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3,95

sur 143 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les smartphones et leurs applications vous horripilent ? Vous n'aimeriez certainement pas vivre dans le futur imaginé par Egan, dans lequel les êtres humains peuvent s'injecter directement des « mods », capables de booster les aptitudes intellectuelles, bloquer certaines émotions nuisibles, faire des recherches sur le réseau et recevoir les résultats immédiatement dans le cerveau, etc.

Le début du roman m'a un peu pris au dépourvu : la Terre soudainement isolée du reste de l'univers par une bulle apparue on ne sait trop comment, une secte apocalyptique qui fait régner la terreur, et des industries ultra-puissantes pour qui tous les moyens sont bons pour se faire un peu plus d'argent. A priori, on était plutôt dans le genre « techno-thriller de gare », qui était assez éloigné des attentes que j'avais de l'auteur.

Après 150 pages toutefois, Egan revient sur son terrain favori, la hard-science. La transition est d'ailleurs brutale, toute l'intrigue construite au début du roman est poussée sur le côté sans ménagement, et on en entendra pratiquement plus parler. À la place, on se torturera les méninges avec certains paradoxes de la mécanique quantique. Je pense que j'étais le bon public : juste assez de connaissances pour saisir de quoi on parle, et pas assez pour me laisser emmener là où le veut l'auteur sans discuter.

Le coeur du roman et le côté hard science que j'affectionne chez Egan continuent à me plaire, mais la structure du roman en général me paraît assez bancale. Mon verdict final sera un « mouais » sans conviction.
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Ce livre est passionnant mais, comme il s'agit de Hard SF, il est à proscrire totalement à toute personne n'ayant jamais entendu parler (ou abhorrant) la physique quantique et surtout les casse-tête à partir de règles à la base très simples mais pouvant donner lieu à nombre de variations très, très complexes.

Il est structuré en trois strates étroitement intriquées :
- l'aventure en elle-même, qui n'a rien d'extraordinaire dans le monde physique mais sert de support aux couches supérieures ; quelques interactions avec d'autres (rares) personnages
- La vie "intérieure" du héros qui nous place dans sa tête, dont l'état mental est assisté et modifié par des "mods" ; c'est très intéressant et donne lieu à un premier niveau d'émerveillement et de sueurs froides quand on imagine combien nos cerveaux pourraient être manipulés. Aparté : cela rejoint le principe de base de mon roman en finalisation "L'Enfer à deux doigts" qui pousse l'anticipation à une connexion permanente de nos esprits et des "agents" qui nous assistent dans notre crâne.
- le niveau quantique, et c'est là tout l'intérêt du livre. C'est probablement la moitié du texte, distillé au fil des pages, qui permet de se familiariser avec les notions et les postulats utilisés (beaucoup d'exposés, certains étant sous forme de dialogue et heureusement que le héros n'est pas une bille car il comprend très bien). Nous sommes à l'ultime niveau d'émerveillement, tant les situations sont extraordinaires.

Le style est très fluide et l'ensemble se lit très facilement. Il peut être utile de revenir sur certains paragraphes pour vérifier qu'on a bien compris. Je le répète ici : il n'y aura aucun plaisir si l'on ne s'accroche pas un peu ou si l'on n'a pas le niveau minimal pour suivre. Il est donc indispensable de bien entrer dans le sujet dès les premières complications. C'est mieux qu'un casse-tête : c'est suivre et comprendre la résolution d'un casse-tête.

Il y a une histoire, tout de même, mais nous sommes plus dans l'exposé d'un délire qui se complique sérieusement dès qu'on sort de notre monde terre-à-terre où les règles de base de la personnalité sont assez simples si l'on ne cherche pas trop loin : nous existons (plus ou moins), un point c'est tout !

L'objet n'est pas de déterminer si le tout est plausible, nous sommes dans de la SF.
Je reconnais que j'ai été un peu perdu sur la fin et… suis resté sur ma faim. Et l'épilogue n'y pourra rien.
L'auteur ayant ouvert la boîte de Pandore, tous les possibles pouvaient advenir et le livre se finit d'une manière soit trop diffuse (mais ce n'est pas l'impression qu'il donne) soit claire (auquel cas il aurait fallu mieux expliquer au lecteur).

C'est tout le paradoxe : autant les explications étaient longues et parfaites au début, autant elles sont floues plus on avance. Ca fait partie du jeu de l'histoire "quantique" mais on peut imaginer que l'auteur commençait aussi à se perdre !

