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sur 685 notes
Envoyée spéciale se présente sous l'aspect d'un faux roman d'espionnage. Dans une langue magnifique et "ductile", Jean Echenoz met en jeu la possibilité même de raconter une histoire. Mais, plutôt que de se contenter de cette impossibilité, il la traduit dans un roman foisonnant qui fonctionne sur autant d'invraisemblables coïncidences. Une lecture entraînante et maligne.
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Désolé, je n'y arrive toujours pas. Téléphoné, pesant, retors (mais on sent venir le clin d'oeil à mille milles), des événements tournés en dérision (pourquoi pas ?) mais avec une lourdeur étouffante… Pas pour moi…
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Envoyée spécial est un roman dont l'intrigue est centrée sur le personnage de Constance, une chanteuse de variété française qui a connu un certain succès grâce la chanson Excessif. Au début du livre, Constance est enlevée à Paris par deux individus dont on apprend qu'ils ont été missionnés par un général de la DGSE placardisé, le Général Bourgeaud. Isolée de force à la campagne (la campagne creusoise), elle est mise en condition par ses ravisseurs pendant plusieurs semaines car ceux-ci souhaitent l'utiliser dans la réalisation d'une opération spéciale.
La seconde partie du livre est consacrée à cette opération. Il se trouve que le titre Excessif a fait un tabac en Corée du Nord, et que Constance y est une vedette sans qu'elle-même le sache d'ailleurs. Profitant de cette notoriété, les services secrets Français (on apprend finalement que l'opération est une initiative isolée de Bourgeaud) l'expédient en Corée du Nord avec pour mission d'approcher un général Nord-Coréen prêt à déserter le régime et le pays. La suite est une épopée rocambolesque et burlesque dans le pays le plus surveillé du monde.
Que dire de ce livre, sinon que je n'ai pas véritablement réussi à déterminer quel est le vrai sujet et ce qu'Echenoz veut nous dire. Son sujet est-il Constance ? L'intrigue d'espionnage ? Un documentaire (fort intéressant du reste) sur le régime nord-coréen ? Au-delà de cela, j'ai passé un moment plutôt agréable à la lecture de ce roman, fait de scènes souvent drôles, de situations originales, et d'une écriture soignée, comme toujours chez Echenoz.
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Un vrai néo-polar à la Manchette.
Des bras cassés chez les barbouzes.
Echenoz est magicien, virtuose du
clavier, comme un des frères Marx,
Chico je pense, avec les mains et
sans les mains.
Le narrateur omniscient ne sait pas
tout et s'en fout. Des descriptions
cliniques et des détails ahurissants
- inventés peut-être ? -, sur toutes
sortes de sujet. La faune et la flore
de la zone démilitarisée entre les
deux Corées, par exemple.
Réjouissant, amusant, distrayant.
L'art de faire les choses
sérieusement sans jamais se prendre
au sérieux. Un bel exercice
de style à consommer sans modération.
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Une écriture qui se déguste, un style littéraire atypique, du Echenozien que j'affectionne pleinement !
Quand les mots se font plaisir, quand la littérature se fait jeu, quand l'humour est au rendez-vous, quand le décalage interpelle, quand le lecteur se sent complice de l'histoire qui se déroule sous ses yeux, quand la malice, l'ironie, l'absurde étirent les lèvres, quand les pages se tournent sans que l'on s'en rende compte, quand les digressions parfaitement maîtrisées cultivent ... c'est absolument jouissif, non ? C'est à peu près ce que j'ai ressenti à la lecture de cet opus, un vrai régal. MERCI Mr Echenoz ...!!
A l'instar de "Je m'en vais', on se retrouve plonger dans un polar, ici plutôt roman d'espionnage, une parodie de roman d'espionnage d'ailleurs. L'histoire quasi improbable, nous entraîne de Paris à la Corée du Nord en passant par la Creuse. La Corée du Nord, nous y voilà, parce-que en plus de se moquer gentiment de l'espionnage français, Echenoz nous donne à voir la cruauté, la grandiloquence, la folie voire l'absurdité de ce pays.
On s'amuse, on rit. Jean Echenoz joue avec son lecteur, et le convie à cette fête doucement dingue en utilisant ce "on" :
«Nulle raison, direz-vous, de croiser des éléphants dans la Creuse et sur ce point nous sommes d'accord, nous ne le mentionnons que pour la raison suivante. Selon les travaux du docteur L. Elizabeth L. Rasmussen, les femelles de l'Elephas maximus usent comme toute espèce animale d'une certaine combinaison de molécules dès le moment où l'exercice du rut devient envisageable, voire souhaitable. ... Nous pensions qu'il n'était pas mauvais que ce phénomène zoologique, trop peu connu à notre avis, soit porté à la connaissance du public. Certes, le public a le droit d'objecter qu'une telle information ne semble être qu'une pure digression, sorte d'amusement didactique permettant d'achever un chapitre en douceur sans aucun lien avec notre récit. A cette réserve, bien entendu recevable, nous répondrons comme tout à l'heure : pour le moment.»

