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sur 723 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Annie Ernaux nous délivre ce qui fut longtemps pour elle une demi-vérité puis un lourd secret: l'existence d'une grande soeur décédée à l'âge de six. Elle nous montre comment elle a en quelque sorte grandit à l'ombre de ce modèle si lourd car potentiel donc doté de toutes les qualités. Comment elle a longtemps cru que sa mère lui en voulait d'exister. Ses douleurs d'enfance qui l'ont construite en tant qu'adulte.
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L'autre fille est la lettre qu'écrit Annie Ernaux à sa soeur disparue et dont elle découvre l'existence alors qu'elle a déjà une dizaine d'années.Cette révélation tardive et cruelle est un coup de tonnerre dans la vie d'Annie Ernaux car accompagnée d'un « elle était plus gentille que celle-là ». Lorsque sa maman, qui s'entretient avec une voisine, lâche le morceau Annie joue à proximité et est le témoin incrédule de l'épanchement de sa mère. C'est par ses cousines qu'elle apprend les détails du drame : Ginette alors âgée de 6 ans décède d'une diphtérie en 1938.

Annie viendra remplacer l'absente quelques années plus tard. Ses parents souhaitent un enfant unique et donc si Annie naît c'est uniquement parce que Ginette meurt.

L’écriture est toute en retenue et en délicatesse. Un récit bouleversant qui vient des profondeurs pour dire le traumatisme. On imagine l’auteure se faire violence pour extraire ces mots et penser (panser) l’absente.

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Cette lettre, Annie Ernaux l'adresse à sa soeur Ginette, décédée à l'âge de six ans. Une soeur qu'elle n'a jamais connue.

Personne ne lui a jamais parlé d'elle, et pourtant sa vie en a été terriblement bouleversée.

Il y a la vie et la mort, et sans la tragique disparition de Ginette, il n'y aurait peut être pas eu d'Annie Ernaux dans ce monde.

Lu dans le cadre du challenge solidaire 2023.
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Ce n'est pas un roman, mais plutôt une lettre que l'auteur écrit à sa soeur morte 3 ans avant sa naissance et dont elle ne découvrira l'existence que vers l'âge de dix ans. Ses parents disaient implicitement, en tout cas pas directement à l'auteur, « nous ne pouvions offrir la même chose à deux enfants, alors nous préférons n'en avoir qu'un ». L'auteur a donc vécu en sachant qu'elle n'aurait pas existé si sa soeur, morte de la diphtérie, avait vécu. Sa soeur était décrite comme une « sainte » et quelqu'un de plus gentil qu'elle. Dur passé à assumer.
Ce livre a résonné en moi parce que les parents de mon épouse ont perdu deux petites filles en bas âge à qui ils voulaient donner un prénom (Myriam) et que mon épouse porte ce même prénom.
Comme dans le livre, elle n'a découvert cela que tardivement et comme dans le livre, elle porte un poids mémoriel encore aujourd'hui.
C'est un poids lourd à porter et je ressens d'autant mieux le partage entre « en savoir plus » et « ne pas y penser ».
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Une partie de ce récit m'a profondément touché.
Il est de ce moment universel où l'on apprend une information qui change nos vies. Pas forcément de manière bruyante ni perceptible à première vue. Mais un évènement à la suite duquel notre identité, notre construction face au monde, seront irrémédiablement affectés. Un instant dont on se souvient précisément des années après.

Comment vivre avec l'ombre d'une soeur que l'on n'a pas connu ? C'est cette histoire personnelle qu'Annie Ernaux
raconte d'une écriture sans fioritures et avec une justesse saisissante.

Je n'ai pas envie (et je ne saurai) en dire plus sur cette longue lettre, les mots de l'autrice en sont les maitres. Mais c'est pour moi un livre qui peut résonner chez beaucoup d'entre nous.
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Cruel et déstabilisant. La collection "Les Affranchis", comme il a été vu pour le livre Je pars à l'entracte de Nicolas d'Estienne d'Orves, fait une demande aux auteurs: "Ecrivez la lettre que vous n'avez jamais écrite", affranchissez-vous de cette histoire en la posant une fois pour toutes en mots. Annie Ernaux a décidé de s'adresser à sa soeur, soeur qu'elle n'a jamais connu puisque décédée avant sa naissance à l'âge de six ans. Soeur dont les parents n'ont jamais parlé, restée secrète jusqu'au jour où l'enfant a entendu sa mère évoquée cette "petite sainte", cette fillette "plus gentille". Pour l'auteur, cette soeur n'a jamais pu exister réellement à ses yeux, l'une ne pouvant cohabiter dans l'existence de l'autre, l'une étant morte pour sauver la seconde, pour la faire naître. C'est cette impression d'avoir pu exister grâce au décès de l'autre fillette qui semble hanter la vie d'Annie Ernaux. La hanter mais sans jamais la freiner. [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be !
Lien : http://yuyine.be/review/book..
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Un petit livre de la collection « Les affranchis », demandant à ses auteurs d'écrire la lettre qu'ils n'ont jamais écrite. Annie Ernaux a choisi de s'adresser à sa soeur décédée. Une soeur morte à six ans, avant sa naissance.

J'ai apprécié cette lecture, le format court, la plume de l'autrice.
Annie Ernaux livre un beau témoignage en retranscrivant sa réflexion et son ressenti concernant sa condition de fille unique, de soeur qui a survécu.
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La collection Les Affranchis fait la demande suivante à ses auteurs :
''Écrivez la lettre que vous n'avez jamais écrite.''
Cette lettre, Annie Ernaux l'adresse à sa soeur Ginette, décédée à l'âge de six ans. Une soeur qu'elle n'a jamais connue :
''Je suis venu au monde parce que tu es morte et que je t'ai remplacée''.
Ses parents ne lui ont pas parlé de ce drame. Elle a appris l'existence de sa soeur par hasard, au cours d'une conversation entre sa mère et une voisine. Une soeur qui était ''plus gentille''.
Un texte très émouvant, comment surmonter le fait d'être une enfant de substitution ?
À lire absolument.
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Annie Ernaux a eu le prix nobel de littérature 2022, et j'ai voulu découvrir ce que cette auteure a écrit et j'ai commencé avec l'autre fille.
Agée de 71 ans, l'auteure écrit une lettre à sa soeur, qui ne la lira jamais, celle ci étant née et décédée avant sa propre naissance. Ses parents ne lui en ont jamais parlé et c'est en entendant sa mère en parler avec une voisine, alors qu'elle a 10 ans qu'elle apprend la vérité sur cette soeur.
Ce livre traite des secrets de famille, des non-dits.
78 pages qui se lisent très vite !
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A Lillebonne, de ses souvenirs d'enfance, remonte une singulière conversation que la petite fille unique de 10 ans qu'elle était en 1950 entendit. Cette conversation entre sa mère et une jeune femme du Havre livre un secret familial : Annie a eu une soeur morte à 6 ans. Ce secret a continuer à le rester, la jeune Annie L a laissé traverser son être, ses pensées, sans se concrétiser et se matérialiser dans sa conscience. Jusqu'à tout récemment où il lui faut écrire pour se sauver, pour faire vivre celle qui est partie et légitimer celle qu'elle est restée.


Petit livre court et percutant, L'autre fille est un récit de l'intime aussi voilé par les souvenirs que percutant par ce qu'il parvient à révéler des non-dits, des malaises, de la concurrence insidieuse puis avérée qui s'est installée entre elle et l'absente, l'inconnue.

(…..)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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