Lien : https://pdefreminville.wixsi..
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Depuis près de vingt ans, le Bélial nous permet de découvrir Greg Egan, connu comme l'un des maîtres de la Hard-SF. Après nous avoir proposé trois recueils de nouvelles (Axiomatique, Radieux, Océanique), deux novellas (Cérès et Vesta, A dos de crocodile) et plusieurs romans dont l'emblématique Diaspora, la maison d'édition Seine-et-Marnaise réédite Isolation, premier roman de l'auteur australien (en fait le second mais l'auteur, lui-même, a renié sa première oeuvre !) paru en 1992.

Isolation débute comme un polar cyberpunk classique : Nick, un ancien flic, bardé de mods (implants neuronaux permettant de modifier le fonctionnement du cerveau) et affublé de nombreux gadgets technologiques, est engagé pour retrouver Laura, une handicapée mentale sévère qui se serait échappée de l'hôpital dans lequelle elle séjourne. le cadre lui est un peu moins traditionnel, nous sommes en 2067, trente-trois ans après que le Système Solaire a été prisonnier d'une "Bulle" d'origine inconnue qui lui occulte les étoiles.

Après cette mise en place, Greg Egan entre en jeu et avec lui les concepts de physique quantique dont le principal est la réduction consciente du paquet d'onde. le récit prend une tout autre tournure, explorant les conséquences d'un monde quantique à échelle macroscopique. Véritable cours de vulgarisation scientifique (assez accessible) qui nous plonge dans ce monde probabiliste où l'observateur pourrait choisir parmi les futurs possibles celui qu'il voudrait voir être réel.

Greg Egan parvient à lier l'ensemble : la disparition de Laura, la Bulle et la réduction du paquet d'onde en une seule et même histoire autour de grandes questions scientifiques et métaphysiques. Rendre compréhensibles des concepts aussi exotiques est du grand art. Certes certains passages restent particulièrement complexes voire abscons et je serais bien présomptueux de dire que j'ai compris toutes les abstractions mises en jeu, ou que j'ai saisi tous les tenants et aboutissants. Mais les grandes lignes sont claires et le voyage est merveilleux. En outre, Isolation n'est pas qu'un précis de physique quantique, c'est surtout un roman qui nous amène à nous interroger sur notre monde et sur la notion de libre-arbitre ou à nous questionner sur notre identité...

Rares sont les romans cyberpunk de plus de trente ans à toujours être d'actualité ou à ne pas être démodés. Isolation est de ceux-là et restera encore longtemps une lecture extraordinaire, certes ardue mais qui apporte outre du plaisir, un véritable enchantement.

Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Nick Stavrianos vit dans l'Australie de 2067, trente-trois ans après le Jour de la Bulle, le moment où le système solaire a été recouvert d'une membrane qui l'a isolé du reste de l'univers. Ancien inspecteur, Nick a quitté la police après le décès violent de sa femme Karen. Devenu détective privé, il vient d'être embauché par un employeur resté anonyme pour enquêter sur la disparition mystérieuse de Laura Andrews. Il va vite découvrir que cette femme, atteinte d'un retard mental, a déjà tenté par deux fois de sortir de l'Institut Hilgemann, un hôpital psychiatrique ultra-sécurisé où elle était jusqu'ici en résidence...

Malgré les apparences (titre court, couverture de Manchu, pitch assez banal), ce roman de Greg Egan est loin d'être simple. Parce que cette première partie d'histoire va vite se transformer (muter ?) en tout autre chose, c'est déjà une manière pour l'auteur Australien de dérouter le lecteur. Ensuite, l'arrivée de notions de physique quantique va ajouter une couche de complexité à la lecture. En effet, étant une accumulation de strates que le lecteur devra découvrir au fur et à mesure de son "parcours initiatique", Isolation est un roman qui se mérite.
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Merci les rééditions en grand format du Bélial qui me permettent de réaliser qu'on avait déjà sorti il y a quelques années ces titres fascinants provenant tout droit de l'imagination d'un grand auteur de SF qui aime nous faire des noeuds au cerveau : Greg Egan.

Ma première rencontre avec l'auteur avait été ratée : trop de concept et pas assez d'histoire dans Diaspora. Ce fut à nouveau un peu le cas mais en mieux dans la novelle Ceres & Vesta où le résumé malheureusement en disait beaucoup trop pour le format, tuant la surprise. Et c'est à nouveau un peu le cas ici, même si, à nouveau, j'ai senti une amélioration de mon appréciation de sa façon de conter une histoire. Je commence à m'habituer aux turpitudes de Greg Egan, dont c'était ici le deuxième roman.