C'est léger et cocasse, déjanté parfois ... et pourtant très puissant ! À savourer sans aucun doute !

«Voici maintenant plus d'un mois que Clément Pognel partageait la vie de Marie-Odile Zwang et rien ne se passait comme on s'y serait attendu. L'un ayant pu nous paraître une épave aboulique, l'autre une implacable harpie, on ne pouvait guère envisager d'autre existence commune à ces deux-là que sur un mode SM élémentaire, quotidien scandé d'insultes et d'ecchymoses, oeil au beurre noir et dents brisées, Royal Canin en plat unique suivi d'une pincée de Destop dans le café. »
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Ça fait vingt fois que je me reprends à écrire cette chronique. Je me rends à l'évidence, je n'y arrive pas. Mes mots ne seraient pas à la hauteur du talent de Jean Echenoz. Pourtant, il faut que je vous parle de ce livre, qui à mes yeux est une prouesse littéraire.

Pour que vous ayez le plaisir de découvrir toute l'intrigue palpitante de ce roman, je vous laisse seulement avec la quatrième de couverture, mais il faut quand même que je vous donne des raisons de le découvrir. Les voici.

Si vous aimez les romans à l'intrigue improbable, courez-y.

Si vous aimez les narrateurs bavards qui ne lésinent pas sur les digressions hilarantes, lisez-le.

Si vous rêvez de découvrir Paris, la Creuse et la Corée du Nord dans un roman, faites vos valises.

Si vous aimez les équipes de bras cassés qui sont indéniablement attachants, emmitouflez-vous-y.

Si vous kiffez l'espionnage, les armes à feu et un peu l'amour, allez-y sans hésiter.

Si je ne vous ai pas encore convaincu, permettez-moi de glisser ici quelques extraits :

« Il marche en regardant ses pieds comme d'habitude, un peu de ce qui les environne et là tout l'y désole. Une carte à jouer perdue, par exemple, seule derrière le kiosque à journaux de la place Prosper-Goubaux. Ca n'a l'air de rien à première vue, une carte égarée, n'empêche que ça ruine la carrière et l'avenir d'une cinquantaine d'autres qui la pleurent sinon la maudissent, ne pouvant plus servir à rien, se retrouvant sans emploi à cause d'elle et sur le sort desquelles s'attriste Pélestor. »

« Laissé au salon, le téléphone n'aurait pas pu troubler le sommeil de Tausk qui, levé tard, aère d'abord sa chambre – l'un des grands défauts du sommeil, outre qu'il fait perdre un temps fou, étant qu'il ne sent pas très bon -, puis il essaie avec prudence de se souvenir de ses rêves, soulagé de ne s'en rappeler aucun. Et tant mieux, vraiment, car rien n'est ennuyeux comme les récits de rêve. Même s'ils ont l'air à première vue drôles, inventifs ou prémonitoires, leur prétention de film à grand spectacle est illusoire, leurs scénarios ne tiennent pas debout : voudrait-on les tourner que leur production coûterait une fortune en casting, figurants, constructions de décors, déplacements d'équipe et location de matériel – quand bien même de nos jours, grâce aux effets spéciaux, on peut faire beaucoup de choses en réduisant les coûts -, tout cela pour une audience à coup sûre nulle, sans retour sur investissement. Mauvaise idée. A de nombreux égards, le rêve est une arnaque. »

