Lu deux fois, et je suis sûr d'une chose, c'est de ne pas avoir tout compris, mais quel plaisir de suivre l'érudit Umberto dans ces aventures ésotériques! Un pur régal.
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Ceci est plus une confession qu'une critique.
J'avoue ne jamais avoir dépassé la page 60.
C'est rare et à souligner. En général je persévère mais là je n'ai pas pu. Et ce à deux reprises. C'est terrible cette impression de ne pas comprendre.
A la lueur de vos bonnes critiques je vais tenter une troisième expérience.
A bientôt donc ...
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Cela faisait des années que je n'avais pas lu de livres de cet auteur et je ne suis pas déçu malgré quelques longueurs. de moins en moins de temps pour lire. Je pense continuer à lire cet auteur car j'apprécie beaucoup son univers. Livre assez long et dense donc j'ai mis presque 1 semaine à le lire.
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J'ai eu (il y a longtemps ) ma période « Matin des magiciens » et revue « Planète » , je le confesse . Mais je me suis assez vite détaché de cet ésotérisme de bazar et de la vision complotiste de l'histoire qui en découle souvent (on nous cache tout ,les maîtres secrets manipulent l'histoire, la terre est creuse , plate ou portée par quatre éléphant et une tortue …) . Ce préambule pour dire que j'ai trouvé la lecture de ce livre jubilatoire car Eco y montre justement à travers la quête de Casaubon, Belbo et Diotallevi à quels délires peut mener le conspirationnisme . Quelques aperçus bien acerbes sur les milieux de l'édition.
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De ce livre, lu il y a plus de vingt ans ne me restent que les impressions et surtout ce qu'il a valu pour moi de roman de formation politique.
Avant tout, pour moi il a fallu passer cent pages presque incompréhensibles, où j'étais perdu dans les personnages et les actions. le Roman commence par une action qui se situe à la fin de l'histoire au Conservatoire du Musée des Arts et Métiers, non loin du fameux Pendule, la suite est un flash back, avant de revenir à la scène initiale et de conclure de manière qui pour moi était aussi inattendue, que réjouissante. La fin offre son vrai sens au roman.
Dans le roman les personnages, petit à petit, découvrent, des Templiers à nos jours, le vrai sens de l'histoire, le complot qui se trame derrière tous les événements anodins ou capitaux de l'histoire mondiale. Tous les personnages historiques sont conviés au banquet, l'histoire de l'occultisme et des religions est exposée dans toute sa généalogie, pour construire le PLAN.
Le pendule de Foucault, lu dans les années 90, cela a été pour moi un moment d'érudition, de recherches. Sans internet, je consultais des encyclopédies ou ai même acheté quelques que sais je ? pour suivre.
Le pendule de Foucault cela a surtout été pour moi le meilleur vaccin contre les visions explicatives de l'histoire à partir d'un complot cosmo-planétaire. Eco démontre brillamment que toutes ces théories ne sont qu'une narration explicative construite a posteriori, en faisant coïncider des éléments disparates avec une thèse écrite à l'avance.
Eco m'a appris que le Méga-complot cela peut faire de la grande littérature mais de la mauvaise politique.
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Avec un dessin représentant les dix sefira, le Pendule de Foucault apparaît au lecteur sous le haut patronage de la Kabbale, maître livre des sciences occultes et divinatoires.
Alors qu'il préparait une thèse sur les Templiers, Casaubon a rencontré un dénommé Belbo, ce dernier travaille dans une maison d'édition obscure mais sérieuse, qui est doublée d'une maison d'édition fantôme, servant d'appât à des illuminés obsédés d'ésotérisme, victimes de leur rêve de gloire et de postérité littéraire. Alors que Belbo s'est volatilisé de manière inquiétante, Casaubon réussit à entrer dans les arcanes de l'ordinateur de ce dernier pour tenter de comprendre sa disparition, de remonter le fil d'une histoire qu'ils se sont eux-même - avec l'aide de Diotallevi, fanatique de la Kabbale, ingéniés à embrouiller avec leur ravaudage de l'Histoire assisté par ordinateur.
Le Pendule de Foucault est une vraie mine de sapience. Les sociétés secretes (Templiers, Rose-Croix, Grande Fraternité Blanche, Franc-maçonnerie, Chevalier du Christ, Chevalier Teutoniques, Rose-Croix, Pauliciens, Popelicans, Illuminés, hiérosolymitains ...) sont passées en revue au cours d'une plongée passionnante et vertigineuse dans les arcanes de l'ésotérisme, des sciences occultes, de l'hermétisme. Une manière de jeu de piste international et érudit à la recherche d'un secret, qui s'offre et se dérobe toujours, à chaque station que sont les hauts lieux de mystères initiatiques (Paris, Milan, Salvador de Bahia, Rio, Provins, Munich, Chateau de Tomar, forteresse d'Alamut ...). Mais attention, la mystification n'est pas loin, trop prompts que nous sommes à nous tromper nous même, dans ce qui reste un ludus érudit. Umberto Eco, satrape du Collège de Pataphysique, nous rappelle qu'avec les nombres on peut faire ce qu'on veut, que des connections on en trouve toujours si l'on veut en trouver. "Inventer, frénétiquement inventer, sans se soucier des liaisons, jusqu'à ne plus parvenir à faire un résumé. Un simple jeu de relais, entre emblèmes, l'un qui dise l'autre, sans trêve. Décomposer le monde en une sarabande d'anagrammes en chaîne,et puis croire à l'inexprimable. N'est-ce pas la vraie lecture de la Thorah? La vérité est l'anagramme d'une anagramme. Anagrams = ars magna.". Parallèlement à cette ébouriffante trame narrative, l'auteur en conteur de talent, retrace l'atmosphère particulière de luttes d'influence et de troubles politiques de l'Italie des années 70, et évoque à plusieurs reprise la péninsule à l'heure de la seconde guerre mondiale, alors que les partisans et les fascistes s'affrontent au cours échauffourées sporadiques pour le contrôle de terres oubliées de Dieu.
Le Penducle de Fouclault est de ces livres qui marquent et laissent une graine dans l'esprit du lecteur. Par son sujet et la forme de sa narration, il m'a rappelé l'Huysmans de Là-bas. Je le prescrirais d'urgence aux adeptes dogmatiques des théories conspirationnistes. C'est une quête jubilatoire, vertigineuse et inspirante; on ne sais pas où finit L'Histoire et où commence la fable. On apprend, on s'esclaffe, on s'oublie en se prenant à rêver à d'improbables connections occultes et puis un mot nous rappelle que tout ceci est ludique, même si c'est le plus beau et le plus miroitant des jeux de perle de verre. Un chef d'oeuvre, un puits d'érudition, une odyssée médiévale fascinante.
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