En effet, à nouveau, le résumé m'a vendu du rêve avec cette histoire de Bulle surpra-géante arrivant autour de la Terre et du Soleil, les coupant du reste de la galaxie. Je m'attendais à une histoire vertigineuse autour de ce mystère, j'ai finalement eu récit très terre à terre sur l'humanité augmentée… Ce n'était pas vraiment ce que je cherchais même si ce fut honnête et agréable à suivre. A cause de cela, ce fut donc un très bon texte théorique mais seulement une bonne lecture pour ce qui est de l'intrigue.

Seconde petite déception, les premiers temps de l'histoire semblaient me promettre une enquête sur une handicapée mentale qui avait disparue, ce qui m'enthousiasmait d'avance tant je trouvais cela unique. Malheureusement, à nouveau, très vite on semble s'en éloigner pour traiter plutôt des défaillantes du héros, le détective embauché pour mener l'enquête. En effet, ses augmentations qui lui permettent d'exceller dans son travail, en ne souffrant pas du deuil de sa femme, en n'ayant pas faim au mauvais moment, ou à traiter et analyser plein de données ainsi que de connaître l'état de son corps, sont en train de dérailler, ce qui l'inquiète. Cela vient doubler l'enquête en cours et au final on se retrouve avec tout autre chose, qui n'est pas vraiment ce qu'on nous avait promis ou si peu.

Finalement plus qu'une enquête, c'est un récit sur l'évolution de l'humanité et son rapport aux sciences et technologie, dont à la foi également, qui nous est proposé, et si l'enquête s'y mêle c'est très légèrement, en marge, avant que l'ensemble ne forme un tout complexe que je ne suis pas sûre d'avoir bien saisi, en tout cas dans son détail. Il faut dire qu'autant l'auteur mêle astucieusement à la narration les améliorations, applications, « Mods », qui travaillent pour le héros depuis l'intérieur même de son corps, autant il truffe cela de concepts scientifiques pas toujours simples à suivre et surtout insérés dans une narration un peu absconse…

Ça donne un faux rythme à l'histoire. Il se passe toujours quelque chose mais ce n'est pas trépident comme dans une enquête. Les nombreux termes et analyses scientifiques sur ses « mods » et ce qu'ils apportent a l'humanité la ralentissent encore voire l'occultent. C'est très philosophique finalement alors que je m'attendais à plus d'action. Mais le vertige de la Hard SF est bien là et les concepts, fascinants, sont bien développés. On s'attend juste à un autre type d'histoire et ce que l'auteur donne en terme de concept, il le reprend en humanité et vivacité de son récit.

Fascinant de par son développement sur notre rapport aux améliorations de notre être via la technologie, Isolation m'a perdue dans une récit qu'elle veut raconter et qui est bien trop peu présent. J'ai aimé ma perdre dans ses concepts d'humanité augmentée questionnable moralement, éthiquement et intimement. J'ai moins aimé, à nouveau, le sentiment d'une intrigue absente et juste utile comme écrin des idées de l'auteur. J'aime quand les deux sont vraiment mêlés. Et surtout si on me promet un récit centré sur un concept j'aime que ce soit le cas et qu'on en dévie pas trop.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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J'ai démarré Avril autour de la SF avec ce roman de Hard-SF court mais plutôt ardu! le début du roman s'apparente à un polar avec une intrigue assez banale. Nick est détective privé. On fait appel à lui car une jeune femme a disparu d'un hôpital psychiatrique. Elle n'aurait pas pu le faire physiquement et mentalement. Nick se lance alors sur ses traces et va découvrir une autre réalité, une autre manière de penser le monde. C'est là que les choses se corsent pour notre personnage et pour le lecteur, dans la seconde partie du livre.

La physique quantique va alors faire son apparition (coucou!) et ne plus lâcher vos neurones! Punaise, que c'était dur. Mon cerveau a vraiment eu du mal à suivre les explications et les circonvolutions de notre personnage! Il faut prendre le temps d'ingérer et de digérer toutes les infos que l'on nous donne puis se laisser guider pour enfin comprendre, Eurêka! Dans ce monde où les humains sont bardés de technologies implantées dans le cerveau (les mods), où une bulle est venue nous séparer du reste du système solaire, nous privant de la lumière des étoiles, on va vite comprendre que tout est lié.