« Constance s'est retrouvée sans pouvoir bien disposer de son corps ni de ses pensées, a erré d'une pièce à l'autre sans savoir ce qu'elle allait y faire – comme il arrive quand vous revenez d'un long voyage avec la perspective confuse d'avoir beaucoup de choses à régler, ranger, mettre à jour et puis finalement non, rien, vous n'avez même pas envie de défaire votre valise, l'idée ne vous traverse même pas d'aller récupérer les mois de courrier, amoncelé chez le concierge, faute de mieux vous aller prendre une longue douche qui ne vous détend pas plus que ça, ne vous procure pas autant de plaisir que vous auriez cru. »
Lien : https://marcelpois.wordpress..
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Qu'il a été difficile d'arriver au bout de ce livre. J'ai pourtant un a priori positif pour Jean Echenoz (surtout ses trois biographies) mais je dois dire que ce roman m'a laissé perplexe. Une histoire d'enlèvement abracadabrante qui fait un détour par la Corée du Nord... Je vois bien l'objectif de l'auteur : faire une parodie du roman policier et d'espionnage en déconstruisant le genre et en se moquant des procédés que tous les autres auteurs utilisent. Mais il n'en demeure pas moins que je me suis copieusement ennuyé!
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J'ai découvert Jean Echenoz avec "14", en version audio. J'avais aimé le texte mais pas l'interprétation (l'auteur lui-même). Quand j'ai découvert son nouvel opus dans la sélection du Prix Relay, je me suis réjouie d'avoir l'opportunité de lire un second titre de l'auteur.
"Envoyée spéciale" est un livre assez "barré" (excusez-moi l'expression mais c'est celle qui me vient à l'esprit). Je ne suis pas une adepte du genre, il faut donc que ce livre soit très bon pour avoir réussi à me faire adhérer à cette histoire totalement fantaisiste. le personnage central s'appelle Constance. La quatrième de couverture, très courte, résume bien l'intrigue et le ton particulier du livre : "Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s'occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l'empêcher d'accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n'est pas toujours très bien organisé".
Ce "On" (parfois nous) est le personnage omniscient du roman. Un personnage à part entière qui met son grain sel à tout va et rend la lecture très vivante. Voici deux exemples : "Car Gang Un-ok s'exprimait dans un français parfait, ce qui nous arrange bien car nous évite la présence d'interprètes, personnages secondaires encombrants sinon témoins gênants dont nous ne saurions que faire ensuite" ou encore "Nous ne prendrons pas la peine de décrire Pak Dong-bok : il ne va jouer qu'un rôle mineur et nous n'avons pas que ça à faire". Ce procédé pourrait paraître lourd mais il n'en est rien grâce à l'humour d'Echenoz. le dernier chapitre m'a un peu moins emballé que les précédents, je commençais sans doute à me lasser mais cette petite baisse de régime n'a pas entaché mon impression générale.
Et l'intrigue dans tout cela ? Et bien je vous dirai qu'elle est totalement accessoire !
Un style original, une lecture divertissante et un humour qui me correspond bien.
Lien : http://www.sylire.com/2016/0..
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Découverte d'Echenoz pour ma part. Et le moins que je puisse dire c'est que son écriture que j'ai trouvé assez distante, m'a laissé un peu au bord du chemin. Je n'ai pas réussi à m'intéresser pleinement au sort des personnages. le ton détaché, ironique qu'il employait constamment, son jeu autour de l'absurde m'ont un peu laissé froide. Même ses adresses aux lecteurs m'ont parue de trop.
On m'avait parlé de ce roman en me disant que c'était un livre humoristique, rigolo. Je n'ai pas ri. Même pas souri en fait. Pourtant j'aime assez l'absurde. Mais là, j'ignore vraiment pourquoi, mais ce n'a pas pris. Dommage. Mais du coup, je pense que je vais réfléchir avant de reprendre un Echenoz, ce qui ne sera pas de sitôt je crois.
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Constance « amoureusement insatisfaite » parisienne trentenaire s'ennuie. Elle vient de mettre son appartement vente et est séparée de son mari Lou Tosk ancien compositeur dont un titre a remporté un succès planétaire ( « Lou Tausk n'est certes pas le premier à avoir connu cela, c'est arrivé à d'autres, quoique fort peu nombreux. Prenez par exemple Patrick Hernandez, qui n'a rien fait de toute sa vie que Born to be Alive - écrit en dix minutes, enregistré en deux jours, refusé d'abord par tous les producteurs puis devenu un succès intercontinental dont les royautés lui ont permis de se la couler douce tout le restant de son existence »). La vie monotone de Constance va changer et pas qu'un peu. Car elle est enlevée en plein Paris par trois hommes, amenée dans la Creuse (département idéal pour cacher quelqu'un vu le nombre peu élevé d'habitants) où elle va séjourner plusieurs mois. La rançon demandée à son futur ex-mari (qui a d'autres chats à fouetter) reste sans réponse. Et au fil du temps, la glace se brise entre elle et les deux hommes chargés de la surveiller (on cuisine des petits plats, on rigole, on se repose, on joue, bref des vacances entre amis). Elle pourrait s'enfuir mais non et son périple se poursuit en Corée du Nord.

Dans cette parodie de roman d’espionnage, un brin déjantée et loufoque avec de nombreux rebondissements et des situations quasi-burlesques, l’auteur s’amuse avec ses personnages, les égratignent et s'adresse souvent au lecteur créant ainsi une complicité (on se croirait presque dans un livre de JM Erre). De digressions qui nous renseignent sur le taekwondo (un art martial) ou sur les papillons, on lit cette histoire avec régal sans jamais être perdu car c'est parfaitement maîtrisé (sans en avoir l'air).

C'est drôle, on sourit et on rigole, on se laisse mener par le bout du nez en se délectant de l'écriture de Jean Echenoz, de ses interventions et de ses observations malicieuses. Vous l'aurez compris un plaisir à ne pas bouder !
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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