AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791026226765
161 pages
Librinova (21/12/2018)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
Je ne sais plus qui a dit « arriver brûlant à sa table de travail, s’asseoir, écrire froidement ». J’arrive glacée, j’écris ébouillantée, je relis, je balance.
Je m’assois à mon bureau et j’écris : LORETTE BLANCHE.
Avec les lettres de LORETTE BLANCHE je peux faire :
CHATTE
CROTTE
RECTALE,

BALLE
AORTE
TRANCHÉE,

CROTALE
CRÂNE
ÉCLATÉE
... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le monde peut-il s'écrouler à l'annonce de la mort d'une personne ? Surtout si celle-ci a tous les attributs d'un rendez-vous manqué, de cette marque d'absence qui affecte toutes les fondations ?
Et surtout, comment réagirions-nous devant la fatalité ? Il n'y a jamais de bons ou de mauvais moments, cela arrive et puis, advienne que pourra ...

Pour Camille, c'est le début d'un long monologue avec sa génétrice, la prise de conscience et l'heure des règlements de comptes, le deuil prendra alors des proportions insoupçonnées, chacun réagit suivant son coeur, Camille est une écorchée vive, de celle qui ne se ment d'abord pas à elle-même, dans sa résistance à l'épreuve, les heures sombres succèdent à des instants d'allégresse, de cette légèreté qui trouve sa place quand il s'agit de se questionner en évitant si possible de sombrer, d'apporter un éclairage devant la réalité, de comprendre ou trouver un début d'explication, comment les choses ont-elles pu en arriver là, se tourner vers ce passé qui est à la fois si loin et si proche, c'est une histoire qui m'a simplement déchiré en ce sens que le vécu propre à chacun réflète la dimension émotionnelle de chaque mot, la certitude de voir resurgir des fantômes, La lune est une fausse blonde imprègne une histoire triste et lumineuse en même temps, entre le prisme de la vérité et les non-dits, dans l'essence de la vie, dans cette mélodie fuyante et chamboulée, le cri de Camille pourra-t-il trouver un écho dans la matrice délabrée ?

"Faire naître un enfant n'est pas suffisant, il faut aussi le mettre au monde" Boris Cyrulnik (neuro-psychiatre et auteur)

Un roman scindé en trois parties qui pourraient prendre le calque du deuil en ces étapes incontournables, le choc ou le traumatisme pour mieux en apprivoiser le tempo alternant entre stupéfaction et déni, dans la remontée des souvenirs, à travers le regard incisif de l'enfance, le poids de l'absence se fait encore plus ressentir, la nostalgie prend la forme d'un magma incontrôlable au fil du temps, un état dépressif s'instaurant alors, vous comprenez alors que la relation filiale peut prendre des reliefs accidentés, on n'imagine pas encore à quel point la fragilité de l'être se confond entre innée et acquis, comment se construire et surtout se reconstruire, en lisant ce roman, je n'ai pu m'empêcher de penser à d'autres histoires de résilience découvertes ces derniers mois, Elle était belle ma mère de Valérie Timsit ou encore L'eau de Rose de Laurence Martin, l'amour et l'instinct maternel sont des sentiments puissants et profonds, personne ne peut s'en débarasser comme d'une simple pichenette, le vécu de l'auteur, Eliza de Varga transpire dans chacune des pages, dans cette fibre artistique dans lequel la protagoniste, Camille, a fait ses premiers pas puis la découvert d'un monde si fascinant mais aussi si destabilisant comme ... lunaire, dans cette quête de l'amour et la soif de liberté, se désentraver de ces chaînes qui l'empêchent encore de profiter pleinement de l'existence, il ne suffit pas juste de suivre les sentiers balisées pour apercevoir le bout du tunnel, tracer sa route nécessite des épreuves qui ont toutes les apparences d'un long chemin de croix ... avant l'acceptation et une possible renaissance.

Une prose poétique contrastant avec des pensées déchirantes, l'humour décalé sert de subterfuge pour contrer les effets lapidaires d'une chute annoncée, il ne s'agit pas seulement d'une rencontre dans la valse des images mélancoliques que traverse le personnage principal, dans son travail d'introspection et de survie devant la charge émotionnelle projetée, le coeur saigne et souffre, le besoin de coucher des mots pour leur donner une autre résonance à la lecture ou à voix haute, renverser le cours du temps peut se traduire dans ces jeux de mots cachés, dans ce miroir de l'enfance qui permute avec l'adulte d'aujourd'hui, fusion des sentiments contrariés par les blessures encaissées, l'effet boomerang n'a pas fini de terminer sa course effrénée pour venir la percuter de pleine fouet, l'univers de Camille vole en éclat pour laisser filtrer peu d'éléments sur son quotidien (travail, relations amicales ou amoureuses ...) délaissé en arrière-plan, amplifier ce sentiment d'abandon et illustrer cette innocence perdue qui n'en finit plus de la tourmenter.

