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sur 2092 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec ce livre au titre surprenant « Parle-leur de Batailles, de rois et d'éléphants » Mathias Enard m'a fait adorer un roman historique, genre que je n'apprécie pas toujours. C'est parce qu'il dose parfaitement la part de fiction et de faits historiques sur la vie de Michel-Ange, génie créateur, sculpteur, peintre et poète qui va se révéler aussi architecte.
Début du 16eme siècle. le jeune artiste italien a déjà connu la gloire grâce à son David. Un peu fâché après le pape qui ne le paye pas, il va répondre à la demande d'un sultan turc : il doit construire un pont sur la Corne d'Or à Constantinople pour unir deux forteresses, un pont royal, un pont qui, de deux rives que tout oppose, fabriquera une ville immense.
Il va être accueilli par Mesihi chargé de le guider et de l'accompagner dans l'empire byzantin. L'absence totale d'inspiration qu'éprouve Michel-Ange le conduit à se promener souvent dans la ville, et ce n'est que lorsqu'il a enfin compris les spécificités de cette cité cosmopolite que l'idée du pont surgit comme d'elle-même dans son imagination.
Mesihi, le poète qui assiste Michel-Ange dans ses créations artistiques en tombe amoureux. Mais ce dernier est fasciné par une danseuse andalouse. Elle va s'adresser à Michel-Ange par intermittence. On ne comprend pas tout de suite qui elle est et cela donne un côté très mystérieux au livre.
J'ai donc passé un bon moment de lecture avec ce roman qui évoque l'écartèlement de Michel-Ange entre peur d'échouer dans son projet et désir de gloire et les rapports entre l'Orient et l'Occident.

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Une jolie parenthèse dans la vie de Michel-Ange, que ces quelques semaines de tribulations dans l'Istanbul du début du 16ème siècle. Se basant sur des faits réels Mathias Enard nous propose d'imaginer ce qu'a pu vivre l'artiste dans cette ville cosmopolite influencée par les courants Orientaux et Occidentaux. Un récit court et poétique, entre le roman et le conte, sur un morceau d'histoire, d'un artiste, d'une ville, d'un pont...
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"Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants", c'est avant-tout un voyage. Michel-Ange qui, délaissé par le pape et lassé par les rivalités, accepte de se rendre à Constantinople pour y dessiner les plans d'un pont.

Ce roman est un voyage au coeur d'un autre imaginaire, lui-même tissé dans la perception qu'a Michel-Ange de ce qui l'entoure pendant ce séjour à Constantinople.
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Michel-Ange manifeste sa colère envers le pape Jules II (Pour moi, une vieille connaissance car Giuliano della Rovere avant son sacre, séjourna en Avignon en tant qu'archevêque et légat du pape.) Cela l'incite à quitter Rome, en catimini et sur un coup de tête, après avoir accepté l'invitation du sultan ottoman Bayazid afin d'établir les plans d'un pont entre Constantinople et Péra et surveiller les fondations du chantier.
Pour nous, un voyage et un séjour magnifique, spirituel, pittoresque et jouissif que nous accomplissons en ce début du XVI e siècle dans l'intimité de Michelangelo et du poète Mesihi, mais sans voyeurisme. Il nous faudra pourtant affronter, tout à la fois, sa lourde odeur corporelle parce qu'il ne se lave presque jamais, et ses colères magistrales.
Nos pupilles se dilatent pour tout voir, tout scruter, tout enregistrer, nous ne sommes jamais rassasiés de ces spectacles qui jalonnent notre route, de ces odeurs ou s'entremêlent la rose, le jasmin, le musc, le giroflier…, de ces couchers de soleil sur la Corne d'Or, de ces musiques étranges nourries de l'oud, du saz et de la viole
Un voyage, comme un conte des mille et une nuits, avec une part de rêve et une part de vérité.
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Bizarrement, j'ai toujours eu des a prioris sur les livres contemporains, me rechignant à les lire que lorsque j'en suis obligé. Et bien je remercie une fois de plus l'Université, qui m'a forcé à lire cette oeuvre que j'ai beaucoup appréciée. le style y est fin, l'histoire tout à la fois instructive et divertissante, et qui plus est très utile personnellement. J'ai eu peur en voyant les autres oeuvres de Mathias Enard, et dont les simples couvertures m'effrayaient quant au possible sentimentalisme à deux sous qui pouvait se cacher derrière. Mais ce livre là en est bien loin, et est écrit avec beaucoup de goût. En somme, je le conseille vivement, sachant qu'il vous embarquera, je l'espère, dans une histoire des plus originales et intéressantes.
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La Turquie et Michel-Ange voici deux bonnes raisons pour moi de lire ce livre !

