AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 223 notes
5
13 avis
4
20 avis
3
7 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre d'entretien entre deux bibliophiles passionnées et passionnants que sont Jean-Claude Carrière et Umberto Eco. N'espérez pas vous débarrasser des livres est fluide et très plaisant à lire, de nombreux thèmes qui gravitent autour du livre y sont abordés: la culture et la connaissance, la religion, l'histoire, les nouvelles technologies... Ce livre foisonnant est un vrai trésor en matière d'érudition et de sapience, le lecteur se délecte de nombreuses histoires, souvenirs et autres anecdotes.

Pêle-mêle:

- On apprend qu' Umberto Eco possède 50000 livres dont 1200 livres rares.
- Quand la bilbiothèque d'Alexandrie a brûlé, il n'y avait pas que des chefs d'oeuvre dedans. Il devait aussi s'y trouver des nanars.
- Les tragédies grecques que nous considérons comme incontournables n'étaient, dans leur majorité, pas citées dans les textes de l'époque. Il est donc possible que ces oeuvres n'étaient même pas les meilleures de leur temps. On s'extasie peut être sur des textes mineurs comparés à la production de l'époque.
- Certains antiquaires que l'on appelle "casseurs" n'hésitent pas à découper des incunables pour les vendre en feuilles séparées.
- Il existe une section de la Bibliothèque nationale que l'on nomme "l'Enfer" et qui regroupe des livres rares et interdits confisqués au fil des siècles. Il faut une autorisation spéciale pour visiter l'Enfer des livres.

A noter le passage où Umberto Eco parle des supports soit disant durables (disquette, CD, DVD, clé USB) mais qui avec le temps deviennent tous obsolètes alors que le livre perdure. Comme le dit l'Italien, le livre c'est comme la roue maintenant qu'on l'a inventé on ne peut pas faire mieux.

Je suis bien d'accord avec lui !



Commenter  J’apprécie          281
Ce sont deux bonhommes qui discutent. Pas des lapins de six semaines mais deux messieurs qui en connaissent un rayon niveau littérature. Et ils jasent. du livre, de la culture, de ce qu'implique notre modernité dans le rapport à la connaissance, de la place de la mémoire dans un monde où est accessible en un clic... Ils font un ping-pong d'idées. Rien de fondamentalement nouveau n'émerge de cet échange, mais il est parfois rassurant d'entendre certaines vérités. En vrac :
- les livres qu'Umberto Eco possédait dans les années 50 ne sont plus lisibles à l'heure actuelle. le papier moderne ne vieillit pas si bien que ça. Alors le papier de nos éditions de poche d'aujourd'hui ne devrait pas tenir bien longtemps. La permanence du papier en prend donc pour son grade.
- les nazis auraient pu déterminer si un paysan était juif en regardant s'il plantait ses graines de gauche à droite ou de droite à gauche.
- quand la bilbiothèque d'Alexandrie a brûlé, il n'y avait pas que des chefs d'oeuvre dedans. Il devait aussi s'y trouver des nanars.
- les tragédies grecques que nous considérons comme incontournables n'étaient, dans leur majorité, pas citées dans les textes de l'époque. Il est donc possible que ces oeuvres n'étaient même pas les meilleures de leur temps. On s'extasie peut être sur des textes mineurs comparés à la production de l'époque.
- c'est Bacon qui a écrit toutes les pièces de Shakespeare. Mais ça prenait tellement de temps à Bacon pour les écrire qu'il n'avait pas le temps d'écrire les siennes. du coup, c'est Shakespeare qui a écrit toutes les pièces de Bacon.
- on appelle "casseurs" les gens qui découpent un incunable pour le vendre en feuilles séparées.
- nos ancêtres étaient bien plus petits que nous. Ils avaient donc des tons de voix différents des nôtres puisqu'ils n'avaient pas le même coffre que nous autres.
- Monseigneur de Quélen, archevêque de Paris, a déclaré en chaire à Notre-Dame : "Non seulement Jésus-Christ était fils de Dieu, mais encore il était d'excellente famille du côté de sa mère".
- à propos de l'existence ou non des Roses-Croix, Nehaus écrivait en 1623 : "Le seul fait qu'ils nous cachent qu'ils existent est la démonstration de leur existence". Imparable.
- quand Bossi, le chef de la Ligue du Nord, est venu à Rome pour vendre sa salade fasciste, des gens l'ont accueilli avec une pancarte proclamant : "Lorsque vous viviez encore dans les arbres, nous étions déjà des tapettes".

Je le confesse, je suis très sensible à tout ce que dit Umberto Eco, en revanche les propos de Jean-Claude Carrière me touchent beaucoup moins. Là où le premier est souvent drôle en plus d'être érudit, le second a tendance à trop se mettre de l'avant dans ses exemples ("Oui, moi, quand j'ai travaillé avec Buñuel...". Bon, il faut avouer que le monsieur a travaillé avec des pointures en matière de cinéma, ça n'aide pas à la modestie. L'admirateur du piémontais que je suis aurait volontiers demandé à monsieur Carrière de la mettre en veilleuse pour laisser plus de place à Eco, même quand ce dernier parle d'auteurs baroques italiens inconnus au bataillon.