"L'imaginaire n'est pas la vérité mais il est nécessaire." (Marcel Rufo, pédopsychiatre)

Prendre le temps d'assimiler chaque page vécue comme une plongée/contre plongée dans la révolte mentale de Camille, l'affinité avec le monde du spectacle (cinéma, danse, écriture ...) n'est pas anodine, les métaphores nombreuses se doublent d'ellipses révélatrices d'un état d'esprit perturbé, la vie ne fait pas de cadeau, une scène touchante avec le grand-père démontre combien la vacuité de l'existence peut prendre des allures trompeuses, l'écriture est belle, le phrasé naturel participe à rendre la narration à la première personne dans son déterminisme brut de décoffrage, l'exploration de la conscience troublée se confond avec une envie irrésistible d'amour, colmater le vide existentiel et cette innocence outragée avec des rencontres inattendues, dans un hors champ souvent à l'oeuvre pour sigmatiser les cicatrices indélébiles qui ne cessent de prendre des proportions alarmantes, dans cette zone oscillant entre réminiscence et réalité brutale, la révélation d'une quête impossible dans l'urgence de la situation, couper ce cordon ombilical toujours en gestation ...

S'arracher à la douleur vécue comme une emprise de tous les instants, se libérer d'un héritage trop lourd à porter, cette distanciation avec la défunte se symbolise dans cette ambivalence des états d'âme en collision permanente, une dualité pour laquelle chaque instant est interprété comme un jeu de dé entre le passé et le présent, ce fil distendu sera-t-il longtemps solide pour permettre à Camille de trouver son équilibre et dénouer les cordes de sa destinée ?

C'est un roman généreux, démasquer les faux-semblants devient une lutte inaltérable pour dépoussiérer la vérité, la rupture inévitable et peut-être salutaire au bout du tunnel, un chant d'amour cristallisé par ce sentiment de perte et d'abandon, tourner en dérision est un remède puissant contre les affres du désespoir, dans ce voyage au bout d'elle-même, Camille va devoir apprendre la vie, comprendre la mort et dans cet entre-deux, il y a cette vie qui l'attend, puiser dans ses ressources mentales pour tourner la page et écrire la sienne, contrôler cette boule d'énergie qui ne demande qu'à rompre avec les fractures du passé pour renaître de ses ... cendres.

Une belle découverte, une plume lumineuse pour une histoire percutante et essentielle, de celle qui bouleverse et restera longtemps dans les mémoires ...

Je remercie l'auteure, Eliza de Varga pour sa confiance et m'avoir permis de découvrir son univers, riche en surface comme dans les ruisseaux souterrains des sentiments, si la lecture a été rapide, l'important est ailleurs, dans les pérégrinations psychologiques de son héroïne, La lune est une fausse blonde est un coup de coeur, pour de multiples raisons, tant personnelles que dans cette ambition de creuser encore plus dans la psyché humaine, pour se comprendre d'abord, s'accepter et s'affirmer dans la vie ...
Commenter  J’apprécie          40
Camille reçoit par colis les cendres de sa mère Lorette Blanche une actrice célèbre accompagnés d'une lettre attestant ses dernières volontés. A partir de là, ce sont toutes les souffrances et blessures de son enfance qui vont ressurgir dans la vie paisible de Camille l'amenant à un long processus de questionnement suivi de non-dits, d'incertitudes. C'est un vrai tourbillonnement d'émotions qui se transmet de suite au lecteur qui ne peut rester insensible aux émois de Camille tant sa blessure est profondément ancrée en elle nous menant à un labyrinthe dont on ne sait quel sera l'issue…Pourra t-elle avorter de sa mère ? L'expulser définitivement de sa vie ?
Au fil des pages, on se rends compte que sa mère avait pris les devants considérant qu'un enfant n' a pas de place dans sa vie ignorant voir rejetant sa propre chair la privant de l'affection d'une mère, ce qui me mène à comprendre son ambivalence envers elle se reflétant sur chaque page par des mots poignants, inquisiteurs, inqualifiables tant son coeur est meurtri. Sur ce l'auteure avec sa plume prenante a parfaitement réussie à me sensibiliser dans le cheminement de son personnage à laquelle on s'attache, tout en méditant sur la tonalité du dialogue intérieur de Camille qui transperce le coeur.En fait, son histoire s'apparente au processus du deuil avec ces différentes étapes du choc au déni, colère jusqu'à l'acceptation…
Je remercie l'auteure Eliza de Varga de m'avoir contactée pour ce service de presse.

Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
Commenter  J’apprécie          160
Je ferme le livre d'Eliza de Varga, 172 pages d'interrogations. Ce livre m'a donné du fil à retordre de par son originalité. D'une particularité extrême, il n'est pas (à mon avis) à mettre entre toutes les mains.

Alors ce livre, qu'est-ce que c'est exactement ? Je pense que chacun aura une interprétation différente tellement il fait « voyager ». L'intrigue ? C'est une femme qui découvre et redécouvre le décès de sa mère le jour où elle en reçoit les cendres. Flanquée avec cette urne, elle nous fait part de ses doutes, de ses peurs d'enfant, de ses impressions et de ses souvenirs concernant sa mère, son enfance.

C'est un livre beau, tout en poésie, mais sombre aussi. le vague à l'âme de la protagoniste est touchant. On est plongé dans cette famille d'artistes avec une mère comédienne dont la fille est « compositeur ». Alors qu'elle a un contrat en cours sur un texte, elle perd pied suite à cet événement qu'elle ne réalisait pas jusque là.

Comment se défaire de se propres fantômes ? Comment comprendre une personne qui n'est plus là pour répondre à nos questions ? Tout un tas de non-dits, d'incompréhensions, d'interprétations qui n'étaient pas forcément les bonnes… En fait, l'état d'esprit de chaque enfant envers ses parents, avec l'originalité qu'on n'a pas tout une mère actrice 😉

Je pense être passée à côté de quelque chose, mais j'ai su voir dans cet ouvrage quelque chose de grand. Une plume saccadée, des idées couchées sur papier comme quelqu'un qui fait un introspection. C'est d'ailleurs en grande partie ça, ce livre, une introspection. Une confrontation des sentiments, le sens à une vie. Entre rêverie et réalité, divagations et amertume, nous avons ici l'étalage des émotions subies par cette femme qui a perdu sa mère. Un être qui malgré tout lui manquera toujours.

Du coup, aussi mal à l'aise que ce livre a pu me mettre dans un sens, il m'a littéralement transportée de l'autre. Soit, je remercie grandement l'auteure de m'avoir donné l'occasion de la découvrir. Son écrit est « tout public » tout en étant intimiste. Une résilience percutante !
Je le recommande grandement, ne serait-ce que pour pouvoir échanger sur ce petit OVNI 😉

Bonne lecture à tous ! 🙂
Lien : https://jetdemot.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          40
Que dire si ce n'est que ce livre est MAGNIFIQUE!!!!
Magnifique dans l'écriture, MAGNIFIQUE dans l'atmosphère, magnifique dans les sentiments qu'il véhicule.
Je découvre Eliza et avec elle, une plume d'une élégance et d'une délicatesse rare, mais qui peut aussi être incisive, mordante avec un humour décalé pour notre plus grand plaisir.
J'ai eu l'impression de ressentir Camille..... tellement sa quête fut la mienne à une période de la vie....
Camille et sa quête de l'amour maternel.... elle l'aime mais la déteste..... elle la déteste mais putain qu'est ce qu'elle l'aime!!!!!! Cette mère qui a brillé toute sa vie par son absence, et qui n'a jamais été aussi présente que ds la mort.
C'est un livre qui écorche, qui secoue, une véritable déclaration d'amour post mortem.
Eliza aborde 1 sujet délicat.... celui du deuil, elle en parcoure les différentes étapes avec Camille.
C'est une histoire percutante qui a résonné en moi comme un petit quelque chose de déjà vu....
C'est une lecture qu'on oublie pas.
Pour moi cette découverte d Eliza de Varga est une véritable révélation et j'attends le suivant avec impatience.

Commenter  J’apprécie          20
"Dis, peut-on avorter de sa mère comme d'un enfant qu'on aime et qu'on ne saurait garder ?"
L'auteure déploie la polysémie du verbe "manquer" de façon saisissante.
Une plume incisive et poétique pour déloger les cailloux accumulés dans les chaussures de la narratrice.
Un court roman comme un diamant noir.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
« Je veux te revoir et je ne te reverrai pas. C’est l’ordre des choses, je n’aime pas l’ordre des choses.
La scène de la séparation, on l’avait pourtant maintes fois répétée, je ne la pensais plus perfectible. Je me trompais, je me croyais plus costaud, plus construite, je ne savais pas que je t’aimais.
Bon, la mort n’existe pas chez les acteurs, c’est une convention théâtrale : coups de bâton de Gnafron, et Guignol, tabassé jusqu’à la fracture, se relève indemne.
Les enfants ont eu très peur. Soulagés, ils applaudissent à tout rompre.
Depuis un mois je t’applaudis. Tu ne te relèves pas. »
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : amour maternelVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Eliza de Varga (1) Voir plus

Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5270 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}