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sur 729 notes
Un roman particulier, qu'il faut prendre au 3ème degré, même si on parle là quand même de la mise en place de l'antisémitisme généralisé, mais qui est tragiquement à friser le ridicule tant les situations sont parfois grotesques ou pathétiques. Ce personnage, apparemment le seul fictif de la bande, est si ridicule qu'on se demande bien comment il a fait pour avoir autant d'influence sur L Histoire mais c'est un fait aujourd'hui, les Protocoles sont malgré leur invention une référence dans les milieux racistes et antisémites...
Au-delà du personnage détestable de Simonini, Umberto Eco nous fait traverser ce XIXème siècle chaotique et versatile et on navigue donc parmi les guerres Garibaldiennes, celles de Napoléon Bonaparte (3ème du nom), la Commune et l'Affaire Dreyfus, pic de la mouvance antisémite de l'époque, aujourd'hui encore véritable plaie de l'Histoire Française...
Notre "héros" joue le rôle de trublion dans les affaires d'État et religieuses, en trimballant sa haine des Juifs et en favorisant les fameuses fake news dont on se gave aujourd'hui.
Bref, du Cimetière de Prague il n'est question qu'un temps pour cette réunion de méchants pourfendeurs du Monde que sont les Juifs mais un roman assurément fort de son érudition, mais de la part de Umberto Eco, est-ce si étonnant?
Pour qui veut lire, avec recul évidemment, une histoire énorme, et c'est là toute la force de la littérature, voire le danger parfois, ce roman est pour vous!
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Une fois commencé, je n'ai pu lâcher ce roman (comme beaucoup de livres d'Umberto Eco).
On y retrouve les thèmes chers à l'auteur déjà développés notamment dans le Pendule de Foucault (théorie du complot, paranoïa, mensonge généralisé, fabrication de faux, franc-maçonnerie...) abordés ici de manière plus accessible qu'à l'accoutumée. le plaisir purement romanesque est au centre de l'oeuvre et l'érudition de l'auteur sert parfaitement le propos sans tomber dans la surenchère ou la lourdeur "encyclopédique".
Tout y est : le fond (l'intrigue, le cadre historique, l'incroyable galerie de personnages, la tension constante...) et, surtout, la forme (un vrai labyrinthe où plusieurs voix se mêlent, se démêlent, s'emmêlent, pour finalement former un ensemble solide, cohérent).
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C'est une critique d'une asiatique.

Cette oeuvre raconte de la procès d'inventer la protocole de Sion, en même temps, comment était écrite elle-même.

L'histoire écoule du dix-neuvième siècle à la veille de la Première Guerre mondiale: le Risorgimento, la Commune de Paris, l'affaire Dreyfus, etc. Eco coude des faits historiques et de nombreux livres et documents réels avec le fil appelé « faux ». Ce fil est constitué de nombreuses personnes aussi réelles à l'exception du personnage principal Simone Simonini. Lui, il a une double personnage, l'un faussaire lui-même et l'autre abbé appelé Dalla Piccola. C'est-à-dire que cet oeuvre même peut être considérée comme un « faux ». Si vous remontez dans le temps et rédigez un document du passé, ce serait la découverte d'un document qui a écrit la « vérité ». C'est un travail qui est à la merci des gens qui en ont profité. En outre Eco en profite lui aussi.

L'auteur dit: Nous lisons les romans policiers comme un simple divertissement et nous oublions facilement ce que nous avons lu. Mais lorsque l'on nous dit ce que nous avons lu comme s'il s'agissait d'un fait historique, nous avons le sentiment qu'il est en quelque sorte familier et nous le considérons comme une preuve de nos propres affirmations.

Comme le montre cette description, la fiction laisse parfois une impression plus forte sur le lecteur que la non-fiction et a le pouvoir de lui faire croire qu'il s'agit d'un vrai fait. Ce roman sur cette horreur est aussi terrifiant.

Dès le début, les journaux intimes du protagoniste qui méprise non seulement les juifs mais presque tous nous laisse prendre aux mêmes sentiments. Cependant,on peut voir l'essence d'Echo dans quelques phrases de l'ironie comique qu'il intercepte parfois. Les racistes font la même chose avec ceux qu'ils catégorisent et méprisent ou un allemand fait ce que Simonini pense que les juifs auront fait.


La connaissance de l'histoire européenne de cette période est absolument nécessaire. Il y a pleins de détails que l'on se demande « Est-ce que l'on en a besoin pour arriver à destination? ». Si vous en manquez comme moi, cherchez tous les mots, tous les événements et tous les gens inconnus avec la carte de l'Europe correspondant à cette période exacte à la main. Cela doit être trop dur à lire pour ceux qui ne ressentent pas de poussé d'adrénaline et qui ne trouvent pas le plaisir en cette démarche. Elle mérite de connaître l'importance que diverses personnes considèrent qu'un événement leur convient et que les faits historiques peuvent être déformés de la manière qu'elles jugent appropriée.

