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Destins croisés entre l'Orient et l'Occident, en 1939 et aujourd'hui.
Si les destins des personnages sont distincts, ce sont les situations politiques des pays est qui est mis en avant. Et le lien entre les deux époques ? Un livre bien sûr !

Dans l'Afghanistan de 1939, une exploratice suisse découvre émerveillée les bouddhas afghans alors que l'Europe est sur le point de s'enliser dans un conflit meurtrier dont chacun ignore l'ampleur.
Aujourd'hui, en Allemagne, une réfugiée syrienne essaie de s'adapter à la vie européenne, sans pour autant briser les liens qui la rattachent à la Syrie, où certains des siens sont restés, dans un conflit dont elle ne voit pas la fin.
Dans ces deux payx, ces deux époques, la rencontre entre deux personnes très différentes se réduit grâce au regard langoureux de cet autre dans lequel chacun essaie de prendre refuge pour échapper à la réalité brutale du monde.

Beaucoup de subtilité, de douceur et de sensualité se dégagent de ces planches grâce aux graphismes minimalistes mais efficaces de Zeina Abirached, où un détail rend soudain la scène très dynamique.
C'est un roman graphique très sensoriel aussi : entre onomatopées et silences qui rythment les histoires et d'où émergent l'essence de ce récit.

Malgré cela, ce récit que j'attendais avec tant d'impatience n'a pas eu l'effet escompté. Je ne l'ai pas trouvé aussi abouti que j'aurais espéré.
Cette histoire aurait sans doute fait un bon roman...
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J'avais des appréhensions à commencer ce roman graphique, car je n'avais pas aimé Boussole de Mathias Enard. Étant une grande fan du style et des thèmes abordés par Zeina Abirached, il fallait de toute façon que je le lise. Je ne suis pas entièrement convaincue par le récit, mais toujours autant subjuguée par l'univers graphique magnifique. Parfois très remplies, les pages savent aussi se dédoubler en un ciel épuré et délicat.
Dans le Piano oriental, Zeina Abirached mettait en parallèle des questions d'identité liées au langage et le langage musical en lui-même ; fidèle à ses comparaisons qui étonnent et finalement convainquent, elle propose avec son complice deux histoires d'amour tabous à deux époques différentes, pour des raisons différentes.
Ces récits parlent également de guerre, de déracinement, d'exil et des relations complexes entre Occident et Orient. le récit dans le passé se concentre sur deux occidentales qui trouvent leur place en Orient, tandis que celui dans le présent traite d'une orientale qui ne trouve pas la sienne en Occident. le tout empreint d'une grande poésie, tout en délicatesse. Prendre refuge est moins radieux et flamboyant que le Piano oriental, mais ne manque pas de faire passer ses messages pour autant.
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Voilà déjà quelques années que j'ai regardé et lu ce très original ouvrage. J'y repense aujourd'hui pour en faire la critique,

Pour moi cette BD est une réussite graphique et littéraire.
Les spécialistes de BD sauront apprécier amplement la force du dessin et le talent de l'artiste.
Ce monochrome est voulu pour plonger le lecteur dans une ambiance un peu onirique, exotique et philosophique.
L'originalité est la disposition des bulles, des bruits qui sont décrits, des pensées, de toute une vie qui palpite et s'anime. Il faut tout scruter, examiner, chaque petit détail a son importance aussi bien dans le graphisme que dans les mots.
Le sujet du roman ou BD est protéiforme avec une mise en abyme d'une BD dont le titre raconte l'histoire de deux histoires. Une histoire d'amour entre une archéologue et une journaliste-écrivain en 1939, et celle de Karsten et de Neyla, contemporaine.
Le titre Prendre refuge est une histoire à la fois lue par Karsten, jeune architecte qui va tomber amoureux d'une Syrienne, Neyla, et par nous-mêmes.
" Prendre refuge" signifie suivre les enseignements de Bouddha. C'est pour cette raison que nous voyons le magnifique site de Bamiyan, tel qu'il existait auparavant, puis bombardé en mars 2001. Je ne vais pas relater toute l'actualité et les raisons de cette guerre qui a détruit les magnifiques Bouddhas, colossaux, dont il ne reste plus que la niche dans les montagnes.
Ce que je veux dire, c'est que cette histoire montre la folie des hommes, la guerre, LES guerres - et à l'opposé les sentiments d'êtres supérieurs qui tentent de trouver la paix en eux-mêmes et à travers les autres, alors qu'ils sont dans des situations critiques, notamment la guerre.