Ajoutez à cela la très belle couverture des éditions Actes Sud et également le fait d'avoir payé ce livre 2.50 euros dans les bacs de ma très regrettée librairie Gibert Stéphanoise , vous aurez alors toutes les très bonnes raisons qui m'ont poussées à lire ce livre.

Vous pouvez même rajouter à tout cela un titre qui sonne comme une belle promesse ( le titre est une reprise d'une phrase de Rudyard Kipling).

Mais inutile d'en rajouter encore, passons à ma lecture.

Je fut transportée à Constantinople avec Michel-Ange ! La ville et son atmosphère d'époque sont élégamment retranscrites !

Le style de Matthias Ennard est épuré et poétique, il va à l'essentiel comme une belle calligraphie.

Les tourments créatifs de Michel-Ange se font présents, et son envoûtement également.

Certains paragraphes où un personnage prend la parole, apparaissent un peu brumeux au départ et m'ont déstabilisé. C'est comme si l'auteur nous envoûtait et brouillait les cartes. Ils se trament de vilaines choses dans les hautes sphères...

Le personnage du poète Mesihi de Pristina, accompagnant Michel-Ange est un personnage très important et qui m'a émue, un homme subjugué par le talent de l'artiste et même plus !

Au coeur de cette histoire on trouve le processus créatif de l'artiste, tout ce qui peut l'imprègner, ses rêves, la beauté qui l'entoure et aussi et surtout son travail.

La beauté apparait à Michel-Ange sous les traits d'une danseuse énigmatique...

Une lecture comme un songe,
une lecture courte, forte et envoutante !

Une belle histoire mélangeant imagination
et réalité pour le plus grand plaisir des lecteurs !

Parlez moi de batailles, de rois et d'éléphants, moi
j'adore que l'on me raconte de telles histoires !


Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Récit vif, incisif, profond. Profond comme l'intériorité de Michel-Ange aux prises avec ses passions, ses fragilités d'homme et d'artiste. J'ai découvert un Michel Ange, instrument malgré lui de coups bas politiques, un artiste entre Orient et Occident. Ce livre était dans ma PAL depuis environ 3 ans. C'est après avoir vu dernièrement le film Michel Ange d'Andreï Kontachlovski que je me suis plongée dans ce récit. Et ces deux facettes de l'artiste se sont superposées, complétées. Je ne verrai plus de la même façon le plafond de la chapelle Sixtine.
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Je connaissais l'oeuvre de Michel-Ange mais ici Mathias Enard présent un homme laid au tempérament colérique et vaniteux très peu sympathique.
Mais le goût de la perfection habite l'artiste et l'auteur a su délicatement nous amener à cette état d'esprit qui obsède Michel-Ange voulant atteindre la perfection créative de Dieu.
Un livre sur la force créative .
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A partir d'une zone d'ombre dans la biographie de Michel-Ange, et grâce à un travail de documentation sérieux, mais sans tomber dans les travers de l'érudition parfois trop bavarde à la façon d'un Borges, Mathias Enard nous transporte dans la Constantinople du XVIème siècle. le style et la façon dont l'auteur aborde (accorde ?) son sujet m'ont évoqué l'architecture intérieure des mosquées : courbe, épurée et juste à peine suggestive. Qu'une odeur de fleur d'oranger passe et le Divin est présent. le désir lui aussi est dit comme une caresse, tout comme l'évocation de la ville et de son siècle ne sont peints qu'à l'aquarelle : en faire plus dans l'exotisme ou dans la prolixité eût été les desservir.
Pourtant Dieu sait … < La suite sur mon site personnel) >
Lien : http://antoastu.com/parle-le..
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Entre récit historique et roman, Mathias Enard joue sur plusieurs tableaux. C'est à la fois le portrait intime d'un Michel Ange jeune a un moment charnière de sa carrière dont l'auteur se plaît à poser des éléments en regard de son oeuvre future, mais aussi un récit sur le désir et la sensualité, thèmes très présents dans la peinture et la sculpture du génie florentin. Mathias Enard, que l'on sent énormément imprégné de culture arabe, aurait pu offrir un récit un peu didactique mais son écriture fluide, proche des corps et de la vie, emporte l'adhésion du lecteur.
Une belle lecture, alliant histoire et romanesque, aussi bien travaillée que la magnifique dague de damas noir rehaussée d'or que Michel Ange a façonné lors de ce périple en Turquie raconté ici avec maîtrise et invention.
Un peu plus sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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