Ultimate Comics Iron Man, tome 1 : Armor Wars

Cette histoire se déroule dans l'univers Ultimate de chez Marvel, après Ultimatum. Elle comprend les 4 épisodes de la minisérie parue en 2009/2010.

La Terre de l'univers partagé Utlimates a connu de grands désordres : un changement climatique important en Europe et un raz de marée dévastateur à New York. L'histoire commence alors que Tony Stark dans son armure d'Iron Man survole les avenues inondées de New York. Il explique à son technicien par radio qu'il faut qu'il enregistre, édite et envoie ses transmissions à iTunes, en tant que reportage payant. Il indique qu'il se rend à son immeuble pour aller récupérer un objet qui lui tient à coeur. Il va également en profiter pour désactiver et neutraliser un certain nombre d'inventions et de source d'énergie susceptibles de tenter des pilleurs. Reed Richards fait de même de son coté au Baxter Building. Arrivé sur place, Stark plonge dans les tréfonds du bâtiment, c'est-à-dire les nombreux niveaux souterrains qui abritent aussi bien ses appartements très privés que ses différents laboratoires. Mais sur place il se heurte à deux personnes. La première est Justine Hammer, venue chercher une technologie bien spécifique. La seconde personne réussit à s'enfuir avec ce que Tony Stark voulait absolument récupérer.

Ce n'est pas la première fois que Warren Ellis joue avec les personnages de l'univers Ultimate : il a également écrit Ultimate Human et Ultimate Galactus Trilogy. Il écrit ici une aventure d'Ultimate Iron Man parfaitement raccord avec le personnage et structurée comme à son habitude autour d'une alternance de scènes d'action presque muettes, de quelques concepts de science fiction et d'un suspense décontracté.

Pour avoir lu les 2 premières saisons de The Ultimates de Mark Millar et Bryan Hitch, il est impressionnant de voir à quel point Ellis a su reproduire exactement la voix de ce personnage. Il est arrogant, séducteur, intelligent, courageux et faillible, sans parler de son alcoolisme. Steve Kurth (le dessinateur) et Jeff Huet (l'encreur) capturent également le style de Bryan Hitch. Il est particulièrement évident que les 2 pages d'ouverture étalant la destruction de Manhattan font penser aux cases très denses d'Hitch dans les Ultimates. Au fil des épisodes, les illustrateurs prennent un peu de distance par rapport à leur modèle, et ils n'essayent jamais d'être aussi minutieux que lui.

Ellis écrit une aventure très accessible qui peut être découverte sans rien connaître ni à l'univers Ultimate, ni au personnage d'Iron Man. Il expose les faits principaux, sans les marteler. L'intérêt qu'il porte aux dernières avancées de la technologie et aux spéculations technologiques nourrit le personnage d'Iron Man : Tony Stark manipule des concepts technologiques ébouriffants, ce qui lui confère une plus grande épaisseur et crédibilité. le fil narratif principal semble très basique au début : une course poursuite à travers le globe pour récupérer un mystérieux objet que beaucoup de personnes convoitent. La découverte de la nature de l'objet ne déçoit pas et justifie le suspense de la chasse. Tous les personnages se conduisent comme des adultes et non comme des adolescents dans des corps bodybuildés.

Steve Kurth et Jeff Huet effectuent un travail impressionnant ; ils arrivent à reproduire le style de Bryan Hitch sans le singer. L'un des fondements de l'univers Ultimate est d'essayer d'être plus réaliste et plus crédible que l'univers partagé Marvel traditionnel (référencé 616). le soin apporté aux décors (immeubles et leurs façades, voitures, paysage londonien, ruines, etc.) situe effectivement ce monde assez proche du nôtre. le cas des différentes armures futuristes est plus délicat car de nombreux dessinateurs ont créé autant de version d'Iron Man dont certaines les plus réalistes possibles. Sur ce terrain, Kurth et Huet ont du mal à se démarquer ; ils reprennent plutôt ce qui s'est fait de mieux en la matière, voire ils sont incapables de proposer une conception graphique de Modok réaliste. Les êtres humains normaux sont traités de manière réaliste et le visage de Justine Hammer semble, à chaque fois, avoir été dessiné par Hitch lui-même. Les scènes d'action impressionnent par leur violence et leur coté radical, mais elles s'apparentent à un comics de superhéros traditionnel.

Warren Ellis a imaginé une histoire rapide (4 épisodes) assez dense, avec plusieurs éléments qui la font ressortir au dessus du lot des comics traditionnel. Elle appartient bien au meilleur de ce qui existe dans l'univers partagé Ultimate et peut s'apprécier pour elle-même en dehors de toute continuité. Les dessins manquent un peu d'originalité dans leur composante superhéroïque, mais ils sont comparables à ceux de Bryan Hitch pour le reste. Ce récit souffre sans rougir la comparaison avec les Armor wars originelles (sans en être un décalque) et en constitue bien plus qu'une simple actualisation. le personnage d'Ultimate Iron Man réapparaît ensuite dans Ultimate Comics New Ultimates.