J'ai été envoûtée par ce roman dont je ne connaissais pas du tout le sujet avant de l'ouvrir. J'ai beaucoup aimé le mélange de bribes d'Histoire et d'évènements imaginés par l'auteur, comme une sorte de morceau biographique rêvé et fantasmé. Cette épisode très anecdotique de la vie du grand
Michel-Ange se révèle passionnant, et l'auteur explique à sa façon l'influence qu'il a pu avoir sur ses oeuvres postérieures. L'ambiance du roman est très prenante, captivante et on a vraiment l'impression de se retrouver, le temps d'une lecture, en Turquie. L'écriture est onirique, imagée, à l'image du très beau titre du livre, inspiré d'une citation de
Kipling :
« … et puisque ce sont des enfants, parle-leur batailles et rois, chevaux, diables, éléphants et anges, mais n'omets pas de leur parler d'amour et de choses semblables »
, images exotiques souvent évoquées au cours du roman :
"Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l'amour ; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et des temples. Ils s'accrochent à des récits, ils les poussent devant eux comme des étendards ; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d'éléphants et d'êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété. Parle-leur de tout cela, et ils t'aimeront ; ils feront de toi l'égal d'un dieu."
Le roman alterne entre le récit du séjour de
Michel-Ange à Constantinople, et le monologue de la danseuse mystérieuse, dont on comprend le rôle clé à la fin du texte. Ambition, quiproquos, douleur, exotisme et complots : quelques mots pour résumer un roman court mais dense en impressions, couleurs et parfums.
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