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sur 625 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après le très joli Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, j'ai choisi Rue des voleurs pour poursuivre ma découverte du talent de Mathias Enard. Et je n'ai pas du tout été déçue.

Lakhdar est un jeune homme ordinaire ayant grandi dans une famille ordinaire. A dix-huit ans, il aime lire des polars, traîner avec son copain Bassam et fantasmer sur les seins de sa cousine Meryem. Lorsqu'il est surpris nu en sa compagnie, il est battu et chassé par son père. Commence alors une longue errance. Des rues de Tanger à celles de Barcelone, nous accompagnons le jeune tangérois dans sa quête d'identité et de liberté. A travers ses yeux, nous revivons des événements de l'actualité récente : le printemps arabe, les attentats de Toulouse, le mouvement des indignés, la crise économique en Espagne,…

Mais sur ce fond très contemporain d'autres sujets bien plus intemporels sont abordés : la quête de soi, de liberté, d'amour, d'espoir,…

Le personnage de Lakhdar, jeune homme brillant, passionné de littérature est sympathique. Toutefois, il tergiverse énormément, se pose beaucoup de questions mais agit peu. Par ailleurs, j'ai trouvé qu'il manquait un peu d'épaisseur. J'ai trouvé très intéressant le personnage de Bassam, qui incarne l'embrigadement religieux de certains jeunes.

L'un des grands atouts de ce roman est incontestablement la magnifique écriture de l'auteur. Comme avec Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, j'ai été conquise par un style fluide et entraînant, presque poétique par moments. Les références à la littérature arabe classique sont très intéressantes et intrigantes quoique totalement inconnues pour moi, même si certains noms éveillent un certain écho en moi.

La fin du roman m'a véritablement surprise, je ne m'attendais pas du tout à cela.

