L’étude scientifique de la philosophie chinoise est encore bien incertaine. Que de textes encore mal étudiés, quelle divergence d’opinions sur la valeur de presque tous les textes ! Celui-ci est-il authentique, et encore, que veut dire « authentique » ? De celui-là, quelles sont les idées principales, quel progrès marque-t-il dans l’ensemble historique de la réflexion chinoise ? Comment se fait-il que certains systèmes ont été établis, que certaines idées ont été oubliées ? Autant de savants, autant de vues différentes sur des questions de premier ordre. Cependant ces divergences mêmes d’opinion sont pleines de promesses, parce qu’elles prouvent que nous nous dégageons enfin de la tyrannie de l’interprétation chinoise orthodoxe et que nous nous acheminons vers une compréhension des faits plus véritablement historique.
Ainsi le maintien des anciens rites est le moyen sûr de conserver cette harmonie entre le monde humain et le monde naturel qui est essentielle. Mais il y a plus. Dans la société féodale que fut la Chine ancienne il est important, pour que l’ordre soit maintenu, que chacun observe les devoirs de son rang et respecte les droits bien définis d’autrui.
La philosophie chinoise est, avant tout, une philosophie pratique. Certes elle renferme des systèmes ontologiques, des spéculations métaphysiques d’une envergure considérable, c’est là cependant l’exception plutôt que la règle. L’esprit chinois s’intéresse avant tout à un problème de la vie pratique.