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3,79

sur 264 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En tombant par hasard sur ce roman, je me suis souvenu que je l'avais lu, il y a quelques années. Ce livre m'avait profondément marquée. Aujourd'hui, j'y serai encore plus sensible.
Ici, Annie Ernaux raconte tout simplement sa mère: sa vie, ses relations avec elle, sa maladie, sa déchéance et sa mort.
Affronter la maladie d'un parent et l'aider, le soutenir autant que l'on peut, accepter ses souffrances, ses changements, ses peurs; sentir qu'il nous échappe peu à peu et essayer de le retenir; pour finalement se rendre compte qu'il ne sera plus celui qu'on a connu et qu'inévitablement, on va le perdre (et une partie de nous-mêmes avec).
Un témoignage poignant.
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C'est un peu en apnée que j'ai lu ce récit poignant d'Annie Ernaux sur la fin de vie de sa mère. J'ai vécu la même chose il y a quelques mois et ce journal tenu entre 1984 et 1986 montre les évolutions certaines s'il y a eu dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes.
A l'époque, les soignants les tutoient, les laissent en blouse ouverte par derrière toute la journée et ne les changent pas souvent. Il faut dire qu'à l'époque, il n'y avait pas le matériel d'aujourd'hui et moins de respect des personnes en fin de vie.
Annie Ernaux a accueilli sa mère chez elle durant six mois avant qu'elle soit hospitalisée. Je ne sais pas comment elle a fait pour supporter cela.
Sans évoquer la maladie, elle raconte le retour en enfance de celle qui l'a élevée et l'inversement des rôles. "Je ne suis pas sortie de ma nuit" est la dernière phrase qu'elle a écrite dans une lettre ne pouvant plus le faire ensuite. C'est pour cela que sa fille a choisi de laisser les guillemets dans le titre de ce livre.
Ce sont les années 80 et c'est l'hôpital qui prend en charge sa mère en long séjour. Elle partage une chambre avec une autre femme mais son énergie est souvent concentrée sur l'acte de manger, ce qu'elle fait avec de plus en plus de mal. Sa fille va donc l'aider quand elle lui rend visite même si elle souffre de voir devenir une enfant qui ne grandira pas.
Annie Ernaux décrit parfaitement sa culpabilité, son sentiment d'impuissance face à l'inexorable dégradation du corps et de l'esprit de sa mère qui a été forte avant d'être malade. le mot horreur revient quasiment à chaque page même si elle préfère la voir folle et vivante plutôt que morte.
Pour autant elle n'oublie pas de préciser que son témoignage n'est pas objectif et que les soignants étaient dans la majorité d'un dévouement attentif.
Une écriture directe, sans détour, qui fait de ce court récit un grand livre.


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"Je ne suis pas sortie de ma nuit" est la dernière phrase que la maman d'Annie Ernaux a écrit avant son décès survenu le 7 avril 1986.

Ce livre couvre deux ans et demi de leur vie, de 1984 à 1986.

C'est le journal des visites que fait l'autrice à sa mère à l'hôpital.

"Quand j'écrivais sur elle après les visites, est-ce que ce n'était pas pour retenir la vie?"

Sa mère était atteinte de la maladie d'Alzheimer.

"Elle était à nouveau un enfant mais elle ne grandirait pas."

Avec beaucoup d'émotions, Annie accompagne sa mère dans la fin de sa vie, elle doit accepter sa régression, accepter de la voir perdre une à une ses facultés, accepter de l'avoir déjà perdue, non sans colère parfois, avec beaucoup de tristesse surtout. 

Annie revient sur leur vie de famille, les souvenirs, les phrases que sa mère disait, ce qu'Annie faisait enfant dans telle ou telle situation et que sa mère fait à présent dans la vieillesse, quand elle perd ses repères. 

Ce livre est bouleversant !!! 

"Je suis allée la chercher à Us. Elle est définitivement au service de gériatrie de Pontoise. Elle se promène peut-être pour la dernière fois en voiture, elle ne le sait pas. Quand nous arrivons dans la cour de l'hôpital, son visage se défait. Je comprends qu'elle croyait revenir chez moi. Sa chambre est maintenant au troisième étage. Un cercle de femmes nous entoure, elles tutoient ma mère. «Tu vas être avec nous?» On dirait des gamines avec une « nouvelle » à l'école. Quand je pars, elle me regarde d'un air perdu, affolé : «Tu t'en vas? »
 Tout est renversé, maintenant, elle est ma petite fille. Je ne PEUX pas être sa mère."
Page 29
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Ce ne sont que des mots mais des mots justes. Tous ceux et celles qui ont été confrontés à la fin de vie d'un proche se reconnaissent dans "Je ne suis pas sortie de ma nuit". le sujet est triste mais nous ne pouvons pas détourner notre regard des situations qui nous dérangent. Annie ERNAUX met des mots sur les situations de fin de vie. Cela peut nous apaiser en nous disant que tous ceux qui ont été confrontés à une fin de vie ont connu les mêmes choses que nous. Un livre dans lequel je me suis reconnu. Il apporte de la rêflexion et de la sérénité.
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Livre coup de poing sur la perte d'une mère à cause de la maladie d'Alzeihmer. Retrouvant des émotions, des sensations, que je vis actuellement avec la démence sénile qui s'installe peu à peu chez ma mère (sautes d'humeur, pertes de mémoire à court terme, mélange de la réalité et d'imagination, etc), ce roman a été pour moi une montagne russe émotionnelle. J'ai fini en larmes (ceux à qui je le passe aussi), mais cela fait du bien que d'autres passent par les mêmes "rites" lors de la vieillesse de leurs parents. A lire absolument (quand on a le moral...).
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