Ce fut donc encore une belle découverte, je vais donc continuer sur ma lancée et continuer à lire d'autres romans de l'auteur.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Un jeune homme de Tanger, Lakhdar, à peine sorti de l'adolescence, aspire à la liberté. Il est attiré par sa cousine, et déroge à la bienséance en se retrouvant nu avec elle, suite à quoi il est chassé par sa famille, et erre alors de petit boulot en petit boulot, sur un fond de Printemps Arabe et d'attentat terroriste. Il fait la connaissance d'une espagnole, Judit, dont il tombe amoureux; il fera tout ensuite pour la rejoindre en Espagne.
Une belle histoire que celle de ce jeune homme amoureux des livres, et en particulier des polars et de la vie de Casanova, et qui nous fait côtoyer de près la littérature arabe avec délectation. Je ne m'attendais pas vraiment à une telle fin par ailleurs, j'ai été un peu déçue, avec l'impression qu'elle a été un peu bâclée, et qu'elle aurait pu être plus développée; même si le fait qu'elle laisse une belle part à l'imagination du lecteur est également positif.
Concernant le langage utilisé, plutôt familier, il est bien adapté au narrateur, adolescent, mais cela va parfois un peu trop loin à mon goût.
Bon, tout de même une belle lecture que je ne regrette pas d'avoir fait.
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Ce roman d'apprentissage est une magnifique réussite. En laissant l'actualité en toile de fond et en ne faisant pas de Lakhdar un personnage impliqué mais un observateur naïf qui gagne en sagesse, l'auteur interroge ce monde en crise. Il invite à poser un regard sur celui-ci, à pénétrer sa noirceur, sa violence mais aussi l'espoir des populations (ou le désespoir). Brillant.
Alors, certes, c'est peut-être artificiel (quel roman d'apprentissage ne l'est pas?) comme j'ai pu le lire ici ou là, mais c'est très bien mené.
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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Tanger-Barcelone, aller simple. du moins pour le jeune Marocain Lakhdar, emprisonné partout où il vit, sauf sans ses livres. Chassé de partout ou presque, il se retrouve à Barcelone, sans papier, au début du mouvement des Indignés. Dans cette ville, il se sent presque à sa place. Jusqu'à ce que...
Roman à la narration parfois complexe, il est dans l'actualité. Et la remet parfois en perspective, avec sa vision d'exilé, de pauvre venu d'un pays pauvre, d'un coin du monde qui s'embrase. Bref, les manifestations le font doucement sourire. Même si la crise le rattrape, ainsi que le cynisme de nos mondes occidentaux, partout où il se manifeste.
Narration parfois complexe, mais langue ciselée, parce qu'Enard travaille son style, sa langue. Peut-être aussi pour rendre hommage aux mots, aux livres qui aident Lakhdar à se sortir de sa situation, qui parfois l'y enferment mais qui toujours sont les plus forts. Quelque soit leur langue. Car c'est cela aussi : un Marocain qui rêve de France, débarque en Espagne, fini dans une ville catalane (Barcelone, donc) et y donne des cours d'arabe classique pour survivre. Il est ce que nous sommes peut-être voués à devenir : sans frontières, d'aucune sorte.
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Après "Boussole" que je n'avais pas aimé en raison de son érudition indigeste destinée à un public de spécialistes, j'ai remis le couvert avec Mathias Enard et son "Rue des voleurs" pour un effet totalement différent. J'ai adoré.
Ici, l'érudition ne noie pas le récit, bien au contraire, elle soutient et accompagne une belle histoire dans le contexte sociopolitique troublé du début des années 2010 au Maghreb et en Espagne. Au travers du roman, nous revivons les événements du Printemps arabe, les abus fondamentalistes de la religion, la combinaison funeste de l'ignorance et de la pauvreté, les malheurs des immigrés clandestins, les emplois précaires et les difficultés économiques de l'Espagne.
Le rythme, la structure et le contenu du récit m'ont fait penser au roman picaresque, avec un narrateur issu d'un milieu défavorisé qui tente sans succès d'améliorer sa condition. À Tanger, Lakhdar est chassé de chez lui après que son père l'a surpris en train de « fauter » avec sa cousine. Il vit dans la rue pendant un certain temps, mendie et il est même suggéré qu'il se prostitue. Avec son meilleur ami Bassam, il convoite de jeunes filles étrangères puisque leurs compatriotes leur sont interdites et il souhaite traverser le détroit de Gibraltar pour avoir une vie meilleure en Espagne ou au-delà. Bassam présente à Lakhdar le charismatique et protecteur Cheikh Nouredine et son Groupe pour la Diffusion de la Pensée coranique. le Cheikh Nouredine confie à Lakhdar, qui sait lire et écrire, la gestion de leur librairie où il vend des livres et des brochures. Bassam et lui font la connaissance de deux séduisantes étudiantes espagnoles. Pendant que le fruste Bassam n'est préoccupé que par les seins d'Elena, Lakhdar, plus instruit, échange avec Judit. Débute une relation amoureuse entre eux qui pousse Lakhdar à planifier sa fuite pour la retrouver à Barcelone. Lakhdar se brouille ensuite avec ses amis islamistes qu'il soupçonne d'activités terroristes. Puis il enchaine divers petits boulots : saisie informatique de romans ou de fiches de Poilus, homme à tout faire sur un ferry entre Tanger et l'Espagne, croque-mort dans une entreprise espagnole de pompes funèbres. Il finit par rejoindre Barcelone où il veut retrouver Judit qui est distante, déprimée et finalement gravement malade. Lakhdar trouve un appartement en colocation dans la rue des voleurs, dans un quartier peuplé de drogués et de prostituées. de violentes manifestations enflamment les rues de Barcelone et Lakhdar finit par retrouver son ami Bassam et le Cheikh Nouredine, qu'il soupçonne d'être sur place pour mener le djihad.
