout est délicieux dans ce récit, les sentiments, les habitants, les souvenirs et le style très anglais, à l'humour malicieux auquel il est impossible de résister.
Le seul bémol tient à l'amour du futur naturaliste pour les animaux qu'il rencontre. Il est si intense qu'il prend un immense plaisir à les décrire dans les moindres détails et à expliquer tout ce qu'il sait sur eux. Ceci dit, ce n'est pas pesant et il m'a suffi de sauter quelques pages descriptives pour retrouver le cours même du récit avec ses personnages aux lubies si ...british.
Tout le reste demeurera pour moi un excellent moment de lecture, de ces livres tendres et drôles dont j'ai toujours plaisir à me souvenir.

Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Pour fuir leur morne quotidien britannique, toute la famille Durrell décide un beau matin de 1935 de partir s'installer à Corfou. Durant cinq années, Lawrence, l'aîné (et futur écrivain), Leslie, Margot et Gerry, le petit dernier, vont donc vivre au rythme grec en important cependant leurs habitudes typiquement anglaises avec toutes leurs délicieuses excentricités… On dévore avec bonheur ces trois volumes où Gerald Durrell, alors âgé de 10 ans, raconte avec un humour espiègle le quotidien de sa famille. le benjamin des Durrell, passionné par la flore et surtout la faune, relate son émerveillement devant ce petit paradis terrestre et les expériences parfois incongrues qu'il fait subir à sa famille lorsqu'il collecte des échantillons précieux de scorpions, grenouilles, poissons ou autres animaux sauvages... Classique de la littérature de jeunesse britannique, la Trilogie de Corfou nous emmène en Méditerranée dans le sillage d'une famille britannique cultivée, libre et excentrique, autour de laquelle gravitent des personnages hauts en couleur et éminemment sympathiques.
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