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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme d'habitude avec Jean Echenoz, concision et clarté se mêlent à un subtil travail de la langue pour ciseler un petit bijou.

Une année dans une vie c'est peu est c'est largement suffisant pour que tout bascule. Victoire se réveille un matin auprès du cadavre de l'homme avec qui elle vit. le flou artistique qui flotte sur la soirée précédente l'incite à fuir, avec le contenu de son compte en banque. La somme suffisamment rondelette pour voir venir, va cependant au gré des rencontres fondre comme neige au soleil, et du dénuement à l'indigence, Victoire survit. Jusqu'à ce que….

C'est un curieux parcours spirituel sans quête, qui renvoie aussi à la fragilité du statut social, et à l'engrenage infernal du rejet.

L'écriture est d'une efficacité redoutable, l'humour, grinçant, et la mise en scène du décor, qui participe au récit presque comme un personnage à part entière, laissant admiratif. J'en veux pour preuve les premières lignes où, après la découverte du corps de Félix, Victoire se retrouve dans une gare où tous les éléments du décor évoquent encore la mort : « l'anthracite vernissé des quais, le béton fer brut des hauteurs et le métal perle des rapides pétrifient l'usager dans une ambiance de morgue. Comme sortis de tiroirs réfrigérés, une étiquette à l'orteil, ces convois glissent vers des tunnels qui vous tueront bientôt le tympan ». Ça vous calmerait l'envie de prendre le train…


Idéale lorsque qu'on dispose d'une heure à tuer (!) : salle d'attente, quai de gare…

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Un an, c'est peu et beaucoup à la fois.
Oui, un an c'est peu, mais une vie peut radicalement changer en un an et Jean Echenoz nous le prouve d'une bien brillante façon.

Nous suivons donc une année de la vie de Victoire.
L'année de sa descente aux enfers.
Un événement survient dans une existence jusque-là plutôt banale, et c'est le point de départ d'une longue dégringolade contre laquelle Victoire ne peut rien. Elle est emportée par un tourbillon infernal, prise dans les rouages d'une mécanique implacable.

J'ai retrouvé dans ce texte ce que j'aime chez Jean Echenoz : son sens de la dérision, son ironie et son ton faussement détaché qui font de ce sujet douloureux une lecture follement réjouissante.
Tout le talent de l'auteur est là, en y ajoutant l'art de la concision puisque tout est raconté en à peine une petite centaine de pages.

L'histoire m'a fait penser à l'excellent film de et avec Gérard Jugnot "Une époque formidable" par sa façon de nous faire comprendre que nous sommes tous concernés et que la chute peut être terriblement rapide.
Oui, un an, c'est peu et beaucoup à la fois.

Un an, c'est un petit moment pour un grand plaisir de lecture : merci monsieur Echenoz !
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Un an roman de 1997, court de jean Echenoz nourrit sa force des mots structurants cette histoire, un langage ensorcelant.
L'intrigue semble être une succession d'événements spontanés irréfléchis, un engrenage vers une fuite de la réalité, une chute irréversible, une descente sociale. Chaque page est un bijou où ruisselle un chant, une poésie, celle de Jean Echenoz, Je m'en vais raisonne en moi comme une mélopée d'émotion, l'envoutement nous aspire dans l'univers de Jean Echenoz, nous aspire dans une spirale linéaire rudimentaire des partitions de la vie.
'Le livre est une citation à lui seul " résume parfaitement cette oeuvre.
Chaque personnage stoïque distille, rayonne la singularité de l'univers Echenozier. Une action se métamorphose en à un tableau où Jean Echenoz colore de sa prose les couleurs et suspend les objets avec légèreté.
Le quiproquo filigrane absurde et incongru d'une escapade suite au décès de son compagnon dans leur lit conjugal au réveil un matin Victoire laisse Félix pour perdre le fil de sa vie . de train, de bus, de vélo, d'autostop, les paysages, les lieus, les villages, les villes, les bourgs. d'hôtel, de maison de location, de squats la jeune femme coule lentement vers un destin d'anonyme, d'une femme sans domicile fixe, de rencontres incertaines Victoire glisse sans volonté dans l'absurdité....
Une fin pétillante comme tout le roman ...
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Une jeune femme, qui pense avoir retrouvé son compagnon mort dans son lit, part sur les routes du Sud-Ouest, craignant d'être mise en cause. Cette errance, qui est aussi une dégringolade sociale et fait de l'héroïne une SDF, est rapportée dans le style de Echenoz, nonchalant, bigarré et vaguement inquiétant, dont chaque phrase ciselée a une saveur acidulée. L'élégance désinvolte d'une écriture à la fois limpide et floue fait tout le charme de ce roman d'une centaine de pages qui oscillent entre le réel et l'imaginaire et se lit d'une traite.
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L'écriture est un paysage. Celui que la vitre du train qui roule vers le Sud laisse de l'autre côté du voyageur. le décor des buffets de gare, maisons de la presse, villas banales, chambres d'hôtels sordides. le ciel de la nuit et celui de la vie quand nos étoiles, les bonnes comme les mauvaises, pâlissent et s'éteignent une à une. Quand on franchit la ligne blanche qui sépare le rêve de la réalité, qui éloigne l'un de l'autre. Ou les fait se fondre et se ressembler. Alors l'écriture livre son secret : elle est le souffle qui nous habite et retient la vie. Elle est une trace indélébile. Elle marque le pas de la conscience qui nous habite et nous porte, tout court et vers l'autre. À moins que la peur et son ivresse nocive à s'exclure de tout et de soi-même s'en empare et nous absorbe. Comme un paysage. Comme l'écriture savante et naturelle qui déroule ce récit dans un temps hors du temps.
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Au réveil, Victoire découvre Félix mort à ses côtés…Elle n'a aucun souvenir, que s'est-il passé hier soir, durant la nuit ?..... aucun souvenir.
Elle prend la fuite, vide son compte en banque, monte dans le 1er train qui se présente et fuit…. au début, grâce à son petit pécule, elle s'en sort plutôt bien, loue une maison, lit tous les journaux à la recherche de son crime…. mais rien.
Elle prend un amant qui lui vole ses économies et ainsi commence la vraie galère, plus d'argent, plus de logement, la solitude … cela durera un an.
Superbe, mais bon, je suis un fan inconditionnel de Jean Echenoz….§ :o))))))) à lire
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Un an dans la vie d'une femme qui décide de fuir, un beau matin, car elle croit être responsable de l'irrémédiable....
Un an de la vie qui s'étiole, qui se perd, en croisant des personnes plus ou moins honnêtes, plus ou moins prêtes à tendre la main...Car ,au cours de cette année, les ressources s'amenuisent et les conditions de vie sont de plus en plus difficiles et précaires.


Outre le sujet du livre, c'est surtout l'écriture de Jean Echenoz qui m'a capturée : ces longues phrases qui glissent et s'enchevêtrent, cette façon de peindre un décor ou une situation,en une suite de mots précis , choisis et chantants, qui vous donne l'impression de tourner la tête à 180° pour embrasser la scène.

A lire....vite !
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