Pour Lakhdar, Dieu est silencieux et il assimile ce silence à une « absence de maître qui affole les chiens. » Mais la littérature (sous forme de poésie arabe et de romans policiers) et les langues (arabe, française, espagnole) sont ses refuges. Et en l'absence d'une puissance supérieure, Lakhdar veut s'assumer, et il le fait dans les dernières pages du roman, lorsqu'il témoigne au tribunal qu'il est un être humain irréductible : « Je ne suis pas un assassin, je suis plus que ça. Je ne suis pas un Marocain, je ne suis pas un Français, je ne suis pas un Espagnol, je suis plus que ça. Je ne suis pas un musulman, je suis plus que ça. Faites de moi ce que vous voudrez. »
J'ai vraiment aimé cette histoire qui s'appuie intelligemment sur des événements réels. Que ce soit ceux du Printemps arabe, de la crise économique espagnole ou les drames vécus par les migrants, Mathias Enard réussit à rendre urgente et intéressante la lecture de son roman mêlant conte oriental et documentaire. L'utilisation de l'actualité comme parallèle sociétal aux problèmes du narrateur est naturelle, elle rend le récit plus captivant et les aventures de Lakhdar plus bouleversantes.
J'ai également aimé dans le texte la place importance qu'occupe la littérature arabe ou française et pour lesquelles l'auteur manifeste un intense respect et une profonde connaissance. La lecture (« la tour d'ivoire des livres est le seul endroit sur terre où il fasse bon vivre ») apporte à Lakhdar un répit de vérité qu'il livre dès la première page : « nous sommes des animaux en cage qui vivons pour jouir, dans l'obscurité. » Mathias Enard rend un hommage inhabituel aux romans policiers français, ceux de Manchette ou d'Izzo, car parmi la petite sélection de livres non islamiques abordables que Lakhdar peut trouver au Maroc, les romans noirs sont ses préférés. J'ai d'ailleurs retrouvé dans sa façon de raconter la gouaille de la littérature policière des années 60-70. Mathias Enard fait aussi référence en permanence aux poètes de langue arabe et j'ai adoré les récits d'Ibn Batouta dont le périple à travers le monde se rapproche de celui de Lakhdar. de plus, j'ai eu la chance d'écouter la version audio du livre et d'entendre les passages en arabe inséré dans le texte français. C'est d'une beauté sublime. En mélangeant l'arabe et le français, Mathias Enard propose un lien matérialisant une union fructueuse entre les cultures occidentales et orientales, à la manière de Michel Ocelot dans "Azur et Asmar".
J'ai écrit plus haut que j'avais trouvé bouleversantes les aventures de Lakhdar à travers les épreuves qu'il traverse. Mais ce sont aussi les caractéristiques morales et psychologiques des personnages qui rendent le récit si poignant. Mathias Enard parvient à animer ses personnages fictifs pour les rendre vivants. Ces derniers savourent les beautés et les somptuosités de la vie, découvrent les ambiguïtés et les horreurs de l'existence. Cette complexité se retrouve dans le personnage de Lakhdar. On dit de lui à la fin du roman qu'il est « un enfant perdu », qu'il a « cherché à défendre la société » et qu'il a « mal lutté pour le bien ». Mettre en scène la complexité de l'humanité au-delà des simplifications excessives de la race, de la religion, des origines sociales ou géographiques, voilà une compétence essentielle de la littérature. Si la littérature a plus de valeur que le divertissement, c'est grâce à cette sorte d'élévation. Un être humain n'est pas réductible à un type, à une donnée démographique, à un numéro tatoué sur l'avant-bras, à des détails sur sa mort pendant une guerre ou même à un profil sur un site Internet. Tous les musulmans ne sont pas pareils. Il n'y a pas que le rêve de revêtir la cagoule du bourreau et d'espérer faire couler le sang. le Cheikh Nouredine, par exemple, est sûrement un acteur majeur d'une organisation islamiste violente, mais il est décrit par Lakhdar comme ceci : « il était bon avec moi et je savais (ou j'aimais croire) qu'il m'avait recueilli sans arrière-pensée ; il me donnait des leçons de morale, certes, mais pas plus qu'un père ou un grand frère. Il répétait souvent en rigolant que mes romans policiers me pourrissaient l'esprit, que c'étaient des livres diaboliques qui me poussaient vers la perdition, mais il n'a jamais rien fait pour m'empêcher de les lire, par exemple, et si je ne l'avais pas vu moi-même commander le groupe de bastonneurs dans la nuit j'aurais été incapable d'imaginer une seule seconde qu'il puisse être lié, de près ou de loin, à un acte violent. »
Lakhdar témoigne à la fin du récit qu'il est plus qu'un Marocain, qu'un Français, qu'un Espagnol ou qu'un musulman. Mathias Enard, de la même façon, est plus qu'un écrivain français de sexe masculin qui a enseigné l'arabe en Espagne. C'est un écrivain dont l'identité littéraire et l'esprit semblent sans limites. Avec "Rue des voleurs", il a écrit un roman accessible sur les idées et la politique, une réflexion sur l'engagement et la révolte propulsée par le désir d'amour et de liberté. Il n'a pas peur de s'engager dans des idées compliquées et son écriture a un ton rêveur et naïf qui m'a fait penser par moment à Romain Gary.
"Rue des voleurs" est un roman nécessaire et opportun. C'est une tragédie, une histoire d'amour, un roman d'aventures, un récit initiatique, un conte oriental, un documentaire, tout-en-un. Je recommande vivement.
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Ce roman paru chez Acte Sud en 2012 raconte en trois parties constituant trois étapes de son itinéraire les aventures et mésaventures du jeune Lakhdar.