En résumé, rien de spectaculaire dans ce livre d'entretien, mais l'ouvrage est très accessible. Les notions abordées sont simples (quelle différence entre savoir et culture ?) et ne finissent jamais en de verbeuses péroraisons universitaires de vieux gâteux. C'est même tout le contraire : à 78 ans, Umberto Eco est un étrange mélange de sapience et de geekitude. Voilà un homme qui peut aussi bien disserter sur Thomas d'Aquin que sur Superman. Il a très tôt intégré l'informatique dans son travail et du coup, sa méfiance envers le numérique n'est pas du tout un réflexe anti-progrès mais plutôt l'expérience d'un vieux de la vieille à qui l'informatique a passé son temps à dire que la disquette 5"1/4/3"1/5, le CD-Rom, le DVD, la clé USB étaient des supports de stockage durables.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
Commenter  J’apprécie          160
Un très bel échange à bâtons rompus entre deux bibliophiles et têtes de proue de notre XXIème siècle. Plus qu'une dissertation sur l'amour des livres et les anecdotes qui l'accompagnent, on y trouve tout un questionnement sur l'avenir de notre culture
Commenter  J’apprécie          110
Quand on aime le livre (en tant qu'oeuvre intellectuelle, mais aussi en tant qu'objet), la conversation entre deux des plus grands bibliophiles contemporains est toujours intéressante.

Ce livre ne manque pas son pari. C'est passionnant de voir ces deux grands esprits converser, débattre et communier sur ce thème. Parfois, il s'agit véritablement d'un dialogue philosophique.

Cet entretien me fait un peu penser à l'abécédaire de Deleuze : ce moment où un esprit, au crépuscule, déploie sa pensée complexe à destination du quidam (qui n'est jamais expert, mais toujours doté du bon sens pourvu qu'il veuille le suivre). Ce moment est toujours riche, car c'est celui où la pensée énoncée est la plus nuancée, la plus sûre d'elle, la plus complexe à communiquer ; l'esprit ne renonce pourtant à la partager au plus grand nombre. Mon individualisme m'inclinerait plutôt à déplorer cette idée que le grand esprit doit rendre des comptes au plus grand nombre. Pourtant, c'est un peu l'idée que m'évoque ce livre, qui en est un exemple saisissant.

Le livre est un symbole et il faut le protéger. Eco est un grand esprit, comme une époque en compte peu, et il faut le lire.
Commenter  J’apprécie          60
Il y a bien longtemps qu'un livre ne m'avait pas passionné autant. Je jubile presque à chaque page. Je ne l'avais pas pris quand tu me l'avais proposé. Tu as réussi cette fois. Merci Mam pour ce beau cadeau.
Commenter  J’apprécie          30
A travers un débat intelligent vous suivrez les déambulations cérébrales du trio de Umberto Eco, Jean-Claude Carrière et Jean-Philippe de Tonnac (menant la conversation).
Nos personnages, haut en couleur et bibliophiles/ collectionneurs, nous dévoilent leur avis face à l'émergence du numérique et leur réplique se fait sans attendre "n'espérez pas vous débarrasser du livre" . Comme la roue, qui depuis sa création n'a pas été supplantée, le livre, quant à lui, a juste changé de support mais la tradition reste.
Vu le nombre d'anecdotes et de références, je pense que ce livre pourra servir à tous les amoureux du livre.
Commenter  J’apprécie          30
"N'esperez pas vous débarrasser des livres" de Umberto Eco et Jean Claude Carrière est un essai sur la littérature mais pas que. J'ai bien aimé car on y apprend plein de choses. J'ignorais la majorité. C'est une mine d'information. de plus, l'avis d'Umberto Eco nous permet de découvrir aussi la culture hors de nos frontières. Un vrai plus !
Je connaissais déjà Jean Claude Carrière pour "la controverse de Valladolid". J'avais apprécié son style même si ce n'est pad comparable.
Pourtant j'ai eu un peu de mal à certains moments. Comme c'est une interview, les digressions peuvent être longue et multiple. Cela a vraiment dérangé ma lecture...
Je vous le conseille si vous n'avez pas encore lu d'essai sur la littérature et que des thématiques comme celle du cinéma vous intéresse également.
Commenter  J’apprécie          20
Indispensable aux amoureux des livres. Comment résister à l'érudition de ces deux hommes de lettres?
Commenter  J’apprécie          20
Un ouvrage exceptionnel : drôle, étonnant, qui invite à la réflexion par rapport à nos habitudes du quotidien, ... A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          20
Voici une trilogie que j'ai acheté dans cet ordre, les 2 premiers il y a plus de dix ans , j'avais lu 30 pages du premier. le 3eme vient de sortir et je l'ai lu tout de suite. C'est d'abord de la lecture, surtout les 3 de suite mais c'est avant tout une expérience. Si vous aimez entendre parler des livres, incunables, ceux comme aime savoir dans l'étagère, ceux vers qui on revient, ceux qu'on a et qu'on ne lira jamais , ceux qu'on a plus et qu'on a jamais lu, si vous avez envie de savoir pourquoi on les collectionne, pourquoi nous en parlons de façon mondaine ou sérieuse, alors je vous invite à vous plonger dans cette odyssée. C'est instructif, plein d'érudition, bien écrit et drôle. Vraiment plus qu'une lecture, le sentiment d'être adouber par des maîtres
Commenter  J’apprécie          11




Lecteurs (548) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Nom de la Rose

Quel est le nom du personnage principal ?

Guillaume d’Ockham
Guillaume de Baskerville
Sherlock d’Holmes
Sherlock de Melk

10 questions
728 lecteurs ont répondu
Thème : Le nom de la rose de Umberto EcoCréer un quiz sur ce livre

{* *}