Cette histoire raconte encore l'étroitesse d'esprit de ceux que nous nommons amis - ou croyons être tels - et aussi ce sentiment tellement réprouvé par Bouddha, la jalousie. Jalousie éprouvée à l'égard de Neyla, par une amie de Karsten, celle-là même qui lui a donné cette BD à lire. A croire que les enseignements de la sagesse ne l'ont guère touchée...
Cette histoire est polysémique encore - le ciel prend une place importante, comme l'espace - comme les professions des héros. Architecte, astronome. le ciel, la construction, la destruction, l'éternel et l'éphémère.

Il y a beaucoup de symboles et de références au bouddhisme et aux légendes Persannes (l'épine du grenadier, symbole de l'amour qui va blesser l'archéologue Ria en 1939) et surtout grecques, comme Orion et le Scorpion. En regardant ce ciel étoilé, les différents héros de cette BD ne manquent pas d'y faire référence. Ces deux constellations prennent sens - tout oppose en effet les êtres humains, et "trouver refuge" sur Terre est difficile. Les exilés restent parfois entre eux, comme une amie de Neyla, qui se sent mal en Allemagne et critique tout.. tandis que Neyla Semble ne pas approuver les paroles et l'attitude de son amie.
Que va faire Neyla ? Va-t-elle rester à Berlin, là où elle était venue "trouver refuge", rester avec Karsten qui aimerait l'épouser, ou retourner dans sa patrie ? Qui et où sera son refuge ?

Quant à l'écriture, l'auteur bien connu -que je ne cite pas - fait preuve d'imagination touchante et juste.
Les dialogues sobres, les pensées, les sentiments suggérés et ressentis, font mouche et provoquent empathie et sympathie. N'oubliez rien, revenez sur vos pas, réfléchissez comme les personnages, et vivez cette aventure pittoresque et emplie d'humanisme.

Une parfaite osmose entre la dessinatrice et l'écrivain
Un petit chef d'oeuvre.


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Des histoires d'amour à différentes époques, 1939 et 2016, voilà ce dont parle "Prendre refuge". Mais en réalité, c'est un peu plus que ça. Il y a L Histoire qui s'en mêle, les guerres, l'immigration, les amours interdits, etc.

Nous pouvons "Prendre refuge" de différentes façons. A travers un pays ou dans les bras de quelqu'un d'autre par exemple. C'est le cas des différents personnages de ce roman graphique. J'ai aimé cette multiplicité d'horizon et de suggestions. J'ai également aimé les illustrations qui m'ont fait penser à celles de Marjane Satrapi.

Pour autant, je n'ai pas eu de coup de coeur ni d'attachement pour ces histoires. J'ai eu l'impression qu'on m'offrait des petits bouts de quelque chose, des histoires fugaces. Et même si ce sont de beaux moments, tristes mais beaux, je ne suis pas sûre d'en garder un grand souvenir.
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Un avis en demi-teinte qui friserait le « j'ai pas aimé » si l'univers graphique de Zeïna Abiracheb n'était pas aussi singulier.

Tout de noir blanc, dans un style naïf aux traits épais, les dessins sont magnifiques.
Jouant à la fois sur l'épure et l'ornementation, ils paraissent, au premier regard, d'une simplicité extrême mais se révèle complexes quand on les examine attentivement.

La variété des formats ( vignettes, pages simples, double page) ne laissent pas de place à l'ennui.

Mais niveau scénario….