Je ne vous cache donc pas qu'il faut s'accrocher dans cette lecture car c'est parfois très technique et philosophique mais Greg Egan nous permet de toucher du doigt des concepts très complexes. La question de l'identité et du libre-arbitre est d'ailleurs au coeur du roman.

Isolation est un roman de Hard-SF qui se mérite, une lecture parfois ardue mais qui porte son lecteur vers des interrogations toujours d'actualité!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Un premier roman souffrant logiquement de soucis d'un premier roman, d'autant plus pernicieux qu'on parle de Greg Egan, un auteur aux ambitions pour le moins complexes.
Mais en dépit d'une certaine aridité ponctuelle liée aux enjeux de la mécanique quantique dont l'auteur use et abuse, on trouve déjà régulièrement son talent unique pour la vulgarisation et les fulgurances conceptuelles foudroyantes.
Exigent, forcément, mais pas dénué de qualités. Annonciateur des excellents ouvrages à venir.
Lien : https://syndromequickson.com..
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Nous suivons Nick Stavrianos, détective privé et ancien flic.

Laura Andrews est handicapée mentale sévère et a été enlevée. Nick est mis sur le coup par un client inconnu. Il accepte pourtant le contrat sans s'imaginer les conséquences pour lui, les autres et le monde.

Nous sommes en 2068. La planète vit sous une chape inconnue (la Bulle) depuis 33 ans : un beau jour, les étoiles disparaissent et sont occultées par un voile mystérieux qui isole le système solaire du reste de l'univers. Personne ne peut avancer de théorie suffisamment solide pour l'expliquer. Les premières émeutes émergent en même temps que les premiers mouvements fanatiques religieux. Pourtant, ce changement radical n'apporte finalement aucune transformation à la vie paisible sur Terre et la majorité des gens, plus stoïques qu'extrémistes, reprennent leur train-train quotidien, faute de mieux.

Cela m'a tout de suite fait penser à l'excellent Spin de Robert Charles Wilson. Nul doute que RCW s'est fortement inspiré de l'oeuvre de Greg Egan pour créer son Spin. Mais la comparaison s'arrête là, car la suite du récit va invariablement dévier vers des réflexions quantiques, et une en particulier, qui vont se révéler être le pilier du livre (nous y reviendrons).

Le progrès technologique a été notable dans cette société de fin de XXIe siècle : les gens ont, moyennant finance, la possibilité d'acquérir des mods, des sortes de mini-programmes implantés directement dans le cerveau afin d'aider dans certaines tâches (par exemple le mod Maître-Chiffre de Nick qui lui permet de centraliser une grosse quantité de données ou encore En coulisse pour croiser et rechercher des données, etc.) Cela va même encore plus loin ; d'autres mods à usage privé permettent d'invoquer une rémanence d'un être aimé disparu et permettent d'interagir avec eux, comme s'ils étaient encore vivants. Tout cela avec la simple volonté; il faut s'imaginer une sorte de nano Google Glass implanté dans le cerveau sous forme de puce et où les infos invoquées apparaissent en superposition du champ de vision. Autre intérêt des mods : l'amorçage qui permet un bien-être relatif et d'échapper aux turpitudes habituelles quand on les active…

Ainsi, Rick se met sur la piste de Laura et très vite les premiers obstacles apparaissent. Comment une handicapée mentale a-t-elle pu s'échapper de l'institut médical dans lequel elle était plus ou moins enfermée? Rick finit par émettre des hypothèses et une piste l'amène à se rendre à New Hong Kong (NHK), dans le nord de l'Australie. de là, il va retrouver la trace de la disparue et se faire attraper par l'agence Biomedical Development International (BDI) qui a organisé l'extraction de Laura. BDI va alors lui implanter de force un mod de loyauté qu'il ne pourra plus désactiver ni même imaginer avoir envie de le faire. Car il s'agit bien de cela: un mod de loyauté vous enlève toute velléité à son égard, pis, vous embrasser la cause de sa fonction et pour Rick, sa nouvelle raison de vivre devient le but également recherché par BDI: l'Ensemble.