Un héros attachant, une odyssée fabuleuse et une enquête/découverte sur ces années 2011 2012 traversées par de grands mouvements de contestation et l'émergence d'extrémismes violents, voilà de quoi bien remplir quelques heures de lecture.
Lakhdar est originaire d'un bas quartier de Tanger, d'un père rifain et d'une mère arabe de Tanger. Lorsqu'il est surpris dans ses ébats amoureux avec sa cousine Myriem,
Durant tout son périple le souvenir d'Ibn Batouta accompagne Lakhdar tout comme les aventures de Casanova et celles de ses romans policiers mais c'est aussi le contexte historique de ses aventures qui donne au roman un riche arrière plan : le printemps arabe qui parcourt la Tunisie, l'Égypte, la Libye et se poursuit en Syrie, la montée de l'extrémisme et la multiplication des attentats, le mouvement indignados en Espagne.


Lien : http://www.lirelire.net/2019..
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A travers l'histoire d'un jeune marocain de Tanger Mathias Enard tisse une histoire dense, fougueuse, universelle et terriblement d'actualité. Il s'agit d'abord d'un roman de "l'entre deux" : entre l'Orient et l'Occident, la tradition et la modernité, l'insouciance de l'adolescence et la gravité des adultes, les diktats de la religion et le monde qui fourmille de tentations. Il embrasse tous les sujets et dépasse très largement le problème de l'islamisme ou de l'immigration. C'est aussi un périple initiatique au cours duquel le héros sera confronté à différentes épreuves et on pense alors aux héros antiques accomplissant mille exploits. Mais Lakhdar n'est pas un héros au sens héroïque du terme, c'est juste un jeune homme qui cherche son chemin, sa vérité et qui se heurte à un monde semé d'embûches. Et si la réalité est trop dure il reste les livres.
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Au moment du printemps arabe, Lakhdar, un jeune marocain, prend sa vie en mains et accomplit un voyage intérieur autant que géographique. de Tanger à Barcelone, en passant par Tunis et Algésiras, nous suivons le périple de ce jeune avec un plaisir de lecteur intense. le rythme est particulièrement travaillé, les personnages attachants, une vraie réussite !
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Trait d'union entre la méditerranée du sud et celle du nord, toute notre histoire, quelque part, et ce gamin qui vient de Tanger et qui le tente, ce trait d'union, non sans mal. Il le fait à sa façon, pas du tout celle qu'on nous montre aujourd'hui sur tous nos écrans, non, plus discrète, plus individuelle, mais tout autant émouvante. On en viendrait à envier son énergie, sa volonté, et presque ses faiblesses aussi. Il vit, ce garçon, dans ce qu'il fait et ce qu'il subit, et Mathias Enard sait le restituer avec un réalisme qui nous donne envie d'y aller.
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De Tanger à Barcelone, un adolescent arabe. Fuite, espoir, résignation. Justesse.

Le nouveau roman de Mathias Énard, paru fin août 2012, retrouve le pourtour méditerranéen qui enchantait "Zone" et les civilisations arabes familières à l'auteur, dans un ambitieux récit à la première personne, néanmoins non dépourvu d'astuces.

À travers le regard de cet adolescent de Tanger, déchiré entre poids des traditions, omniprésence du fait religieux, aspirations simplement humaines et désirs mondialisés, connecté au monde, aux illusions marchandes de l'Occident comme aux révolutions du printemps arabe en risque de rapide désenchantement, via wifis et cybercafés fragiles, Mathias Énard nous offre (car c'est bien d'un cadeau qu'il s'agit ici) une peinture brutale aux accents terriblement justes.

Flottant, dans un court périple qui semble pourtant logiquement interminable au narrateur, de Tanger à Barcelone, en passant par Algésiras (et son ferry bloqué en zone hors douane pour impayés de l'armateur) et une brève excursion, pleine d'espoir, à Tunis, le récit se heurte violemment au sang aléatoire, au sexe incertain et aux murs érigés autour de tout espoir des laissés pour compte de la mondialisation, renvoyés de fait à leur statut de braconniers, de "voleurs", métaphoriques ou non.

Se taillant un chemin terriblement étroit entre culture arabe classique et langue française issue de la Série Noire (belle astuce narrative, au passage, pour disposer d'une langue savoureuse et sans doute plus accessible au lecteur que le féroce flot de "Zone"), entre amour sincère, fantasme et incommunicabilité, entre quête légitime et résignation inévitable, le narrateur ira ainsi, à Barcelone, jusqu'au bout de la paranoïa secrétée à chaque page par le spectre de l'extrémisme religieux qui hante plus que jamais cette Méditerranée tentant de se "libérer"...

Un nouveau livre (presque) indispensable, donc.

"Il y avait quelque chose que je ne comprenais pas : l'Europe admettait-elle qu'elle n'avait pas les moyens de son développement, que ce n'était qu'un leurre, qu'en fait l'Espagne était un pays d'Afrique comme les autres et tout ce que nous voyions, les autoroutes, les ponts, les tours, les hôpitaux, les écoles, les crèches, n'était qu'un mirage acheté à crédit qui menaçait d'être repris par les créanciers ? Tout disparaîtrait, brûlerait, serait avalé par les marchés, la corruption et les manifestants ? Si c'était le cas, beaucoup finiraient rue des Voleurs ; beaucoup allaient déchoir, changer de vie, mourir jeunes, faute d'argent pour se soigner, perdre leurs économies ; leurs enfants hériteraient d'un coup de pied au cul, n'iraient plus dans de belles écoles, mais dans des granges où l'on se serrerait autour d'un poêle à bois - personne ne voyait cela. Il fallait venir de loin pour imaginer ce qu'allait être cette transformation, venir du Maroc, venir du Cheikh Nouredine, venir de Cruz et de ses cadavres."
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