Mêlant deux histoires d'amour impossible à des époques et dans des lieux différents (reliées par le ciel étoilé et la constellation d'Orion associée à la guerre), j'ai trouvé que l'histoire manquait cruellement de fluidité et de clarté. A certains moments, je n'arrivais pas à me situer dans le temps. Les deux récits se mélangent et j'ai eu l'impression de n'avoir que des petits bouts, des bribes d'un grand tout. Alors même si ces moments fugaces qui nous sont donnés à lire sont très beaux, ça ne fait pas selon moi un scénario abouti.
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Le dessin est magnifique, le noir et blanc magnifie le trait, mais côté texte, c'est plutôt mince. Je m'attendais à plus de Mathias Énard, dont les romans, érudits et couronnés de prix, m'ont enchantée. Une B.D. recommandée lors d'une émission de la librairie francophone sur TV5 qui incite plutôt à une douce contemplation qu'au plaisir de savourer les mots.
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Je suis toujours charmée par le travail de la dessinatrice : c'est beau, graphiquement poétique alors que ce n'est qu'en noir et blanc. Quel talent ! le contenu, lui, m'a perturbée, le fait de naviguer entre l'histoire lue et celle de Karsten et Neyla n'a pas été clair pour moi. Je me suis emmêlée les pinceaux et c'est vraiment dommage. J'ai lu ce pavé après le piano oriental et j'avoue avoir une nette préférence pour la musique ! Cette énorme BD propose tellement de thématiques intéressantes : immigration, amitié, amour ... pour si peu de textes. Ca aurait pu être une si belle lecture pour moi mais malheureusement, ça n'aura pas été le cas.
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Un très beau roman graphique de Mathias Enard et Zeina Abirached
Très très graphique et poétique. Pour ce qui est de la narration, elle part totalement en free style. Les histoires et les époques s'entremêlent, Tu passes du Berlin d'aujourd'hui à l'Afghanistan des années 30. Du coup, c'est pas toujours évident à comprendre. J'ai du lire le livre trois fois pour saisir les résonances entre les différentes histoires. Mathias Enard fonctionne avec les non-dit et les mystères. Je vous conseille d'ailleurs carrément de commencer par les dernières pages. Et de vous renseigner sur les bouddhas de Bamiyan détruits par les Talibans en 2001. Leur explosion est en fait le thème central. Mais si tu le sais pas... ben tu comprends rien.
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Quelle belle idée qu'un écrivain et un dessinateur conjuguent leurs talents !
Mathias Enard et Zeina Abichared nous offrent là, un magnifique recit où deux histoires d'amour se font écho.

D'abord l' Afghanistan, en 1939 ,juste avant la déclaration de guerre, deux femmes s'y croisent.

Enfin en 2016 Berlin accueille Nayla , réfugiée syrienne et sa rencontre avec Karsten un jeune allemand.

Je regrette le format "livre de poche" ...J'ai l'impression de ne pas assez profiter des sublimes tableaux de Zeina Abirached...
Car ce livre est beau ! Très très beau!

On entre dans ce noir et blanc timidement puis, c'est la séduction totale ! Ce noir prend les couleurs de l'exil, de la solitude, de l'incompréhension, de la convivialité , de l'amour...
Livre très touchant et je me répète :tellement beau! (il coûte 10 €)
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L'intrigue est simple et touchante, présentant deux histoires d'amours brisées qui se croisent et s'emmêlent. Ces deux histoires de coeurs qui ne peuvent vivre ensemble à cause de la folie des hommes et des horreurs des guerres se répondent par-delà le temps, par delà les sexes, comme se répondent les deux histoires d'Occidentaux fascinés par l'Orient, ses langues, ses cultures, ses religions et ses poètes.
J'ai été séduite par la grande sensualité qui se dégage des dessins, dans un style qui m'a fait parfois penser à celui de Marjane Satrapi, en noir et blanc, où le noir profond permet de faire briller les étoiles tandis que le gris est associé à la désolation du monde, cendres et bombardements, de Berlin et ses traumatismes anciens à Alep et ses blessures contemporaines. Quant aux mots, ils portent une poésie profonde.
Une lecture magnifique, que je recommande. La fin est très émouvante.
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