R. J. Ellory est un de mes auteurs favoris. Si certain de ses ouvrages sortent largement du lot, néanmoins il ne m'a jamais déçu.
Sonatine ne publie pas les ouvrages de l'auteur dans l'ordre ; pour preuve
Omerta, city of the lies (la ville des mensonges), est le quatrième paru en langue originale, mais le dernier traduit en français, juste avant
Seul le silence, mon préféré. Une fois que l'on connait cela, le lecteur assidu d'
Ellory pardonnera volontiers les petites maladresses qui que rebuteront sans doute un lecteur non habitué, et qui font de l'ouvrage un très bon ouvrage, mais que je ne classerais pas dans les meilleurs.
La cité des mensonges, comme le suggère son titre original…car tout est mensonges dans ce thriller. John aura bien du mal à donner un sens à ce qui l'attend.
John est un écrivain sans trop de succès. Il vivote comme journaliste dans le canard local de Miami. Alors qu'il s'apprête à partir en reportage pour couvrir un concours de pêche au gros, il est brutalement rappelé à la réalité. Il doit toute affaire pressante se rendre à New-York, à la demande d'une tante qu'il n'a pas vue depuis des lustres ; son père est entre la vie et la mort.
Pour John Harper, c'est doublement la douche froide. D'une part jusqu'à maintenant il était entendu que son père était mort alors qu'il était enfants, d'autre part il a fui New-York il y a des années, ce n'est pas pour y revenir !
Son retour s'apparente à un parcours du combattant, une lutte sans merci contre les vérités des uns, qui ne sont pas celles des autres, encore moins les siennes. John Harper est rattrapé par un passé dont il ne connait que ce qu'on a bien voulu lui en dire. A commencer par sa tante qui l'a recueilli alors que sa propre mère décède.
Qui est cette tante, cet oncle qui s'est suicidé peu après sa mère ?
Qui sont ces inspecteurs de police qui semblent un peu trop enveloppant ?
Qui est cette étrange femme aussi à l'aise avec les autorités que les malfrats ?
Qui est cet homme allongé sur son lit d'hôpital, qui ne porte pas le même nom que lui et qui se trouve être son père ?
Qui sont ces individus se prétendant être des amis de la famille ?
John Harper est ainsi balloté de l'un à l'autre ; d'une certitude à l'autre ; d'un milieu à l'autre. Joue-t-il à l'innocent ? Est-il naïf ? Est-il vraiment cet écrivain aussi paumé qu'on le dit ?
R.J.
Ellory dès les premières pages de son roman , tisse une toile très serrée, et volontairement obscure autour de ses personnages, et ce, ce qui n'est pas rien tout de même, tout au long des 600 pages de cet opus, sans que jamais les choses ne s'éclaircissent avant de l'auteur ne l'ai lui-même décidé ! C'est donc dans les dernières pages que lors d'un final en feu d'artifice l'ensemble prendra son sens.
R.J
Ellory, malgré quelques longueurs ici ou là, a le don de restituer les ambiances par des dialogues justes, par un art consommé d'alterner les points de vue, d'avancer ses pions au millimètre près, puis de passer à d'autres pions.
Et le lecteur dans tout cela ? Il savoure, il jubile, il réfléchit, se perd, et s'enfonce.
Cet opus ne se lit pas le pied au plancher, mais malgré tout il vous happe lentement et fermement !
Et si cette fois encore
Seul le silence ne sera pas détrôné, je ne regrette pas un instant cette lecture.
Ellory est mon auteur favori, et j'attends déjà son prochain opus….
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