Cette première partie du roman, que l'on pourrait qualifiée de technopolar évoque des thèmes chers à Greg Egan ; les réfugiés (NHK), le libre arbitre (les mods et une petite dédicace à Orwell :)) et l'éthique. Passée cette étape, la suite du récit s'oriente beaucoup plus clairement vers une réflexion ontologique sur la physique quantique.
Une enquête quantique

La principale réflexion enchâssée dans la deuxième partie du roman est la mécanique quantique où comment l'auteur arrive brillamment à déployer, à personnifier une des théories quantiques à travers son histoire. Cette théorie est celle de von Neumann qui consiste à dire que l'observation à elle seule permet la réduction du paquet d'ondes dans le champ des possibles des états quantiques et permet ainsi de définir la réalité que nous percevons. Je vous rassure, pour illustrer tout ça, Greg Egan utilise plusieurs exemples dans le livre qui permettent de saisir l'implication d'une telle chose. J'avoue avoir été complètement bluffé et c'est là que j'ai perçu le génie de Greg Egan. Après quelques recherches, j'ai pu constater que cette théorie n'avait plus les faveurs des scientifiques (Greg Egan a écrit ce livre en 1992), pour autant, l'impact macroscopique de cette théorie est vraiment séduisant et rend le récit particulièrement accrocheur.

On peut alors se demander quel est le lien entre une handicapée mentale qui semble susciter les convoitises, la Bulle et l'Ensemble. Sous peine de dévoiler la suite, je vais en rester là sur l'intrigue mais un lien existe et on le perçoit peu à peu.
Des éléments perfectibles

Principalement deux: le style de l'auteur et le développement des personnages. le style peut paraître froid, clinique, surtout dans la deuxième partie du roman. On a l'impression parfois d'assister à un cours relevé sur la mécanique quantique plutôt qu'à un récit de SF. En fait, pour être plus précis, j'ai eu l'impression que le récit de la deuxième partie du roman servait d'alibi à l'auteur pour pouvoir placer ses idées, certes géniales. L'intrigue cède le pas face au cours magistral du docteur Egan. Cela pourra en désarmer certains, mais les puristes savoureront.

Les personnages sont, là aussi, sous-exploités. On est même parfois perdu. Rick, le personnage principal, nous gratifie parfois de réflexions intéressantes mais on a du mal à s'y attacher pleinement. C'est un point qui diverge totalement d'avec Robert Charles Wilson pour le coup. Il faut dire que le futur dépeint par Greg Egan accentue ce sentiment : un futur au tout technologique, moderne, froid. N'est-ce pas le lot de tout récit de hard SF? Privilégier l'aspect scientifique plutôt que l'aspect fictionnel? Peut-être…

Enfin, quelques longueurs et répétitions sont a déplorer en fin de roman.
En conclusion

Avec ce récit, Greg Egan signe une oeuvre magistrale sur fond d'enquête quantique. Si quelques éléments, comme les personnages où le style de l'auteur peuvent paraître en deçà de tout excellent récit de SF, la mise en oeuvre de la mécanique quantique et ses implications sont éblouissantes.

Vous l'aurez sans doute deviné, le récit est exigeant et difficilement accessible pour tout un chacun. Non pas qu'il faille détenir un doctorat en science pour pouvoir comprendre l'enjeu du récit, mais quelques bases en physique quantique est quand même un plus pour pouvoir apprécier pleinement ce livre. Après avoir dit cela, il ne fait aucun doute que si les sciences dures en générale et la physique quantique en particulier vous intéresse, ce livre est fait pour vous.
Lien : https://espaceduntemps.fr
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Greg Egan reste mon auteur préféré en hard SF. Comme à son habitude ses textes sont un peu difficiles et il invente des notions nouvelles qu'il faut intégrer pour profiter de la lecture. mais il est le meilleur pour vous ouvrir l'esprit à des questions que vous ne vous étiez pas posé ! La plupart de ses concepts vous en aviez l'intuition, lui il les pose et va au terme d'une réflexion, c'est vertigineux, intéressant, un thriller quantique...
Les éditions Bélial sortent en grand format comme des nouveautés des rééditions des textes de Greg Egan que vous pouvez trouver en poche si vus aimez la hard SF. Reste que même si vous n'êtes pas fan, ces livres sont d'une puissance et d'une réflexion rares dans le domaine de la SF.
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Une idée vertigineuse qui sacrifie un peu le scénario mais avec un personnage principal plutôt sympathique.Mon seul petit regret sur le sujet concerne le sous-traitement romanesque des états étalés et la mise en lumière de la terreur d'être un moi qui va disparaître. L'auteur s'y essaie une fois avec un petit détail puis un peu plus à la fin.Même si à posteriori, cela peut s'interpréter comme une mise en abyme de notre faculté de réduction des événements. Il est dommage de ne pas avoir plus perdu son lecteur le long du cours du roman pour faire ressentir ce désespoir de manière moins théorique.
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