Je suis satisfait d'avoir beaucoup appris les liens des faits historiques, des cultures, des religions et du contexte émotionnel entre les groupes ethniques européens.
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Le quatrième de couverture de ce livre paru en 2010 induit le lecteur en erreur en plaçant le Cimetière de Prague dans la droite lignée du Nom de la Rose. En réalité, cette sixième production romanesque a bien plus de points communs avec le Pendule de Foucault, fabuleux roman traitant avec maestria d'un complot universel des Templiers. Il est question dans le Cimetière de Prague d'un complot imaginaire : celle de Juifs réunis un soir dans un cimetière de Prague et se mettant d'accord pour dominer le monde. Un thème hautement sulfureux qui a fait polémique en Italie. le narrateur principal, Simon Simonini, brillant faussaire et antisémite notoire, raconte son travail de rédacteur qui aboutira à "l'évangile" antisémite des Protocoles des Sages de Sion. À la fois extraits de journaux intimes et de lettres, cette production littéraire s'apparente aux romans-feuilletons du XIXe siècle. Bien plus baroque que dans ses livres précédents, et non sans audace, Umberto Eco multiplie chausse-trappes, fausses pistes destinées à perdre le lecteur (qui est qui ?), conspirations fumeuses mettant en scène jésuites, franc-maçons, sectes diaboliques et d'authentiques personnages historiques (Alexandre Dumas, Garibaldi, Dreyfus ou le jeune Sigmund Freud). Un roman intéressant qui n'est sans doute pas le meilleur de notre plus brillant écrivain européen mais qui a le mérite de démonter avec talent la manière dont se créent des légendes comme celle des Protocoles de Sion.
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Très déroutant de par la narration d'un personnage abject. Mais très fin et profond, sur fond de faits historiques réels et documentés, explicitant la naissance de la théorie du complot. Humour noir grinçant parfois jouissif.
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Cela fait longtemps que je n'avais pas autant regretté ma manie de ne pas vouloir abandonner les livres… La lecture de ce premier livre que je lis d'Umberto Eco a été des plus fastidieuses. A aucun moment je ne me suis attachée au protagoniste, ni même aux personnages (pourtant nombreux) qu'il croise sur son chemin. Je me suis perdue dans le dédale d'événements historiques auxquels fait référence l'auteur. A ce titre, l'ouvrage m'a paru des plus élitistes car sauf à posséder une certaine érudition à propos des périodes historiques abordées, il est difficile de s'y retrouver tant dans la chronologie des événements que dans les personnages (réels) qui apparaissent.
Un roman teinté d'orgueil en somme…
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« L'Iliade » de la paranoïa, la « Chanson de Roland » de la théorie du complot , voila ce que tente de réaliser Eco dans ce roman :il nous raconte à travers moins d'un siècle la genèse des « Protocoles des sages de Sion » , mais aussi des théories sur les Francs-maçons ,ou les Jésuites ( Qui annoncent les extra-terrestres ,la CIA, les islamistes,les illuminatis ) ,tous ces maîtres secrets du monde qui permettent aux esprits superficiels d'expliquer leurs peurs et de trouver une cible à leur rage . Il en ressort pour parler actualité , Soral ,cette outre gonflée de vent et Dieudonnée l'histrion ne sont que de petits joueurs et surtout de vilains copieurs . Dommage que la prodigieuse érudition d'Eco nuise à sa capacité à créer des personnages auxquels on s'attache ….
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Mettons en exergue deux auteurs tout à fait différents.
Imaginez Dan Brown possesseur d'un doctorat: c'est Umberto Eco, qui, avant de se lancer dans la fiction il y a 30 ans avec "Le Nom de la Rose", était un sémioticien et un érudit en littérature du Moyen Age.

Comme le Code Da Vinci et le symbole perdu de Brown, le sixième roman d'Eco, le Cimetière de Prague, serpente le long d'un sentier souterrain qui traverse les hérésies éclairées et les évangiles fanatiques propagés respectivement par des francs-maçons et des Illuminati, des jésuites et des juifs, avant de laisser entrevoir conspiration idéologique qui souligne les tromperies de la politique contemporaine. Tout le monde en prend pour son grade.

Une des différences majeures pourtant entre ces auteurs réside dans le fait que Brown conçoit un casse-tête et le résout, alors que le plaisir plus intense d'Eco réside dans une mystification ouverte. Brown veut que nous croyions en sa toile tissée de coïncidences mystiques et Eco est au mieux fantasquement sceptique, au pire délibérément trompeur: pour lui, le but d'une histoire est de raconter des mensonges ingénieux plutôt que de parvenir à une vérité tristement rationnelle.

Dans le Cimetière de Prague, Umberto Eco évoque une atmosphère d'Europe de la fin du XIXe siècle, empreinte de conspiration, de révolution, d'antisémitisme, de complots et d'assassinats couvrant la campagne sicilienne de Garibaldi et l'unification de l'Italie à la commune de Paris et à l'affaire Dreyfus, un royaume sombre peuplé de francs-maçons, de jésuites et de juifs perfides.
Son mystérieux protagoniste, création merveilleusement dégénérée, débauchée, irrévérencieuse et politiquement incorrecte, même au regard des normes de l'époque, est dans une mouvance sombre et sinistre. Simonini est un faussaire bigot lubrique, rusé et glouton, qui possède et use des sept péchés capitaux à outrance.
Eco fait de l'antisémitisme et des origines de l'une des plus sinistres falsifications de l'histoire, les Protocoles des Sages de Sion, un document dans lequel la persécution sauvage de la race juive dans la première moitié du XXe siècle a ses origines le thème central de son oeuvre.

Malheureusement, la prose érudite initiale de Eco cède la place à une incohérence inarticulée, détournée et verbeuse car son intrigue devient trop sinueuse et compliquée, et malgré tout cela, le résultat des récits est douloureusement prévisible.
Il m'est encore difficile à ce jour de dire si j'ai aimé ce livre ou non. Mais je ne peux qu'apprécier l'érudition de son auteur.
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En général je suis un amateur des livres d'Umberto Ecco mais j'avoue que là je suis septique. La description du XIX ème siècle à travers la vue d'un schizophrène complexé ? L'antisémitisme poussé à son extrême doublé de diatribes véhémentes contre les Francs-Maçon , l'église, en fait tout y passe.
Un texte un peu embrouillé, d'une lecture pas très facile. Non, là j'avoue, Monsieur Ecco je suis déçus.
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grand!
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